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04/03/2024

Stalker, mars 2004, mars 2024

Anniversaire de la Zone2.jpg

Photographie (détail) de l'auteur.

This is the way the world ends
This is the way the world ends
This is the way the world ends
Not with a bang but a whimper.


T. S. Eliot, The Hollow Men.



Commentaires exceptionnellement autorisés sous cette note commémorative, l'une des rarissimes de ce type-là pour lequel je n'ai que peu de goût. J'attends que vous m disiez si vous souhaitez que je poursuivre l'exploration de la Zone, ouverte un 4 (ou 5, je ne sais plus) du mois de mars d'il y a désormais 20 années, dans une salle des marchés du Centre d'affaires de l'avenue Kléber, où je cherchais, au beau milieu de l'agitation inimaginable régnant dans ce genre de lieu condensant toute la liquide modernité, un moyen rapide, plus rapide en tout cas que la revue Cancer! qui se plia pourtant, alors, à l'exercice, pour défendre Maurice G. Dantec traîné dans la boue par des journalistes (par qui d'autre, à vrai dire ?), moyen qui me fut soufflé par un informaticien perpétuellement malicieux qui se faisait appeler Miki, que je remercie donc, 20 années plus tard.
D'une certaine façon, la Zone, c'est lui, même si, au moment où je créais ce blog désormais labyrinthique, je n'avais strictement aucune ambition bien déterminée de faire perdurer son exploration pendant tant d'années, ni même au-delà de quelques mois, durée habituelle de la plupart de ces blogs qui, au début des années 2000, furent aussi nombreux qu'éphémères.
Ces 20 mémorables années, qui ont vu consacrer la rapide cadavérisation de ce qu'il restait de littérature vive, dans ce pays du moins qu'est la France, naguère phare des lettres, aujourd'hui saponifié dans sa langue même par la résurgence cadavérique du Neutre si cher à Derrida, Blanchot et leurs épigones châtrés, sont bien trop riches en événements, petits ou grands, amitiés, passions, férocités, trahisons, joies, déconvenues, salauderies, découvertes, humiliations, disparitions opportunes, morts symboliques et même, hélas, morts bien réelles, naissances, suicides, remerciements, surprises, lassitudes et j'en passe car tout est dans l'unique main qui compte, celle de Dieu qui Lui aussi est peut-être un grand lecteur qui ne fait plus que relire, cherchant le mot unique, la virgule mal placée ayant fait capoter l'ensemble de son Texte, pour que j'en dise quoi que ce soit d'intéressant en quelques pauvres lignes. Alors, autant garder l'histoire de mon exploration de la Zone secrète n'est-ce pas, si riche d'actes, de pensées, de témoignages, de beaux gestes faits par beaucoup de lecteurs, occasionnels, piètres ou remarquables de fidélité, mais que moi seul, s'il m'en plaisait l'envie, s'il m'en était donné le temps aussi, si surtout j'avais un quelconque talent proustien pour remonter le temps et le dérouler impeccablement en puissantes et suggestives saynètes, pourrais réunir en une histoire cohérente, où quelque chose, alors, se dirait de notre époque où, plus que jamais, le temps des livres semble définitivement passé.

Anniversaire de la Zone.jpg

Lien permanent | Tags : littérature, critique littéraire, blog stalker | |  Imprimer

Commentaires

juan,

qu'allez-vous faire de votre temps libre si vous arrêtez le blog ?

Écrit par : joseph | 05/03/2024

Si le temps des livres est passé, taisez-vous. Car si le temps des livres est passé, c’est le temps des mots, donc celui du langage qui est devenu obsolète. Alors, baissez les bras : déroulez le tapis rouge et dressez le banquet pour la machine… si “le temps des livres est passé” (ah! Néoromantisme pilepouléen faussement inspiré des essayistes “modernes”!)
Ou bien, vous qui parlez de Dieu (en allant jusqu’à donner de la majuscule aux pronoms, parce que c’est comme ça qui fait faire, n’est pas ? C’est Sa Volonté, Non ?), agissez en conséquence, soyez tout à votre entéléchie chrétienne, en un mot : espérez ! Espoir, de toutes les vertus théologales, la plus grande. Alors espérez ! Et, faisant, continuez !
Dieu fasse que vous embrassiez pleinement votre foi et que, pour une fois, vous espériez !

Écrit par : Moi | 05/03/2024

à propos d'Espérance, une lecture salutaire : L'espérance oubliée, de ellul, en table ronde poche. nécessaire et revigorant.

juan,

une chose qui m'agace souvent dans vos textes, ce sont vos raccourcis et vos emporte-pièces. exemple ici : "la résurgence cadavérique du Neutre si cher à Derrida, Blanchot et leurs épigones châtrés". alors oui il y a des hydrocéphales derridiens et des effarés blanchotiens, mais on a aussi le droit d'aimer La pharmacie de Platon ou L'écriture du désastre sans se voir ainsi directement balayé d'un revers de manche.

autre chose, je trouve que vous avez mal fait votre job (Job ?) de critique sur le cas coulon, poète primée omniprésente. il fallait examiner ses poèmes dans le texte pour en démontrer la faiblesse, et pas déverser des tombereaux d'injures touchant plus à sa posture médiatique, certes détestable, qu'à sa poésie en elle-même.

