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21/02/2008

Maljournalisme, 3, par Jean-Pierre Tailleur

Crédits photographiques : Smiley N. Pool (Houston Chronicle via Associated Press).

«Il se pourrait bien qu'on découvre un jour à quel point a été insignifiante cette guerre mondiale comparée à l'automutilation de l'esprit humain par la presse, dont la guerre ne fut au fond qu'une des émanations. Il y a quelques années un Bismarck – qui a lui aussi surestimé la presse – notait que «tout ce que le peuple allemand a conquis par l'épée est gâché par la presse», et il alla jusqu'à rendre celle-ci responsable de trois guerres. De nos jours, les liens entre les catastrophes et les salles de rédaction sont plus profonds et, de ce fait, beaucoup moins clairs. Car pendant qu'une guerre se déroule l'acte est plus puissant que le verbe; mais l'écho qu'on lui donne est plus fort encore que l'action. Nous vivons de l'écho des choses et dans ce monde sens dessus dessous c'est lui qui suscite le cri.»
Karl Kraus, Cette grande époque précédé d'un essai de Walter Benjamin (Petite Bibliothèque Rivages, 1990), p. 187.

«En vérité, que l’on ou soit ou non journaliste ne fait pas grand-chose à l’affaire. Nul ne peut observer le système médiatique du point de vue de Sirius. Quelle que soit la lunette utilisée, ce système qui ne pense pas réfléchit toute pensée, renvoyant à l’envoyeur une image dont il est prisonnier. Face aux médias, personne n’est libre.»
Élisabeth Lévy, Le Premier Pouvoir. Inventaire après liquidation (Climats, 2007), p. 86.


II – DES RÉACTIONS RÉVÉLATRICES

La façon dont Erreur à la Une a été abandonné, en rase campagne, était annonciateur des réticences à débattre du maljournalisme. Je les ai senties au contact de plusieurs grands éditeurs à qui j’ai montré mon manuscrit en même temps qu’au Seuil. La plupart ont réagi par le silence, et d’autres avec des commentaires condescendants, voire désobligeants, qui déguisaient un refus de critiquer la presse de façon factuelle et sans concessions. Chez Albin Michel, par exemple, l’essayiste Thierry Pfister m’a fermement reproché de ne pas appuyer assez ma démonstration sur des faits. C’était assez consternant venant de sa part car il venait de publier un pamphlet mal étayé contre des journalistes et des politiciens, intitulé Lettre ouverte aux gardiens du mensonge.
Chez Denoël, autre amateur d’essais polémiques, l’éditeur Guy Birenbaum m’a reçu courtoisement, intéressé par le fait de me publier mais à une condition. Mon travail, fruit de recherches menées progressivement entre 1993 et 2001, devait impérativement être complété par une enquête au sein des rédactions. Je suis le premier à convenir que mon tour d’horizon des défauts du journalisme français est incomplet, mais cela aurait demandé une année supplémentaire, au moins. Cette recommandation, qui remettait en cause la force et la spécificité de ce travail tout en le saluant, me semblait contradictoire. Exige-t-on d’un critique gastronomique apprécié d’enquêter sur les cuisiniers parce que goûter les plats ne suffirait pas pour se forger une opinion juste ?
Guy Birenbaum reprochait aussi à mon manuscrit de s’attarder sur la pauvreté rédactionnelle de nos quotidiens régionaux, «des journaux dont on se fout». Or, c’est cette insignifiance qui pose problème, justement. Lorsque dans la conversation il m’a cité Mauvaise presse de Cyril Lemieux comme modèle, j’ai compris que nous ne parlions pas le même langage tout en ayant des vues assez proches. Cet essai paru en 2000 est juste et intéressant, en effet, mais il manque de précision dans la dénonciation des fautes professionnelles. Le jargon sociologique s’y substitue trop souvent au traitement des questions qui fâchent, celles qui sont précisément au cœur de mon travail.
Mon interlocuteur chez Denoël était également gêné par mes critiques du Canard enchaîné tout en trouvant le chapitre que je lui consacre particulièrement pertinent. L’hebdomadaire satirique est «un allié qui s’attaque au pouvoir lui aussi», et il fallait donc le ménager. Guy Birenbaum semble toutefois avoir quelque peu changé d’avis, depuis. Dans son essai récent Nos délits d’initiés, il souligne la passivité du Canard face à certains scandales, sous couvert du respect de la vie privée des hommes politiques.
Au total, une huitaine de grands éditeurs ont reçu mon manuscrit ou son synopsis pendant cette phase de prospection antérieure au contrat du Seuil. Aucun n’a montré de véritable intérêt hormis Denoël avec la proposition d’enquêter dans les rédactions, ce qui aurait certainement enterré le projet. J’ai été surpris que la plupart n’expriment pas de la curiosité, au moins, pour une critique documentée d’institutions au cœur des enjeux démocratiques (j’étais plus hanté par le risque de plagiat que par celui d’autocensure face à mes travaux). Crainte anticipée des retours de bâtons des journaux ou étourderie professionnelle de leur part ? Lorsque plusieurs petits et moyens éditeurs contactés durant l’été 2001 ont souhaité me publier, grâce au label du Seuil pour certains, j’ai compris que le suivisme dans l’édition était un élément d’explication supplémentaire.

