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20/11/2005

Le Tentateur d'Hermann Broch

Crédits photographiques : Emilio Morenatti (AP Photo).

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16/11/2005

Max Milner et Paul Gadenne ou l'éloge de la nuit

Crédits photographiques : Ulet Ifansasti (Getty Images).

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03/11/2005

Noam Chomsky, l'esprit immonde

Un détail de l'histoire selon les communistes : le génocide du peuple cambodgien


Les poubelles de la Toile sont bien utiles. Voici ce que j'ai pu dénicher dans les commentaires du blog bananier de Pierre Assouline, extraits de presse qui méritent lecture je crois et évoquent l'intellectuel le plus influent du monde selon certain classement inepte. Par une mauvaise foi bien connue des gauchistes de tout crin, encore illustrée par tel récent ouvrage de Perry Anderson et par les lamentables cris de vierge effarouchée que pousse depuis quelques jours notre dolent Parti socialiste, je me livre à une expéditive juxtaposition de plusieurs textes provenant de sources différentes, sans le moindre commentaire ni même, horreur de l'horreur (ou plutôt : leçon élémentaire de toute propagande), la plus petite contextualisation. Scandaleux procédés n'est-ce pas, ma foi jouissifs une fois retournés contre leurs plus habiles utilisateurs, ces irresponsables belles âmes qui mériteraient, une vie durant enfermées dans quelque cachot de la République, de recopier jusqu'à ce que mort s'ensuive (par désespoir ou par empoisonnement du sang, tragique fin de tel moine fanatique du Nom de la rose ?) chacune des virgules de La Fausse parole d'Armand Robin.
D'abord, une plongée, en apnée je vous prie et surtout en se bouchant le nez, dans les archives humanitaires.

L'évacuation de Phnom Penh selon L'Humanité, article du 9 mai 1975 (je rappelle tout de même une date, travestie par les mensonges du quotidien : 17 avril 1975, Phnom Penh tombe aux mains criminelles des Khmers Rouges).

Les agences de presse occidentales déversent des flots de dépêches sur les événements qui se sont déroulés à Phnom Penh depuis le jeudi 17 avril, date de la libération de la ville. On s'aperçoit à leur lecture, que la campagne déclenchée par la presse réactionnaire depuis ce moment et tous les trémolos dont nous ont abreuvés radios, télévision, Aurore et Figaro à propos de la nécessité de rester discrets sur ce qui se passait au Cambodge relevait [sic] d'une vaste campagne d'intoxication, même si certaines mesures prises par les patriotes cambodgiens (évacuation des villes, par exemple) peuvent sembler, a priori et hors contexte de ce pays et de la guerre cruelle qui y a sévi, un peu étonnant pour un Français vivant dans son pays économiquement développé.

Je ne puis résister d'offrir, en vis-à-vis éminemment critique, la Une du Monde du 18 avril 1975, sous la plume de Patrick De Beer.

La ville est libérée [...]. On entend encore des coups de feu dans le centre de la ville, mais l'enthousiasme populaire est évident. Des groupes se forment autour des maquisards [...] jeunes, heureux, surpris par leur succès facile [...]. Des cortèges se forment dans les rues et les réfugiés commencent à rentrer chez eux.

Patrick de Beer, encore lui, le 10 mai dans un article du Monde, retour de ce qu'il a sans doute estimé être, véritablement, en toute bonne foi, le Paradis terrestre, justifie l'isolement du pays et l'expulsion de tous les journalistes étrangers par ces lignes : Pourquoi cette attitude ? Sûrement pas, comme tente de le faire croire l'administration américaine qui se raccroche à sa théorie du bain de sang, pour cacher des horreurs que des sadiques hommes en noir seraient en train de perpétrer. Que celà plaise ou non, les Cambodgiens ont décidé qu'ils ne voulaient plus d'étrangers chez eux [...]. Ils veulent se débrouiller seuls avec leurs propres méthodes [...]. Personne ne peut encore se permettre de juger une expérience.

