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05/08/2007

Philosophies du secret de Jean-François Marquet

Goya, Le Sabbat des sorcières, 1798


Si je n'hésite jamais à me moquer des tartuffes verbeux, surtout lorsqu'ils s'abritent derrière un paravent de culture aussi fin qu'un voile de gaze et quelques mots trop forts pour leurs petites plumes vaporeuses, j'éprouve en revanche beaucoup d'admiration non seulement pour les auteurs ayant exploré l'ésotérisme mais aussi pour les chercheurs capables d'évoquer intelligemment ces pensées (ou ces véritables systèmes de pensée) bien souvent complexes, voire tortueuses. Mon goût pour cette matière, aujourd'hui, enfin !, considérée à sa juste place par l'Université, est né plus ou moins au moment où je commençais à m'intéresser à la démonologie, à la sorcellerie, au satanisme dans ses manifestations les plus diverses, qu'il s'agisse de vieux récits de possession diabolique, d'entretiens avec des prêtres exorcistes ou d'enquêtes officielles menées sur des cas atroces de tueurs en série.
Choqué, à tous les sens du terme, par la découverte des romans de Bernanos, je me lançai dans la lecture de centaines d'ouvrages, plus ou moins sérieux, qui évoquaient le diable et ses pompes, le démoniaque. Aucun d'entre eux ne me donnait pourtant du démon la vision hallucinée que le Grand d'Espagne, dans Monsieur Ouine par exemple, peignait avec les couleurs boueuses du Miserere de Rouault.
L'ésotérisme, surtout par certains de ses plus dignes représentants tels que Böhme ayant pourtant évoqué longuement la figure du Tentateur, ne pouvait, lui aussi, que me décevoir : à quelle profondeur s'était donc aventuré Georges Bernanos pour nous ramener des ténèbres une vision du Mal que je crois absolument unique et irremplaçable dans la littérature ?

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