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25/09/2008
La Porte des Enfers de Laurent Gaudé
Crédits photographiques : B. Mathur (Reuters).
20/09/2008
L'homme. Ses bizarres idées de bonheur de David Cohen
Crédits photographiques : A. M. Ahad (Associated Press).
17/09/2008
Zone de Mathias Énard
Crédits photographiques : Kyodo (Reuters).
15/09/2008
Quelques fleurs sur la tombe de Pierre Frayssinet. À propos de L'Or des saisons de Mathieu François du Bertrand
Photographie (détail) de Juan Asensio.
14/09/2008
Intégralité de l'entretien avec Serge Rivron
Crédits photographiques : Jeff Roberts (The Birmingham News/AP).
12/09/2008
Entretien avec Serge Rivron, 5 (et fin)
Détail d'une fresque de la chapelle de Saint-Maurice-de-Gourdans, à côté de Port-Galland, sur le bord de la rivière d’Ain. La scène représente le suicide de l'apôtre Judas, qui marque à jamais l'imagination du jeune Michel.
Rappel
Vous avez cité deux fois, et paru regretter, l'absence d'un Donissan sur la route de Michel. Toute révérence gardée envers ce personnage et d'autres qui enracinent les romans de la poignée de grands écrivains catholiques ou chrétiens des années 1870 à 1940 (je pense naturellement à Bloy, Bernanos et Claudel, mais aussi à Dostoïevski ou Tolstoï, à Chesterton dans une certaine mesure), c'est que leur côté «raisonneurs» de la foi ne me paraît plus de mise aujourd'hui, et plus: que le didactisme en littérature a quelque chose d'apoétique qui personnellement me gêne. Donissan, quand c'est réussi c'est une sorte de coryphée, un souffle théologique qui sublime le récit; mais parfois aussi, ça le plombe. Je ne suis pas certain de savoir faire ce genre de personnage, et comme premier lecteur de mon récit, je n'en ai pas envie. Je cherche, au fond, à créer des personnages qui ressemblent à l'idée que je me fais des hommes, mouvants comme assis sur du sable et dont les fortifications qui les abritent n'apparaissent que lorsque la mer se retire. Les préceptes qui nous structurent, nous nous les forgeons à l'abri et au gré des vagues du langage. Je suis désolé de cette image, qui pourrait faire accroire que je me moque comme d'une guigne de la stratégie du récit, ce qui n'est d'ailleurs pas tout à fait faux, puisqu'encore une fois j'écris en attente de ce qui vient autant que j'essaie de le construire. Ou, pour le dire autrement, je m'intéresse plus à la cohérence des personnages et à ma propre quête qu'à l'aspect démonstratif du discours. Finalement, les défauts que vous constatez à mon livre – le fait que les «pages arrachées» ne puissent être attribuées à coup sûr à Michel, et l'irruption «quelque peu grotesque» de Stella à la fin du parcours – sont autant de traces de la manière dont j'écris et de l'étonnement que je cherche.
10/09/2008
Entretien avec Serge Rivron, 4
Détail d'une fresque de la chapelle de Saint-Maurice-de-Gourdans, à côté de Port-Galland, sur le bord de la rivière d’Ain. La scène représente bien évidemment Saint Michel terrassant le Dragon
Rappel
Ainsi, j'accepte volontiers l'analogie avec les personnages de Monsieur Ouine, ces pauvres hères épuisés par la sauvagerie à cent visages d'une sensualité d'autant plus harassante pour eux qu'ils ne l'éprouvent que comme pulsions – et qu'en plus ces pulsions font terriblement tache dans le cercle de bourgeoisie rurale qui est le leur. Toutefois, pour en revenir à ce personnage de Michel dans mon roman, à qui je conviens tout à fait d'avoir donné toutes les caractéristiques du jouisseur moderne – un modèle presque à la Houellebecq, intellocrate blasé mou cynique –, je continue tout de même de lui trouver (mais peut-être ai-je manqué à bien la faire sentir ?) une dimension autre, nettement plus métaphysique, ne serait-ce que par ces «pages arrachées» dont il n'est certes pas vraiment dit que ce soit bien les siennes, mais qui introduisent une fracture plus «surnaturelle» que psychologique dans sa constitution, dans son histoire. Et puis l'inacceptable auquel il a à faire face me semble, je le redis, le parangon de l'Inacceptable pour un homme né à notre époque, et pas seulement un basique problème de parentèle, ou de pulsions taboues.
08/09/2008
Entretien avec Serge Rivron, 3
L'escalier du 127, cours Tolstoï.
Rappel
Ceci dit, vous avez parfaitement le droit de ne voir en lui que le tricheur, puisqu'il est loin d'être un Saint. Quant à Marie, bien sûr, sa capacité de résignation, la durée miraculeuse de la gestation en elle de son fils, son obéissance à ses voix, sa modestie, dessinent assez franchement le portrait d'une Sainte. Vous omettez juste, en la voyant finalement traverser assez directement notre époque de grégarité, que le diable de romancier qui, elle aussi, l'a agitée a fermé son roman de telle manière qu'on puisse aussi parfaitement croire qu'elle est folle, ou qu'horrifiée de ce que le lecteur découvre à la fin du récit, sa pudibonderie hystérique (comme ils disent) l'ait conduite au double meurtre des enfants de Serge. Plusieurs lecteurs soutiennent cette hypothèse mordicus, et tentent de me prouver que c'est même l'évidence ! Je vous le dis, Juan, notre époque renverse les saints.
06/09/2008
Pierre Assouline, analphabète et illettré
Crédits photographiques : Max Rossi (Reuters).
04/09/2008
Entretien avec Serge Rivron, 2
Le numéro 127 du cours Tolstoï à Villeurbanne, où réside la famille de Marie alors que celle-ci attend de mettre au monde (et n'en finit pas d'attendre) son fils, Michel.
Rappel
Le texte dont je rêve est là, cher Juan, et il existera forcément, parce qu'il existe depuis la nuit des temps. Il ressemble à ceux qu'ont écrits Ésope, Virgile, Le Tasse, Rabelais, Villon, Dante, Racine, Baudelaire, tant d'autres… Moins ou plus fort, ça dépend toujours du lecteur, de celui qui au final fait «l'écart». Ce n'est pas forcément moi qui l'écrirai. Mais soyez gentil, revenons à nos moutons! La Chair, qui a le mérite d'exister…