Ensuite, un article rédigé par Noam Chomsky et Edward S. Herman paru dans The Nation (en date du 25 juin 1977, section Books and The Arts) à propos de la publication de trois ouvrages : Cambodia : Starvation and Revolution de George C. Hildebrand et Gareth Porter (Monthly Review Press, 1976); Cambodge Année Zéro de Francois Ponchaud (Julliard, 1977) et Murder of a Gentle Land de John Barron et Anthony Paul (Thomas Y. Crowell, 1977).
Extraits choisis de l'article en question, les italiques sont des auteurs :

The drab view of contemporary Vietnam provided by Butterfield and the establishment press helps to sustain the desired rewriting of history, asserting as it does the sad results of Communist success and American failure. Well suited for these aims are tales of Communist atrocities, which not only prove the evils of communism but undermine the credibility of those who opposed the war and might interfere with future crusades for freedom.

If, indeed, postwar Cambodia is, as he believes, similar to Nazi Germany, then his comment is perhaps just, though we may add that he has produced no evidence to support this judgement. But if postwar Cambodia is more similar to France after liberation, where many thousands of people were massacred within a few months under far less rigorous conditions than those left by the American war, then perhaps a rather different judgement is in order. That the latter conclusion may be more nearly correct is suggested by the analyses mentioned earlier.

We disagree with Lacouture's judgement on the importance of precision on this question. It seems to us quite important, at this point in our understanding, to distinguish between official government texts and memories of slogans reported by refugees, between the statement that the regime boasts of having killed 2 million people and the claim by Western sources that something like a million have died - particularly, when the bulk of these deaths are plausibly attributable to the United States. Similarly, it seems to us a very important question whether an inhuman phrase was uttered by a Thai reporter or a Khmer Rouge official. As for the numbers, it seems to us quite important to determine whether the number of collaborators massacred in France was on the order of thousands, and whether the French Government ordered and organized the massacre. Exactly such questions arise in the case of Cambodia.

Pour faire bonne mesure et toujours sur le même sujet, on se souviendra des déclarations de Georges Marchais devant le Comité central du Parti communiste, le 29 mai 1975 :

Il s'agit d'une véritable tentative de manipulation de l'opinion utilisant des moyens massifs et les techniques les plus modernes.
Par exemple, la victoire des peuples vietnamien et cambodgien - qui a mis fin à des années de guerre, de massacres épouvantables, au règne de dictatures sanglantes et corrompues - est présentée comme un recul de la liberté. Et cela en ayant recours à un véritable martèlement des esprits, à partir d'images de guerres ou de quelques faits, incompréhensibles en dehors du contexte dans lesquels ils se sont produits.

Enfin, quelques lignes (et l'intégralité du texte) commentant un rapport a priori impartial remis le 22 février 1999 par un groupe d'experts au Secrétaire général des Nations unies.

Pour ce qui est du contexte historique, le rapport fait état de ce qui suit : les atrocités commises entre 1975 et 1979 n'étaient en général pas les actes isolés de tel ou tel responsable, mais elles étaient plutôt le résultat d'une politique délibérée du Parti communiste du Kampuchea; le régime avait entrepris une révolution absolue et unique en son genre, qui visait à abolir toutes les institutions économiques, sociales et culturelles existantes, à extirper toute influence étrangère et à transformer la population entière en une main-d'œuvre collective, forcée de travailler à un rythme intensif dans le but de développer la puissance économique du pays; le régime a mené une action impitoyable contre tous les éléments soupçonnés d'hostilité au nouvel ordre; les formes d'abus comprenaient les déplacements forcées des personnes, y compris l'évacuation par la force de toutes les villes du Cambodge, le travail forcé et des conditions de vie inhumaines, une vie communautaire organisée de façon à éliminer les structures familiales traditionnelles, des attaques contre les ennemis de la révolution (les responsables du régime précédent, les minorités ethniques, les enseignants, les étudiants et les autres éléments instruits, les dirigeants religieux et les institutions religieuses), et les purges au sein du Parti communiste du Kampuchea visant des membres accusés d'être des agents de la CIA, du KGB ou du Vietnam.

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02/11/2005

Séjours à la campagne ou la manière noire de W. G. Sebald

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Photographie (détail) de Juan Asensio.

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