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05/01/2005

Souvenirs de lecture sur Gadenne et Faulkner

Crédits photographiques : U.S. Air Force via Getty Images.

Quelques lignes que je recopie de mon Journal erratique.

Journal du 25 au 26 mars 2003.

« Ce qui est, aussi, admirablement décrit dans ce roman [Le Vent noir], c’est finalement la maigreur des raisons qui font fuir Marcelle, qui la font mépriser Luc. Un malentendu, moins que cela même. Commencé la relecture – mes «fiches virtuelles » me diront qu’il s’agit de la troisième ou quatrième – de La plage de Scheveningen. Idée, à ce propos, d’un article pour Les provinciales [d’Olivier] Véron sur Gadenne et la question juive.
Gadenne a fait un cauchemar, terrible, contre les Juifs, duquel, en réaction, La plage est née. Renseignement pris, il s’agit de la nuit du 11 novembre 1938 (cf. Carnet intitulé La Rupture). Douze années plus tard nous apprend [Didier] Sarrou, Gadenne commence donc la rédaction de son roman.

[…]

Lui écrire ? À quoi bon ? Certains êtres, tout simplement, changent de vie : l’opération paraît plus difficile que la transmutation du plomb en or et pourtant, pour certains, elle semble parfaitement réalisable.
Recopié ces mots un peu pompeux, écrits jadis à propos d’Absalon, Absalon ! de Faulkner, sans doute lorsque je lisai cet incroyable roman dans la maison de campagne du père de Natacha [Vessière] justement : « De ce que j’ai lu jamais prose n’aura tenté, plus patiemment, avec obstination et colère, de chercher pour l’enclore et l’offrir, bouleversante et fragile d’être ainsi livrée, la simplicité un peu fade et vieillotte, la permanence sereine des voix oubliées, des paroles un jour entendues, de la parole enfin que partagent tous les hommes, dans l’éclaircie – mais incertaine, mais vacillante, peut-être, à l’évidence, prolongée seule et illusoirement, admirable parce que chacun la comprend périssable – du Mal désormais dit ».
Dit et non vaincu puisque la littérature n’est pas là pour triompher du Mal. Il faudra revenir à Faulkner mais le lire implique de le lire entièrement, c’est-à-dire de le dévorer. Je ne m’en sens pas la force. »