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31/05/2021
Dialogue sur l’effondrement de la littérature française

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Hebbel, lettre du 27 avril 1838.
– Tu vas aimer j’en suis certain ce livre : L’Immortel d’Alphonse Daudet. C’est son impénitent de fils, Léon qui, en évoquant celui qu’il tient pour le prince des imprécateurs, Rabelais, remarque que son père était à ses heures un redoutable polémiste, et cite comme exemple ce livre. Il y moque la «vieille dame» qu’est l’Académie française, mais surtout les innombrables gitons qui veulent y entrer, de force au besoin, sans renoncer à donner du plaisir à la catin vermoulue presque quatre fois centenaire. Tu penses si elle a en vus, des prétendants s’en aller la fleur au fusil et repartir l’étendard en berne, des Lovelace plus ou moins frais se bousculer à son portillon moisi, qui tient davantage d’un péage qui ne prendrait même plus la peine d’abaisser de temps à autres sa barrière automatique ! C’est une ribambelle de béjaunes et de commis qui se presse devant l’orifice sanieux, tous écrivants assurément, comme disait Barthes, puisqu’ils n’ont pas de langue et le plus souvent, tous aussi, débarrassés jusqu’à la radicelle d’un autre organe moins noble que la langue mais sans doute bien plus utile pour exercer leur art, l’entrisme décomplexé, l’écartèlement, à la force du menton et au risque de contracter une perlèche suppurante, entre les cuisses saponifiées de l’illustre putain.
La suite de ce dialogue a paru dans le numéro 11 de la revue Philitt.
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