Écrit par : joseph | 05/03/2024

Qu'est-ce qui vous empêche de poursuivre encore un peu la dissection, au moins jusqu'à ce que le blog ait 25 ans? Alors vous aurez sans doute plus de raisons de laisser tomber. Mais certains d’entre nous auront profité de cinq années supplémentaires.

Écrit par : Roger Vilà Padró | 05/03/2024

Juan, tout d'abord, bravo pour cet exercice de perpétuation. Bien sûr que, si cela ne tenait qu'à moi, je vous dirais de laisser vivre la Zone, sans pour autant obligatoirement l'augmenter. Je peux comprendre (à ma petite échelle) l'énervement, la fatigue et la désespération légitimes du silence l'entourant. Les gens ont peur de ce qui est grand, et jamais une époque n'a été aussi peureusement lâche. La peur ; et je parle de la petite peur honteuse et mimétique: c'est une énergie tiède de mort. "Le temps des livres est passé", oui, j'embrasse votre réaliste pessimisme, mais je pense que la Littérature (passée) n'a pas encore dit son dernier mot. Elle ressuscitera en surgeon, comme le montre ce très bon film des frères Hugues ("Le Livre d'Eli"). Je vous l'accorde : on ne la verra probablement pas renaître de nos yeux de notre vivant, encore moins la forme de sa nouvelle manifestation. Mais tout cela s'inscrit sur un temps lent et long, par amoncellements, intrications.

En tout cas, pour ce qui est de l'ici et du maintenant : alors que le paysage actuel du livre est mort de chez mort (-vivant), la Zone est, elle, bel et bien une zone de vie mortuaire, un mausolée traversé de beaux et monstrueux fantômes, et de livres bien vivants, eux (je vous renvoie à votre superbe citation de Marsile Ficin). Ses pentes peuvent être arides, difficiles à monter, certes, parfois sèches et violentes pour le lecteur (je me souviens avoir lutté sur certaines chroniques et ouvrages évoqués pour comprendre le sens caché et des références m'échappant), mais elle a ses braves cicérones, et que la réjouissance est grande lorsque l'on excave un livre traversé par l'invariant, un livre qui vous décile, vous invite à percevoir un arrière-monde, lui même s'ouvrant sur un autre, etc., etc., recevant alors la parole vivante d'un mort, nez-à-nez devant elle. J'avais parlé du Temps des Livres comme le livre des Livres. La Zone est leur Toile, leur matérialisation tissée fil après fil en seulement vingt ans (2000 notes, c'est hénaurme! et dire que je n'en ai lu que quelques grosses miettes), chaque livre évoqué en ses pages web se subsumant dans d'autres, en poupées gigognes, encerclant je pense toute la Littérature, les grands livres du patrimoine humain, car un grand livre est l'enfant d'un autre, comme vous le dites.

La Zone est aussi la témoin d'un passage, de la mort d'une époque (l'arrivée de l'internet et la construction des réseaux) à une nouvelle (arrivée de l'IA et des robots), zone contenant les craintes germantes d'auteurs (Bernanos, Dick, etc.) que vous n'avez jamais cessé d'exposer (dans la série des Effondrements, par exemple). Bref, la Zone est avant-garde, pionnière, je la vois comme ces satellite-témoins explorateurs dans lesquels on laissait une "marque humaine" (un CD de musique, un livre) pour un éventuel témoignage de ce que nous avons été.

J'évoquais le temps long, le ruissellement. J'évoque à présent l'apport de la Zone chez moi. Ce n'a pas été rien, pour moi. Je l'ai connue grâce à une page de remerciements d'un livre de Howard McCord aux éditions Ring, que j'appréciais. Et je m'y suis senti comme à la maison, malgré son aspect pierreux, rugueux, en redécouvrant certains auteurs que j'avais lus (McCarthy, Conrad, Selby Jr., Lovecraft, Defalvard, DeLillo) ou que je connaissais de nom. Que de rencontres, que de mondes entrouverts avec Poe, Stewart, Kraus, Péguy, Calasso, Dávila (et tant à venir pour les prochaines vies)! Rien que le style des auteurs de la Zone, les "balles sémantiques" m'ont fait ériger des listes de vocabulaires (pas mal pour un fils d'ouvrier dont les livres étaient quasi absents! ce n'est pas rien) ; m'ont aussi probablement fait apprendre une autre langue, l'espagnol, perfectionner d'autres ; m'ont affûté mon oralité et mon écriture, pour aller au plus près de ce que je pense et parfois m'extriquer de situations complexes. En découle des actes, des rencontres, des amitiés (une preuve factuelle : je n'aurai probablement pas écrit dans un petit webzine de critiques musicales, qui plus est... avec un auteur dont le livre est chroniqué en ces pages par Grégory Mion, étrange et mystérieuse convergence des hasards!), et petits virages de vie plus ou moins inconscients. Ce sont des petits rien faisant tout, tout du moins une arrière-toile. Et qui dit usage d'une parole affutée dit vue perçante et abattement des impostures. C'est bienvenu, surtout en ces temps de simulacres! La Zone (de réarmement de nos bibliothèques et boussole de salubrité morale) a été la seule unique voix courageuse à éclater bellement les ballons de baudruche éditoriaux. Cela leur fait une belle jambe, et ils devraient vous remercier, oui, car votre colère est une colère d'amour, pour déformer les mots de Steiner. Je suis sûr que la Zone a bien plus essaimé que cela, et qu'elle essaimera encore, dans les corps, les esprits et les livres, fertile qu'elle est.

