Le ténia : à propos d'Humaine comédie de Richard Millet (06/03/2021)

Photographie (détail) de Juan Asensio.
Richard Millet.JPGJe suis un ténia.
Bien sûr, j'aurais préféré commencer ce texte de plus belle et poétique manière, à la limite de la grandiloquence dans laquelle je drape mon vide, en affirmant d'entrée de jeu, comme l'autre, que je suis un homme méchant, un homme malade, vivant parmi les ombres, dans un souterrain puant depuis lequel je pourrais, au moins, déverser ma bile sur le reste de l'humanité. J'ai l'habitude de faire de belles phrases et de me payer de mots, surtout lorsque je prétends être sincère : qu'est-ce que la sincérité de l'homme de lettres ? Autant demander à un ténia d'éprouver de la reconnaissance pour l'inconnu qui l'a engendré !
Je survis ou bien je vis, à ma façon discrète, ignorée de tous, dans un souterrain insoupçonnable, point fait de ciment et de briques, car c'est de l'intérieur même des corps que je secrète ma bave acide, bien capablreve de trouer de part en part un diamant.
Il est vrai que je suis aussi un homme méchant et malade, et mon reste de mysticisme frelaté me ferait d'ailleurs voir, ne m'y poussez pas, une conséquence directe entre ma méchanceté et ma maladie : mon corps privé de lumière exsude tout simplement la saleté de mon âme, si j'en ai une et, comme il arrive à saturation, ainsi qu'une solution aqueuse gorgée de sel, le voici qui se solidifie, cristallise lui aussi, et suppure, bouillonne même, dégorge à brassées son pus intérieur. C'est bien simple : comme Monsieur Ouine, dont je n'ai bien évidemment pas la grandeur louche car je n'ai tué personne et que nulle Jambe-de-Laine n'a jamais daigné me regarder autrement que d'un regard de travers, dédaigneux, mes entrailles me dévorent et je n'en finis pas de crever. Je m'avise aussi que, à mesure que je suis malade, j'écris de plus en plus. Il doit y avoir là encore un rapport secret entre mon corps s'alvéolant de cavités aussitôt remplies de sanie et ma production littéraire, jus de morgue s'écoulant goutte à goutte de la table en métal où se liquéfie un cadavre, le mien, le corps en putréfaction du dernier écrivain de langue française comme je plais à me nommer, ou alors celui de la langue française, je ne sais plus vraiment car j'ai tendance à identifier l'un à l'autre.
La maladie du langage, appelons-là, pour faire simple, une constante défécation verbale, dont je suis si visiblement affecté n'a pas encore atteint son stade terminal, qui me verra, tel un pseudo-brave ratatiné autour de deux ou trois mots remontant, comme des bulles de boue puante, à la surface de ma conscience, être cancérisé par sa dernière phase de prolifération métastatique. Les premiers symptômes sont pourtant d'ores et déjà bien visibles. Ce n'est plus au seul genre de l'essai que je réserve mes élucubrations et obsessions, mais au pamphlet, au libelle, à la revue où je faisais encore récemment écrire mes chers amis, faux-braves et véritables petits minets prenant des poses de samouraïs qui toujours, comme Romaric Sangars par exemple, pensent le plus grand bien de ce que j'écris, et même au roman alors que ce dernier, du moins jusqu'à une date relativement récente, semblait à peu près débarrassé de ma fumeuse présence et devoir résister à la contamination fulgurante que porte mon souffle fétide. La France est le pays comptant paraît-il le plus d'éditeurs pour un seul pays désormais totalement déclassé et ne rêvant même plus à sa grandeur perdue : j'affirme que chacun d'entre eux pourrait éditer un ou plusieurs de mes textes car, si la taupe fore des souterrains et le bousier roule inlassablement sa petite boule de merde sèche, moi, j'écris.
