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23/04/2023

Pour sauver la raison (et l’humour !), relisons Chesterton, par Radu Stoenescu

Photographie (détail) de Juan Asensio.

Il y a cinq ans, qui aurait cru qu’un des grands débats intellectuels des années 2020 serait de savoir ce qu’est exactement une femme ? Qu’on parlerait très sérieusement des «hommes enceints» et qu’on poursuivrait des foudres médiatiques tous ceux qui se rebiffent contre ce lavage de cerveau ? Qui se serait imaginé, il y a cinq ans, qu’on vivrait aujourd’hui dans un sketch des Monty Python ? Pourtant, nous en sommes là. C’est pourquoi il faut relire Orthodoxie de Chesterton : ce livre répond à ce problème urgent et douloureux : la destruction de la raison. Personne d’autre que l’écrivain anglais ne l’a mis en évidence avec autant de précision, d’humour et d’esprit prophétique. Pour un Français, c’est encore plus urgent de revenir à Chesterton, car un Français a entendu depuis sa tendre enfance qu’il doit «développer son esprit critique et son doute méthodique» et qu’un homme raisonnable, c’est «quelqu’un qui remet tout en question». Or Chesterton montre que notre problème, le problème de la modernité, est que ce scepticisme exacerbé mène à la ruine de la raison. La raison humaine court le risque de l’autodestruction à force de douter de tout, et d’elle-même en premier. Car pour faire quelque chose, qu’il faille punir un malfrat ou bien tout simplement se moucher le nez, il faut croire détenir une part de vérité. Si vous vous perdez dans des ratiocinations infinies, le malfrat s’enfuira et votre nez coulera indéfiniment. Si vous apprenez la vérité, par exemple qu’un médecin vous dise que vous êtes malade parce que vous mangez trop, il vous sera nécessaire de croire ce qu’il vous dit pour que vous mettiez en place le régime alimentaire adéquat. Si vous ne croyez pas à la vérité, si vous n’adhérez pas subjectivement à la vérité, si vous ne l’adoptez pas corps et âme, connaître cette vérité vous sera inutile. Vous apprendrez que vous êtes malade et vous n’en ferez rien. C’est cela que Chesterton appelle le «suicide de la raison», ce scepticisme solitaire de celui qui n’arrive plus à avoir confiance en ce qu’il pense lui-même.
Contre ce danger terrible, l’antidote porte un nom qui sonne très mal aux oreilles françaises, mais il n’y en a pas d’autre : l’antidote, nous explique Chesterton, c’est un certain dogmatisme. Un dogme, c’est justement une vérité objective posée comme indiscutable, au-dessus des opinions particulières. Un dogme, c’est un pont fait de mots entre notre subjectivité et le monde extérieur. Chesterton avait vu venir les délires actuels : «La grande marche de destruction mentale va continuer, écrivait-il dans Hérétiques (1905). Tout sera nié. Tout deviendra objet de croyance. C’est une position raisonnable de nier l’existence des pierres dans la rue ; ce sera un dogme religieux de l’affirmer. C’est une thèse rationnelle que nous vivons tous dans un rêve ; ce sera une preuve de santé mentale mystique de dire que nous sommes tous éveillés. Des incendies seront allumés pour témoigner que deux et deux font quatre. Des épées seront tirées pour prouver que les feuilles sont vertes en été.»
Chesterton défend d’une façon apparemment paradoxale ce qui semble aux oreilles contemporaines le pire travers de la religion catholique : le dogmatisme, car en fait, sans dogmatisme, sans orthodoxie, l’homme renonce à faire confiance à la vérité, et se condamne à errer entre des opinions personnelles subjectives, qu’il n’adopte souvent qu’à contrecœur, qui plus est pour un temps toujours de plus en plus court. Le «wokisme», en tant qu’exigence de post-vérité et de respect public envers toute élucubration personnelle, n’est que le dernier avatar de cette destruction de la raison que Chesterton avait identifiée dans Orthodoxie. Cet ouvrage est considéré classiquement comme une apologie du christianisme. Toutefois, cela prête à confusion : on pourrait croire que Chesterton défend la superstition. Or, c’est avant tout une apologie de la raison pratique, de la santé d’esprit, qu’il promeut contre la déconstruction nihiliste. C’est Dieu comme Vérité, Dieu comme Logos, que Chesterton défend avec malice.
Scheler.JPGLes éditions Carmin, après avoir retraduit et publié L’homme du ressentiment de Max Scheler, lancent une campagne participative pour éditer une nouvelle traduction d’Orthodoxie de Chesterton. Celle-ci est accompagnée de nombreuses notes et d’un dossier annexe conséquent. En effet, Orthodoxie prend forme au cours d’une longue polémique qui commence vers 1903 ; or, à défaut pour le lecteur de la connaître, beaucoup de passages de l’ouvrage risquent de rester obscurs. Ce débat public, outre notre auteur, a principalement trois autres protagonistes qui se répondent par pamphlets interposés : Robert Blatchford, militant athée et socialiste, rédacteur en chef du Clarion, journal farouchement anticlérical ; le révérend Reginald John Campbell, prêcheur célèbre à l’époque; enfin, l’écrivain socialiste Herbert George Wells, plus connu en France pour ses romans d’anticipation que pour ses essais.
Une place importante a été accordée aux pamphlets de Blatchford parce qu’ils frappent par leur actualité. À les lire, on constate que la majorité des Français d’aujourd’hui sont de nouveaux païens qui professent très exactement les idées socialo-agnostiques de Blatchford, mâtinées de bouddhisme et de déterminisme, tendues vers la domination complète de l’humanité. C’est pourquoi l’annexe comporte aussi quatre textes de Chesterton inédits en français, ses Controverses avec Blatchford qui mettent en pièces point par point l’idéologie de ce dernier, comme toujours avec finesse et humour. Si la vérité est éternelle, les textes de Chesterton seront éternellement jeunes car ils s’enracinent dans ce qui ne passe pas, alors que passent et trépassent les modes intellectuelles. Les lire et les relire, c’est faire une cure de jouvence, pour retrouver ce regard «purifié et primitif», ancré dans des convictions fermes et armé contre les folies qui sans cesse assaillent la citadelle du bon sens.

