L’Amérique en guerre (37) : Arbre de fumée de Denis Johnson, par Gregory Mion (18/09/2024)

Crédits photographiques : Ethan Swope (AP).
2550677439.jpgL'Amérique en guerre.






«Le fatidique anathème flambera sur ta cryptique face,
Et d’ores et déjà tu trembles comme un basset que l’on bat.»
Percy B. Shelley, Adonaïs.


«Le poison du Viêtnam, les larmes du Viêtnam, le sang du Viêtnam.»
Paul Auster, Invisible.


«Robots : voilà le confort, que d’aucuns, déjà, préconisent; n’être plus qu’une viande forte, c’est l’idéal des grandes nations.»
Armel Guerne, préface au Tao Tê King.


«Alors, le cochon fait-il la porcherie ou bien est-ce la porcherie qui fait le cochon ?»
Theodore Dalrymple, Zone et châtiment.



Ce qui a lieu avant les lieux du Vietnam

GXVlXNyWEAAXm3q.jpgC’est d’abord en périphérie de la guerre du Vietnam que le roman de Denis Johnson choisit de se situer, un peu en retrait du soupirail de l’Enfer pourrait-on dire, mais cette volonté narrative, loin de produire une soustraction par rapport à son sujet, ne fait que le sublimer en nous proposant pour commencer la sensation ou l’expérience d’un malheur vietnamien ubiquitaire. L’horreur ne se limite donc pas aux frontières géographiques d’un pays divisé entre l’idéologie communiste et une espèce d’incertitude existentielle métissée d’occidentalisme, elle s’étend plutôt, elle semble déferler sur le monde entier comme un irrésistible mascaret. Ainsi le premier tiers de cet Arbre de fumée (1) se tient hors des territoires du Vietnam, à l’exception d’une brève incursion dans l’épicentre du conflit, relatant des actes et des manières de réfléchir intrinsèques au calendrier de l’année 1964 (cf. pp. 29-44). On y apprend que des moines se sont immolés par le feu afin de s’opposer au rampant «chaos» (p. 30) de la guerre et qu’ils ont consommé ces suicides simultanés sur les axes principaux de Saïgon. Se trouve également notifiée l’histoire dramatique d’un jeune homme prénommé Thu, âgé de vingt ans, sensible et hardi paratonnerre des foudres politiques, historiques, psychologiques, conducteur malgré lui des plus violents courants électriques s’abattant sur cette sino-praxique terre de cimes et de hauts plateaux, jeune homme décédé en solitaire d’une même idée pyromane et monacale de l’holocauste (à moins que de secrets agissements l’aient contraint à se brûler vif tant le récit de la longue guerre du Vietnam a été l’objet d’un malhonnête palimpseste où l’Amérique a exagérément contribué de sa plume anthracite). Il était – ce défunt garçon réduit en cendres – le neveu de Kim Hao, elle-même femme de Nguyen Hao, lui-même enfant de ces domaines bouleversés, de ces espaces profanés, hésitant sur le comportement à tenir, sur le camp qu’il faudrait soutenir, toutefois lucide quant au fait que «les Américains vont devenir actifs» et exponentiellement «destructeurs» (p. 31) au cours des temps imminents. Cela implique le passage d’une philosophie à une autre, le grand saut méditatif qui va de Confucius à Bouddha, l’élan qui se propulse vers une faculté de se soumettre aux destinées douloureuses, vers un stoïcisme de bonze, après avoir suivi les préceptes confucéens de l’action privilégiée en période pacifique (cf. p. 33). En d’autres termes, plus le Vietnam se déchire dans la guerre, plus il se doit de tenter sa conversion à l’impassible tempérament de Bouddha, et, serait-il un jour en mesure de revenir à la paix, plus il se devrait alors d’adopter derechef les enseignements de Confucius. Mais pour le moment, à l’aube approchante du parfait mitan des années 1960, ce que les Vietnamiens savent en leur âme et conscience, ce qui les préoccupe, c’est que les troupes des États-Unis incarnent «une nouvelle horde de marionnettistes» (p. 38) – le rideau du théâtre des opérations est tombé «sur les Français» et voilà désormais qu’il se relève pour consacrer «le théâtre de marionnettes américain» (p. 38), un théâtre de la cruauté n’aurait pas manqué de signifier Antonin Artaud, un théâtre où se creuse une fatale tranchée asiatique en tant que «Moloch brûlant qui lentement réduit en scories la jeunesse des peuples» (2).
