« Kaddish d’Allen Ginsberg : nouvelle traduction par Gregory Mion | Page d'accueil | Au-delà de l'effondrement, 70 : L'Apocalypse frénétique d'Ernest Pérochon, par Francis Moury »
17/01/2024
Vermines de Sébastien Vaniček : l’horreur sociale de l’existence verrouillée, par Gregory Mion
«Vous êtes un peu comme ces moines blancs qui restent dans leurs citadelles de pierre, coupés du vrai monde du Mal, offrant leurs petites bouffées de piété de leurs cierges pour la faim hideuse du monde des vivants, et même, dans leur présomption, de celui des morts.»
Wole Soyinka, Une saison d’anomie.
«Il comprit. Cette croix n’était pas celle du Christ, mais la croix du Ku Klux Klan.»
Richard Wright, Un enfant du pays.
Seules quelques scènes tout à fait propres à la tradition horrifique sont nécessaires pour comprendre que le premier long métrage de Sébastien Vaniček – intitulé Vermines – en dit beaucoup plus long qu’il n’en a l’air et que son ampleur est bien réelle au-delà d’une grande maîtrise des genres survival et animal attack sur lesquels vient souvent buter le cinéma tricolore. Autrement dit l’invasion d’araignées qui répand la terreur dans un immeuble de la banlieue française pudique et défavorisée – celle des Arènes de Picasso à Noisy-le-Grand – n’est qu’une impression qui dévoile petit à petit un motif bien plus approfondi et bien plus terrifiant que les simples corollaires de l’arachnophobie poussée à l’extrême. Il n’en reste pas moins que cette strate initiale du scénario et de la mise en scène remplit impeccablement son rôle de divertissement : elle nous détourne de penser à autre chose et elle focalise notre attention sur d’énormes araignées agressives dont la présence sur le territoire hexagonal est due à un enchaînement de péripéties liées au trafic d’animaux exotiques et dangereux. La séquence d’ouverture, cependant, tournée dans un désert arabisant où s’activent des braconniers d’espèces aussi rares que menaçantes, donne le ton d’une habile production qui se plaît à mélanger les registres, à nous inciter à pressentir davantage que ce qui affleure sur l’écran : dès lors les hommes chargés de capturer les créatures peuvent être confondus à des terroristes, donc à une première couche de terreur (anthropomorphe) missionnée en vue de recruter une autre forme de terreur (zoomorphe), les deux planant d’emblée comme un péril de nature étrangère qui ne va point tarder à pénétrer les frontières de notre civilisation. Mais à l’instar d’une fatalité qui n’appartient pas vraiment au domaine d’un fatum extra-humain, à l’instar d’une malédiction qui devra être ultérieurement interrogée pour être réassignée en calamité intra-humaine, l’une des araignées récupérées au cœur des cavernes du désert, dans les sous-sols d’un enfer climatique réputé inhabitable, va se retrouver mise à prix au sein d’un espace de même réputation hostile : la banlieue française tranquille dans tout ce qu’elle peut souffrir de réductibilité ou de raccourcis en matière d’opinions raciales et de sociologies universitaires lestées d’une fausse repentance universaliste. Pour exprimer la situation sans le moindre détour : un monstre (l’araignée) a ainsi rejoint d’autres monstres (les banlieusards) et selon toute apparence il ne pouvait pas en aller différemment à en croire certains discours abusifs et en quelque sorte criminels.