Il est possible de participer au financement de ce beau projet, comme cela avait d'ailleurs été le cas pour la réédition de L'Homme du ressentiment de Max Scheler, via ce lien vers une cagnotte participative.

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On dit souvent que les penseurs n’arrivent pas à trouver de réponse à l’énigme de la religion. Mais le problème de nos penseurs, ce n’est pas qu’ils soient incapables de trouver la réponse : c’est qu’ils ne peuvent même pas voir l’énigme. Ils ressemblent à des enfants si stupides qu’ils ne voient rien de paradoxal dans une devinette du style «Qu’est-ce qui peut être dans la mer et dans le ciel ?» (1). Les modernes larges d’esprit parlent, par exemple, de l’autorité en matière de religion non seulement comme si elle n’avait rien de raisonnable, mais comme si l’autorité n’avait jamais eu de raison d’exister. Bien loin de voir son fondement philosophique, ils n’en peuvent même pas voir la cause historique. L’autorité religieuse, sans aucun doute, s’est souvent montrée oppressive ou déraisonnable; tout comme n’importe quel système de lois, et spécialement notre système actuel, a été dur et plein d’une cruelle apathie.
Il est raisonnable de critiquer la police; bien plus, c’est quelque chose de tout à fait méritoire. Mais les critiques modernes de l’autorité religieuse ressemblent à des gens qui critiqueraient la police sans avoir jamais entendu parler des voleurs. Car il existe pour la raison un grand danger, un danger aussi réel que le vol. C’est contre ce péril que l’autorité religieuse fut dressée, à tort ou à raison, comme une barrière. Et contre ce péril, il faut sûrement qu’on dresse quelque digue, si l’humanité veut éviter la ruine.
Ce péril, c’est que l’intelligence humaine est libre de se détruire elle-même. De même qu’une génération pourrait empêcher l’existence même de la génération suivante si elle entrait toute au monastère ou sautait dans la mer, de même un groupe de penseurs pourrait, jusqu’à un certain point, empêcher l’exercice de la pensée s’il enseignait à la génération suivante qu’il n’y a rien de valable dans aucune pensée humaine. Il est vain de dire sans cesse qu’entre raison et foi il faut choisir, car la raison elle-même est un objet de foi. C’est un acte de foi que d’affirmer que nos pensées ont un quelconque lien avec la réalité (2). Si vous êtes un pur sceptique, vous devrez tôt ou tard vous poser la question: «Pourquoi quoi que ce soit fonctionnerait-il, même l’observation et la déduction ? Pourquoi la bonne logique ne serait-elle pas aussi trompeuse que la mauvaise logique? Ne sont-elles pas toutes les deux des impressions dans le cerveau d’un singe désaxé ?» «J’ai le droit de penser par moi-même», affirme le jeune sceptique. Mais le vieux sceptique, le parfait sceptique, dit : «Je n’ai pas le droit de penser par moi-même, je n’ai pas le droit de penser du tout.»
Il y a une pensée qui bloque la pensée. C’est la seule pensée qui devrait être bloquée. C’est contre ce mal extrême que fut dirigée toute autorité religieuse. Il n’apparaît qu’au terme des époques décadentes comme la nôtre; et déjà M. Herbert George Wells (3) a levé sa bannière désastreuse: il a donné une conférence subtile, pleine de doute, intitulée Scepticisme de l’instrument. Il y met en question le cerveau lui-même et s’efforce d’ôter toute réalité à ses propres assertions, passées, présentes et à venir (4). Mais ce fut contre cette catastrophe lointaine que tous les dispositifs militaires de la religion furent, au début, créés et ordonnés. Les credo et les croisades, les hiérarchies et les horribles persécutions n’ont pas été organisés, comme le prétend l’ignorance, pour supprimer la raison : ils ont été organisés pour la difficile défense de la raison. L’homme savait, par un obscur instinct, que si on remettait tout en question d’une manière extravagante, la raison pourrait bien être la première remise en question. Le pouvoir des prêtres d’absoudre, le pouvoir des papes de définir l’autorité, le pouvoir même des inquisiteurs de terrifier, tout cela n’était que des défenses mystérieuses érigées autour d’une autorité centrale, plus indémontrable, plus surnaturelle que toutes les autres : le pouvoir qu’a l’homme de penser. Nous savons maintenant qu’il en est ainsi; nous n’avons pas d’excuses de l’ignorer. Car nous pouvons entendre le scepticisme s’avancer en fracassant l’antique anneau des autorités, et au même moment nous pouvons voir la raison chanceler sur son trône. Dans la mesure où la religion s’en est allée s’en va aussi la raison, car elles sont toutes deux de la même nature primitive et autoritaire. Toutes deux sont des méthodes de démonstration qui ne peuvent elles-mêmes être démontrées. Et, en détruisant l’autorité divine, nous avons pour une bonne part détruit l’idée de cette autorité humaine qui nous permet de faire une longue division. En tirant d’une façon prolongée et soutenue, nous avons essayé d’enlever sa mitre au pontife; et sa tête est venue avec la mitre.