Je parlais des "enfants" invisibles de la Zone, des graines plantées chez moi. Je pense que la Zone en a beaucoup plus, même des enfants "visibles", qu'elle le croit. Je pense que le superbe travail d'un Oublieuse Postérité, par exemple, n'existerait pas sans elle. Je tâcherai, si jamais on m'en donnait l'opportunité, de le faire, car c'est une question là encore de salubrité morale. En tout cas, j'essaie avec mes quelques moyens de faire passer le mot, quand c'est approprié, le temps d'un like faisant gonfler les mystérieux algorithmes, d'une conversation littéraire avec des amis ("tiens, ce critique m'a fait connaître tel livre, il donne à aimer ce qu'il aime, c'est du lourd"), le temps d'un exposé, d'un échange avec un philosophe, un professeur eu ("vous connaissez Grégory Mion? Il a écrit un superbe article sur René Guénon", "vous avez lu Baptiste Rappin? son livre sur le management pourrait prolonger vos réflexions"), d'un livre "labellisé la Zone" que l'on fait rentrer dans une bibliothèque comme un cheval de Troie. Je me suis dit que c'était l'opportunité de l'écrire, car ce n'est pas tous les jours qu'on a vingt ans.

"Servir la Littérature et non s'en servir", je crois qu'il n'y a pas d'acte plus salvifique pour elle, et la Zone en est sa mémoire vive.

Écrit par : Dorian | 05/03/2024

Sans Stalker, je n'aurais peut-être jamais lu 2666, ni rencontré Paul Gadenne. Je serais passé à côté d'Agonie d'agapè et de Max Picard. J'aurais continué à penser que Klemperer était le seul à avoir réellement réfléchi aux langages viciés, ignorant Sternberger et les incroyables nuits d'écoute d'Armand Robin. J'ai du mal à imaginer que je suis seul. Il faut donc continuer.
Relevez la tête et tirez l'épée !

Écrit par : sylvain | 06/03/2024

Après 20 ans, Juan, j'arrêterais - au moins pour un temps - sans me soucier de l'avis des lecteurs, qui ont, quoi qu'il en soit, beaucoup de notes à lire encore s'ils le souhaitent, et davantage encore de livres. 20 ans, c'est un bel âge pour une oeuvre. Sans doute poursuivrez-vous, sous une autre forme, votre apostolat. Et personne ne pourra vous empêcher de vous y remettre, si l'air de la Zone devait - après deux jours ou plus - venir à vous manquer. Le 4 mars 2024 est quoi qu'il en soit une bonne date pour décider d'arrêter, ou décider de continuer, une oeuvre extraordinaire, dédiée au langage, dans un pays où de plus en plus clairement "apparaît la silhouette toujours inachevée de la Tour".

Écrit par : Raphaël Baeriswyl | 06/03/2024

Quitte à n'en garder qu'un, fermez plutôt votre compte sur X, et continuez à nous faire découvrir des livres, des auteurs, d'être le seul à ma connaissance à avoir relaté avec clairvoyance le naufrage de l'éditeur l'Age d'Homme, en un mot, oui, continuez.

Écrit par : Paul | 07/03/2024

M. Juan Asensio, découvrir des auteurs méconnus dans l'espace francophone, voire tombés dans l'oubli, a été possible grâce à vous. Votre mettez de plus une ardeur dans vos textes qui n'a eu de cesse de m'attirer et de me donner envie de lire les livres sur lesquels ils portaient. Je vous trouve inspirant et vous remercie donc beaucoup pour ces vingt ans de don de soi.

Écrit par : Raphael | 08/03/2024

Avec un savoir pareil barrez-vous et écrivez. Dieu n'est pas né dans un livre ni dans une entreprise de la foi ou de la création médiatique ou de bureau.

Écrit par : Dam | 09/03/2024

Continuez votre travail de dissection, pour le bien de la littérature et des jeunes âmes comme la mienne qui ne demandent qu'à être aiguillées. Continuez !