Une erreur d’appréciation positive

Ceci étant, l’accueil fait à Bévues de presse m’a semblé encore plus éloquent lors du lancement, puis un an après quand la critique des médias a fait illusion. Malgré mes propres constats concernant le manque de débat sur la qualité des reportages, je ne m’attendais pas à un tel boycott. Ce qui constitue une erreur d’appréciation ou de la naïveté de ma part témoigne aussi de la dose d’optimisme, de positivité, qui m’a accompagné tout au long de ce projet. En résumé, seuls trois grands journaux nationaux ont présenté mon essai au moment de sa sortie, de façon discrète de surcroît, sans en débattre : Le Point et Libération dans leurs pages Médias et Le Monde diplomatique. Aucune rubrique Livres de grand journal ne l’a évoqué à l’exception de ce dernier, un mensuel dont j’ai été collaborateur régulier entre 1994 et 1999.
Le magazine économique Challenges et les journaux religieux Témoignage chrétien et Information juive sont aussi parmi les rares à avoir fait connaître un essai qui, pour une fois, critique leur profession en contournant les pièges de l’idéologie ou de la victimisation. Un énième livre sur des mauvaises écoles, sur des hôpitaux mal gérés, a forcément plus d’échos dans la presse. Plus de 200 exemplaires ont pourtant été envoyés par mon éditeur aux médias et à des leaders d’opinion comme cela se pratique avec les livres d’intérêt général. De même, à de rares exceptions près, les écoles ou les syndicats de journalisme n’ont pas manifesté d’intérêt pour un ouvrage qui permet de réfléchir sur le métier. Plus révélateur encore, il aura fallu attendre une année avant qu’un club de la presse ne m’invite à présenter mes travaux, celui de Montpellier dans ma région, après moult discussions. L’organisation de rencontres sur des livres consacrés aux médias est pourtant une des raisons d’être de ces centres qui se chiffrent à une vingtaine.
Seuls le Centre d’Accueil de la Presse Étrangère, basé ­à la Maison de la Radio à Paris et ouvert à tous les médias, et le magasin Fnac de Paris-Montparnasse, m’ont invité à présenter mes travaux lors du lancement. Aucun journaliste français n’a eu la curiosité de venir écouter l’exposé de ces constats critiques sur sa profession. Dans les mois qui ont suivi, un étudiant de l’École de Journalisme de Toulouse, les communes de Vouillé et d’Alençon et l’Académie de Nice m’ont également sollicité pour venir discuter du maljournalisme. La section parisienne du Syndicat national des journalistes m’a aussi convié à une rencontre-débat avec Serge Halimi, un de mes plus pertinents prédécesseurs dans la critique du journalisme. Il est l’auteur des Nouveaux chiens de garde, un pamphlet paru en 1997, courageux car précis dans la critique.
D’autre part, les éditions du Félin ont organisé un débat contradictoire avec Thierry Meyssan, qui s’est avéré être un fiasco. Cet échange aurait pu être une bonne opération de communication mais la centaine de participants était venue essentiellement écouter des histoires d’avion fantôme sur le Pentagone. Cette association de mes travaux avec les révélations sur le 11 septembre a également créé la suspicion chez certains journalistes, heureux de dénigrer mon livre sans avoir à en discuter. Jean Lesieur, ancien numéro deux de la rédaction de L’Express passé à Télé 7 jours, fait partie de ceux-là. Il reproche aussi à mon essai de «ne pas inclure au moins un chapitre sur ce qui se fait de bien dans la presse française». Ce commentaire, lâché par un journaliste également diplômé de la Columbia J school, ne fait qu’illustrer ce que je dénonce : en France, on ne peut décidément pas critiquer les journalistes comme aux États-Unis ou comme les membres d’autres professions.
J’ai aussi eu d’autres déceptions, plus personnelles celles-là, avec des rédacteurs que je connaissais bien et qui m’avaient encouragé dans cette aventure consistant à poser les questions taboues de la profession. Ils ne m’ont pas vraiment soutenu une fois le livre publié, malheureusement, alors que la poursuite de leur appui m’aurait beaucoup aidé. Mais ils sont restés des amis, contrairement à d’autres personnes qui ont dénigré mon analyse sans connaître mes arguments. Cette animosité de principe peut s’expliquer par un corporatisme d’ordre pavlovien, à moins qu’il y ait des raisons qui échappent à mon entendement. La jalousie, par exemple, comme cela m’a été soufflé, pour avoir mené jusqu’au bout (ou jusqu’à la vue des côtes) ma traversée solitaire d’océan. J’ai ainsi appris, de manière assez violente, qu’un essai peut servir à nettoyer son carnet d’adresse. Bévues de presse m’a néanmoins permis de remplacer rapidement ces personnes perdues ou oubliées par des amis plus tolérants et solidaires.

