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10/08/2008
François Rastier ou Toto à Auschwitz
Crédits photographiques : Richard Vogel (AP Photo).
François Rastier, paraît-il directeur de recherches au CNRS, semble vouer un mépris tout particulier aux auteurs qu'il considère comme de dangereux réactionnaires, des fumistes qui, à sa différence, nagent dans la soupe de l'imprécision sémantico-cognitive. Fort bien, c'est là son droit le plus strict, jamais je ne me soucierai de l'en gourmander, à condition toutefois qu'il étaie sa critique de quelques arguments imparables capables de nous assommer avec ce dogme qu'il prétend révélé : un réactionnaire est un chien à abattre, un réactionnaire est un animal dangereux qui a la rage, un réactionnaire est une chose qui, du moins sur cette planète et en cette France aimée des dieux de la laïcité, ne devrait exister en aucun cas.
Or, moi, François Rastier, prophylactique docteur Mengele éduqué dans le respect de la démocratie, je puis vous débarrasser, d'une discrète piqûre, de la surhumanité réactionnaire, cette vermine brune vomissant la démocratie et les Lumières, selon les paroles menaçantes qu'il confia tout petit déjà à son psy, l'un de mes amis, ajoutant qu'il avait même envisagé d'ouvrir une prison secrète (si Agamben apprenait son existence, nul doute qu'il écrirait quelque retentissant papier dans Le Monde dénonçant l'aberration d'une société devenue tout entière camp) où seraient emprisonnés les plus sordides représentants de la sous-humanité réactionnaire.
En attendant que moi, François Rastier, je m'occupe de ces chiens, de ces prostrés, de ces soumis absolus, de ces pauvres fantômes ni vivants ni morts que, dans les camps, on appelait des musulmans.
Que notre joyeux chantre de l'humanité progressiste lise attentivement le texte qui suit : il y trouvera de la moquerie et surtout du mépris, justifiés l'un et l'autre dois-je le préciser. Car, oui, je puis déclarer que je méprise d'abondance François Rastier parce que, en tout premier lieu, je ne puis accorder le moindre respect à un universitaire aussi poussif qu'approximatif lorsqu'il charge ses ennemis. Un âne dont on aurait crevé les doux yeux et scié l'arrière-train parviendrait je crois, avec plus de chances que lui, à toucher la cible sur laquelle son cruel propriétaire lui ordonnerait de charger. Rastier, en revanche, en opérant un distinguo assez fumeux entre le survivant et le témoin (1), se sert des poèmes de l'agneau Primo Levi, qu'il a pris soin, nous confie-t-il avec un regard embué de larmes, de lui-même traduire (règle absolue : l'imbécile est systématiquement ourlé d'un prétentieux), à seule fin de planter ses banderilles de gaze sur les puissants taureaux dont je donnerais plus bas les noms redoutables. Ce qui fait que l'essai de Rastier sur Levi, malgré les renforts opportuns des figures d'Ulysse et de Dante ramant dans une barque conduite par un nocher myope, l'usage de catégories je le disais pas franchement éclairantes, n'a pratiquement aucun intérêt pour le lecteur qui, bêtement, avait cru que ce livre était une lecture inspirée et pas moins rigoureuse des textes de l'auteur de Si c'est un homme.
Notez que je reste poli en employant ce terme de réactionnaire, que ce très lamentable cacographe et tartuffe, François Rastier, n'hésite pas à dangereusement transformer en un mot-couperet : nazi, avec lequel notre tueur de vilains bonshommes se fait fort d'éliminer du bunker infâme les derniers fanatiques retranchés après la déroute de leur rêve millénaire.
Avec celles de Giorgio Agamben, George Steiner, Pierre Boutang (que l'auteur confond, comiquement, avec Pierre-André Boutang) et Maurice G. Dantec, ma tête, une fois détachée de son tronc, est destinée à tomber dans le panier que ce petit Robespierre de la critique phlogistique plutôt que sémiologique a diligemment déposé sous sa machine aussi rouillée que déglinguée et, pour le dire en un seul mot : inefficace.
