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10/01/2010
La Société ouverte et ses nouveaux ennemis d’Alain Laurent, par Roman Bernard
Je reproduis la note de présentation du séminaire que tiendra Alain Laurent à partir du jeudi 14 janvier à 19 heures au 53 rue d'Auteuil, métro Église d'Auteuil. Plus de renseignements ici, sur le blog de Damien Theillier. Les commentaires, sur cette note, conformément aux souhaits de Roman, sont ouverts.
Bio-bibliographie
Philosophe (travaux sur Descartes et plus généralement les questions du libre arbitre et de la responsabilité individuelle), essayiste (près d’une vingtaine d’ouvrages publiés – au Seuil, aux PUF, aux Belles lettres, chez Hachette et Autrement; dernier ouvrage paru : La société ouverte et ses nouveaux ennemis, Belles Lettres, 2009) et éditeur (directeur des collections «Bibliothèque classique de la liberté» et «Penseurs de la liberté» aux Belles lettres), Alain Laurent consacre depuis 1990 une part importante de son activité aux problématiques et à l’histoire du libéralisme (Les grands courants du libéralisme, Nathan, 1998; La Philosophie libérale, Belles Lettres, 2002 – Prix de l’Académie française; Le libéralisme américain, Belles Lettres, 2006 – Prix du livre libéral).
L’objet du séminaire sera de prolonger ces investigations en empruntant des «chemins de traverses» qui proposeront des perspectives transversales (éventuellement en compagnie d’invités) allant volontiers à contre-courant des idées reçues, susceptibles de renouveler l’approche du libéralisme et de provoquer le débat – généralement en relation avec des problèmes d’actualité, des travaux en cours ou des publications récentes.
La première séance du séminaire, le 14 janvier, fera en conséquence le point sur l’historique (largement méconnue) et la polysémie des termes «libéral» et «libéralisme» à partir des matériaux inédits collectés en vue de la rédaction d’un chapitre de l’anthologie La Pensée libérale (préparée avec V. Valentin et à paraître en 2011 dans la collections Bouquins chez Robert Laffont).
À propos d'Alain Laurent, La société ouverte et ses nouveaux ennemis (Les Belles Lettres, 2008).
«Épisodes de la loi contre le port du voile islamiste et sexiste dans la sphère publique et institutionnelle puis des émeutes dans certaines banlieues sur fond de guérilla urbaine latente et de délinquance devenue un mode de vie, manifestations d’antisémitisme inédit, revendications de “visibilité” de la part de “minorités” bruyantes, affaire Redeker avec demandes de promulgation de lois anti-blasphème et invitations à l’autocensure au sujet de l’islam; mais aussi, hors de France, assassinat de Theo Van Gogh et nouvel exil pour Ayaan Hirsi Ali aux Pays-Bas, un Danemark sidéré par l’“affaire des caricatures de Mahomet” et ses suites, une Grande-Bretagne victime d’attentats fomentés par certains de ses citoyens issus de l’immigration et renonçant de plus en plus aux illusions multiculturalistes, une Espagne bouleversée par l’attentat de Madrid et en voie d’être submergée par des vagues de “boat people” africains — et toute une Europe découvrant que même le pape ne peut plus s’exprimer sans déclencher une tempête mondiale de protestations […]» (Prologue, p. 9).
Dès l’abord, Alain Laurent refuse de se cantonner au contexte hexagonal, pour montrer que les problèmes relatifs à l’islam en France sont peu ou prou les mêmes en Europe et en Amérique du Nord. Ce qui permet d’invalider toutes les explications franco-centrées qui empêchent de se faire une idée précise du problème : non, l’islamisation de la France ne signifie pas seulement la «crise du modèle républicain», comme on le lit trop souvent.
«Partout, sur fond de politique de l’autruche, de désir d’apaisement à tout prix mais aussi de complaisance quand ce n’est pas de complicité avec les acteurs volontaires ou involontaires de ces nouvelles menaces, un semblable dénégationnisme tend à minorer, dissimuler même, la réalité et la gravité du drame en cours. Partout, sous l’emprise du “politiquement correct”, il est malséant, suspect, voire quasiment délictuel, de publiquement critiquer l’islam ou simplement de postuler le “choc” de certaines de ses valeurs traditionnelles avec celles de la modernité occidentale. Comme de s’interroger sur les effets induits par une immigration non occidentale de masse et la possibilité objective de son intégration. “Xénophobie”, “islamophobie”, “racisme” : les anathèmes de toutes parts déversés sur qui ose transgresser ces nouveaux interdits le sont au nom d’une ouverture sans limites et d’un impératif d’accueil aux autres cultures et à toute la “misère du monde”. Et, partant, des droits de l’homme, des principes de pluralisme et de tolérance, de libre circulation et installation, et de la liberté religieuse propres aux sociétés ouvertes occidentales» (p. 10).
Plus que la République, plus que la France, plus même que l’Europe et l’Occident, c’est donc la société ouverte qui se trouve menacée aujourd’hui, d’une part par la submersion migratoire des sociétés occidentales, de l'autre par une interprétation maximaliste de ses principes, faisant des sociétés ouvertes des «auberges espagnoles» sans frontières, destinées à être subverties par leurs ennemis puis à s’auto-dissoudre. À travailler contre elles-mêmes.
Le libéral Alain Laurent prolonge ainsi la réflexion de Karl Popper, qui en 1944 écrivait La Société ouverte et ses ennemis, ainsi que de Jean-François Revel, auquel Alain Laurent rend largement hommage dans son ouvrage. Pour Revel, la société ouverte, même une fois ses ennemis nazi et soviétique vaincus, ne pouvait qu’être à nouveau menacée. Il convenait donc d’actualiser le propos initial de Popper, l’anti-nazisme et l’anti-soviétisme ne permettant pas de prendre conscience des menaces actuelles.
Mais qu'est-ce que la société ouverte ? En quoi s'oppose-t-elle à son contraire, la société close ?
La société ouverte, nous dit Laurent, est une société individualiste, tandis que la société close est collectiviste. Cette dernière peut prendre diverses formes, des sociétés régies par la charia à celles, vers lesquelles nous tendons, qui recyclent un marxisme honteux : qu’est-ce que l’écologisme, sinon l’ultime avatar du collectivisme, faisant fi des libertés économiques de l’individu ?