Écrit par : Duncan | 09/03/2024

Merci pour tout, mais n'abandonnez pas votre travail. Vous êtes comme ces moines gardien de la révélation, la votre c'est de montrer l'indicible par la littérature et surtout l'imposture de notre époque, puisqu'elle ne joue plus son rôle de citadelle du sacré. Si vous sauvez une seule personne de la médiocrité comme vous avez fait avec moi, vous avez réussi. Grâce à vous, j'ai fréquenté des œuvres fabuleuses comme M. Ouine de Bernanos et votre critique éclairante aussi qui permet de donner des clés de compréhension sur ce monde. Maurice G. Dantec aussi. Une anecdote, je travaillais à l'hôpital l'hôtel Dieu à Paris. Une secrétaire avait collé une carte postale qui ressemblait à la ville d'Avila en Espagne avec ses tours. Je lui dis mais c'est Avila. Oui j'y suis né. Tout content que je puisse enfin parler à quelqu'un qui venait de sa ville natale, de cette grande Sainte dont je lisais les écrits. Elle me répondit qu'elle ne la connaissait pas. Que son frère non plus qui travaillait dans le cinéma en Espagne. Ce fut une révélation. Un choc. Je ne comprenais pas cette ignorance qui fut comme une gifle pour moi.. Que les plus grands esprits, spirituels ou pas se perdaient. Je suis donc revenue vers elle avec un de ses écrits pour réparer cette erreur. L'a-t-elle lu ? Peut-être mais c’était nécessaire que je sois là. Tenez bon. Il faut continuer comme moi je le fais maintenant un peu grâce à vous car il y aura toujours une âme en quête de vérité et on doit être là comme d'autres ont été là pour nous surtout, face à la menace des machines comme vous le dite souvent. On doit tenir comme Tarkovski l'a fait, malgré son inquiétude de la déchristianisation de l'Occident... Merci pour votre travail.

Écrit par : rodolphe | 10/03/2024

J'ai découvert votre blog récemment et je n'ai pas trop eu le temps de l'explorer. Je peux comprendre votre lassitude et votre découragement, d'autant plus que je partage ma vie avec un auteur (dont vous n'avez vraisemblablement jamais entendu parler) dont les livres sont régulièrement publiés, ont un noyau de lecteurs fidèles, mais tout cela dans la quasi indifférence du petit milieu parisien et de ses relais. Je ne vous conterai pas le nombre de déconvenues subies au cours de bientôt trente années. Bref, souvent le découragement est grand et la tentation de tout arrêter pointe à l'horizon... Si je peux vous donner mon avis, n'abandonnez pas complètement votre blog, qui constitue à sa manière une très riche base de données pour esprits libres. Pour conclure sur une note positive (rien à voir avec "mon" auteur), voici un roman que vous ne connaissez probablement pas et dont je vous recommande la lecture (je ne suis pas certain qu'il corresponde à vos goûts mais qu'importe) : Le Quart de Nikos Kavvadias.

Écrit par : Frédéric Jamain | 13/03/2024

Une seule Loi, que rappelle quelqu’un ci-dessus : Écrivez. Ici ou ailleurs, même si c’est la croix et la bannière.

Écrit par : Jacques Desrosiers | 13/03/2024

Ne sachant pas quoi dire, au début, je préférais me taire dans mon adoration la plus absolue envers votre esprit, mais 20 années d'apostolat littéraire mérite plus qu'une simple admiration silencieuse. Et surtout, cela mérite plus qu'un simple encouragement vite fait... Ah, de ces ingrates félicitations, n'en parlons pas ! c'est d'autant plus embêtantes que réconfortantes, donc....
De Madagascar, j'avoue que je ne suis pas très à jour de la nouveauté littéraire en France, c'est peut être mieux comme ça puisque les rentrées dites littéraires sont souvent désertiques. Mais là n'est pas la question aujourd'hui : Il est question de vous remercier comme il se doit.
Du fond de mon cœur, je tiens à vous remercier pour toutes ces années de batailles littéraires, en osant dire tout haut ce que les écrivains pensent tout bas. (Dire qu'un texte vaut ou ne vaut pas quelque chose est actuellement chose tabou. Il en faut dans la tripe pour oser critiquer une œuvre. Une réelle critique, bien évidemment. Ainsi on vogue seul dans l'immense cadavre puant de littérature actuelle.)
Monsieur Juan Asensio.
Pour ma part, il m'a fait découvrir d'innombrables écrivains tels que Loys Masson, Marien Defalvard, Paul Gadenne, Arthur Machen... que je n'aurais sans doute pas découvert sitôt. Et surtout, le plus important également, de m'avoir appris à dénicher un beau texte dans la décombre de la littérature.
De vos suggestions... Oh mon dieu, quelque chose de magique m'est arrivé en lisant Conrad. Quelque chose de spirituel, de surnaturel que je ne pourrai jamais expliquer pleinement. Mais j'essaie quand même pour votre grand bonheur. Donc en lisant Lord Jim, il y a une espèce d'illumination, de transcendance, de lumière pure qui pénètre le fonds de mon âme. Une goutte d'eau qui humidifie la séchette de mon existence. C'est comme vivre une vie en pleine extase, et mourir ensuite par une lente agonie... Mais c'est un anéantissement existentiel puisque le prochain chapitre me ramène miraculeusement à la vie. Rarement un texte ait purifié la sombre toile de mon existence, sans parler de ses autres livres monstrueuses : Nostromo, Au cœur des ténèbres... (et ce sont vos critiques qui définissent mieux ce mystère. Une présence divine ou diabolique dans notre lecture.)
En outre, bien avant de connaître Léon Bloy, j'ai connu Huysmans. Dans mon étroitesse, je l'ai considéré l'auteur d'À rebours et de Là-bas) comme le véritable maître de l'ombre de la langue française. Mais je suis excusable. Les lecteurs sont souvent dupes de sa petite culture. Ainsi grace au Stalker, j'ai pu lire Ernest Hello, John Henry Newman, et relu Søren Kierkegaard...
Tout ça pour vous dire que vos recommandations, vos travaux sont pertinents dans ma vie de lecteur et j'ai peine à croire que je sois le seul dans ce pauvre continent ( Afrique qu'est mon continent.)
C'est tout ce que j'aie à dire pour le moment. Certes, c'est bien bref pour vos plus de 2.000 notes, mais c'est au moins sincère. Cordialement venant d'un de vos fans. Bolaño me tue au moment où j'écris ce petit commentaire. Donc, je vous suis éternellement reconnaissant pour tout.
P.S : j'étais sincère en disant que : " vous êtes le plus grand critique littéraire encore vivant de notre temps (et je pèse mes mots )"
L.R.D.

