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08/07/2008
FP Mény a quitté la route, par Serge Rivron

«Ils invoquent Rimbaud et chassent les vagabonds. Pourquoi faut-il que j’ai toujours l’air de passer par hasard, pas invité ça c’est sûr, à Querbes par exemple le jour d’un minuscule festival littéraire dans un hameau tout paumé il me regarde et me demande si je viens par hasard, ah bon, dis-je, je croyais qu’il y avait un festival littéraire, que veux-tu j’ai pas l’air, même si j’atterrissais en hélicoptère dans leur évier, ils croiraient que c’est par hasard [...]».
FP Mény écrivait, et c’est comme ça que j’ai su qu’il existait, en lisant sur le net un texte de lui à l’été 2007, un texte rageur exaspéré des complaisances geignardes de tout un chacun. Il annonçait la sortie pour bientôt d’un bouquin j’avais laissé un post pour lui dire de m’avertir de sa parution. Conquête du désastre a paru en avril 2008. Isabelle Dubois, l’attachée de presse de son éditeur, me l’a envoyé en espérant que j’en dirais un mot quelque part.
«On écrit parce que ça se voit pas pour lutter contre tout ce qui se voit.»
Mais que dire de Conquête du désastre quand on est écrivain, pas critique ? Qu’il m’a d’abord rappelé – jeux de mots, apocopes, enchâssements, délirants aphorismes – Tarentula, de Bob Dylan? Mais qui a lu Tarentula ? Que plus j’avançais dans sa lecture, plus j’entendais l’écho beatnick de Kerouac, Ginsberg, et Leary ? Que ça m’a donné envie de les relire ?
«Le pissenlit devient grand, l’homme petit... Yo ! Haïku de celui qu’a traîné dans les montagnes avec son chiot. L’instinct devint grand... À travers les grands canyons ils firent une équipe redoutée. Un jour, hombre, il ramassa un vieux magazine défraîchi... Elle... qui leur rendait hommage. Hors du monde ils ne goûtèrent que peu cette gloire fugace.»

Conquête du désastre est publié par les éditions Sulliver.
Pour la photographie de FP Mény, © Valérie Guirlé.
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