C'est en montrant la similitude profonde des différentes formes de la société close qu'Alain Laurent peut évoquer l'alliance entre leurs tenants sans verser dans le conspirationnisme.
Forfaiture et censure
Comment en sommes-nous arrivés là ? Des sociétés ouvertes bien gouvernées et administrées auraient-elles pu devenir aussi vulnérables à leurs ennemis de l’extérieur, s’il ne s’en était trouvé à l’intérieur, œuvrant consciemment ou non à la ruine des démocraties occidentales ?
Non, évidemment, répond Alain Laurent dans son second chapitre, consacré à la «forfaiture morale et juridique des États», où il dénonce, chose surprenante à première vue pour un libéral, le laxisme migratoire des dirigeants européens. Contrairement à l’image que l’on donne souvent des libéraux, le libéralisme ne signifie pas l’immigrationnisme. Il postule le respect des règles de l’État de droit par les immigrés, ce que les États européens n’ont pas exigé d’eux selon Alain Laurent.
L’auteur n’hésite donc pas à prôner l’expulsion sans états d’âme, et manu militari au besoin, des immigrés clandestins qui s’«invitent» dans les sociétés ouvertes et en violent ainsi les lois.
Il y a forfaiture juridique des États, lorsque les gouvernants et administrateurs, par veulerie, refusent d’expulser les clandestins comme il se devrait. Forfaiture aussi, lorsque des mosquées sont construites sur des terrains publics, loués à des «associations cultuelles» pour des loyers dérisoires, au mépris de la laïcité, dont ces élites ne se réclament que lorsqu’il s’agit de combattre l’Église. Forfaiture encore, quand les gouvernements prennent des mesures de «discrimination positive» pour corriger le défaut d’intégration des immigrés et de leurs descendants, au mépris de l’égalité des droits qu’ils ne cessent pourtant de proclamer.
Ces actes de forfaiture ne seraient pas possibles s’il n’y avait une censure largement répandue dans la classe politico-médiatique, interdisant de nommer les problèmes et ainsi d’en informer l’opinion. Alain Laurent, dans le troisième chapitre, revient sur l’affaire des caricatures de Mahomet, début 2006, au cours de laquelle la quasi-totalité des dirigeants et faiseurs d’opinion occidentaux a justifié les demandes d’interdiction émanant du monde musulman. La liberté d’expression, principe fondamental de la société ouverte, est donc devenue, pour ceux qui en assurent la direction, un poids trop encombrant. Un obstacle.
L’«islamophobie» n’est pas d’extrême-droite
Cette censure ne s’est pas imposée d’elle-même. Elle est la résultante de l’imprégnation de l’idéologie prétendument antiraciste dans les mentalités occidentales depuis les années 1970.
Autre avatar du marxisme honteux, l’“anti”racisme a conduit à faire assimiler à du racisme toute critique des effets d’une immigration massive, dont l’islamisation des sociétés d’accueil. L’alliance objective de l’islam et du gauchisme est même devenue manifeste avec la lutte de la gauche contre l’ «islamophobie», fumeux concept forgé naguère par l’ayatollah Khomeiny.
Depuis lors, toute personne qui critiquerait l’islam serait immédiatement considérée comme étant d’extrême-droite, quand bien même elle serait issue de la gauche ou de l’extrême-gauche, ou tout simplement du centre ou de la droite démocratiques. Alain Laurent évoque notamment le cas du député néerlandais Geert Wilders, libertarien comme lui et assimilé à tort à l’extrême-droite pour ses prises de position anti-islam. Il est pourtant tout à fait cohérent, pour un libéral qui n’a pas perdu de vue l’idéal de liberté, de critiquer les aspects liberticides inhérents à l’islam, et de dénoncer la complaisance dont ils jouissent en Europe.
Rompu à l’art du contre-pied, Alain Laurent rappelle que la véritable extrême-droite, celle incarnée en France par Jean-Marie Le Pen et le Front national, se retrouve sur la même dénonciation de l’«islamophobie» que ses ennemis “anti”racistes supposés : Le Pen était par exemple opposé à l’interdiction du voile islamique dans les écoles publiques, et favorable à la censure des caricatures de Mahomet. Puisque la gauche morale ne cesse de «nazifier» toute personne qui tiendrait ponctuellement des propos proches de ceux de Jean-Marie Le Pen, il conviendra donc, à l’avenir, de rappeler qu’elle communie avec Le Pen dans l’islamophilie.
Les défenseurs de la société ouverte en Occident et dans le monde arabo-musulman
Alain Laurent consacre les cinquième et sixième chapitres aux résistants intérieurs et extérieurs à cette alliance islamo-gauchiste objective. Il montre que des intellectuels anti-totalitaires, souvent issus de la gauche (Bruckner, Finkielkraut, Redeker, Taguieff), ont été qualifiés à tort par les “anti”racistes de «néo-réactionnaires», alors qu'ils ne faisaient, selon lui, que rappeler et défendre les valeurs fondamentales, et oubliées, de la société ouverte.
D’autres défenseurs de la société ouverte proviennent du monde musulman. C’est à ces «(ex-)musulman(e)s libres» qu’Alain Laurent dédie son ouvrage ainsi que le sixième chapitre : Ayaan Hirsi Ali, Chahdortt Djavann, Irshad Manji, Taslima Nasreen, Wafa Sultan.
Ce qu'Alain Laurent ne dit pas, c'est que ces (ex-)musulman(e)s libres sont occidentalisés. Leur défense de la société ouverte est donc aussi une défense de la civilisation occidentale.
Le lecteur remarquera qu’il s’agit principalement de femmes. Il existe une explication simple à cela : si les femmes originaires de pays musulmans savent très bien ce qu’implique, pour elles, l’invraisemblable intolérance islamique, les hommes sont beaucoup plus ambigus : ainsi du navrant Mohamed Sifaoui, qui, reprenant la distinction artificielle entre islam et islamisme, essaie de faire croire que le terrorisme islamique est un dévoiement, pis, une négation de sa tradition. On se demande alors comment une religion qui, dès lors qu’elle devient majoritaire dans une société, s’accompagne toujours de violence, de pauvreté et d’ignorance, pourrait n’avoir aucun rapport avec ces fléaux. Mohamed Sifaoui est à comparer à ces anciens communistes qui, reconnaissant les crimes de Staline, estiment que le vrai communisme n’a pas été appliqué. De ces «alliés» de circonstance, Alain Laurent appelle donc à se méfier.
