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25/03/2009
La masse manquante de la littérature
Anneau de matière noire dans l'amas de galaxies CI 0024+17 photographié par le télescope spatial Hubble.
Le «Web profond» ou «Web invisible» est la partie du Web qui n'est pas explorée par les robots d'indexation et demeure donc introuvable avec les moteurs de recherche généralistes. Diverses études indiquent que la partie invisible du Web représente plus de 99% du Web. Le Web profond est notamment fait des ressources dans un format de donnée (dans les technologies de l'information (TI), une donnée est une description élémentaire, souvent codée, d'une chose...) incompatible avec les moteurs de recherche, des ressources contenues dans des sites si grands que les robots d'indexation renoncent à les explorer entièrement et des ressources qui n'ont pas d'adresse connue. Ces dernières ressources proviennent généralement de bases de données et sont servies en réponse aux requêtes entrées par les visiteurs.
«À condition de ne pas rabattre l’art d’écrire ésotérique sur une forme de stratégie ou une rhétorique de la persuasion, une manipulation, mais de l’entendre comme le passage par où le vrai nous arrive. Il faudrait réapprendre l’art d’écrire et de lire ésotérique au lieu de croire à la transparence discursive d’un discours des choses mêmes ou, au contraire, à l’opacité manipulatrice de poseurs de pièges ou de ceux qui savent les déjouer, suivant la dure loi de réversibilité des dupeurs dupés.»
Gérald Sfez, Léo Strauss, foi et raison (Beauchesne, 2007), p. 242.
Amusons-nous du fait que ce petit livre qui évoque, sans la moindre modestie comme il se doit, la destinée ultime de la littérature et qui use à sa façon d'un art d'écrire ésotérique, est, une fois de plus, manquant. À dire vrai, il se peut que la vie de cet ouvrage soit à 99% constituée par une bizarre série de phénomènes d'occultation. Une amie me confiait ainsi, tout récemment, que son exemplaire de Maudit soit Andreas Werckmeister ! dont elle venait à peine de commencer la lecture s'était littéralement volatilisé et qu'elle ne parvenait plus à mettre la main dessus ! Elle a donc dû commander un nouvel exemplaire et je ne sais si, à l'heure où j'écris ces lignes, celui-ci lui est parvenu.
Ce livre était jusqu'à présent très mal diffusé dans les librairies. Il en est désormais pratiquement absent. En attendant que le nouveau diffuseur choisi par Irénée Lastelle fasse son travail avec, espérons-le, un peu plus de professionnalisme que la société qu'il remplace, et en ayant, pour ma part, tout simplement plus qu'assez qu'il faille déployer des trésors de perspicacité et de patience pour se procurer mon livre, je renvoie mes lecteurs à mon éditeur, celui qui, après tout, est chargé de défendre mon texte, Irénée Lastelle, plutôt qu'à sa multitude brouillonne de sites bien capable de décourager Dédale en personne.
Je livre, de ce trou noir littéraire, une ultime image qui prouvera quelque peu, du moins je l'espère, que ce livre a bien eu une existence physique comprise entre quelques semaines et quelques mois selon différentes sources d'observation toutefois point scientifiques.