Il importe néanmoins de remonter à l’assassinat de John F. Kennedy pour saisir à la racine – ou sur un fragment de cette racine qui détectera dans l’épilogue le complément de son tubercule de mandragore – l’argument romanesque de Denis Johnson. Tel est, semble-t-il, l’archimédienne et sinistre bascule de l’Histoire américaine au XXe siècle, le néfaste levier qui permettra aux équipes de Lyndon B. Johnson de radicaliser non seulement les fourbes scolies politiciennes concernant le rôle des États-Unis au Vietnam, mais aussi le suspect matricule de l’Occident pendant la Guerre Froide. Et l’on ne peut se retenir d’échafauder un parallèle entre le geste fou de Lee Harvey Oswald et la démente posture du matelot William Houston Jr., dix-huit ans tout juste, braconnier du dimanche désaxé dans une sylve épaisse des Philippines, pointant son arme sur un petit singe et l’exécutant sans rime ni raison (cf. pp. 13-5). Ainsi va la jeunesse américaine ou une part non accessoire de ce maudit vivier. Elle est à la merci des recruteurs cyniques et des systèmes d’embrigadement, elle change au gré d’un flagrant délit de décadence morale, au gré du malheur qui serait comme l’idée neuve de l’Amérique par manière de volte-face du bel aphorisme de Saint-Just. Quelle est donc la destination de ces promesses de vie sinon les abattoirs où l’on décapite la chair à canon après avoir bourré sa tête des plus nuisibles doctrines ? Car nous ne devons jamais oublier que les monstres – même les micro-démons qui s’amusent à tuer des animaux simiesques – sont moins des apparitions sporadiques, moins des éléments contingents de la société, que des manifestations nécessitées par une certain état d’esprit national. On ne naît pas tueur de singe, de président des États-Unis d’Amérique ou de paysan vietnamien, on le devient plutôt et on le devient d’autant plus que notre patrie d’origine nous fournit à la fois le matériel nettement balistique et vaguement intellectuel pour correctement terminer le processus de mutation génétique. Il s’agit par conséquent d’admettre que la force nationale de l’enseignement américain – ou de n’importe quelle autre influence formatrice d’une âme – s’entend moins à former des êtres pacifiques et cultivés qu’un régulier pourcentage d’êtres belliqueux et illettrés, enrôlés par des institutions qui détournent sciemment l’identité d’une aristocratie du savoir en une ploutocratie de la guerre. Différemment exprimé, cela revient à dire que des poignées de diplômés de haut niveau acceptent de participer au reniement de leurs études pour manipuler des générations de non-diplômés ou de sous-diplômés. On obtient là une trahison oligarchique du «Nous» constitutionnel et préliminaire du peuple américain tel qu’il fut envisagé en 1787 par la Convention de Philadelphie. Il était en outre difficile d’imaginer qu’un beau jour les graines semées jadis seraient si désespérément modifiées, si démentiellement trahies, que l’on en viendrait à considérer une quantité donnée du sang neuf américain comme une quantité négligeable – comme un liquide vital fit for the war.
De tels effectifs préposés à tous les sacrifices et à toutes les crédulités ne peuvent que tendre l’oreille aux rumeurs portant sur les champs de bataille. Les on-dit de la guerre du Vietnam font rage aux Philippines et aux abords de ses zones à risques. Les troufions en transit sont impressionnés par l’extravagante opinion selon laquelle des arbres de la jungle vietnamienne riposteraient aussitôt qu’on leur tirerait sur l’écorce (cf. p. 20). Il n’en faut pas davantage pour exciter de très excitables personnes et les préparer à s’incliner devant des huiles comme William Sands, membre de la CIA, outillé d’une trentaine d’années passées dans une famille où l’on a su se placer assez rapidement, s’accomplir dans les hiérarchies fondamentales et parfois mourir pour la nation (le père – Michael Sands – étant tombé de toute sa masse autoritaire à Pearl Harbor). Et si ce n’est pas directement que les troupiers courbent l’échine aux ordres ou aux décisions de ces barons du secret, cela se réalise indirectement, presque toujours de cette façon à vrai dire, les premiers ne subsistant qu’à titre de pions manœuvrables à l’envi pour le bon plaisir des indiscernables mains des seconds. On ne saurait d’ailleurs mieux le comprendre dès lors que l’on découvre que William Sands révère un panthéon confidentiel où sont glorifiés le Kennedy assassiné à Dallas, l’emblématique Abraham Lincoln vainqueur de la guerre