Occident, soleil couchant
Alain Laurent démontre bien que l’ennemi majeur de la société ouverte est autochtone. Sans lui, l’ennemi extérieur, islamique, ne serait rien, puisqu’il n’aurait pu franchir les frontières.
On pense d’emblée à la gauche radicale, qui dédouane systématiquement la racaille de ses crimes et absout les djihadistes lorsqu’ils commettent des attentats. Elle est aussi de tous les combats pour la régularisation massive des clandestins, notamment au travers d’associations «sans-papiéristes» qui profitent du droit du sol en France pour y importer des immigrés.
Mais cette ultra-gauche ne pèse qu’en raison de la capillarité qui existe entre elle et la gauche morale, porteuse d’un “anti”racisme dévoyé. C’est cette gauche-là qui se laisse séduire à la fois par l’extrême-gauche et par l’islam, qu’elle persiste à voir comme une religion d’amour, de tolérance et de paix. C’est cette gauche-là qui détient le système éducatif et les médias, et partant exerce le pouvoir moral décisif pour instiller le poison qu’est le multiculturalisme.
Cet ennemi intérieur est d’autant plus difficile à combattre qu’il se réclame des valeurs de la société ouverte, notamment le pluralisme qui, interprété de manière hyperbolique, conduit au multiculturalisme, dont il est la perversion. Avec le multiculturalisme disparaît l’individu derrière sa communauté, qui obtient des droits collectifs, comme les horaires réservés aux femmes dans les piscines publiques ou l’insertion de la charia dans le droit civil.
Comment ne pas être d’accord avec l’auteur quand il décrit ce dévoiement des sociétés ouvertes par ceux qui prétendent les défendre comme la preuve d’une haine de soi, d’un masochisme occidental qui s’apparente de plus en plus à un authentique suicide culturel ?
Si les sociétés ouvertes occidentales sont vulnérables, c’est que la civilisation occidentale, qui en constitue le substrat et le refuge, est décadente, prête à s’autodétruire devant ses ennemis.
Il faudra donc, parallèlement à la défense et à la réaffirmation des idéaux de liberté qui sont partie intégrante de son identité, que l’Occident refonde ses valeurs, qu’il pratique sur lui-même un inventaire qui doit mener à une renaissance : une rénovation occidentale. C’est ce qui manque à l’ouvrage d’Alain Laurent, et qui doit nous conduire à formuler trois remarques.
Trois remarques d’ordre général sur La Société ouverte et ses nouveaux ennemis :
Règlement de comptes à OK Libéral
Pour qui connaît un peu le microcosme (on devrait même, en France, parler de nanocosme) libéral, il est manifeste qu’Alain Laurent a voulu régler des comptes avec les libéraux relativistes (et donc multiculturalistes), comme le risible Guy Sorman. Dans son livre La Philosophie libérale, Alain Laurent avait déjà excommunié de la tradition libérale tous les liberals américains comme John Rawls, plus soucieux de libertés sociétales qu’économiques ou intellectuelles. Hélas, c’est cette tendance qui semble dominer dans le désert libéral français. On attend toujours que les groupuscules libéraux hexagonaux s’expriment sur le sujet de l’islam, qui préoccupe pourtant une part croissante de l’opinion publique européenne.
La démarche d’Alain Laurent est louable, mais on ne voit guère où il trouvera des alliés dans sa famille idéologique. Le libéralisme français, moribond, ne semble pas près de renaître.
Les pompiers-pyromanes du laïcisme et du féminisme
Une limite importante de l’approche d’Alain Laurent est qu’elle trahit un laïcisme farouche, s’opposant à l’islam d’abord en tant que religion. On pourrait pourtant lui rétorquer que la déchristianisation de l’Europe n’est pas sans lien avec son islamisation actuelle. En sapant les fondements religieux de la culture occidentale, les laïcistes l'ont rendue très vulnérable aux idéologies messianiques de substitution (fascisme, nazisme, communisme et aujourd’hui “anti”racisme, écologisme) ainsi qu’à l’islam, qui vient remplir la place laissée vacante par le christianisme.
Par ailleurs, Alain Laurent ne semble pas voir l’incohérence des féministes engagées dans le combat anti-islamique : Anne-Marie Delcambre, Caroline Fourest, feue Oriana Fallaci. Si les sociétés ouvertes sont impuissantes face à leur islamisation, ne faut-il pas aussi en attribuer la responsabilité à un féminisme misandre et castrateur, facteur d’effacement du père, de déclin du courage, d’éclatement de la famille, puis de dénatalité ? La même remarque est à faire à l’adresse de Geert Wilders, qui dénonce régulièrement l’«homophobie» inhérente à l’islam.
Croit-il sérieusement arrêter les moudjahidines d’Al-Qaida avec les chars de la Gay Pride ?
Une critique particulière doit donc être faite du média Riposte laïque, tout à la fois socialiste, laïciste et féministe. Les auteurs de ce site font preuve d’un beau courage contre l’islamisation de l’Europe. Mais leur entreprise a autant de chance de réussir qu’un pompier qui tenterait d’éteindre un incendie en reliant son tuyau d’arrosage à un camion-citerne rempli d'essence.
Pas de liberté sans identité
Il était judicieux de dépasser le champ trop restreint de la France. Mais il est dommage qu’Alain Laurent ne se soit pas saisi pleinement, comme Philippe Nemo (1), de la question identitaire. C’est d’abord l’Occident chrétien qui est visé par le Djihad. Et c’est d’abord la conscience commune d’une identité occidentale qui peut conduire les Occidentaux à s’unir pour contrer le péril islamique, et, avant toute chose, à mettre fin à leur propre suicide.
On imagine mal les Occidentaux se lever pour défendre un concept aussi abstrait que celui de la société ouverte. En revanche, peut-être que les derniers hommes libres qui subsistent en Occident accepteront de se battre pour leur pays et pour tout ce qui relie ce pays aux autres pays occidentaux : le christianisme.
Note
(1) Qu’est-ce que l’Occident ?, 2004.
Lien permanent | Tags : polémiques, politique, philosophie, alain laurent, la société ouverte | | Imprimer
Commentaires
Un double merci à l'auteur de cet excellent billet ainsi qu'à son “hébergeur”, que je salue amicalement tous deux au passage ! Je vais illico commander ce livre, dont vous m'avez, cher Roman, donné grande envie.
