Des nouvelles d'André Lavacourt dans la presse homosexuelle des années 50 à 70 (26/04/2025)
Photographie (détail) de Juan Asensio.
Je ne prendrai pas la peine de rappeler le long cheminement par lequel j'ai été amené à chercher les textes qu'André Lavacourt a fait paraître, des années 50 à 70, dans plusieurs titres aujourd'hui bien oubliés de la presse française homosexuelle ou homophile voire arcadienne, autrement dit à tropisme pédophilique à peine masqué, selon les acceptions et les sensibilités alors en vigueur.
Voici, à ma connaissance bien sûr, les références de tous les textes, très majoritairement des nouvelles, que j'ai pu exhumer dans plusieurs titres de cette presse-là, à l'exception de la série intitulée Il pleut sur l'Oise, antérieure à cette période, parue dans Tout sur tout. L'hebdomadaire du rire et de la lecture, en 1941.
Je ne sais que conclure de ce travail, et, si même j'en avais l'envie, je pense que ce ne serait sans doute pas à moi de le faire; un ami, Francis Moury, évoquant l'ensemble de ces différentes notes que j'ai écrites, des mois durant, sur l'énigmatique auteur d'un roman dont la puissance rageuse ne peut qu'être, à mes yeux du moins, rapproché d'une minuscule poignée de textes comme Les Décombres, La Belle France, le Voyage au bout de la nuit ou bien La Grande Peur des bien-pensants, a pu évoquer les noms de Gustave Lanson ou de Maurice Merleau-Ponty, voire celui du Sartre de La Nausée : au premier, parce que «la vision conjointe des photographies, de ton texte, des extraits de textes cités provenant d’œuvres littéraires ou de lettres informatives, finissent par constituer un étrange, vaguement fantastique portrait demeurant fondamentalement mystérieux : il y a là-dedans la problématique de la verticalité du temps dans la constitution synthétique de la réalité. Ici je dois céder la place aux extraits des deux thèses de Merleau-Ponty que je relisais ces jours-ci, mais ton article m'y fait vraiment penser : des livres, une bibliothèque, un portrait féminin ambivalent (peut-être une belle fille naturelle mais peut-être aussi une belle transsexuelle artificielle particulièrement mignonne dont la revue aurait précisément voulu maintenir l'ambivalence en faisant paraître l'image chez eux ?), des fragments manuscrits, des fragments de cartes postales que seule une synthèse consciente peut tenter d'unifier, par-delà l'unité objective fragmentaire, parcellaire, de chacun d'entre eux. Unité objective en retard dorénavant sur leur actualité d'autrefois, mais voulant redevenir leur contemporaine, seul moyen de lui redonner un sens possible»; au second, «à cause de la biographie si mystérieuse que tente d'écrire Antoine Roquentin dans La Nausée, dont les apparents éléments positifs et vérifiables rassemblés s'opposent finalement, en raison de leur étrange contradiction, à la rédaction».
C'est, en tout cas, un bien beau monstre, un spécimen je crois fascinant, que j'ai ainsi ramené à la surface, non sans mal; à nous à présent de poursuivre sa dissection et, qui sait, puisque les progrès de la science nous le permettent, lui redonner vie.
Aspects d'Afrique du Nord (in Arcadie n°3, mars 1955, pp. 33-8).
Sous le nom Lavaucourt, Aspects d'Afrique du Nord. Morales (in Arcadie n°4, avril 1955, pp. 28-36).
Le général de Gaulle est à l'Hôtel de Ville (in Arcadie n°25, janvier 1956, pp. 32-41).
Sérénade pour un traître (in Arcadie n°26, février 1956, pp. 29-34).
Corydon chez Diafoirus (in Arcadie n°28, avril 1956, pp. 32-8).
Revue de petit format, lancée en 1977, éditée par Arts, spectacles, loisirs, qui aurait dû initialement s'intituler Don nouveau. Le propriétaire du titre s'y étant opposé et l'éditeur publiant par ailleurs les guides Incognito, la revue fut rebaptisée Incognito Magazine, avec Jean Satrat comme directeur de la publication et Stéphane Perrault comme rédacteur en chef puis Claude Tissot à partir du n°6, qui sera interdit dès le début de l'année 1978. Notons que c'est dans le sixième et dernier numéro de la revue Don qu'apparaît la rubrique Sel & Vinaigre, alors illustrée par un texte de Stéphane Perrault. André Lavacourt n'apparaîtra plus dans l'ours du n°6 d'Incognito Magazine, qui atteindra le n°7 puis disparaîtra.
Les Opinions de Jérôme Coignard : Les Sodomites, chapitre non prévu par Anatole France (in Incognito
Incompatibilité d'humeur : l’Église et la morale culière (in Incognito Magazine n°2, rubrique Sel & Vinaigre, pp. 52-9).
Toutes les avenues du pouvoir (in Incognito Magazine n°3, rubrique Sel & Vinaigre, pp. 46-50).
Nous sommes les autres. Lettre ouverte à André Baudry (in Incognito Magazine n°4, rubrique Sel & Vinaigre, pp. 16-20).
Grandes amours et petites annonces (in Incognito Magazine n°5, rubrique Sel & Vinaigre, pp. 36-41) et Les histoires de Brahim : le Terroriste... (in Ibid., pp. 57-62).
La première est une revue de petit format, lancée en février 1978, éditée par Jean Carton et ayant comme directeur de publication André Dromer, Jean de Notrac puis Stéphane Perrault. La seconde est une revue mensuelle, de petit format aussi, lancée aprèsl'interdiction de la précédente, dont le directeur de la publication est Jean Coquelle, également rédacteur en chef, remplacé par Stéphane Perrault à ce poste. C'est en mai 1978 que Gay Magazine, dont c'est le n°3, est interdit et en juin de la même année que le sera Gaycontacts, au moment où fut imprimé aussi, mais apparemment pas mis en vente, le 3e dernier numéro.
Les histoires de Brahim : Faddoul ou la bénédiction (in Gay Magazine n°1, février 1978, pp. 8-23).
C'était un malentendu ! (in Gaycontacts n°2, 3e trimestre 1978, pp. 16-20).
Revue mensuelle de petit format, éditée par Jean Carton, Stéphane Perrault puis Jean Coquelle en étant les rédacteurs en chef. Fait suite à Gaycontacts. L'interdiction de cette revue fut prononcée dès son premier numéro, au mois d'octobre 1978, et maintenue jusqu'au quinzième et dernier numéro de ce titre qui fusionnera avec Gay homme en une revue pornographique de sex-shop.
Oyé Paydérastoye (in Man n°1, rubrique Sel & Vinaigre, pp. 28-34).
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