Écrit par : Danny L.R | 13/03/2024

Cela vous a toujours bien été, les cris dans le désert... Pourquoi et pour quoi vouloir effacer ce qui fut ?

Écrit par : Norton | 14/03/2024

Continuez, de grâce !

Écrit par : Jean-Louis | 14/03/2024

Pas question d'arrêter, vous m'avez fait redécouvrir Conrad et Melville, et Stalker est un de mes livres préférés. En plus la lecture de vos articles me permet de mesurer la distance qui me reste à parcourir pour écrire une chronique qui mérite ce nom.

Écrit par : Soleil vert | 16/03/2024

Bonjour Juan,
La lassitude que tu exprimes régulièrement, ici, est bien compréhensible, surtout en regard du temps que tu passes, pour peu (?) de retours des lecteurs, retours concrets du moins.
On peut dire, comme l'un des commentateurs ci-dessus, qu'il y a assez à lire pour des années, en note et en livres, que ton blog a déjà fait découvrir bien des auteurs, et des relations entre eux, dont nous n'aurions jamais entendu parler sans lui, et que tu peux bien t'arrêter là, notre travail de lecteur, lui, pourra continuer.

Evidemment, le plaisir de lire tes imprécations et, surtout, tes nouvelles notes, tes critiques tellement hors des clous, ainis que celles de tes invités, est toujours aussi délicieux (même si je suis sans doute un des lecteurs les moins assidus depuis un certain temps). Egoïstement, je te prierais bien de continuer. Mais pour la raison évoquée immédiatement avant, mon avis serait de peu d'intérêt.

Devant ton interrogation, que vaut véritablement l'avis des lecteurs ? Ne sont-ce pas plutôt le temps, l'énergie, mais aussi le plaisir, et peut-être la fierté, que tu passes ou que tu ressens, sur ce blog, en regard de tes propres projets, envies, besoins, qui doivent te guider?

Quelle que soit ta décision, souveraine et entière, je ne saurai que la comprendre. Nous, tes lecteurs, aurons soit la joie d'un lien immatériel et ténu mais qui se poursuit, et revigorant, soit celle d'une matière déjà existante tellement riche qu'elle sera de toute façon longue à épuiser, et toujours aussi nourrissante.

Écrit par : BARBIER F. | 17/03/2024

Don Juan Stalker de Asensio,

Je savais depuis longtemps, que — comme moi — un jour, une seconde, vous aviez choisi entre la « bourse et la vie » C’est dante-c-sque, n’est-il pas ?
Blague quantique et personnel à part, une vingtaine d’années ne suffiront pas à sensibiliser des nouvelles générations zappeuses, vaporeuses et oublieuses à jamais ; sachant que ce sont les précédentes qui leur ont « dealé » en vrac plastifié, durable, tous les vices et toutes les vertus sans le moindre mode d’emploi lisible ou déchiffrable.
Pour la littérature, je pense cependant que Stalker en sa Zone est un de ces indispensables « Champollion », un de ces « passeurs d’âmes » dont chacun des vivants rêve au moins une fois dans le foutoir son existence.
Mais bon, qu’est-ce que la littérature et dès lors qu’est-ce que son cadavre ?
Un élément de réponse pour ce dernier non littéraire, mais de nerfs et de chausses ou de chairs et d’os : certains biologistes ont récemment constaté un phénomène des « wachsleichen », ou « cadavres de cires », c’est-à-dire des corps si bien préservés qu’ils restent reconnaissables jusqu’à des décennies après et dès lors empêchent le regroupement des corps et encombrent les cimetières sans laisser la moindre place aux jeunes. Les causes en sont multiples, mais une des principales est l’overdose de formol dans les artères des défunts…
Stalker pourrait être ce « formol » de la littérature, non ? De la bonne, évidemment !