Écrit par : Didier Goux | 10/01/2010
Je vais mettre les pieds dans le plat, mais est-ce que l'hyper-individualisme n'est pas, au même titre que le féminisme et le laïcisme, un autre de ces pompiers pyromanes qui mettent en danger les sociétés ouvertes ? La question identitaire ne peut, par nature, pas se régler d'un point de vue individualiste (ce qui ne veut pas dire qu'elle ne peut se régler que d'un point de vue collectiviste), n'y a-t-il pas là, en ne s'interrogeant pas sur les limites de l'individualisme, une faiblesse du livre ? (Que je n'ai pas lu, je ne me base que sur cette critique.)
Écrit par : Anthony | 10/01/2010
Article très bien vu en général, et sur Sifaoui en particulier.
Seule réserve : la critique, reprise à Soral et Zemmour, de la féminisation de notre société occidentale, qui serait une des causes de sa décadence.
Il est sûr que le délit d'homophobie et le communautarisme gay, que d'aucuns nomme mafia rose ou même khmers roses, et les délires des chiennes de garde dépasse les bornes.
Mais préfère-t-il voir les homosexuels pendus comme en Iran, ou les femmes sous des burqas comme un peu partout en islam ?
L'Occident, si décadent soit-il, est plus proche de l'idéal d'égalité en droits que l'islam conquérant. Il s'agit de continuer à défendre le droit à la différence, tout en mettant un coup d'arrêt aux dérives homomanes et féministomanes que nous avons connues ces derniers temps.
Comment dénier la liberté aux femmes et aux homosexuels d'être eux-mêmes ? Comment oublier la manière dont ces gens ont été traités pendant longtemps en Occident, à savoir souvent par le mépris au mieux, par la violence au pire ? Les chars de la Gay Pride, pour insupportables qu'ils soient, m'emmerdent infiniment moins que les brûleurs de voiture du 14 juillet et du nouvel an. Sans vouloir relativiser, je pense que les féministes et gays peuvent comprendre assez facilement le danger que représente pour eux l'islamisation de la société, et ce n'est pas un hasard si les résistants à l'islam que cite Roman dans son article sont des résistantes. Il aurait pu également citer Pim Fortuyn, homosexuel anti-islam assassiné en Hollande, à l'instar de Théo Van Gogh.
Par ailleurs et pour conclure, je ne vois pas en quoi Anne-Marie Delcambre pourrait être soupçonnée de jouer le jeu de la déchristianisation. Même si elle ne s'est jamais cachée d'être athée et profondément laïque, elle est un des premiers soutiens du Père Samuel, ce prêtre belge anti-islam qui subit bien des malheurs de la part du politiquement correct belge.
Écrit par : Jean Robin | 10/01/2010
Le libertarien est donc un mangeur de libertés (celle des autres) comme le végétarien est un mangeur de légumes...
Mr Laurent refuse de se cantonner au contexte hexagonal, ce qui n'est pas votre cas, votre utilisation du "politiquement correct" étant 100 % hexagonale.
L'ennemi intérieur... M'évoque furieusement le "coup de couteau dans le dos" d'un autre temps, voire les purges sanglantes d'un parti qui ne voyait pas la vie en rose.
Islamisation de nos sociétés... Où ? Quoi ? Comment ? Aurais-je donc perdu mes sens, je n'entends point l'appel à la prière, les rayons de mon magasin sont toujours bien approvisionnés en charcuterie et boissons alcoolisées.
N'est-ce pas l'"anti"racisme qui a fait de vous un "philosémite", pour reprendre une expression que vous employez sur votre blog, la meme impulsion donnant naissance à la LICA devenant la LICRA en 1932 ?
"On se demande alors comment une religion qui, dès lors qu’elle devient majoritaire dans une société, s’accompagne toujours de violence, de pauvreté et d’ignorance, pourrait n’avoir aucun rapport avec ces fléaux."
Absurdité propagandiste, négationnisme bon teint et new wawe, pardon nouvelle vague, qui veut ignorer l'age d'or de l'Islam pour se contenter de l'image résultant des accords Sykes-Picot.
Ces accords qui sont le terreau du nationalisme arabe, de l'islamisme et de l'antisémitisme musulman que nous connaissons aujourd'hui.
Depuis quand nos chères sociétés ouvertes ne considèrent plus l'homosexualité comme une maladie mentale ? Ce qui permet d'avoir une Gay Pride et de claironner que nous sommes libres, ne cherchez pas : 1985.
Vous savez déjà que je n'adhère pas à vos convictions politiques, aussi vous ne serez pas surpris par ce commentaire. Je considère par contre que votre article est un manque de respect à l'intelligence des lecteurs de ce lieu.
À bon entendeur.
Thierry
Écrit par : Thierry Benquey | 10/01/2010
@ Anthony
Il faut impérativement distinguer 2 formes d'individualisme. L'individualisme démocratique et l'individualisme aristocratique.
Le premier a été analysé et critiqué par Tocqueville, pourtant grand défenseur des libertés individuelles. Il découle de l'égalitarisme et conduit au repli sur soit narcissique et asocial.
Le second correspond à la philosophie du libéralisme et provient directement du christianisme. Il affirme deux choses :
1° L'individu est la seule entité sur laquelle peut se mesurer la valeur morale d'une action. (principe éthique)
2° L'ordre social est toujours le résultat d'actions individuelles autonomes. (principe épistémologique ou méthodologique)
L'homme est par nature un animal social. Mais la socialisation, par l'éducation, la culture et l'apport des générations précédente, a toujours pour but de permettre l'émergence de son individualité.
C'est donc un individualisme de civilité qui a pour contrepartie des devoirs et pour cadre juridique l'empire de la loi.
Écrit par : Nicomaque | 10/01/2010
Votre billet est intéressant et éclairant. Néanmoins, et avec votre aimable permission, je soulèverai deux observations, critiques et par conséquent constructives:
1) Selon vous, "le libéralisme français, moribond, n'est pas prêt de renaître." Sérieusement, pouvez-vous me citer, ne serait-ce qu'une période au cours de l'histoire de France, durant laquelle, le libéralisme aurait pu prévaloir sur d'autres idéologies? Mis à part la page des physiocrates et de Turgot qui n'aura été qu'un très bref interlude, je n'en vois guère.