Je suis la littérature française à moi tout seul, du moins ce qu'il en reste depuis que Guy Dupré est mort et que Christian Guillet n'en finit plus d'être oublié, lui qui du reste n'a jamais été vraiment connu. Je ne savais d'ailleurs rien de lui, avant qu'un critique dont j'ai oublié le nom ne m'apprenne son existence. Oui, je lis les critiques littéraires ou plutôt ce qu'il en reste, l'un d'entre eux tout particulièrement, au moins aussi méchant que moi mais qui pèche par sa modestie car lui ne se prétend que cela, critique, ce qui est peu tout de même, alors que moi, j'en remontrerais, en guise d'auto-célébration, à Narcisse en personne. Quelques échotiers, dont ce même vitriolique critique, font aussi du battage autour d'un certain Marien Defalvard, mais ce gamin ne peut être à Marcel Proust que ce que Cormac McCarthy est à Faulkner, une très pâle copie. J'ai dit, et je répète donc : je suis le tout dernier spécimen de ma race, car mes jugements sont sans appel, même si je n'intimide personne d'autre que le reflet que me renvoie, certes magnifié, mon propre miroir.
Je m'égare, je cède à mon penchant : m'étaler, occuper le plus de surface verbale possible. Il paraît qu'un spécimen adulte de ténia peut atteindre, une fois méthodiquement déroulé, une longueur de plusieurs mètres.
Je suis donc un ténia, mais pas n'importe quel ténia. Je suis un ténia dont la particularité est d'avoir trouvé refuge dans les boyaux de l'édition française, dont je connais le moindre recoin, que j'identifie par un sens mystérieux qui n'est ni celui de la vue (une créature comme moi n'a pas besoin d'yeux), ni l'odorat ou le goût (encore heureux !), ni bien sûr l’ouïe. Alors, quelque chose comme un réseau de minuscules ampoules de Lorenzini, comme c'est le cas pour les requins, ce fier chasseur des profondeurs océanes dans les entrailles encombrées duquel pas un de mes congénères n'a jamais pénétré ? Je ne sais pas; peut-être, oui, mais je suis en tout cas certain de connaître, aussi bien que les tuyauteries de mon hôte, les boyaux et les cloaques petits et grands de l'édition française, cette putain dont les cuisses sont perpétuellement ouvertes, et qui n'est pas exactement très à cheval sur l'hygiène de ses innombrables amants.
Il est temps de faire place au doute qui s'est niché dans un recoin de mon corps extensible à l'infini, comme un parasite dans le parasite. Je ne suis pas certain d'être parfaitement cohérent dans ma démarche : en effet, alors que je me veux et surtout me proclame fier proscrit, banni des salons littéraires par une poignée d'arrivistes qui n'ont pas même lu un seul véritable livre de leur vie, encore moins les miens, je verse généreusement des hectolitres de pleurnicheries lacrymales sur mon sort de veuf et d'inconsolé, au vit aboli puisque me voici réduit à l'impuissance. C'est ainsi que la réalité me contredit, car, graphomane tournant à vide, laide bestiole prisonnière d'un tube à essai verbal, je ne cesse de publier des textes aussi peu vertébrés que je le suis, et je tire un plaisir avare, rare, un plaisir de banni, en constatant que je n'ai jamais autant écrit que depuis que j'ai pénétré dans mon royaume ténébreux après avoir été chassé du grand jour parisien, passablement chassieux.
Certes, l'un de mes éditeurs est mort, récemment, ce qui me prive d'une tribune conséquente de laquelle je prétendais naguère choquer le bourgeois en vantant par exemple les mérites prophylactiques d'Anders Breivik dans les rangs anémiés des remplacistes à tropisme universaliste, bourgeois qui certes ne m'a jamais lu mais a entendu mon nom de proscrit, mon nom de ténia s'abritant d'une lumière trop vive car, et c'est une nouvelle bizarrerie qu'il me faut signaler, j'ai été, un temps, l'objet de toutes les attentions des journalistes. Je les déteste pourtant. Ils me l'ont bien rendu, eux qui sont habitués à touiller les poubelles les moins reluisantes pour y trouver, comme le grand poète, du nouveau, et du toujours-nouveau remplaçant immédiatement, à la demande, le déjà-ancien. Puis ils m'ont oublié, sans même avoir besoin de taire mon nom.
