Le français en capilotade, par René Pommier (16/09/2007)

Crédits photographiques : Muhammed Muheisen (Associated Press).
Je reproduis dans la Zone, au format PDF, l'un des articles que René Pommier a réunis dans son ouvrage intitulé Sanglades (Eurédit, 2006).
Je rappelle que tous les textes de René Pommier sont disponibles sur son site, Assez décodé ! et j'invite mes lecteurs à lire ces diablement précises et réjouissantes charges contre les inventeurs d'une langue qui n'existe tout simplement pas ailleurs que dans leurs mauvais livres, à moins qu'il ne faille supposer un premier réceptacle à ce sabir dégénéré, leur cerveau. Dans ce cas, je crois que nous pouvons raisonnablement supposer de très graves lésions affectant le fonctionnement de cet organe pour le moins essentiel.
Me revient à l'esprit l'insistance avec laquelle Sarah Vajda voulait me faire relire l'une de ses plus solides admirations, un véritable prince du style selon ses dires, Roland Barthes («lisez son Léon Bloy, Asensio !» me répétait-elle sans relâche, du temps lointain où elle me parlait : je l'ai lu, madame, je l'ai même relu et je n'y ai hélas, comme je vous l'avais d'ailleurs également répété, absolument rien trouvé de pertinent !). Roland Barthes, dont René Pommier écrit (Assez décodé !, Eurédit, 2005, p. 10) : «Car aujourd'hui, dans l'art d'ébahir les jobards par un mélange habile de sabir et de fariboles, incontestablement le maître est Roland Barthes. Qu'un esprit aussi confus puisse, aux yeux de beaucoup, incarner la lucidité, qu'un esprit aussi fumeux soit regardé comme l'un des Phares de notre temps, que l'avant-garde ait choisi pour chef de file un esprit aussi fuyant, rien n'illustre mieux la crise actuelle de l'esprit critique. Nul, en effet, n'a contribué plus que lui à faire avancer du même pas le galimatias et la divagation, à faire passer les pires élucubrations pour des lectures très subtiles, à rapprocher l'activité du critique de celle de la pythonisse, en réduisant les textes à n'être plus que des sortes de boules de cristal et de marc de café où l'on peut voir tout ce qu'on veut.»
Nous évoquerons donc peut-être, pour le plus grand plaisir de Vajda la jobarthienne, le cas de Barthes ou pourquoi pas celui de François Rastier, autre fol en écriture, cacographe émérite que j'étrillai naguère et qui, je le découvre pour mon plus grand plaisir, avait déjà reçu, sur son large séant d'âne savant, quelques solides coups de pied de la part de René Pommier !

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