civile, le maïeuticien Socrate et l’ascétique Marc Aurèle qui sut aussi bien gouverner que se gouverner (cf. p. 61). Se vérifie là une considérable plasticité cérébrale, une capacité d’adaptation hors pair, et, consécutivement, une disposition à s’ajuster aux pires entreprises pour autant qu’une subite state policy l’exigerait. La docilité académique et institutionnelle de William (Skip pour les intimes) Sands ne serait du reste point complète si elle n’était assidûment dépendante de son oncle Francis Sands, typique big shot de l’Agence susmentionnée, toutefois tard venu dans ce temple du trompe-l’œil (cf. pp. 495-501), sommité pourvue d’un non moins typique tropisme de direction de conscience et encline aux digressions insolemment métaphysiques – encline en ce sens à «intellectualiser» (p. 546). Dont acte : alors que ces malfaisants personnages (escortés par des alliés en malfaisance) se voient réunis aux Philippines en fonction de troubles motifs, le colonel Francis Sands, comme à l’accoutumée, palabre sur le potentiel d’une large palette de sujets divers, et, par la force des choses, out of necessity, son attentif et servile auditoire ne peut éviter une grande leçon de guerre – un cours magistral sur les moyens de gagner la guerre lorsqu’on est engagé contre un ennemi qui serait notre total opposé (cf. p. 69). La théorie pratique de Sands consiste en une rhizomique imprégnation des mythologies locales de sorte à en connaître les divinités associées mieux que ne les connaîtraient les indigènes, et, partant de là, il serait possible d’inquiéter les combattants du camp adverse en représentant à leurs yeux un éther magique plus puissant que leurs énergies folkloriques habituelles. S’agissant du cas des Philippines, concrètement parlant, le colonel préconiserait de se métamorphoser en une very off-putting form of life, de coïncider avec un style d’existence plus terrible encore que celui du redoutable et redouté aswang, en l’occurrence un aspect de la vie plus dangereux que celui de cette présence vampirique multi-formelle et suprêmement spectrale. Et l’un dans l’autre la CIA y parvient tant elle se justifie à l’instar d’une insaisissable Goule du Monde – d’un aswang d’envergure planétaire – à laquelle aucun sang du répertoire humain et non-humain ne serait en mesure d’échapper. On le suggérait tantôt : s’il existe une société disposée à immoler une lourde ration de son sang, c’est que, assurément, elle est prête à sucer le sang étranger de la Terre entière avec une voracité inégalée. Même l’aswang des plus hantés recoins du pittoresque archipel philippin émet un mouvement de recul au contact des insondables édits de la CIA.
Naturellement il va de soi que les méfaits orchestrés aux Philippines se jouent sur un air de prélude aux méfaits qui seront bientôt manigancés au Vietnam (cf. pp. 79-137). Sur cette profusion d’îles appontées par les navires administratifs de Manille et l’incontournable Palais de Malacañan, les services secrets américains se déploient, tentaculaires et discrets, la main tendue pour d’autres bureaux maçonniques issus de toute la surface internationale. S’organisent des missions d’épuration quasi officieuses et de plus officielles ambassades – quoique similairement aberrantes – où il est par exemple question de traquer le religieux Thomas Carignan, un prêtre anglo-canadien né aux États-Unis, indûment soupçonné de trafic d’armes avec des musulmans. Le dossier de cet aumônier, par délirante capillarité, nous transporte aux dossiers afférents de Timothy Jones et de Kathy Jones, mari et femme canadiens, vaillant missionnaire et coordinatrice des évangélistes en leurs grades et qualités respectifs, avec, pour elle, un surplus de polyvalence. Celui-là sera porté disparu et enfin retrouvé en tant que misérable monticule d’ossements, et celle-ci, déboussolée, sera rongée d’interrogations tristement aporétiques et partagera de temps en temps son lit – puis des lettres substantielles – en compagnie du bariolé William Sands. Autant l’avouer d’emblée au vu et au su de cet effarant pullulement de conjonctions démoniaques : le discours hyperbolique prétendant que l’instabilité régionale des Philippines serait une affaire tout à fait normale ne tient pas la distance quand on sait comment la CIA manœuvre et comment elle manufacture