2) Vous écrivez également que "...peut-être que les derniers hommes libres qui subsistent en Occident accepteront de se battre pour leur pays et pour tout ce qui relie ce pays aux autres pays occidentaux : le christianisme."
Parce que face à un péril satanique et à l'instar de Céline et de bien d'autres jeunes adultes en 1914, vous n'hésiteriez pas une seule seconde avant de prendre la croix pour que Cohn Bendit, Peillon, Alain Bauer, Mélenchon, Chirac, Villepin, Royal, Noah, Cali, Renaud et Sarko puissent continuer à exercer leurs sacerdoces?
Écrit par : MT | 10/01/2010
J'ai trouvé dernièrement un petit livre publié en 1956 chez Fasquelle dans la collection Libelles : "Gardez-vous à gauche" de Paul Sérant. Il dénonce l'attitude de la bourgeoisie intellectuelle qu'il accuse de constamment soutenir les pouvoirs forts dans le but de protéger leur place, leur statut (pouvoir, argent) quelque soit la couleur de ces pouvoirs. C'était les mouvements de droite "Nationale" dans l'entre-deux guerres, les communistes après 1945. L'Islam aujourd'hui ? Le texte est d'une incroyable actualité. Il suffit juste de remplacer "communisme" par "islam".
Écrit par : Anne.R | 10/01/2010
@ Didier Goux
Bonne lecture ! N'hésitez pas à me donner votre retour une fois le livre lu !
@ Anthony
Nicomaque t'a répondu mieux que je ne l'aurais fait moi-même sur les deux individualismes. J'ajoute à son commentaire que l'égotisme contemporain est bien moins une conséquence du libéralisme (le libéralisme, en France ? où ça ?) que de l'État-Providence qui, en prenant en charge tous les besoins de l'individu, fait qu'il peut se passer des autres, et ainsi se replier sur lui-même.
@ Jean Robin
Comme je l'ai déjà écrit, je refuse d'avoir à choisir entre la charia et la Gay Pride, qui pour moi procède du même phénomène de décadence occidentale et de substitution de la civilisation islamique à cette dernière. Il ne s'agit donc pas, comme Soral, de jouer l'UOIF contre la Gay Pride, mais de ne pas voir d'alliés potentiels dans cette dernière. Qu'il y ait des homosexuels dans le combat qu'il faut mener, c'est très bien. Mais c'est en tant qu'individus qu'elles ont toute leur place dans ce combat, et non en tant qu'homosexuels.
@ Thierry Benquey
« Islamisation de nos sociétés... Où ? Quoi ? Comment ? »
Je laisse Alain Laurent vous répondre :
« Épisodes de la loi contre le port du voile islamiste et sexiste dans la sphère publique et institutionnelle puis des émeutes dans certaines banlieues sur fond de guérilla urbaine latente et de délinquance devenue un mode de vie, manifestations d’antisémitisme inédit, revendications de “visibilité” de la part de “minorités” bruyantes, affaire Redeker avec demandes de promulgation de lois anti-blasphème et invitations à l’autocensure au sujet de l’islam; mais aussi, hors de France, assassinat de Theo Van Gogh et nouvel exil pour Ayaan Hirsi Ali aux Pays-Bas, un Danemark sidéré par l’“affaire des caricatures de Mahomet” et ses suites, une Grande-Bretagne victime d’attentats fomentés par certains de ses citoyens issus de l’immigration et renonçant de plus en plus aux illusions multiculturalistes, une Espagne bouleversée par l’attentat de Madrid et en voie d’être submergée par des vagues de “boat people” africains — et toute une Europe découvrant que même le pape ne peut plus s’exprimer sans déclencher une tempête mondiale de protestations […] » (Prologue, p. 9).
« Absurdité propagandiste, négationnisme bon teint et new wawe, pardon nouvelle vague, qui veut ignorer l'age d'or de l'Islam »
Comme lors de notre dernier échange,je laisse Philippe Nemo vous répondre :
« [L]'averroïsme n'eut guère de lendemains en islam même. Les sociétés musulmanes ne connurent pas, par la suite, le même développement du rationalisme et de la science, ni le même prométhéisme transformateur, caractéristiques des sociétés occidentales. C'est bien le signe qu'il régnait en islam un autre esprit. Ce qu'on peut lire à ce sujet dans la littérature anti-occidentaliste est intellectuellement bien faible. Le retard de l'islam, en termes de sciences, de techniques, de développement économique, serait dû à l''oppression' dont il aurait été victime de la part des puissances colonisatrices, qui auraient délibérément 'bloqué' son développement [...] Cette façon de présenter les choses n'est pas raisonnable. Si l'islam avait eu dans sa culture tous les éléments permettant un développement endogène, il se serait développé et n'aurait probablement pas, de ce fait, été colonisé. S'il n'avait eu qu'un retard, la colonisation même lui aurait permis de le combler rapidement, selon le scénario qui s'est produit au Japon et en Chine. Il faut donc croire qu'il y a, en matière de développement scientifique et économique, un problème de fond avec l'islam lui-même, je veux dire avec le rapport au monde que cette religion implique, avec le type de société qu'elle engendre. »
Si l'islam est si « doré », pourquoi ne vous y convertissez-vous pas ? Au moins, on saura qui est qui, on y verra plus clair dans toute cette merde.
« Depuis quand nos chères sociétés ouvertes ne considèrent plus l'homosexualité comme une maladie mentale ? »
Je ne sache pas qu'on pendait les homosexuels dans la France de Giscard...
« Je considère par contre que votre article est un manque de respect à l'intelligence des lecteurs de ce lieu. »
Ce n'est pas trop l'avis du maître des lieux, puisqu'il a publié cette critique.
Ce n'est ainsi pas seulement mon article, mais ce lieu lui-même qui semble être une insulte à votre intelligence. N'hésitez donc pas à n'y plus revenir.
@ MT
« pouvez-vous me citer, ne serait-ce qu'une période au cours de l'histoire de France, durant laquelle, le libéralisme aurait pu prévaloir sur d'autres idéologies? »
1) La Monarchie de Juillet, lorsque Guizot, un libéral, était aux affaires.
2) Le Second Empire à partir de 1860, qu'on a appelé l'« Empire libéral ».
3) La Troisième République, lorsque les Opportunistes étaient au pouvoir.
