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04/03/2007
Le Communisme du XXIe siècle de Renaud Camus
«Au lieu que l'antiracisme se définisse par rapport à quelque chose de stable et de préexistant, de moralement et intellectuellement bien circonscrit dont il serait si l'on ose dire l'“antité”, c'est le racisme, au contraire, qui est défini par rapport à l'antiracisme et par ses soins – est raciste, aussitôt, tout ce dont l'antiracisme décide que ce l'est, à commencer bien sûr par tout ce qui se permet de contester son pouvoir.»
Renaud Camus, Le Communisme du XXIe siècle.
Foin de la subtile et parfois bien trop agaçante bathmologie (la suspension indéfinie du choix est une vue de l'esprit, intenable pratiquement), si chère à Renaud Camus, qu'il illustre d'ailleurs remarquablement dans ce recueil. Au diable les évaporables dégoulinades d'anonymes vits taris par une trop constante masturbation utilisant la main gauche, au diable encore ou plutôt, au goulag, l'acrimonie du petit pion agrammatique Sébastien Fontenelle, paraît-il docteur en castration des mouches céruléennes (celles-ci, je le dis pour l'intéressé, ont la fâcheuse coutume de se nourrir de ce qu'il tente de produire, en guise de pensée et d'écriture...). Qu'il me soit donc permis d'écrire que je suis parfaitement d'accord avec chacun des quatre textes réunis dans ce volume édité par Xenia (dans la collection Franchises), intitulé Le Communisme du XXIe siècle et chacune des lignes de ces textes, qui me paraissent d'un bon sens ne souffrant que la mauvaise foi, celle que les contempteurs de ce petit ouvrage ne manqueront pas de faire valoir pour accompagner leurs critiques forcément outrées. L'imbécile, aujourd'hui comme hier, ne supporte rien moins que la crevaison malodorante de la baudruche qui l'abrite du monde (je n'ose écrire : pays) réel, le soustrait magiquement à ce qu'il refuse de voir.
Malheureusement, je crois que Renaud Camus fait encore montre d'un relatif optimisme (ou disons, de cette bathmologie qui est chez lui apparemment incompressible) en avançant quelques possibles solutions politiques aux maux qui finiront bien par faire tomber, pour qu'il ne se relève plus, notre pays, dès à présent aussi friable qu'une charpente millénaire menaçant de s'écrouler au moindre friselis. Cet optimisme, je ne crains pas de dire que je l'ai depuis longtemps balayé, me vrillant dans l'esprit cette vérité, édictée par une langue de poète : c'est dans le péril que croît ce qui sauve. C'est donc, ce sera donc plutôt dans le moment de la plus grande souffrance de la France, et nous n'y sommes certes pas encore, que viendra l'un ou l'une des représentants de cette race d'hommes qui, depuis les plus lointains siècles de notre pays, l'ont sauvée alors que la situation paraissait proprement, justement désespérée. Or, la situation, n'es-ce pas, n'est point encore désespérée puisque l'une des plus pathétiques incarnations de la fausse parole, Ségolène Royal, trouve, accompagnée d'une affligeante, piaillante et comme de coutume pétitionnaire troupe de clowns (au nombre 150, de quoi ravir notre Blanche Neige décérébrée...) pas même drôles, d'innombrables et réjouissants motifs de croire que nous ne sommes plus, tout simplement, les spectateurs immobiles d'une fin de partie non seulement française mais, sans doute, européenne.
Le Communisme du XXIe siècle n'est donc peut-être pas tant l'antiracisme que cette vieille paralysie de l'âme et du corps que l'on appelait l'acédie, idée à laquelle, je m'en avise subitement, Renaud Camus lui-même semble, dépité, se ranger lorsqu'il écrit, dans un des quatre textes intitulé Que va-t-il se passer ? (refusé par une revue belge, écritures) : «Le mépris de soi nous sauvera du bain de sang. L’habitude de la capitulation fera le reste».
À venir, un texte incisif de Slobodan Despot, directeur des éditions Xenia.
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