25/06/2008
Enquête sur le roman, 1
Les photographies illustrant cette note et les trois qui suivront sont extraites de la série intitulée The Morgue réalisée en 1991 par Andres Serrano.
Je donne à lire l'intégralité de mes réponses aux questions posées par Arnaud Bordes, Stephan Carbonnau et Serge Takvorian à des écrivains et essayistes, dans un très beau volume paru en 2007 aux éditions du Grand Souffle intitulé Enquête sur le roman.
Je me souviens d'avoir relu, pour répondre aux cinq questions adressées à l'ensemble des intervenants, l'Enquête sur l'évolution littéraire menée par Jules Huret et publiée en 1891, où j'avais noté cette plaisante remarque, sous la plume du comique (finalement pas tant que cela) Sar Péladan : «Je crois que l’avenir est aux filles, en art comme en tout, car je crois à la fatale et imminente putréfaction d’une latinité sans Dieu et sans symbole» (in Jules Huret, op. cit., José Corti, 1999, préface et notices de Daniel Grojnowski, p. 83). Apparemment, le risible Joséphin, dont les pieds sales incommodaient les narines de Léon Bloy pourtant habituées aux plus suffocants fumets zoliens, semblait toutefois suffisamment lucide pour prédire, comme l'affirma Philippe Muray dans un essai magistral et finalement peu lu, que le XIXe siècle socialo-occultiste n'en finirait pas de crever sur le cadavre du XXe et même, sans doute, sur celui du XXIe.
1 – La littérature peut-elle être encore pensée en termes d’évolution, de révolution ? En d’autres termes, face aux impératifs commerciaux, qui tendent, semble-t-il, à la niveler en la réduisant, par exemple, à ne plus ressortir qu’au seul genre du roman, reste-t-elle cet espace (que l’on dit sacré) de liberté, ce lieu de tous les possibles ?
De révolution, je n’en sais rien car ce n’est pas l’art qui fait les révolutions mais les révolutionnaires il me semble, n’en déplaise aux surréalistes et aux Netchaïev de salon de la revue Ligne de risque.