« Parce que face à un péril satanique et à l'instar de Céline et de bien d'autres jeunes adultes en 1914, vous n'hésiteriez pas une seule seconde avant de prendre la croix pour que Cohn Bendit, Peillon, Alain Bauer, Mélenchon, Chirac, Villepin, Royal, Noah, Cali, Renaud et Sarko puissent continuer à exercer leurs sacerdoces? »
Mais il ne s'agit aucunement de maintenir ces ennemis intérieurs de la société ouverte au pouvoir ! Il s'agit de trouver une voie médiane entre la décadence et la barbarie, qui, je le répète, sont les faces d'une même pièce.
@ Anne.R
Et, d'une certaine manière, c'est toujours le communisme aujourd'hui, mais sous une forme relookée : l'"anti"racisme et l'écologisme en sont des avatars.
Écrit par : Criticus | 10/01/2010
Cher Yanka,
Sur la mutation de la notion de libéralisme, je vous invite à lire cet extrait de Suicide of the West, du néo-conservateur américain James Burnham :
http://criticusleblog.blogspot.com/2009/12/la-mutation-du-liberalisme-classique.html
Écrit par : Criticus | 10/01/2010
Merci de votre réponse Criticus. Je crois que Jean Lecanuet et Kennedy, unis dans la quête d'une troisième voie, n'auraient pas fait mieux.
Écrit par : MT | 10/01/2010
Vous parlez de lecture sur le suicide, avez seulement une expérience of that?
Lecteur et lectrices de deuxième zones.
Dead is the last way.
Imagine you, now...
Écrit par : dead | 10/01/2010
MT a écrit :
"Sérieusement, pouvez-vous me citer, ne serait-ce qu'une période au cours de l'histoire de France, durant laquelle, le libéralisme aurait pu prévaloir sur d'autres idéologies?""
....Oh oui : La Monarchie de Juillet, la période la plus libéral-conservatrice.
Écrit par : Maxime | 10/01/2010
@ MT
« Je crois que Jean Lecanuet et Kennedy, unis dans la quête d'une troisième voie, n'auraient pas fait mieux. »
Dois-je voir dans cette phrase quelque ironie de votre part ?
Écrit par : Criticus | 10/01/2010
Avec ou sans minarets, peu importe: dès l'instant que des mosquées sont financées par des fonds publics, dès l'instant que leur implantation est encouragée par des personnalités médiatiques (pour certaines, issues de l'Eglise - je pense à un archevêque émérite de l'est hexagonal), il y a problème. Lorsque, parallèlement, une logique de mafia religieuse prend souche chez des jeunes de cités, avec leurs "grands frères" initiateurs, clones de T.Ramadan, lorsque s'élabore une très étrange (vraiment étrange?) synthèse entre Mahomet et le Che, que ponctuent serments d'imbéciles, toutes les trente secondes en moyenne, sur un Coran que je soupçonne de connaître bien mieux qu'eux, moi qui ne suis pas musulman, il y a problème. Lorsqu'une laïcité, qui se veut espace neutre dans un monde clos où différentes confessions coexistent, devient le trou noir d'une société malade de négationnisme, l'appel d'air auquel répondent les soutiers de la déchristianisation, ces Français qui ne sont plus tels que par leur carte d'identité, ces petits moralisateurs de l'internationale gauchiste-onusienne, il y a problème. Peut-être même y a-t-il agonie soft, le cul dans le velours des cabarets dieudonnesques, "sous vos applaudissments", peut-être y a t-il un monde en train de crever, dans quelque venelle obscure, à deux pas des illuminations putassières de la fête perpétuelle, peut-être y a-t-il crime contre l'esprit dans ces salles de cours où la déchristianisation ne relève plus de la subversion soixante-huitarde mais de l'application du programme scolaire, du REFERENTIEL... Le minaret n'est que l'arbre qui cache "la forêt obscure car la voie droite était perdue". La reprise s'annonce des plus intéressantes.
Écrit par : Stéphane Normand | 11/01/2010
Salut,
merci pour cette recension excellente !
"On attend toujours que les groupuscules libéraux hexagonaux s’expriment sur le sujet de l’islam, qui préoccupe pourtant une part croissante de l’opinion publique européenne."
Il y en a, il y en a....
Pour revenir sur le bouquin excellent d'Alain Laurent, il faut aussi souligner qu'il n'est en grande partie qu'un double constat : celui de la politique de l'autruche des autorités publiques, et celui de l'islamisation de la France. Qu'en est-il des solutions ?
Une première consiste à faire taire toute insécurité, et à faire respecter strictement la loi. Plus de prières dans la rue, plus de prêches appelant à la haine, arrêt des constructions de minarets, interdiction du voile. Voilà des pistes...qu'aucun homme politique n'aura le cran de faire appliquer, en France, en 2010.
Écrit par : LOmiG | 11/01/2010
@ Stéphane Normand
« Peut-être même y a-t-il agonie soft, le cul dans le velours des cabarets dieudonnesques, "sous vos applaudissments", peut-être y a t-il un monde en train de crever, dans quelque venelle obscure, à deux pas des illuminations putassières de la fête perpétuelle, peut-être y a-t-il crime contre l'esprit dans ces salles de cours où la déchristianisation ne relève plus de la subversion soixante-huitarde mais de l'application du programme scolaire, du REFERENTIEL... »
Je crois comprendre que vos « peut-être » sont tout rhétoriques...
@ Lomig
« Il y en a, il y en a.... »
Il y a des individus libéraux qui s'expriment : Chantal Delsol, Alain Laurent, Guy Millière, Philippe Nemo... Mais qu'en est-il des partis, des associations ?
Alternative libérale et Liberté Chérie ne prennent pas parti sur la question, quant au Parti libéral-démocrate, je soupçonne un membre d'aimer l'islam...
Écrit par : Criticus | 11/01/2010
Au passage je suis d'accord avec Jean Robin quand il écrit :
"Comment dénier la liberté aux femmes et aux homosexuels d'être eux-mêmes ? Comment oublier la manière dont ces gens ont été traités pendant longtemps en Occident, à savoir souvent par le mépris au mieux, par la violence au pire ? Les chars de la Gay Pride, pour insupportables qu'ils soient, m'emmerdent infiniment moins que les brûleurs de voiture du 14 juillet et du nouvel an. Sans vouloir relativiser, je pense que les féministes et gays peuvent comprendre assez facilement le danger que représente pour eux l'islamisation de la société, et ce n'est pas un hasard si les résistants à l'islam que cite Roman dans son article sont des résistantes. Il aurait pu également citer Pim Fortuyn, homosexuel anti-islam assassiné en Hollande, à l'instar de Théo Van Gogh. "
Écrit par : LOmiG | 11/01/2010
Ces "peut-être" n'ont jamais été aussi rhétoriques, en effet...