Je ne leur offre rien d'autre que le perpétuel ressassement par lequel ma logorrhée filtre à petites gouttes (plic... ploc... plic...) sa peur, en fait un nectar que le vieux Charles Martel gersois, jadis grand amateur d'Arabes broussailleux qu'il prétend désormais chasser de France avec son intarissable clavier débiteur de slogans et de mots-valises, renifle comme si c'était de l'ambroisie, en poussant des bruits de brusque décompression anale qu'il appelle des églogues. Mon ressassement perpétuel, mon entretien infini avec moi-même répète en boucle quelques mots, tous laids, comme Français de souche, Blancs et surtout petits-Blancs, catholiques minoritaires, immigrés, racailles, races, migrants, Arabes, musulmans, mots que je me plais bien souvent à sciemment mélanger, tous censés s'agglutiner sur le cadavre de la littérature française où moi-même je dépose ma bave, que moi-même je remplis de mon corps caverneusement creux.
Si l'un de ces éditeurs est mort, il m'en reste heureusement un autre (vraiment ? Je n'en suis même plus certain), millionnaire à en mépriser la presse et les raouts où une poignée de putains et leurs maquereaux décident des prix littéraires à attribuer, tout en se proclamant de gauche, cette gauche abhorrée que j'éreinte à longueur de livre filiforme, la gauche à moraline, friquée, partousarde et cocaïnomane à l'occasion, ne dédaignant pas non plus d'utiliser les réseaux franc-maçons, publiant de fieffés pédophiles habillant leur absence de talent par une défloration en règle de gamins, filles et garçons car Dieu reconnaîtra les siens et que la grande littérature peut se permettre toutes les audaces pas vrai ?, y compris celle de contempler son organe flaccide devant le miroir des complaisances les plus sordides mais, dès que les choses se compliquent, jurant tous ses dieux qu'elle ne s'avisera jamais plus de publier de telles rinçures pédophiliques et même, car il faut passer à confesse, qu'elle ne sait strictement plus rien de celui dont elle a méticuleusement édité les livres, un à un ou presque, durant des années. Je hais les tripoteurs comme Gabriel Matzneff, qu'un chœur d'imbéciles ne sachant pas lire, bien souvent appartenant à mon propre camp, tient pour un écrivain non seulement digne d'intérêt mais pour un écrivain au sens noble du terme, un écrivain de race. Lui-même proscrit, je m'abstiens toutefois de le critiquer en public et puis, qui sait, il me faudra peut-être un jour me résoudre à coloniser ses entrailles puantes, lui si propret à l'extérieur, tenant méticuleusement à jour la moindre variation de son poids d'éphèbe imberbe, un vrai vieillard libidineux se prenant pour un adolescent aux bourses pleines, toujours sur le point de se libérer de leur jus, qui finira le plus souvent dans la morne flache de ce que l'on appelait jadis les pollutions nocturnes.
Afin de pouvoir continuer à publier, j'ai récemment réussi à faire paraître un livre, mon dernier avant le prochain que j'ai d'ores et déjà fini d'écrire, chez un éditeur prestigieux, arrogant même, dont la réputation, comme il en va de tant d'autres institutions culturelles françaises vermoulues comme une poutre infestée de termites, est totalement usurpée. Cet éditeur est Fata Morgana que je remercie chaleureusement de m'avoir publié pour la treizième fois; j'essaierai d'y faire paraître un de mes amis, qui ne manquera pas, comme il se doit, de m'en remercier en chroniquant un de mes livres, ce n'est tout de même pas cela qui manque. Tiens, je me demande même si mon fidèle Romaric ne pourrait pas y faire paraître ses haïkus désespérés d'esthète salonnard, où il mélange savamment des rimes pauvres avec des mots indigents, ce qui ne doit pas manquer de fluidifier quelques jeunes haridelles et même vieilles rosses saponifiées. Ce sera un succès d'estime bien sûr, car je suis bien placé pour savoir que les acheteurs de Fata Morgana ne constituent qu'une minuscule gerbe de vieux cons se piquant de lettres, qui frissonnent lorsqu'ils coupent délicatement les pages de leur livre, les mêmes qui roulaient des yeux lorsque José Corti leur offrait de semblables plaisirs solitaires.