le chaos. Le meurtre de Carignan au moyen d’une sarbacane ne sera que l’insupportable supplément de coefficient chaotique au sein de ces univers suppliciés. Quant aux commentaires ou gloses du colonel Sands (cf. pp. 129-130), ils sont symptomatiques d’un dynamisme anti-christique étant donné que ce chef de section apprécie, sans y être fidèle, la dimension oraculaire d’un passage de la Première Épître aux Corinthiens, un passage où se signale un Dieu ou un Esprit ou un Seigneur unique, mais lesté d’une «diversité de ministères» (3). Il est évident que ce n’est pas la trinité sainte qui intéresse le colonel Sands, mais, tout au contraire, l’affreuse croix inversée de l’idole du Renseignement – lui-même de préférence – et ses innumérables articulations occupées par d’innumérables factotums.
Il est donc important de se figurer que la CIA s’apparente à un genre de vache sacrée dont «le centre est partout [et] la circonférence nulle part» (4) et que sa disproportion énonce à peu près toutes les proportions des mouvements des uns ou des autres. La volonté générale de cette Agence de l’Irrévélé préside aux volontés particulières qui croient déterminer les actes et les pensées de ceux qui agissent et qui pensent sous les latitudes mondiales les plus tendues. Dès lors même l’escale de William Houston – le gabier massacreur intempestif de macaque – sur le rivage d’Honolulu nous semble connoter quelque chose de plus significatif que la banalité mazoutée d’un refuelling stop (cf. pp. 141-161). Là-bas il fait la nerveuse connaissance d’un mendiant révoqué du Vietnam pour des raisons psychiatriques. Et ce nécessiteux se livre à propos de certaines abominations de guerre où il fallait se méfier de plusieurs femmes ravissantes – des prototypiques beautés d’Asie (5) – qui avaient comme trait de caractère distinctif une propension à balancer des grenades. Cette sorte de récit d’une épave mentale qui pourrait très bien être d’ailleurs un agent double à la solde des puissances d’enrôlement ne peut que fasciner des individus en manque d’héroïsme ou d’immatriculation d’un point de vue social. L’enjeu de ces récits singuliers (peut-être générés sur commande) et appelés à fonder un récit national du mérite se définit d’une part telle une capacité à sidérer les imaginations adolescentes, puis, d’autre part, telle une capacité à souder sur une même chaîne de respectabilité l’ensemble des anciens combattants comme autant de maillons forts de la patrie reconnaissante. Et au bout de ce collier de perles en toc ou de ce chapelet d’influences calamiteuses, on rencontre, en guise d’illustration d’une duperie mastodonte, le cas de l’impressionnable imaginaire appartenant à l’un des frères de William – James Houston. Il est à peine sorti du parcours de l’enseignement secondaire qu’il est déjà surmotivé pour s’engager dans l’infanterie afin d’aller démolir des vies de l’autre côté du globe. Ce néophyte des intérêts d’État ignore de façon patente que «les jours craignos» (p. 156) du Vietnam sont en approche et que toute affectation pour ces lointains tréteaux montagneux équivaut à une «condamnation à mort» et à «un avenir truffé de pièges diaboliques et de mines antipersonnel» (p. 163). Il ignore encore ce que l’intuitive Kathy Jones – modèle contrarié de l’esprit de finesse – pressent et qu’elle adresse à William Sands à la faveur d’un moment décisif de la version épistolaire de leur relation : elle stipule que l’Amérique mène cette guerre par choix et que les populations vietnamiennes n’ont pas le luxe du choix (cf. p. 177). Cet argument présume la duplicité de Sands en le faisant apparaître de biais comme un théoricien dogmatique des protocoles militaires décrétés en haut lieu. À travers la vue perçante de Kathy Jones, le réservé Bill Sands est subrepticement sommé de sortir de sa réserve et de se révéler un tant soit peu à la manière d’un «soldat de l’idée» (6) de guerre. Mais cette idée ou cette axiomatique de la guerre n’est pas vraiment brillante car elle repose sur un crédo caricatural davantage que sur un savoir élaboré. Elle n’est que le reflet du surréaliste mot d’ordre du gouvernement américain dont la consigne élémentaire – the very deep watchword – se restreint à «la défaite du communisme» (p. 188) sous la forme prévisible d’une capitulation inconditionnée.