J'avais ridiculisé, il y a maintenant près de quatre années, tel lamentable article de cette calamité saussurienne, remarquant bien naïvement que ce thuriféraire de la rigueur sémantique commettait, dans une charge poussive contre George Steiner et votre serviteur, une étonnante série d'approximations, voire d'erreurs purement factuelles. Je renvoie mes lecteurs à ce texte et ne puis donc supposer qu'une seule chose concernant Rastier : la mauvaise foi ou la bêtise, puisque l'auteur, avant de publier en 2005 son livre sur Primo Levi, a eu tout loisir de me lire ou relire. Il est vrai que Toto, invité dans les colloques d'analyse sémanticobidulique les plus prestigieux, n'a guère l'envie de s'embarrasser de rigueur épistémologique lorsqu'il se promène dans les dortoirs déserts d'Auschwitz : François Rastier, un homme de lourds bagages universitaires, voyage léger, surtout lorsqu'il visite, un petit carnet à la main où il note scrupuleusement la moindre de ses pensées inutiles, cela qui fut surnommé par dérision l'anus du monde. Il écrit ainsi sur son minuscule carnet de moleskine, se rêvant Chatwin de l'horreur nazie et n'étant que nain grotesque : «Je m’y suis rendu : éclairée seulement du dessus, elle [la cage d'escalier du bâtiment où résidait Levi] est profonde, vide, sombre. L’image d’une citerne s’y superpose, confondant le souvenir d’Auschwitz et celui de l’Enfer» (2). Comment cela, vous me criez que François Rastier a préféré, au camp d'extermination, quelque bon hôtel italien depuis lequel il s'est rendu au dernier domicile de Primo Levi, notre Dante de pacotille pouvant bien se fendre d'une impénétrable pensée après laquelle les portes d'airain de l'enfer peuvent s'écrouler ? Vous me dites encore que l'odieux le dispute au grotesque dans cet éclatant témoignage du génie poétique du carabin des textes qu'est Rastier ? La vérité se doit-elle, oui ou non, d'affronter les risques les plus énormes si elle veut triompher et chasser les monstres que le sommeil de la raison éclairée a produits ? Rastier ne craint rien, il a pour lui l'impavidité que confère une sottise niellée de prétention universitaire, la plus commune des parures professorales.
Il continue toutefois de progresser, notre bon docteur Graphouille, dans le dédale des baraquements d'Auschwitz et, armé de sa seule seringue, y déniche les exégètes osant proposer une interprétation qu'il juge délirante (3) : j'ai nommé les pauvres hères interprétatifs qui ont encouru la colère de Rastier. Ne vous alarmez donc point. Leur souffrance ne sera que de courte durée, ne doutez pas que Rastier maîtrise la science complexe de l'exécution propre, qu'il tient de ses ancêtres sans-culottes. Il a tout de même bien du mal à ne pas laisser le corps de George Steiner se débattre dans les convulsions de l'agonie, à l'achever charitablement, notre Petiot jamais nobélisable. Après tout, si l'auteur de Réelles présences pouvait ressentir une saine douleur, disons expiative, afin de compenser quelque peu l'effronterie délirante de ses thèses, François Rastier esquisserait un sourire compassionnel : il ne mérite pas de meilleur traitement, ce fourbe.
C'est que rien n'y fait, François Rastier n'aime pas, mais alors pas du tout George Steiner qui est, à ses yeux perçants, l'un des extrémistes les plus dangereux de notre époque puisqu'il avance masqué, sans même avoir besoin des lunettes noires qu'arbore sempiternellement Dantec. Voici la lame qu'il a longuement aiguisée pour qu'elle s'enfonce dans le bras valide (je me permets, puisque François Rastier rappelle ce détail sordide) de George Steiner : «Cependant, quand un discours se contredit de manière systématique et cache ses contradictions, non pas ponctuellement, mais sur quarante ans, on peut conclure à un double langage écrit ainsi Rastier : un discours couvre l’autre, le laisse transparaître et permet de prendre à témoin de sa sincérité. Le double langage comble tout le monde, ceux qui sont de bonne foi comme ceux qui l’entendent. Pour effrayantes qu’elles soient, les idées restent moins dangereuses que l’accueil lénifiant qui leur est fait et la banalisation qui en résulte (p. 152).