De peur que cette assertion ne soit qualifiée de gratuite, il est peut-être souhaitable, bien qu’ennuyeux, de passer rapidement en revue les principales formes de la pensée moderne qui ont pour résultat de bloquer la pensée elle-même. Le matérialisme, d’un côté, et le fait de tout considérer comme une illusion personnelle, de l’autre, produisent un tel résultat. En effet, si l’esprit est mécanique, la pensée ne peut être une chose particulièrement exaltante; et si le cosmos est irréel, on ne peut y trouver matière à penser. Dans ces deux cas, toutefois, la conséquence est indirecte et incertaine. Dans d’autres cas, elle est directe et certaine, particulièrement dans le cas de ce qu’on appelle généralement l’évolution.
L’évolution est un bon exemple de cette intelligence moderne qui, pour autant qu’elle détruise quelque chose, se détruit elle-même. Soit l’évolutionnisme est une innocente description scientifique de l’apparition de certaines choses du monde, soit, si c’est quelque chose de plus, il s’agit d’une attaque contre la pensée elle-même. Pour autant que l’évolutionnisme détruise quelque chose, ce n’est pas la religion, mais le rationalisme. Si l’évolution signifie tout simplement qu’une chose concrète appelée singe s’est changée lentement en une autre chose concrète appelée homme, alors elle n’affecte en rien le croyant le plus rigoureux; car un Dieu personnel peut tout aussi bien faire les choses lentement que rapidement, en particulier si, comme le Dieu des chrétiens, il est hors du temps (5). Mais si l’évolution signifie plus que cela, elle signifie qu’il n’existe pas une chose à changer qui serait un singe, et une autre chose, l’homme, qui pourrait être l’aboutissement de ce changement. Elle signifie qu’il n’existe pas de chose appelée chose. Au mieux, il n’y a qu’une seule chose : un flux perpétuel de tout et de n’importe quoi (6). C’est là une attaque portée non pas contre la foi, mais contre l’esprit : on ne peut penser à rien, s’il n’y a pas de choses auxquelles penser. On ne peut pas penser, si on n’est pas distinct de l’objet de la pensée. Descartes disait : «Je pense, donc je suis.» Le philosophe évolutionniste renverse et nie cet axiome en disant : «Je ne suis pas, donc je ne peux pas penser.»
À l’opposé, il existe une autre attaque contre la raison: celle dont M. H. G. Wells se fait le champion, quand il dit avec insistance que chaque chose prise séparément est «unique» et qu’il n’existe absolument pas de catégories objectives (7). Cela aussi est purement destructeur. Penser veut dire relier les choses; et la pensée s’interrompt, si les choses ne peuvent pas être reliées. Il est à peine nécessaire de préciser que ce scepticisme qui interdit la pensée interdit aussi nécessairement la parole: un homme ne peut ouvrir la bouche sans la contredire. Ainsi, quand M. Wells déclare, comme il le fait quelque part : «Toutes les chaises sont absolument différentes» (8), il proclame non seulement son erreur, mais une contradiction dans les termes : si toutes les chaises étaient absolument différentes, vous ne pourriez pas dire «toutes les chaises».
Dans la même veine, on trouve cette fausse théorie du progrès, qui veut que nous changions d’épreuves au lieu d’essayer de les réussir. Nous entendons souvent dire, par exemple : «Ce qui est bon à telle époque est mauvais à telle autre.» C’est tout à fait raisonnable, si par là on veut dire qu’il existe un but précis et que certaines méthodes permettent de l’atteindre à certaines époques, et pas à d’autres. Si les femmes, par exemple, désirent être élégantes, il se peut qu’elles embellissent tantôt en prenant du poids, tantôt en s’affinant. Mais vous ne pouvez pas dire qu’elles deviendraient plus jolies si elles cessaient de vouloir être élégantes et commençaient à désirer devenir oblongues. Si l’objectif change, comment peut-il y avoir amélioration, puisque celle-ci exige qu’il existe un objectif déterminé ? Nietzsche a lancé cette idée insensée que les hommes considéraient jadis comme bon ce que nous considérons de nos jours comme mauvais (9). S’il en était ainsi, nous ne pourrions parler de les dépasser ni même de les approcher. Comment pourriez-vous dépasser Jones, si vous marchez dans une direction opposée ? On ne peut débattre pour savoir si un peuple a mieux réussi dans la misère qu’un autre peuple dans le bonheur. Ce serait comme se demander si Milton (10) était plus puritain qu’un cochon n’est gras.