Sur les lieux proprement dits : la scène de crime de guerre au Vietnam

Le déplacement de la trame romanesque au Vietnam est synonyme de déplacement d’une partie non négligeable des convictions locales. Pour ne prendre qu’un exemple de ce renversement des consciences, pendant quelques années, l’hésitation (voire l’hostilité) a constitué le substrat cognitif de Nguyen Hao à l’endroit des Américains, mais, tandis que se durcissent les antagonismes entre le Nord et le Sud du pays, ce primo-sceptique tend à devenir un intrépide enthousiaste des soldats yankees. Sa croyance est fortifiée par une conception du Viêt-Cong entendu comme un amoncellement de communistes qui «rempliront l’avenir de néant» (p. 199). Ce retournement doxographique individuel traduit le retournement de nombreuses fractions autochtones et montre à quel point la CIA s’est infiltrée dans les esprits en remportant de cruciales batailles de propagande. La malignité du procédé se vérifie en cela que la CIA aime à être fallacieusement ostentatoire dans la lumière afin de mieux contrôler ce qui se passe dans l’ombre, ou, pour décrire plus adroitement les méthodes inhérentes à cette bureaucratie de l’aménagement des arcanes, il faudrait affirmer que la méthodologie des bâtiments de Langley (en Virginie) ressemble à la ferme résolution d’un spectateur (ou d’un aficionado) voulant rejoindre les bivalents gradins baptisés sol y sombra et que l’on attribue traditionnellement lors des corridas (7), en l’occurrence une place qui profite d’abord du soleil avant peu à peu de terminer à l’abri des rayons obstinés d’une fin d’après-midi de virile chaleur espagnole. Autrement dit la CIA feint de s’asseoir sur les sièges les plus visibles parce qu’elle sait que les portions du monde où elle prend ses assises sont les portions qui finiront dans la protection d’un complexe réseau de pénombres, et, de cette façon-là, on s’expose illusoirement à l’œil manipulable de la concurrence tout en sachant bientôt que cet œil n’apercevra plus rien de nos stratégies. Ainsi se fomentent les victoires qui comptent, les lignes directrices des arrière-pensées propagandistes, les suréminentes prescriptions de l’arrière qui se trouvaient il y a encore un instant sur les trompeurs emplacements de l’avant.

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La suite de cette étude se trouve dans L'Amérique en guerre, disponible sur le site de l'éditeur.

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