(et les "applaudissements" s'écrivent bien avec deux e...)
On n'oubliera pas certaine chaîne de fast-food lançant une opération burger hallal dans huit de ses points de vente ("étude de faisabilité"), avant couverture éventuelle de tout le territoire. Comme dit Dantec: "Tout - va - bien." Au menu, à toutes les sauces: muesli consensuel...
Écrit par : Stéphane Normand | 11/01/2010
@ Lomig (et @ Jean par la même occasion)
Les choses ne sont pas binaires. Il ne s'agit pas de dénier aux homosexuels la liberté d'être eux-mêmes, mais de demander aux groupes de pression qui parlent en leur nom de cesser de demander d'aligner du droit commun sur leur déviance. Quant au féminisme, ce n'est certainement pas une défense de la féminité de la femme, mais au contraire une volonté d'indifférenciation qui ne peut passer que par la castration symbolique du mâle (Jean a raison de dire que je m'appuie sur Zemmour et Soral en la matière). Bref, ce n'est pas parce que nous combattons la charia que nous devons accepter la Gay Pride.
Écrit par : Criticus | 11/01/2010
Il faut savoir naviguer entre Charybde et Scylla: soit on tombe dans l'intégrisme, et on tue les homosexuels, ainsi que le souhaitent certains groupes protestants américains (puisque la chose est écrite en toutes lettres dans l'Ancien Testament, en dépit des différents niveaux de lecture auxquels le texte invite), sans parler de la "religion de paix et d'amour", soit on tombe dans la revendication hystérique à coups de gay prides. Même à supposer que l'homosexualité soit une pathologie (et à l'heure actuelle, on ne le sait pas), même en envisageant cette hypothèse, cela ne devrait pas condamner les homosexuels, mais pas davantage encourager l'homosexualité, je veux dire: dans une civilisation rechristianisée par l'Esprit. Il s'agit de comprendre, dès maintenant, surtout maintenant, que quelle que soit notre orientation sexuelle, la recherche de jouissance, dont on ne peut pas se passer, sauf par grâce, cette recherche n'a pas à devenir notre centre de gravité.
Écrit par : Stéphane Normand | 11/01/2010
Article interessant et supportable malgré ce mot-clé final venant faire s'effondrer l'édifice fragile d'une ode à peine voilée (!) à l'intolérance. Soyez chrétien hétéro, ou ne soyez pas... trop. Je ne pense pas que le combat de Fourest ou Fallaci se brandisse derrière l'étendard du féminisme. Oubliez donc ce qui vous gratte. Il s'agit d'alerter l'occidental des dangers de coutumes liberticides. Point. Et sur ce dernier, je vous suis. D'autre part, la gauche"classique" n'est pas plus islamophile que les suisses, mais elle est surtout trop lâche pour aborder le sujet. Alors comme sur beaucoup d'autres, ça glisse...
Écrit par : Rico | 11/01/2010
@ Rico
La question reste quand même posée : le combat pour la liberté est-il possible sans un combat parallèle pour la préservation d'une identité ? C'est une question qu'Alain Laurent ne pose pas, et qu'un autre libéral, Philippe Nemo, avait su poser, ce qui donnait à mon sens beaucoup plus de force à son propos.
Écrit par : Criticus | 12/01/2010
C'est vrai que votre Nemo affirme que les textes arabes qui nous ont ramené à l'esprit celui de l'antiquité ont été conquis, non pas communiqués. Pourtant, un certain Jacob ben Abba Mari ben Simson Anatoli (1194 – 1256) a traduit Averroes en hébreu pour le compte de Frédérique II de Hohenstaufen, traductions reprises en latin par Abraham de Balmes et Jacob Mantino ben Samuel à l'époque de la Reconquista. Certes, le cas de la Sicile pourrait nuire à sa théorie.
Sa révolution papale s'étendant sur plusieurs siècles... Ses opinions qui n'engage que lui sur le protestantisme et l'orthodoxie...
Sa définition de l'Occident reposant sur Athènes, Rome et Jérusalem est un joli raccourci historique. Prenez le théorème de Pythagore gravé sur tablettes d'argile à Babylone mille ans avant la naissance de celui-ci, l'ancien testament imprégné de l'épopée de Gilgamesh.
Penser que les civilisations n'échangeaient pas le savoir est un non-sens.
Quant à votre conseil concernant ma conversion... Je vous en prie, je ne me suis pas permis de vous conseiller d'aller à la prochaine synagogue pour concrétiser votre philosémitisme.
Par ailleurs, les arabes sont des sémites et s'il est reconnu que l'antisémitisme soit exclusivement dirigé contre les juifs, (ce qu'il n'était pas à l'origine), je doute que le terme de philosémite rencontre le meme consensus.
Quant à m'abstenir de visiter cet endroit... Pourquoi devrais-je vous laisser hair en rond ?
J'aime les gens, ceux qui sont aimables, pas ceux qui appellent à la croisade ou au Djihad.
Écrit par : Thierry Benquey | 12/01/2010
« les textes arabes qui nous ont ramené à l'esprit celui de l'antiquité »
Faux pour l'essentiel des textes grecs : http://criticusleblog.blogspot.com/2008/10/sylvain-gouguenheim-restituteur.html
« les arabes sont des sémites et s'il est reconnu que l'antisémitisme soit exclusivement dirigé contre les juifs, (ce qu'il n'était pas à l'origine), je doute que le terme de philosémite rencontre le meme consensus. »
Sachez que j'apprécie les Arabes athées, agnostiques, chrétiens, ou tout simplement musulmans sincèrement modérés,et non modérément sincères.
« Pourquoi devrais-je vous laisser hair en rond ? »
Vous aurez du mal à m'en empêcher, en tout cas (si tant est que je suis animé par la haine, ce qui, venant de vous, rappelle le cas de ce fameux hôpital qui se moque de la charité...). Je vais écrire d'autres articles ici.