Apôtre du nihilisme (4), George Steiner, cet insigne irrationaliste (5), concentre toutes les critiques que François Rastier adresse à ces auteurs qui ont tenté de réfléchir puis d'écrire, quitte à choquer, après Auschwitz. Ou plutôt, non... Permettez-moi de faire preuve d'immodestie en corrigeant ma précédente affirmation puisque, en effet, ce n'est pas seulement George Steiner qui insupporte Rastier mais... moi ! Dans la note la plus longue de son ouvrage (j'y vois, bien sûr, un discret hommage), notre cicérone des lieux infernaux cite un extrait (6) de mon analyse consacrée à Villa Vortex de Maurice G. Dantec qu'il commente de la façon suivante : «Juan Asensio, auteur du seul ouvrage en français consacré à Steiner, a publié un article sur Dantec qui mérite l’attention, car il compile de façon saisissante la plupart des thèmes que nous avons rencontrés dans ce chapitre. Tout y est, la généalogie paradoxale Steiner-Agamben-Dantec, les commodes théologèmes de l’indicible (7) et du Golgotha, l’équation entre le monde et le camp, l’instrumentalisation d’Auschwitz, l’évocation décorative de Celan, le tout au service d’un combat bien précis : la défense contre les «crachats des crétins» d’un auteur, Dantec, qui considère Le Pen comme un «gauchiste» et salue ouvertement le combat des néonazis du Bloc identitaire» (pp. 167-8). Comme Rastier le déclare, «tout y est», sans doute, même s'il omet de remarquer que j'ai longuement critiqué certaines des thèses de Steiner, justement dans mon ouvrage, le seul disponible en langue française consacré à cet auteur (Rastier ne lésine jamais sur la précision) et dans des articles, que l'évocation décorative de Celan est tout de même plus précise que les centaines de pages de Rastier sur Primo Levi, que la mention du théologème du Golgotha fait l'objet de tout un chapitre de mon livre, qu'enfin je défendais moins un auteur, Dantec, que l'un de ses romans, honteusement traité par la critique journalistique française, autrement dit : les frères jumeaux médiatiques de notre bon Rastier. Même légèreté dans la lecture des thèses adverses, mêmes approximations lorsqu'il les cite, même stupidité si typiquement académique lorsqu'il les critique, même sottise compassionnelle étendue à l'univers tout entier (8), moucherons, plantes et hommes compris, même impuissance, d'un trait, à ridiculiser ceux qu'il traite de tous les noms, même trouille de n'écrire point clairement que Steiner, Boutang et Asensio sont des nazis, comment donc pourrais-je respecter un aussi lamentable cancre ?
Et puis, enfin, il est tout de même scandaleux je le disais que le premier imbécile venu, François Rastier en l'occurrence, se permette, en toutes lettres (mais sans jamais, toutefois, employer le mot qui pourrait le conduire devant un juge), d'affirmer qu'Agamben, Steiner, Dantec ou moi-même soyons des extrémistes, bien pire, les «successeurs d’aujourd’hui des nazis» (9) alors que, si je devais encourir de saines critiques (j'en ai reçu d'insanes), il faudrait plutôt me traiter d'ami des Juifs puisque je puis, après tout, faire mienne la phrase pleurnicharde de Rastier (cf. op. cit., p. 194), déclarant à mon tour que «Quelle que soit leur appartenance et le motif de leur déportation, les détenus se voient voués à une mort commune, mais c’est l’humanité plus encore que la vie qu’on veut détruire en eux. Cependant, à vouloir effacer l’homme dans le Juif, on révèle le Juif en chacun» (10).