Assez rapidement – une fois consommés les effets de dualisme entre le règne animal pathologique et le règne de l’homme normal – les araignées et l’immeuble assiégé par les arachnides ne vont faire qu’un. À partir de ce monisme formant une seule et unique substance de vitalités assimilables par le versant pathogène, l’invasion animalière dit ou doit dire quelque chose d’une invasion humaine (ou de ce qui passe volontiers pour tel) que la France aurait endiguée en organisant une relégation géographique passablement identifiable à travers le profilage hétérotopique de la banlieue présentée comme un tout autre lieu (rédhibitoire) dévolu à une tout autre vie (invivable). Mais la suspecte unité des animaux et des hommes aussitôt se voit brisée pour faire émerger un nouveau dualisme où s’affrontent des hommes honnêtes cherchant spontanément la parade aux innumérables coups qu’on leur porte et une sauvage matrice malhonnête qui attaque méthodiquement des individus n’ayant aucune stratégie d’échappatoire à long terme. Et c’est en cela que Vermines se révèle pertinent au fur et à mesure que le mécanisme d’un double huis clos affolant d’injustice et de suffocation gagne en clarté : il s’agit de l’histoire d’un immeuble duquel il est presque inconcevable d’espérer sortir vivant tout comme il s’agit d’un fragment de la société française duquel il paraît impossible de s’extraire en bonne santé (ou intègre) malgré toute la rage d’un instinct de survie ou toutes les opérations passionnées d’un désir de mieux vivre.
Or c’est précisément là que le réalisateur Sébastien Vaniček réussit avec la force de son expérience de la marge : il nous fait oublier les araignées en tant que vermine réelle pour nous les faire appréhender en tant que vermine symbolique et surtout en tant que structure proliférante de la persécution sociale. Les araignées tissent des toiles de plus en plus étouffantes et elles asphyxient littéralement les habitants de cette construction de béton d’aspect circulaire (tel un cadran d’horloge) qui contrevient au stéréotype de la barre béton (moins par souci de prouesse architecturale que par le cynisme indirect de la domination signifiant aux locataires de ces appartements qu’ils sont comparables à des rongeurs condamnés à faire éternellement tourner la roue de leur misérable condition et que c’est là toute leur temporalité sur les aiguilles du Temps de la Misère). Cette asphyxie croissante doit être interprétée à l’image d’une progressive et irréversible privation d’oxygène du point de vue des possibilités d’épanouissement : la subjectivité de ces pauvres gens étouffe sous la chape de plomb des préjugés et des syntaxes sociales qui répudient la grammaire de ce rameau cosmopolite de la population française dans ce qu’elle a de plus sincère. Tout semble organisé pour que les issues de secours soient bouchées, pour que les opportunités même les plus modestes ne soient pas accessibles, et, finalement, il en va d’une mort sociale que le septième art traduit par une mort biologique prématurée ou par une mort violente pour l’ensemble des persécutés qui n’ont pour certains que l’honnêteté de leur petits trafics afin de contourner la malhonnêteté des gros trafics pratiqués par d’invisibles associations de malfaiteurs (les araignées n’étant que la partie visible d’un rapport de prédation indétectable et gigantesque). C’est-à-dire que la toilée tissée par les araignées dissimule une toile encore plus énorme que l’on pourrait associer aux typiques réticulations françaises du népotisme et de l’arrivisme, au spécifique maillage de la racaille licite et de la truanderie privilégiée, en quoi, évidemment, il faut imaginer une toile d’araignée que le film ne montre pas et qui engloutirait de l’extérieur tout l’immeuble, toute la cité de ces damnés de la Terre comme les eût baptisés Frantz Fanon, empêchant ces prisonniers de s’évader ou n’en laissant passer qu’une minorité, non pour qu’ils s’intègrent, non pour qu’ils accomplissent quoi que ce soit, mais pour mieux les désintégrer ou mieux les plonger dans la faillite par d’autres moyens après leur avoir fait miroiter des ascenseurs sociaux ou de belles histoires de méritocratie (laquelle n’est qu’un mythe entretenu par la vermine bourgeoise, la véritable vermine en l’occurrence, pour éviter de regarder en face le crime contre l’humanité d’une authentique administration raisonnée de l’inégalité parmi les hommes).