Pour mon humble part, Stalker m’a mis sur la piste (la route !) d’un certain « John Grady Cole » ou d’autres « Jimmy Blevins », « Harrogate et sa sœur » et « Billy Boyd » dont certains délivrent des loups, déterrent les cadavres de leurs légendaires petits frères, creusent des tunnels sans fin, sodomisent des melons ou enfin chassent à regret et à coup de pierre les chiens qui errent dans leur histoire plus banale, tu meurs…
Et Stalker m’a aussi mis sur les « ordres » d’un capitaine prénommé « Ernst », mais ça, c’est encore une autre et pas toujours drôle d’histoire…
Et je ne vous parle pas de « Léon », ce râleur de sacristie ou « d’Arthur » un sale gosse trafiquant d’armes et de bateaux en état d’ivresse sur les fleuves publics…

Certes, Stalker a sa « foi » que je ne saurai ni mépriser ni ringardiser en indécrottable païen que je suis devenu ; Stalker a aussi la « charité » de rendre compte de ses dissections via « l’erga omnes » des blogs qui, quoi qu’on en pense, feront encore longtemps la nique aux vénérables livres-papier et aux immédia-tiques réseaux dits sociaux ; Stalker doit continuer avec sa verve et son verbe de semer « l’espérance »
Stalker doit enfin laisser la « grâce » à un quidam d’écrire son épitaphe dans des décennies comme il doit avoir « l’humilité » de lui permettre de cracher sur la tombe ; Stalker doit persister pour qu’il en soit ainsi pour des cierges et des siècles.

Or donc et subséquemment :
Continuez !
A voté, GJG (Martin-Lothar)
PS : bon anniversaire quand même !

Écrit par : Martin-Lothar | 29/03/2024

Juan Asensio, après 20 ans, personne ne peut vous demander de continuer. Mais je le souhaite…
Merci de tout cœur.

Écrit par : Mathieu R. | 02/04/2024

bonsoir Monsieur.

La possibilité d'une île ou d'une étoile. Une star, un maitre, une autorité, un nom, un chef.

Vatican 2.

Peut être faut il se référer au Christ ou tout du moins à Jésus. Pourquoi as tu été abandonné? Mais tu n'as pas été abandonné. Tu t'es abandonné à toi même alors de quoi te plains tu?

Ah tu ne te plains pas d'être seul?

Mais tu sors dans un vacarme d'enfer, tu sors avec armes et fracas

Mais saches que vous avez as été lu, entendu dans la violence silencieuse de vos âpres mots. Ah les odeurs fermentées

Merci.

Ps les bons sites s'éteignent l'un après l'autre. Vatican 2 je me répète bouddhiquement. Après le grand véhicule maculin, les petits véhicules féminins tombent en rade. Sauve qui peut.

PS 2 je suis friant d'un site moins élitiste en apparence. Vive Aristote et pourtant dieu sait que je préfère haut la main Platon En effet Aristote marche et permet de trier les bons des méchants géomètres.

Écrit par : francois2a | 02/04/2024

je vais vous parler franchement juan,

ce qui me plaisait le plus sur votre blog, c'était l'espace commentaire.

continuez donc, mais ouvrez de nouveau les commentaires !