Censures dans la presse

J’ai aussi été surpris par l’indifférence de plusieurs journalistes, avocats, intellectuels connus à qui j’ai présenté mes travaux, persuadé qu’ils partageraient mes constats. Cela allait de la journaliste anti-omerta Sophie Coignard à John Vinocur, l’ancien patron du International Herald Tribune, auteur d’un article acide sur la presse française cité dans l’essai. Il y a aussi Daniel Schneidermann, dont l’émission sur France 5 est la version télé de mon essai sur la presse écrite, ou dans une moindre mesure Stéphane Bern, que j’ai dû croiser à Sup de Co Lyon. De même avec Pierre Péan qui, ayant entendu parler de la sortie de Bévues de presse, m’a appelé pour savoir ce que je racontais sur Le Monde, onze mois avant la sortie de sa Face cachée. Je lui ai résumé en quelques mots, de l’échec pitoyable du magazine L’Européen, lancé en 1998 par Jean-Marie Colombani, à la médiocrité du Midi Libre. De l’affaire du sang contaminé aux médiateurs du Monde, moins rigoureux que les défenseurs du lecteur de El País, pour ne citer que quatre exemples. Pierre Péan était déjà très remonté contre le duo Plenel-Colombani, me lâchant à plusieurs reprises un «je vais me les faire» alors qu'il ne me connaissait pas. Cela laissait présager une enquête moins sereine qu’outrancière, pour ne pas dire haineuse.
Lorsque nous nous sommes reparlé quelques semaines plus tard, après lui avoir fait parvenir mon livre, il a dit y avoir trouvé ce qu’il cherchait, de façon sibylline. J’ai ensuite compris, à la lecture de son pamphlet-enquête, qu’il n’était pas basé sur les mêmes conceptions du journalisme que les miennes. Malgré sa longueur, plus de 600 pages, il ne s’attarde sur aucun des points évoqués dans Bévues de presse, pourtant incontournables pour une critique en profondeur du quotidien du soir. L’autre auteur, Philippe Cohen, me confirmera cette différence d’approche en juin 2003, en affichant un désintérêt ou une opposition de principe à mes remarques. C’était lors d’un débat entre essayistes sur les médias organisé par A.q.i.t. (acuité), une Association pour la Qualité de l’Information et sa Transmission nouvellement créée (1).
Des journalistes comme Daniel Carton, le troisième intervenant de cette rencontre consacrée aux défauts de nos journaux, ou bien Christophe de Ponfilly, m’ont malgré tout apporté leurs encouragements. Ce dernier, documentariste connu pour ses reportages sur le Commandant Massoud et auteur de sa biographie publiée par Le Félin, n’avait pas pu rédiger la préface comme notre éditeur le lui avait proposé. Mais il m’a contacté peu après le lancement et m’a soutenu à plusieurs reprises en public, agacé par des cas de maljournalisme concernant son terrain de passion. Dans une Lettre ouverte à Joseph Kessel sur l'Afghanistan parue en mars 2002, il se plaint des journalistes et des intellectuels responsables de beaucoup d’omissions ou de falsifications au sujet de ce pays.
