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17/09/2019

Seiobo est descendue sur terre de László Krasznahorkai, par Gregory Mion

Crédits photographiques : Éric Gaillard (Reuters).

2341119061.jpgLászló Krasznahorkai dans la Zone.







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«Des fois il me parlait de lui, il me disait comment il l’avait abordé, à l’entrée d’un théâtre où l’on jouait une œuvre de ce Chilien, sur Héraclite ou je ne sais quel autre présocratique […]»
Roberto Bolaño, Les détectives sauvages.



Numérotés selon la suite de Fibonacci, les dix-sept chapitres de Seiobo est descendue sur terre (1) induisent une idée croissante de la perfection. Ce choix audacieux de Krasznahorkai se justifie facilement dans la mesure où son livre explore diverses facettes de la création artistique avec, bien souvent, une exhaustivité vertigineuse en ce qui concerne les techniques de tel ou tel art. Si chaque chapitre peut être lu indépendamment de tous les autres, comme une petite planète littéraire autosuffisante, on repère néanmoins de nombreuses connivences qui permettent de reconstituer a posteriori l’itinéraire d’un roman : la récurrence du Japon, dont la tradition du théâtre nô incarne un modèle de perfection qui semble irriguer l’ensemble du livre, l’appel du sacré, comme si toute œuvre d’art se devait de participer à une entreprise d’élévation des âmes, puis le fléau du tourisme de masse, symbole malheureux d’un abandon progressif de la sensibilité, du désintéressement et de l’intériorité, sinistre abrégé d’une profanation organisée par le biais d’une outrancière muséification du patrimoine artistique, émergence pitoyable, enfin, d’un œil occidentalisé aveugle à la beauté prophétique venue de l’Orient nippon. Ces trois lignes de force révisent ainsi notre impression initiale et transforment les dix-sept chapitres apparemment autonomes en un contingent d’îles merveilleuses qui structurent l’archipel romanesque de Seiobo.

La suite de ce texte figure dans J'ai mis la main à la charrue.
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