Écrit par : joseph | 09/04/2024

Bonjour,
comme nombre de vos lecteurs anonymes, je suis très attaché à votre travail et à cet espace, et donc, égoïstement, cela m'attristerait de le voir laisser en jachère, même si je comprends votre lassitude. En effet, des images fabuleuses qu'il me reste du film éponyme, celle du visage épuisé du Stalker, de ce visage sale qui laisse affleurer tous ses doutes, tous ses tiraillements muets revient souvent me hanter.
Mais, à travers cette image, je veux retenir que le film s'appelle Stalker et non la Zone.
Que c'est l'aventure d'un homme qui en guide d'autres à travers un territoire et non ce territoire, le vrai sujet de ce film.
Qu'était ce territoire d'ailleurs ? Qu'est-il ici ? La littérature en état de décomposition sous les coups innombrables portés par tous ces écrits vains qui pullulent ? L'instant présent que l'art s'efforce de mille manières de rendre, de pénétrer, de dire, jusqu'à atteindre, ayant passé tous les hachoirs des mémoires, des représentations, cette chambre mystérieuse où se réalise la vie humaine, le naos de chaque instant ?
Je ne sais réellement et je ne sais s'il faut savoir ce qu'est la Zone ; je sais seulement ceci que c'est un lieu suffisant riche pour révéler l'homme, pour précipiter ce qui était grand en lui, ce qui méritait d'être dit dans ce combat éreintant qu'il mène.
Je sais seulement que voir un homme s'échiner à en guider d'autres à travers ces terres chiennes qui les révèleront à eux mêmes, s'échiner en vain souvent, s'échiner malgré eux parfois, je sais seulement que c'est une des plus belles choses que j'ai vues - et je sais que ce site est bien plus qu'un décalque, que le fait d'un épigone, que c'est une continuation nécessaire de l'oeuvre du grand Andreï.
Et pire, peut-être que cette Zone, que cet espace qui existe en dehors du monde n'existe pas sans le Stalker, peut-être que ce site ne serait qu'un dépotoir de zéros et de uns s'il n'y avait pas des hommes qui le parcouraient, des hommes aux visages durs, aux regards profonds, des hommes aux mots précieux, des hommes aux gestes incompréhensibles parfois. Peut-être qu'il n'y a rien de pire que la Zone sans les hommes, qu'un cimetière de Géants oubliés, qu'un lieu où reposeraient Conrad, Faulkner, Bolano mais où nul ne prononcerait plus leur nom avec effroi et vénération. Peut-être que l'homme ne sera plus l'homme quand il oubliera qu'il écrit pour le passé autant que pour le futur. Peut-être que ce site est ceci : un lieu pour ceux qui veulent écrire, inlassablement, pour le passé aussi.
Et parmi les transmutations, les alchimies mystérieuses qui se jouent ici, je l'ai dit tout à l'heure, je ne suis pas sûr qu'il n'y ait pas un autre texte, un texte sous le texte, une quête de l'instant qui doit être dit pour être vécu. Et dans le sous-texte de ce site, dans sa raison de vivre, il y a aussi peut-être l'idée que l'instant n'existe que parce que l'homme le vit et s'acharne à le saisir - mais que ceci n'a de valeur que si un autre le lit.
Ainsi, patiemment, ensemble, les hommes doivent marcher derrière le guide qui lui-même marche à la suite des Géants, et au rythme des pages qui se tournent et non plus du monde jeté dans sa folle course, ce groupe sans cesse fluctuant, ce groupe muable et proche de l'incertain effleure sa propre humanité en écoutant murmurer ceux qui ont su la dire jusque dans ses dernières délicatesses ou dans ses ultimes pourritures.
Et c'est cela aussi qu'est votre site : non juste un cimetière, non juste une table de dissection, mais un des derniers lieux où l'homme peut dire : " si deux ou trois sont ensemble en mon nom, je suis là".
Ainsi, quand je disais égoïstement tout à l'heure, je me trompais. Il s'agit de bien plus que moi, et que lui, et que lui encore, il s'agit qu'on le veuille ou non, de nous. Peut-être que ces combats éreintants pour la Zone n'ont sont qu'un, celui de l'homme qui veut tout simplement vivre en homme. Et ce combat ne peut se mener seul.
Ainsi, reposez-vous quand vous serez las.
Mais n'hésitez pas aussi à vous reposer sur d'autres, à laisser faire la verdeur de vos frères et de vos enfants comme vous puisez votre force chez les géants qui vous ont précédé. Ils seront imparfaits, ils seront différents, ils ne seront pas vous. Mais à terme, vous ne pourrez faire sans eux, et d'ailleurs, c'est aussi pour eux que vous êtes : pas seulement pour le passé, mais pour le futur aussi - pour les deux en même temps, et dans ce tourbillon, vous êtes.
Ce désir dévorant de transmettre, cette colère de voir l'espace occupé par le médiocre, de voir le grand oublié ou noyé, c'est aussi cela qui coule dans vos veines.
Et à ce propos, une dernière chose : la dernière seconde de notre film, rappelez-vous l'enfant, rappelez-vous le verre d'eau : c'est un autre qui nous sauvera, c'est un autre qui sera notre entéléchie.
Il y a d'autres guides, d'autres Stalkers, et les accueillir ici, et leur montrer vos pistes dans la Zone, et les guider eux-aussi n'entravera en rien votre quête, cela l'enrichira, cela la fécondera - cela a déjà commencé, d'ailleurs.
Examinez la naïve sagesse scoute : seul, on va plus vite, ensemble, on va plus loin.

Voilà, avec mes humbles remerciements pour les pistes qui ont été tracées,

Écrit par : yann | 28/04/2024

Comment vous remercier d’avoir créé cet espace ? Votre initiative et votre engagement sont louables et remarquables. Il est toujours plaisant de lire votre blog, d’y revenir et de découvrir ( et redécouvrir ) des écrits de vos collaborateurs et des vôtres bien évidemment.
C’est sans doute égoïste et orgueilleux mais comme l’énonçait Auguste Villiers de l’Isle Adam : »je n’écris que pour les personnes atteintes d’âmes »; reflète pour ma part votre apostolat.