Écrit par : Criticus | 12/01/2010
Gougenheim qui est remis en cause par les historiens mais soutenu par un certain Remi Brague, nom que l'on retrouve dans l'entourage de Nemo. C'est d'aillleurs selon l'auteur un ouvrage grand public et non un ouvrage scientifique. Voilà pour le faux.
Si les historiens se mettent à faire de la politique, il est à craindre que les politiciens décident de faire l'histoire, ce qui peut avoir de graves conséquences pour la santé.
Il n'est pas dans mon intention de vous empecher de faire quoi que ce soit, seulement vous savez, seuls les écrits restent, il m'apparait donc important que les miens soient liés aux votres, une affaire de balance.
Je note que votre amour des sémites peut comporter certaines réserves.
Pour la haine, vous avez raison, le terme était mal choisi, quoi que je ne connaisse pas les motifs qui animent Nemo et Gougenheim, que penseriez-vous de mépris ?
Écrit par : Thierry Benquey | 12/01/2010
« Gougenheim qui est remis en cause par les historiens mais soutenu par un certain Remi Brague »
Lui-même spécialiste de la philosophie médiévale arabe, juive et grecque...
Écrit par : Criticus | 13/01/2010
« Gougenheim qui est remis en cause par les historiens »
C'est Sylvain Gouguenheim et pas Gougenheim. Le prénom Rémi s'écrit avec un accent.
Jacques Le Goff, c'est-à-dire l'héritier de l'École des Annales, ne l'a pas remis en cause comme les autres bornés.
Écrit par : Maxime | 16/01/2010
Bravo à Criticus pour cette belle réflexion qui a le mérite, en se fondant sur l'ouvrage d'Alain Laurent, de rappeler quelques points de repères pour imaginer notre avenir.
Pour ma part j'aimerais reprendre la réflexion sous l'angle du pouvoir. Les religions, les idéologies ne sont-elles autres choses que des outils pour la conquête du pouvoir; comme les armes? L'islam se répand non pas parce que les chrétiens ont quitté le terrain mais parce qu'ils pensent avoir d'autres armes pour le défendre (lois, démocratie, armées, pouvoir économique...). L'avenir dira si les armes des anciennes populations chrétiennes permettront de résister à l'islamisation. Je ne pense pas que le renouveau supposé des valeurs chrétiennes (je ne discute pas ici de leur pertinence) puisse être une arme d'avenir contre l'islam mais au contraire un moyen de cristalliser le combat sur un terrain où l'idéologie de la violence l'emportera sur celle de l'amour. Il n'y a aucune raison de ne pas soutenir les valeurs judéo-chrétiennes qui ont permis l'expression de la liberté, du droit de propriété privée, du respect du travail etc..., mais il ne s'agit que d'un drapeau: la réalité symbolisée par ce drapeau c'est notre vie au jour le jour et l'avancée constante et bien mesurable des valeurs islamiques. C'est à partir de notre vie concrète, quotidienne, que nous devons fonder notre résistance à l'islam. Pas besoin d'être baptisé pour refuser la situation indigne faite à de plus en plus de femmes françaises. Pas besoin d'aller à la messe, au temple maçonnique ou à la synagogue pour exiger le respect de la laïcité dans l'ensemble des lieux publics. Pas besoin d'être un libéral convaincu pour s'opposer à l'économie de la misère propagée par l'islam. Dans la guerre engagée depuis de siècles par l'islam pour dominer le monde conformément à sa doctrine, il suffit que chacune et chacun sache qu'il est menacé, qu'elle que soit sa nationalité, sa religion, sa philosophie, sa couleur de peau, son genre. C'est écrit et cela devrait suffire à créer une réaction mondialisée d'opposition par tous les moyens. C'est très bien si les chrétiens le font au nom des valeurs chrétiennes et pour ma part, je ne viendrai pas leur faire critique de tel ou tel aspect de leur doctrine qui, comme toute autre, peut présenter des faiblesses. C'est très bien si les communistes le font au titre de la dictature du prolétariat, même si tout le monde connait les excès de l'exercice. C'est acceptable si les chinois le font au titre de leur grand bond en avant même si nous avons tout lieu de penser que le règlement de compte ultérieur ne sera pas simple. Autrement dit, dans la lutte mondialisée pour le pouvoir il me semble que l'islam doit être pris en compte comme la menace la plus pressante et qu'à ce titre, plutôt que de discuter des avantages ou inconvénients de telle ou telle idéologie concurrente, le plus urgent est de s'unir s'il est encore temps.
Écrit par : pap | 24/01/2010
S'unir, oui, mais comment s'unir avec des gens dont le diagnostic comme le remède sont à l'opposé des nôtres ? Ex : la gauchiste Caroline Fourest...
Écrit par : Criticus | 03/02/2010
Monsieur,
Une remarque sur la notion de dénatalité que vous placez parmi les affres d'un "féminisme misandre et castrateur". Il me semble que cette conséquence là ne serait pas négative, étant donné que le seul moyen de prévenir les désastres écologiques qui s'annoncent est la décroissance: réduire l'humanité d'une bonne moitié étant impossible, on pourrait néanmoins inciter les pays les plus avancés à montrer l'exemple, en faisant moins d'enfants (s'ajoute à cela en France un problème d'ordre sociétal que vous passez sous silence, celui de la politique démographique actuelle amenant la France à une surnatalité dans les couches de la population les plus pauvres - à tous les niveaux- et les plus islamisées) donc, si le feminisme va à l'encontre de la natalité (ce que je ne pense pas, il a d'autres vices que vous vous donnez la peine de citer) et bien tant mieux.
PS: dans les notes de votre article sur Michel Crépu, il y a deux choses avec laquelle je suis d'accord (une gouache aux couleurs "épinards" absolument détestable) et une complaisance hallucinante et hallucinée envers l'oeuvre Sollers... je vomis ce genre de calculs. Sur le fait qu'il s'emmêle les pinceaux avec une anecdote de De Maistre, sachez que vous aussi (vérifiez les noms vous verrez ce que je suis en train de dire)
Loin de moi l'idée de jouer aux fouilles-merde de service, puisque si je fais ces remarques c'est que vous éveillez un intérêt quoique nuancé, en ma personne anonymement sournoise.
Écrit par : yann | 03/04/2010