J’ai apprécié aussi des petits gestes de personnes aussi diverses que les politologues Roland Cayrol et Éric Dupin, le sociologue-animateur de radio Philippe Meyer ou le polémiste André Bercoff, fustigeur un peu loufoque de la présumée mollesse et lâcheté des Français. Roland Cayrol m’a confié qu’il avait également été surpris par l’indifférence des étudiants de Sciences politiques, institut dont il est une des figures pourtant, vis-à-vis de son essai Médias et démocratie, la dérive, paru en 1997. «Le lecteur étant plus indulgent que l'électeur, il n'y a personne pour rappeler au journaliste qu'il a dit des bêtises» exposait-il dans cet ouvrage. Quant à Éric Dupin, il a écrit Sortir la gauche du coma, l’essai qui explique probablement le mieux la déroute de Lionel Jospin en 2002. Ce livre a un énorme point commun avec Bévues de presse : il s’attarde sur ce qui se passe ailleurs pour mieux mesurer les retards de la démocratie française.
Ces soutiens ont été trop rares, trop isolés pour pouvoir m’immuniser contre les actes de censure dont j’ai été victime à plusieurs reprises. Des rédacteurs ont en effet vu leur présentation de mon travail passer à la trappe après y avoir consacré plusieurs heures avec l’accord de leur hiérarchie. En mai 2002, par exemple, La Croix m'a interrogé longuement pour un dossier sur la responsabilité des médias dans la montée du lepénisme, plusieurs de ses journalistes ayant trouvé le livre pertinent. Mais Bruno Frappat, le patron de cette rédaction, a censuré l’interview au dernier moment, à cause de mon supposé manque de légitimité pour juger les journaux. Il me reproche également de souligner le manque de dynamisme de nos quotidiens régionaux. Il est vrai, aussi, que le livre montre comment il a minimisé les accusations portées contre Le Monde quand le scandale du sang contaminé est sorti de l’ombre… Le journaliste de La Croix en charge de l’interview a finalement dû me remplacer en catastrophe par un universitaire spécialiste de la médiologie, Daniel Bougnoux. Ses propos, bien que justes, se cantonnaient dans des généralités et des abstractions déconnectées de la spécificité française. Ils ne faisaient qu’illustrer ce que je rapporte dans la deuxième partie de Bévues de presse : nos intellectuels parlent trop des médias sans s’intéresser assez au fait de savoir quels journaux civiques nos compatriotes lisent ou devraient lire. Leur apathie devant ces questions et leurs égarements dans des postures morales ou théoriques les rend co-responsables de fait du maljournalisme.