De là se déduit qu’une fatalité des gueux ou qu’un destin maléfique ne possède aucune réalité justifiable dans la mesure où tout dépend d’une intouchable volonté bourgeoise de s’accaparer les possibilités d’exister en s’arrangeant pour que certaines personnes n’aient jamais accès aux nombreuses alternatives de l’existence. Et pour peu que des possibilités soient apercevables dans le lointain, pour peu qu’elles soient supposées atteignables, celles-ci, pour devenir concrètes, devront réquisitionner les plus surhumaines forces de la volonté prolétaire, les plus surnaturels appétits de libération des chaînes d’acier, les plus indicibles dynamiques de la motivation et de l’endurance pour ne pas subir à un moment le découragement, l’épuisement ou le désespoir (c’est du reste tout le sens des combats menés contre les araignées tueuses qui modifient sans cesse les méthodes de persécution et de mise à mort contre des proies qui ne peuvent leur opposer que des énergies la plupart du temps désespérées et improvisées). C’est là une parfaite et cruelle synthèse de l’échec de la société française dans son plus récent paradigme issu de ses vieux modèles répétitivement iniques et destructeurs d’un Ordre Juste : non seulement un échec vis-à-vis des populations ordinairement stigmatisées, mais, aussi, ne l’oublions pas, un échec vis-à-vis des personnes qui ne détiennent pas les éléments d’héritage et les capitaux culturels qui permettent de lubrifier impunément le favoritisme de génération en génération tout en installant pour les favorisés un repos neurologique directement fomentateur d’inquiétudes neurologiques pour les défavorisés.
Dans de telles proportions infamantes d’inégalité qui rappellent au fond le sort commun qui unissait les Blancs et les Noirs de l’Alabama décrit par James Agee (1) ou les Blancs et les Noirs de la Géorgie représentée par Erskine Caldwell (car il ne faudrait pas continuer de nourrir le commode antagonisme de toutes les banlieues et de la France perfusée à l’intraveineuse des paroles trop caricaturalement nationalistes étant donné que ces deux segments de la nation demeurent ontologiquement persécutés par une même élite illégitime, comme jadis les Noirs et les Blancs du Sud agricole des États-Unis étaient reliés sous une même bannière d’intangible supplice et d’avenir confisqué malgré les tropismes xénophobes largement médiatisés), dans de telles proportions d’usurpation de la vie et de consolidation d’un vampirisme matriciel suçant ce que Léon Bloy eût nommé le sang du pauvre, dans de telles proportions de choses intolérables, donc, il paraît normal que pour les uns le système scolaire soit adapté autant que décrété compétent à la fabrication d’un mérite républicain, et que, pour les autres, pour une majorité d’autres, n’importe quel exercice académique (ne serait-ce qu’une dictée ou une addition) devienne un genre de travail d’Hercule ou de Chemin des Dames au cours duquel ils n’ont quasiment aucune chance de sortir sains et saufs. Aux uns il est donné de réussir ou de s’élever avec un minimum d’efforts, voire aucun effort, en ne faisant que ramasser un caillou pour le mettre dans le récipient indiqué, puis, aux autres, il est exigé qu’ils soulèvent des montagnes, qu’ils évitent la morsure de millions d’araignées au sein d’un périmètre restreint, tout en leur annonçant que cela, vraisemblablement, ne sera pas encore suffisant. Telle est la signification allégorique du propos de Sébastien Vaniček et elle ne donne guère envie aux persécutés de mettre la main en visière et de regarder à l’horizon car la France, du moins la France totalement déclassée de notre siècle, la France suprêmement calomnieuse, n’a plus aucune sorte d’horizon métaphysique où l’on pourrait sentir une promesse divine ou en tout cas quelque chose de transcendant. Et si l’on allait encore plus loin, on irait jusqu’à dire que tous les diplômes glorieux ou tous les dispositifs de grandeurs d’établissement (par opposition pascalienne aux grandeurs naturelles qui confirment la pureté d’un cœur (2)), tous les concours éminents, toutes les hautes marques de distinction acquise, toute cette brillance tant convoitée, on irait alors jusqu’à soutenir que tout cela n’est strictement la preuve d’aucune forme d’intelligence parce que les façons d’obtenir ces manifestations de rayonnement social (ou ces pièces à conviction de la réussite) ne vérifient pas les qualités intrinsèques d’un cerveau mais plutôt la banale réalité d’un cerveau qui depuis sa naissance n’a pas été franchement perturbé dans son repos neurologique et ne le sera probablement jamais. Le constat est en outre analogue pour la région des arts : on a substitué aux hasards de la véritable créativité un déterminisme bourgeois où ceux que l’on reconnaît comme artistes sont presque tous des bourgeois qui s’emparent de la souffrance qu’ils provoquent et en font des œuvres vides qui remplacent – tel est du reste le seul Grand Remplacement qui vaille d’être démantelé – les œuvres éclatantes du génie.