Écrit par : Cedillus | 29/04/2024

Vous êtes au top.
Au top de ce que vous êtes.
Je ne suis à peu près d’accord sur rien dès que vous parlez politique mais vous êtes vous-même, une singularité dans un océan de moutons et ça fait tâche.
C’est beau de voir une singularité jouir de sa puissance d’être.
Devenez ce que vous êtes, existez, le monde est plus complexe avec votre activité.
Ainsi soit-il.

Écrit par : Fred | 30/04/2024

Comment ne pas souhaiter que Stalker continue ? Je vous dois bien des découvertes, cher Juan, et même dans vos moments les plus polémiques, qui me font penser aux colères de Karl Kraus, on se sent stimulé et poussé dans ses retranchements. Un critique est un lecteur-écrivain qui nous permet de savoir quel lecteur nous sommes nous-même. Un vrai critique est une chose très rare. Vous en êtes un, de toute évidence. C'est infiniment précieux car il y a aujourd'hui bien peu de gens dont on attend l'avis, le jugement, la lecture. Je vous suis reconnaissant d'être là. De parler de livres sans aucun souci de l'actualité dérisoire de l'édition. Vous nous ouvrez votre bibliothèque et quand vous dites que le temps des livres est passé, vous nous prouvez le contraire par le fait même de le dire. Assurément la France n'est plus le pays de la littérature. Presque tout ce qui compte est clandestin. Soyons donc clandestins, soyons des moines des temps mérovingiens préservant ce qui peut l'être dans le plus parfait dénuement. Votre solitude et celle de vos lecteurs comme moi communiquent, je crois, sans cesser d'être solitudes. C'est peu ? Non, c'est énorme. Et donc : merci.

Écrit par : Jean-Yves Masson | 02/05/2024

Je viens de revenir sur votre blog à la recherche de cet article qui il y a si longtemps m'avait guidée jusqu'à Sous le volcan pour tenter de faire découvrir à une amie pourquoi ce livre est si important pour moi alors que je n'avais pas les mots pour l'exprimer.

Je me suis souvenue à quel point ce blog avait été essentiel à ma vie littéraire il y a une dizaine d'années. Je connaissais déjà très bien Faulkner, Condrad, Dostoïevski, Melville, MCCarthy et Bernanos, j'ai découvert Lowry, Penn Warren, Sabato, Krasznahorkai, João Guimarães Rosa, Bolaño et Sebald

Je viens d'acheter Le temps des livres est passé. Merci infiniment pour ces vingt années d'activités, vous m'avez souvent fait me sentir moins seule et vous m'avez guidée dans certaines de mes plus grandes expériences littéraires

Écrit par : Caroline B. | 11/06/2024

Vingt ans déjà?
Il me semblait vous lire, sinon de toute éternité, du moins avant 2004, date où je travaillais d'ailleurs avec une salle de marchés avenue Kléber.

Merci beaucoup pour m'avoir fait découvrir quelques écrivains que j'aime énormément: Cristina Campo, Paul Gadenne, Max Picard - dont deux oeuvres sont rééditées récemment, avis aux amateurs - Roberto Bolano et l'excellent Armel Guerne.
Je garde précieusement leurs ouvrages.
Merci aussi de parler d'écrivains mis au ban du milieu germanopratin depuis longtemps.

Je vous ai envoyé quelques sous récemment. Je me doute que le blog ne va pas vous enrichir excessivement. (ha, hem... On peut être excessivement riche?).

Monsieur le Stalker/le passeur, faites aussi ce que bon vous semble, continuez le blog ou arrêtez. Vous êtes seul juge.
Rappelez-vous que vous avez de très, très nombreux lecteurs, mais la communication à distance apporte-t-elle une satisfaction durable? (encore un sujet pour le bac - qui sert à passer... comme disait mon prof autrefois: "le bac c'est comme la lessive, on mouille, on sèche et on repasse!")
Je m'en vais relire un court texte de Simone Weil: "Note sur la suppression générale des partis politiques", découvert aussi par votre blog, sujet d'actualité.
Bien à vous,
Olivier

Écrit par : Olivier | 21/06/2024

Je vous remercie, tous, d'avoir célébré à votre façon, avec des mots qui m'ont parfois beaucoup touché, ce vingtième anniversaire de la Zone, qui, au fil des années, aura résisté à bien des tourmentes et dans laquelle il m'arrive encore, plus d'une fois à vrai dire, de me perdre, pour redécouvrir telle ou telle note que parfois je doute même d'avoir écrite.
Merci pour vos mots et témoignages d'amitié.
Je ne sais pas ce que je vais faire de ce blog dont l'architecture obsolète et le graphisme, sauf une fois, n'ont pas vraiment été modifiés depuis sa création mais, tel quel, si je décidais d'en arrêter l'exploration, il serait suffisamment riche pour alimenter une vie de lectures et de relectures exigeantes.
Qui sait : peut-être qu'un jour, plus proche qu'on ne l'espère ou le redoute, de curieux explorateurs le redécouvriront et le considéreront comme quelque précieuse relique de l'ordre albertien de Leibowitz.

Écrit par : Juan Asensio | 23/06/2024