Décidément, je me suis encore une fois éloigné de mon sujet : moi.
Je suis donc un ténia, un ténia bien français, pas un métèque issu du croisement improbable entre une mère portugaise et un père mauritanien. Je suis un ténia se nourrissant exclusivement de merde française, c'est en somme le patriotisme du ventre, de la tripe, le patriotisme fécal, le plus intime, le seul qui compte. Quand je parle de mes parents, ce n'est là qu'une image bien sûr, car la reproduction de ces êtres de l'ombre que sont les ténias n'a rien de sexué, bien qu'elle soit plus complexe tout de même que la génération que l'on disait spontanée des mouches vertes, mes préférées, les coprophiles de complexion.
De toutes les créatures, répertoriées ou pas dans le grand livre de la Nature, le ténia est l'une des plus injustement méconnues. Plus familier sous l'appellation de «ver solitaire», comme nous pouvons le lire sur n'importe quelle page virtuelle évoquant le génie de cette sous-branche des plethelminthes, on peut distinguer deux espèces principales touchant l'être humain : le Taenia saginata (dit ténia inerme, celui-là même dont je me propose d'évoquer l'exemple), dont l'hôte intermédiaire est le bœuf, et le Taenia solium (ou ténia armé), dont l'hôte intermédiaire est le porc.
Je me demande, mais ce n'est là que pure spéculation puisque je ne suis pas un scientifique, si nous ne pourrions pas imaginer que le premier représentant du ténia, l'interne donc, ne pourrait tout de même pas coloniser les intestins du porc. Je soumets cette hypothèse, pure intuition poétique si on le veut, à la sagacité de courageux chercheurs qui décideraient tout à coup d'explorer le sombre territoire, encore vaste et vierge, où ces créatures essentiellement discrètes règnent en maîtres incontestés.
En effet, la répartition des ténias est absolument cosmopolite, et l'on n'imagine un ténia qui choisirait exclusivement de coloniser les intestins grêles des Français, ou des Chinois, voire des Basques, que comme une aberration biologique. Le ténia est universaliste, résolument cosmopolite : il vit là où il trouve un boyau, et tous les boyaux, en somme, se ressemblent dans leurs molles incurvations, leurs puantes courbes, leurs drapures et stalactites de merde.
Je crois avoir pourtant découvert un ténia si rigoureusement amateur des boyaux bien de chez nous, protégés par une appellation contrôlée, que je me dois d'en faire immédiatement témoignage publique. Ce ténia teratogène n'est autre que moi et, comme je n'hésite jamais à parler de moi, c'est donc mon cas que j'évoque avec une véritable gourmandise : à mesure que les grands livres disparaissent, je suis bien forcé de me nourrir de ma propre substance, moi qui les condenses tous, puisque je suis le dernier écrivain.
J'apporte ainsi, par cette note, ma toute modeste contribution à la science, vaste et luxuriante, de la parasitologie digestive, car je crois avoir découvert, non pas, certes, une nouvelle espèce de vers plat, mais une de ces aberrations génétiques qui, souhaitons-le, ne donnera aucune descendance.
Il s'agit d'un vers solitaire au carré, si je puis dire, d'un vers solitaire solitaire, et, non seulement ultra-solitaire, mais exclusivement obsédé par la bidoche française, le cadavre de la littérature française que, comme Lazare, j'ai reniflé durant des années, parvenant parfois, assez rarement à vrai dire, à lui insuffler un semblant de vie. Je l'ai fait sortir de son caveau. C'est même pour exercer ce don que j'ai été payé par de prestigieuses maisons d'édition : faire croire que la carne, qu'un texte en phase avancée de décomposition pouvait non seulement se tenir debout mais fièrement prendre la pose sur les étals des bouchers, des librairies et des supermarchés, car c'est tout un.