Par conséquent l’exception de celui qui parviendrait à s’en sortir au milieu d’une telle nébuleuse de la concurrence déloyale ne viendra pas disqualifier la règle de tous ceux qui tombent au champ de bataille : pour un seul miraculé (comme Sébastien Vaniček se qualifie lui-même), combien faut-il compter de victimes ? De telle sorte que les rarissimes rescapés ne peuvent pas être des preuves d’humanité ou des témoignages irréfutables de moralité républicaine parce que des sociétés qui fonctionnent sur des valeurs aussi fausses que les nôtres ne sont que des sociétés du démon à visage humain. On aime faire de l’école de la République un avantageux reflet de la France, mais, quand on creuse un tant soit peu le terrain, on s’aperçoit que cette école est susceptible de favoriser dorénavant ce que Kant appellerait «un peuple de démons» (3) et auquel on ne pourrait pas même imputer une trace d’intelligence pour envisager la future constitution d’un État légitime ou viable. Cela implique une très néfaste répartition des atouts à l’échelle du jeu de société autant que cela nous amène – dans le sillage du film qui cite plusieurs fois la référence au plus célèbre médecin naturaliste – à revenir aux principes de ce que Darwin désignait du nom de «struggle for life» (en s’inspirant des mots de l’économiste Malthus) pour théoriser sa compréhension de l’évolution biologique des espèces. Qu’il y ait une sélection naturelle au sein même de la nature et que cette sélection fasse apparaître de nouvelles espèces plus aptes à profiter de leur milieu n’est en soi pas scandaleux : c’est un long et dynamique processus naturel et les espèces disparues n’ont pas été lésées par des manœuvres délibérées provenant des espèces apparues et c’est d’autant plus flagrant que Darwin a même permis de repérer une solidarité entre les espèces. Ce n’est en outre pas le milieu ou l’environnement qui est la cause de l’évolution dans la conception darwinienne de la nature. Il est plutôt question d’une subtile et durable variation inhérente à l’organisme vivant, tant et si bien que ce n’est pas pour manger plus facilement les feuilles des grands arbres que le cou des girafes s’est allongé, mais, tout au contraire, l’agrandissement du cou de ces remarquables vertébrés a permis une meilleure alimentation des espèces évoluées tandis que les espèces anciennes se sont naturellement éteintes.