Plus de clairvoyance que de courage

J’ai eu l’occasion de m’expliquer avec Dominique Gerbaud, rédacteur en chef de La Croix, après avoir appris qu’il avait soutenu mon livre devant son patron. Il m’a d’abord accusé d’avoir «dressé un tableau trop négatif de la presse française», reproche de bonne guerre. Mais l’adjoint de Bruno Frappat m’a clairement fait comprendre, aussi, qu’il partageait mes constats en grande partie. Il y a même de quoi écrire un tome 2 à mon ouvrage, lui ai-je indiqué. Dommage que notre proximité de vue ne l’ait pas conduit à regretter publiquement ma censure dans son journal. Cet acte était particulièrement malhonnête venant de La Croix, un journal qui produit tous les mois de janvier un dossier sur la crédibilité des médias présenté comme une référence (et qui a bien entendu occulté l’existence de Bévues de presse dans la mouture 2003). Dans le même registre, Marianne, un hebdomadaire qui passe pour impertinent, ouvert à tout débat, a également occulté l’existence de mon essai. Un de ses correspondants m’a interviewé longuement sans pouvoir publier son papier, lui non plus. Bévues de presse a toutefois figuré un an plus tard dans ce magazine, curieusement et furtivement cité comme référence dans un article sur la confiance faite aux médias.
Le service espagnol de l’Agence France Presse m’a fait connaître les mêmes mésaventures. La raison invoquée était que «puisque le service français n’en a pas parlé, ce n’est pas à nous de commencer». Or, il n’y avait pas trop de risques à publier une dépêche en espagnol annonçant l’existence d’un essai élogieux pour des journaux écrits en catalan et en castillan. Un autre journaliste a tout de même fini par se plaindre publiquement après avoir été censuré, en novembre 2002. Cela lui a coûté l’éviction du groupe de presse qui l’employait depuis plusieurs années via une succession de contrats à durée déterminée. Voici les protestations d’Alain Gaspéritsch, ce jeune et courageux journaliste, postées sur Internet : «L'interview concernant votre essai a finalement été censurée. Néanmoins, après négociation […] j'ai pu rédiger une brève note de lecture parue dans les colonnes Informations générales [de ce journal régional]. La non-parution de l'article, qui correspond à une commande, est une atteinte à votre liberté d'expression et à la liberté d'information. Cela d'autant plus que vous dites bien haut ce que bon nombre de journalistes pensent à part eux, ainsi que j'ai pu le constater. Devant mon insistance et mon argumentaire, le rédacteur en chef a finalement justifié sa décision de censure en reconnaissant adhérer à votre bilan. Sur la défensive, il a simplement noté que l'article serait paru si l'essai était le fait d'un journaliste connu, comme «le rédacteur en chef de Marianne et non d'un auteur marginal». Je pense pour ma part que le rédacteur en chef a eu peur de sauter. Le courage, notamment des opinions, est une qualité rare dans [notre profession]. Votre essai correspond à une triste réalité de la presse écrite française d'aujourd'hui, régionale bien sûr puisque c'est celle avec laquelle je collabore. Mais, au risque de vous surprendre, le constat que vous dressez reste néanmoins en deçà des pratiques qui ont cours dans la profession […]». Ce reproche de ne pas être un journaliste connu est pour le moins ridicule. Juger sur pièce est à la base du journalisme, et de plus, jamais un «rédacteur en chef de Marianne» ne fera une critique des médias ayant demandé plus de trois années de travail à temps plein. D'une part parce qu'il a trop d'amis (ou d'ennemis) dans la profession, d'autre part parce que Marianne illustre souvent le maljournalisme dénoncé dans le livre.
Certaines objections qui me sont faites sont pourtant légitimes, je n’ai pas la prétention d’avoir écrit un essai dénué de faits contestables. Pour prendre un exemple dans la troisième partie, je reproche aux syndicats de journalistes de ne pas s’intéresser assez à la qualité des contenus de journaux. En fait, j’aurais dû préciser que certains représentants du personnel en discutent tout de même, même si cela se passe discrètement…

Note

(1) Témoin d’un désir de remise en question des médias, comme d’autres initiatives plus ou moins concrétisées pour lesquelles je suis parfois sollicité.