Notes
(1) Réponse : une étoile ! L’auteur évoque une devinette anglaise («dad joke») basée sur un jeu de mots intraduisible : «When a door is not a door? When it is ajar.» (Quand est-ce qu’une porte n’est pas une porte ? Quand elle est entrouverte [ajar] /une jarre [a jar].)
(2) L’idéalisme, plus particulièrement l’idéalisme allemand, est justement le courant philosophique qui part de cet étonnement que l’on puisse faire des «raisonnements synthétiques a priori» (Kant), c’est-à-dire que l’esprit humain peut prévoir scientifiquement des réalités, ce qui prouve que la réalité est réciproquement pénétrée d’esprit, et non pas un chaos déraisonnable.
(3) Herbert George Wells (1866-1946), écrivain anglais, célèbre pour ses romans d’anticipation, dont L’Homme invisible, L’Île du docteur Moreau, et La Guerre des mondes. Anticlérical et socialiste, membre de la Fabian Society, il est une cible de choix d’Hérétiques.
(4) H. G. Wells a prononcé cette conférence en 1903 devant la Société philosophique d’Oxford, puis l’a publiée comme appendice à son roman de science-fiction, Une utopie moderne (1905), qui synthétise toutes ses idées politiques, économiques et sociales. Voir les extraits de la conférence en annexe.
(5) En effet, pour un catholique, croire à la création du monde ne s’oppose pas à l’évolution darwinienne, car le dogme de la Création concerne une création ex nihilo, non pas ce qui se passe avec des choses ou des êtres déjà existants. Voir par exemple l’allocution du pape François devant l’Académie pontificale des sciences le 27 octobre 2014.
(6) Chesterton semble faire allusion au célèbre débat d’Oxford de 1860 sur la théorie de l’évolution, sept mois après la publication de L’Origine des espèces de Darwin, dit le «débat Huxley-Wilberforce». C’est justement la continuité de nature entre un singe et un homme qui a posé problème, car cela peut aboutir à nier la spécificité de l’homme, et plus particulièrement son libre arbitre, et tout ce qui en découle, comme la nécessité d’une morale et d’une religion. Ce problème est résumé par la question «Où tracez-vous la ligne entre les espèces?» Voir plus bas, chapitre VII.
(7) Voir la conférence citée plus haut : «J’ai dans mon esprit que la classification est une condition nécessaire du fonctionnement de l’instrument mental, mais qu’elle s’écarte de la vérité objective des choses, que la classification est très utile pour les buts pratiques de la vie, mais un préliminaire très douteux à ces fines pénétrations que l’objectif philosophique, dans ses tentatives les plus arrogantes, exige.»
(8) Idem.
(9) Allusion au renversement des valeurs opéré selon Nietzsche par la morale chrétienne, qui était selon lui une «morale du ressentiment» (Généalogie de la morale, 1887). Pour une clarification de cette question, voir Max Scheler, L’Homme du ressentiment (1912), réédition Carmin, 2021.
(10) John Milton (1608-1674), poète anglais célèbre pour son Paradis perdu, poème épique qui raconte la chute de l’homme et des anges rebelles. Protestant rigoriste, il fut auteur de nombreux pamphlets et un polémiste religieux redoutable.

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