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17/06/2023

Anéantir Michel, ou Pour en finir avec les livres moches : introduction, par Thomas Savary

Photographie (détail) de Juan Asensio.

460009218.jpgMichel Houellebecq dans la Zone.








IMG_8779.JPGNous n'aurons guère besoin, alors qu'un certain nombre de pseudo-journalistes de L'Incorrect ou du Figaro se sont mis en tête, comme un seul mouton, de sauver ce qu'il reste du troufion Michel empêtré dans les suites comico-grotesques de sa pornocratique et chlorotique indigence, de rappeler qu'Anéantir, le dernier roman en date de notre Durtal de pacotille, est une espèce de livre terminal et, assurément, un naufrage stylistique.
C'était toutefois un peu vite oublier qu'Anéantir est, aussi, d'abord, un livre, c'est-à-dire un objet que son éditeur, Flammarion, nous a assuré plus d'une fois être beau et, retenez-le avant qu'il ne s'emballe, très beau (je fais comme Michel, je souligne ce qui a du sens). C'est ainsi que, auréolé de sa réputation de phénomène littéraire incontestable et même d'annonciateur des catastrophes qui craquèlent la France, que nombre d'éditions rares des ouvrages de Houellebecq atteignent des prix-planchers assez conséquents.
IMG_8820.jpgC'est contre cette ineptie et, nous pouvons tranquillement le dire, ce parfait mensonge de matois commerçant pressé d'écouler sa marchandise, au meilleur prix et précédée d'une réputation, fausse bien sûr, d'excellence, que Thomas Savary s'insurge dans le premier d'une série de notes pour le moins détaillées et didactiques (donc assez difficilement parables) où il ne s'attelle qu'à la qualité proprement typographique du livre, autrement dit la façon de composer, de donner un texte à lire, que le lecteur naïf aura acheté quelque 26 euros, en estimant, probablement, que ce n'est pas trop cher payé pour un tel livre.
La première note de Thomas Savary sera introductive, puis nous entrerons dans le vif du sujet, quitte à lézarder quelques assurances dont la solidité n'est qu'une illusion, au premier rang desquelles la qualité du travail d'un éditeur en tant qu'éditeur.


Comme lecteur d’abord, comme relecteur d’épreuves ensuite, Thomas Savary s’est frotté durant des années à la médiocrité typographique des livres publiés en France avant de devenir typographe pour l’édition littéraire. Autodidacte adepte des solutions efficaces et rationnelles, il a opté pour les logiciels de la famille TeX plutôt que pour le banal InDesign, en raison des possibilités étendues offertes par les premiers en matière d’automatisation. Loin de considérer l’automatisation comme un gros mot synonyme de tournage de pouces et de relâchement esthétique, il y voit au contraire le moyen de se décharger de la partie la moins intéressante du travail pour mieux se concentrer sur l’essentiel : les détails, comme chacun sait.

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