Notes
(1) Que l'on en juge en lisant ce passage qui continue de résister à tous mes efforts exégétiques, malgré la lecture rapide de la dizaine d'ouvrages parfaitement inutiles de Rastier : «Levi comme témoin doit égard à la victime qu’il fut, le survivant à celle qu’il demeure. Au-delà de ce débat interne entre les deux moitiés de lui-même, les victimes lui permettent aujourd’hui de survivre, tant par les proses qui parlent pour elles que par les poèmes qui leur rendent la parole» in François Rastier, Ulysse à Auschwitz. Primo Levi, le survivant (Cerf, coll. Passages, 2005), p. 191.
(2) Op. cit., p. 60.
(3) «À chaque époque, les clercs doivent leur investiture à l’interprétation de signes grandioses, comme l’Incarnation ou la Révolution. Il ne faudrait pas qu’Auschwitz, sacralisé, devienne un de ces signes», p. 159. Malheureusement, François Rastier ne nous explique pas pourquoi Auschwitz ne devrait pas devenir un de ces signes... signe inversé que, bien évidemment, il est depuis sa première surrection, que Rastier le veuille ou pas !
(4) «Dans la guerre secrète pour l’inversion des valeurs, les antisémites prennent aujourd’hui la pose du survivant, les «musulmans» des camps deviennent des prisonniers présumés islamistes, Hitler devient l’inspiré des rabbins. L’inversion des valeurs, brouillage hypocrite, reste ainsi une des caractéristiques du discours extrémiste contemporain, où les Juifs sont des «collabos», les victimes des bourreaux, où les racistes vivent sous la menace d’un «génocide blanc», etc.», p. 175. Rastier devrait lire Meyronnis qui lui aussi prétend se battre contre le nihilisme alors qu'il ne fait que le nourrir, je suis absolument certain qu'il l'ajouterait illico presto à sa liste de maudits.
(5) «Semant une confusion complice, des irrationalistes, comme jadis Heidegger, condamnent volontiers les sciences et les techniques comme des causes de l’extermination. Ils promeuvent une culture purement lettrée, enflée mais creuse, qui se croit élitiste parce que rétrograde et ne cultive que les émotions du bon plaisir», p. 187. Passons sur l'attaque concernant Heidegger, qui, comme Günther Anders ou Jacques Ellul, a souligné les dangers que la technique livrée à elle-même nous faisait encourir. J'aimerais que ce sot m'explique en quoi une culture vivante pourrait ne pas se nourrir de ce qui l'a précédée et, s'il n'y parvenait décidément pas, ce que pourrait bien être une culture ayant fait table rase du passé. Enfin, Steiner est moins un irrationaliste qu'un penseur torturé admirant l'exemple de Kierkegaard. François Rastier ferait d'ailleurs bien de lire plus attentivement les ouvrages de ces irrationalistes. Le comble du ridicule est atteint lorsque notre rationaliste chevronné cite Gershom Scholem (p. 118)... pour combattre l'idée d'une mystique du langage ! Pauvre, pauvre Rastier qui confond ses désirs avec la réalité des admirables textes de Scholem qui, il faut apparemment lui préciser ce point à notre cacographe, était convaincu de la puissance irrationnelle, mystique si l'on tient à ce terme commode, du langage...