Je suis, si l'on veut, un ténia capable non seulement de faire croire qu'il est autre chose qu'une créature visqueuse, gluante et parfaitement hideuse, un éditeur doublé d'un écrivain donc, mais un véritable ventriloque ayant réussi à laisser penser que telle coquille vide savait écrire.
Il est vrai que j'ai beaucoup travaillé mon don pour magnifier les textes des autres et me faire passer pour ce que je ne suis pas. Par exemple, j'ai prétendu, et fort nombreux sont ceux qui m'ont cru, que j'avais combattu au Liban contre des fanatiques à longue barbe. Comme je suis un impuissant notoire, car l'on n'imagine pas un ténia se tenant subitement droit, de toute sa longueur gélifiée, j'ai souri, intérieurement bien sûr, de constater l'effet que cette légende dont je suis l'unique auteur faisait sur certaines de mes lectrices, tout à coup attirées par l'odeur du sang versé par mes propres mains improbables.
Cela, c'était le passé, le passé légendaire que je me suis inventé de toutes pièces, comme un gamin prend la pose avec un pistolet à eau ou, version moins anecdotique, avec une carabine à air comprimé. Mon futur... Mon présent est plus sombre je le crains, car j'ai atteint la fin d'un de mes cycles.
Solitaire, laid, malade, chlorotiquement désabusé, hideusement exsangue, j'attends le moment où les puissants de l'édition me mangeront de nouveau dans la main, et où je serai peut-être rédimé, comme ce soir, quand mon hôte, décidément ulcéré par ma présence, source de désordres intestinaux de plus en plus vifs pour lui, décidera, avec une pince, de serrer solidement ma tête informe, de tirer ensuite, longuement, sur elle, tirer et encore tirer, pour extraire de ses entrailles ma squamatique colonne de parasite invertébré.
Il me jettera, avec une moue de profond dégoût, dans la cuvette des toilettes, comme une longue phrase serpentiforme, un peu de semence translucide, stérile, qui ne fécondera même pas de maigres colonies de champignons moribonds et se perdra dans les égouts de Paris, où j'essaierai de poursuivre ma survie de proscrit de la création, de dernière créature dans le règne des vivants, bien en dessous du cancrelat, du doryphore, du bousier et que dire du rat, proscrit de pacotille, faux combattant, passable écrivain ne sachant plus vraiment quoi raconter et confondant son impuissance bavarde avec une véritable colère.
Je suis un ténia en fin de vie, pour lequel aucun protocole d'atténuation de ses souffrances ne sera jamais créé. Qui se soucie du revers de la Création ?
Je vous en prie, mon cher hôte, ne m'expulsez pas tout de suite. Laissez-moi encore, le temps d'écrire une centaine de livres diarrhéiques, le temps que mes innombrables anneaux libèrent leurs cargaisons d’œufs qui se transformeront en embryons hexacanthes qui eux-mêmes deviendront autant de scolex (ou têtes de ténia) infestant la vésicule, laissez-moi, oui, laissez-moi, ayant enfin accompli ma métamorphose en larve cysticerque, prouver que j'existe autrement que comme un vers immonde, un vers solitaire perforant inlassablement les boyaux de la littérature française.
Alors, j'exulterai. Alors, je me transformerai en autre chose qu'un ténia.
Mais comment imaginer créature plus dégoûtante qu'un ténia ?
J'ai trouvé : je serai bien pire que cela.
Je serai un écrivain raté, sachant parfaitement qu'il n'a rien d'un écrivain.
Je serai... un myxomycète, cousin des amœbozoaires.
Je serai...
Rien !

25044461827_ba6a8c95f2_o.jpg

Lien permanent | Tags : littérature, critique llittéraire, richard millet, le ténia, humaine comédie, éditions fata morgana, romaric sangars, renaud camus, gabriel matzneff | |  Imprimer