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20/05/2011
Éric Bonnargent, François Monti, Juan Asensio : entretien sur la littérature, la critique littéraire, le langage, etc., annonce
Il y a maintenant quelques mois, lisant l'entretien entre Éric Bonnargent et Marc Villemain paru dans Le Magazine des livres, je proposai au premier de retenter l'expérience, mais à trois cette fois-ci, avec François Monti auquel je dois une fière chandelle, par-delà (et selon l'image convenue) nos différences et oppositions bien visibles dans notre dialogue, puisqu'il m'a fait découvrir Roberto Bolaño, plus particulièrement 2666 : Vous aimerez, m'avait-il, sobrement, écrit. J'ai aimé, en effet.
Je mettrai en ligne, avec l'aval des intéressés, l'intégralité de notre échange vif, aimable, tortueux, ironique, méchant, érudit, digressif, agressif, polémique, parfois de véritable mauvaise foi et tout de même, non, j'en suis certain, intéressant.
Je rappelle que, à l'origine, trois blogs devaient accueillir notre dialogue : celui d'Éric Bonnargent qui a décidé d'en interrompre définitivement la rédaction après avoir recueilli en un livre publié par les Éditions du Vampire Actif certaines de ses critiques, celui du Fric-Frac Club où officie désormais François Monti et enfin le mien.
Bien sûr, les choses ne se passèrent point telles que nous les avions prévues.
François Monti dut en effet réouvrir son propre blog, Tabula rasa, puisque les petites âmes blanches (ni roses ni même, grands dieux non, rouges) du Politburo très vaguement lettré qu'est le Fric-Frac Club, ont refusé de publier notre entretien, malgré un bon millier de lectures et de relectures censées dénicher la plus petite virgule point rigoureusement orthodoxe. L'orthodoxie, au sens politique et idéologique du terme, est la petite porte qui ouvre sur la cour gelée des goulags. La réponse qu'ils avancèrent auprès de Monti n'a, si j'ai bien compris le rapport qu'il m'en fit, jamais été d'une clarté particulière. Gageons que ma seule présence ait indisposé ces prudents, à moins que ce soit ma si visible détestation des ouvrages de deux de leurs icônes littéraires, icônes que pour ma part je trouve aussi peu transparentes que l'atmosphère de la planète Vénus, Christophe Claro et Mathias Enard.
Nos rétiaires des salmigondis post-ceci ou cela n'accueillirent donc pas, pour l'absence de raisons que j'ai indiquée, plusieurs parties de notre dialogue (que François Monti dut publier sur son blog) et, ma foi, ce fut tout aussi bien, puisque je n'ai jamais eu de goût très prononcé pour les machins collaboratifs où le meilleur, la plupart des textes de Monti, voisine avec l'insignifiant ou le pire (tous les autres textes ou peu s'en faut) alors que ces vagues commentateurs sont censés nous donner envie de lire les livres qu'ils évoquent sans talent ni même allant.
Je rappelle enfin que la lecture de certains de mes propos* qui ne furent qu'une réaction aux lamentables insinuations écrites par Emmanuel Régniez, sur sa page Facebook, afin de saluer à sa manière notre débat, motivèrent ce dernier mais aussi Valérie Scigala et Jean-Yves Pranchère à intenter une (il y en a deux autres, je ne rentre pas dans les détails) action commune devant la justice, comme je l'explique dans le détail ici.
À ce jour, la triple procédure diligentée contre moi par Régniez et ses amis (auxquels s'est ajouté Pierre-Antoine Rey dit Cormary) est toujours en cours.
On me permettra de juger que la littérature et même la critique littéraire n'ont qu'une très lointaine et vague affinité avec la justice et qu'elles sont même la négation la plus évidente, par l'espace de parole qu'elles proposent, leur infinie subtilité, leur polyphonie envoûtante, de la ridicule et plate envie de pénal qui, selon Philippe Muray, gratte si furieusement certains de nos contemporains.
Note
* Je me contenterai, dans les jours qui viennent, de redonner à lire l'intégralité de notre entretien, expurgé de ses différentes notules (chapeaux et commentaires, parfois passionnants, des lecteurs de la Zone), avant que le premier blog d'Éric Bonnargent, qui officie désormais avec Marc Villemain sur l'Anagnoste, ne soit définitivement fermé.
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