(6) Citation que je donne ici, l'intégralité de mon article sur le roman de Dantec étant disponible dans la Zone : «Écoutons l’auteur affirmer qu’il «ne s’agit même pas, en effet, de vouloir à tout prix décrire l’expérience concentrationnaire nazie, mais de savoir l’inscrire dans notre processus de création, de savoir indiquer dans nos livres que nous sommes bien ceux d’Après […]» (TdO, 345). Nos lecteurs consciencieux auront remarqué que, par cette problématique, par celle qui, de livre en livre, lui fait mêler réflexions sur la politique et sur la révolution biologique en cours, à dire vrai déjà intimement présente dans nos vies, l’auteur de Villa Vortex offre une saisissante illustration de certaines des thèses de Giorgio Agamben qui, à la suite des travaux de Michel Foucault, affirme que l’expérience concentrationnaire est devenue le véritable nomos de la politique moderne ou plutôt de la biopolitique puisque le corps humain, désormais, est tout entier livré à la technique, devenu champ d’expérimentation et de réification infinies pour la science. À ce titre, la description que Dantec nous donne de la ville moderne ressemble à s’y méprendre à celle du camp de concentration : «le biotope paradoxalement sans vie de cette zone industrielle est désormais le tabernacle du sacrifice, le lieu sacré recelant en son centre un être sans identité anéanti par la décomposition terminale de l’homme anonyme des mégapoles» (VV, 37). Je n’éviterai pas de redoubler la banalité du discours sur la Shoah en répétant que cette expérience concentrationnaire est proprement intransmissible, incommunicable mais que Villa Vortex, sans en parler directement, est pourtant un livre né d’Auschwitz. Nous pourrions dès lors affirmer que l’expérience concentrationnaire est devenue, au moins depuis Paul Celan, le véritable nomos de toute vraie littérature, qui doit s’écrire, plus que jamais, devant le bourreau, fût-il parfaitement invisible comme dans l’une des paraboles d’Imre Kertész, Le Chercheur de traces. Sur cette route âpre et tortueuse, où les crachats des crétins ne manquent et ne manqueront pas de fuser, Dantec n’est pas seul : à sa façon aussi, rien de moins qu’intuitive et zébrée de noires illuminations, George Steiner répète à chacun de ses livres qu’Auschwitz est le creuset bestial où la langue elle aussi, comme un immense corps vivant martyrisé, a plongé avec des millions de victimes réduites en cendres, sans doute parce que, dans un parallèle qui n’a pas manqué d’offusquer les petites âmes, le Verbe a sombré dans le gouffre du Golgotha.», Revue des deux Mondes, septembre 2003, pp. 130-145, p. 135. Comment se fait-il donc que François Rastier, si piètre lecteur compulsant, pour déchiffrer la notice de son frigidaire, une bonne trentaine de volumes sémiolophlogistiques, n'ait pas compris que, par avance, il pouvait se ranger parmi les petites âmes ?
(7) François Rastier confond indicible et ineffable dans les lignes suivantes puisées dans quelque succincte encyclopédie. Il ne nous explique pas comment les thèses pour le moins claires, précises et se voulant parfaitement rationnelles de Maître Eckhart auraient abouti aux amphigouris de Roland Barthes : «Venu de la théologie négative par le Pseudo-Denys, le thème de l’indicible, enté dans la mystique allemande d’Albert le Grand à Eckhart et ses disciples, fut repris par l’idéalisme romantique, puis par le nihilisme fin de siècle. Il a servi cher Heidegger, puis chez des auteurs comme Blanchot, Steiner, Agamben, à une théologisation feutrée du langage et à une sacralisation de la littérature. Il s’est vulgarisé naguère avec des notions anodines comme celle d’«écriture blanche» et de «degré zéro» pour devenir un lieu commun de la philosophie déconstrutive» (p. 117). Jean-Baptiste Morizot avait naguère réduit à néant, dans un blog qui n'existe plus, cette généalogie inepte.
(8) C'est apparemment une petite musique que le plus modeste joueur de triangle se doit de chantonner. Voir ainsi Dominiqie Avon dans La Fragilité des clercs (éditions de Corlevour, 2007), p. 29 : «Je crois que l’avenir de l’humanité passe par son unité morale, à chercher dans une dialectique de l’universalité et de l’identité.»
(9) Voir page 191. L'accusation, fort grave il me semble, est proférée à l'encontre de Maurice G. Dantec mais ne doutons pas qu'elle soit parfaitement valable pour Steiner et, bien sûr, pour celui que Rastier déclara être le digne successeur de l'infréquentable Pierre Boutang, l'auteur de ses lignes !
(10) Souvenons-nous de ce qu'écrivait J. Hecht dans son journal secret : «Nous, des hommes, non, je m’excuse, des Juifs» (cité dans Michel Borwicz, Écrits des condamnés à mort pendant l’occupation nazie, Gallimard, 1993, p. 328).