Au reste, dans la perspective critique de Sébastien Vaniček, les personnages qui se réfèrent à Darwin pour expliquer la rapide adaptation des araignées au biotope de l’immeuble assailli n’ont pas tout à fait raison voire ont tout à fait tort : d’une part les créatures à huit pattes sont moins les détentrices d’une naturelle adaptation au milieu urbain que d’une volonté maligne de détruire des êtres vivants qui connaissent à fond cette urbanité, et, d’autre part, en acceptant notre hypothèse de la persécution sociale, le milieu devient cette fois la cause de l’évolution des araignées (ou des forces persécutrices) puisque c’est un milieu artificiel construit de bout en bout par les persécuteurs afin de définitivement refermer le piège sur les persécutés (tout en prétextant que ce n’est pas un leurre et encore moins la conspiration des forces bourgeoises inauthentiques se vengeant des individus receleurs de forces ancestrales). Si l’on rapporte ceci à la seule dimension de l’école, au seul milieu scolaire, au seul environnement éducatif que l’on devine mutilé dans les alentours de Noisy-le-Grand, si l’on nous concède que l’école est peut-être moins un appareil à produire une libre réalisation des meilleures parts de nous-mêmes qu’un ascenseur pour l’échafaud pour tous les malchanceux qui n’ont aucune notion des rouages secrets de cet appareil, alors on devrait par exemple se rendre compte que les présumées grandes écoles françaises sont les antinomies des grands arbres et des girafes évoqués tantôt : ces institutions jouissant des réputations les plus établies n’ont aucune corrélation avec le libre jeu de la nature organique en tant qu’elles ne sont que des machines à reproduire du Même, à rejeter toute Différence, à homogénéiser tout ce qui peut l’être avec une innommable rage bureaucratique, et, de surcroît, leur amont et leur aval n’est qu’une motorisation de l’argent car elles sous-entendent à peine que leurs membres émérites vont en accumuler davantage que ceux qui n’ont pas pu pénétrer l’enceinte de ces sacro-saints murs (il est d’ailleurs notable que de nos jours ces écoles paraissent accélérer les opportunités des sinécures médiatiques et autres réseaux lucratifs). Il s’ensuit que cette logique des grandes écoles fabrique un manifeste et un sournois système d’exclusion, pour ne pas dire de ségrégation, et, pour étrange que cela paraîtra, mais finalement point si étrange que cela, on ne peut s’empêcher de penser que les araignées des Arènes de Picasso sont les ambassadrices d’un tel système et que les occupants de l’immeuble n’ont strictement pas la moindre idée de ceux qui les persécutent – ni la moindre chance a fortiori d’entrer un jour dans ces écoles de prestige (et pour un survivant qui percerait le coffre-fort de ce douteux trésor, des milliers seraient immolés sur l’autel de l’Oppression Sociale).
Ainsi faut-il se défaire du pluriel de Vermines pour oser singulariser la vermine dans le camp de ceux qui ourdissent l’inexistence et qui assujettissent les plus démunis à la tyrannie d’une société du verrou. Et s’il fallait à tout prix conserver le pluriel, ce qui se dégagerait du titre de ce film révoltant, c’est une transparente typologie de la vermine : d’un côté la vermine au sens propre, la pullulante vermine arachnéenne, de l’autre la vermine au sens figuré, la vermine des bourreaux, la vermine des planqués semant la mort par confiscation de la vie, l’une et l’autre se confondant, le propre et le figuré finissant par s’entrelacer afin de sauver tous ceux que l’on accable souvent du nom de vermine dans les sociétés qui se prétendent démocratiques et tolérantes. Enfin, la vermine n'étant évidemment pas celle que l’on croyait, il semble fondamental de dresser un distinguo entre les victimes et leurs bourreaux : les premières n’ont jamais agi que par amour (ce que démontre admirablement l’ultime séquence), d’où, sans doute, le cul-de-basse-fosse dans lequel la société les a mises, tandis que les seconds, sur toutes les branches de leurs puantes généalogies, frontalement ou obliquement, n’ont jamais agi qu’en fonction d’une insatiable faim de puissance sociale, à tel point qu’ils seraient prêts à marcher réellement sur Noisy-le-Grand si quelque chose comme la spéculation immobilière le leur suggérait.
Notes
(1) Cf. James Agee, Louons maintenant les grands hommes.
(2) Blaise Pascal, Trois discours sur la condition des Grands.
(3) Cf. Kant, Projet de paix perpétuelle.
Lien permanent | Tags : cinéma, critique cinématographique, gregory mion, sébastien vaniček, vermines | | Imprimer