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02/02/2025
Le Festin de l'urubu de Pierre Adrien Ekman

Photographie (détail) de Juan Asensio.
Ce style donc, Ekman le manifesta d'abord par la peinture avant de se consacrer plusieurs années durant aux romans (de 1956 à 1964, et cela pour six romans publiés, d'intérêt inégal apparemment), peintures murales et décorations variées dont existent plusieurs exemples (2) encore visibles ou bien recouverts d'un quelconque badigeon et même détruits, donc perdus à tout jamais (si tant est que l'on puisse assurer qu'une chose peut être perdue à tout jamais, même un livre ou une peinture), une fois que l'on a pu considérer qu'il ne répondait plus du tout aux dits standards esthétiques de l'époque concernée, dès 1938 au Palais des Nations à Genève et chez Lord Mond à Londres, en 1952 au Brésil,
dans un édifice dit Roosevelt à Sao Paulo ainsi que, l'année suivante, à Fortaleza dans l’État du Ceara, à Rio de Janeiro pour divers décors ou encore pour la décoration de l'hôtel Amazonas à Manaus, devenu l'édifice Ajuricaba, un nom tout de même beaucoup moins poétique que celui par lequel nous fut connu le lieu de la rencontre entre notre peintre et écrivain, Pierre (Gustave) Adrien Ekman, et le pauvre homme père de l'explorateur Raymond Maufrais, disparu à l'âge de 23 ans en 1950 au cours d'une expédition solitaire dans les monts Tumuc-Humac, aux confins de la Guyane et du Brésil. C'est à Edgar Maufrais, qui se sera consumé et finira par mourir sans être parvenu à son but, sur les traces si maigres laissées par son fils avalé par la forêt vierge, que nous devons la mention de la présence d'Ekman à l'hôtel Amazonas, décoré de «scènes de la forêt amazonienne» par ce dernier (3), et qui a œuvré je le disais dans bien d'autres lieux comme la salle de conférences de l'aéroport de Nice mais aussi, ce détail ne pouvant que nous dire quelque chose de l'artiste, pour des intérieurs de paquebots (4) qui ont peut-être été repeints ou même ont fini découpés au chalumeau. Quelque curieux tentera-t-il un jour de rapprocher les peintures d'Ekman de ses textes, en remarquant le goût de l'écrivain pour des images qu'il fixe d'une résine, comme si elles avaient été peintes sur le vif ou, même, prises par un photographe figeant l'instant ? Voyez celle-ci : «Dans l'effort d'une dernière vision, un gros serpent se chauffe au soleil dans le bassin d'une fontaine morte» (p. 262), bien d'autres encore, trop significatives pour que nous puissions ne point les voir, pointant systématiquement du doigt ce que Pierre Adrien Ekman nous somme de regarder, comme cette scène de genre, presque une nature morte, c'est le cas de le dire : «Le cadavre du Belge, avec la tête de Sylvain, au pied du terrible monument et tout autour l'hystérie de la jungle» (p. 281). L'hystérie de la jungle... : dites-moi, quelle peinture criarde, primitiviste, cela ferait-il ?

Est-ce en discutant en 1953 avec le malheureux Edgar Maufrais qui jamais ne retrouva son fils, que Pierre Adrien Ekman eut l'idée d'écrire son Festin de l'urubu, tant ce personnage, son histoire remarquablement douloureuse, hantent les pages de son roman, les mentions de cet homme étant d'ailleurs celles qui font surgir l'assez rare, finalement, première personne du singulier, comme si Ekman outrepassait, en fait, ses droits de réserve et s'exposait directement devant cet homme de douleurs ? On peut supposer que ce roman pour le moins fiévreux et, même, halluciné dans beaucoup de ses pages, a été achevé en assez peu de mois, tant la succession de ses scènes, comme de ses phrases le plus souvent courtes et frappantes, est rapide, s'enchaînant de manière obstinée, à la façon de la progression aussi méthodique qu'implacable d'une immense colonne de fourmis, à la fois toutes différentes les unes des autres mais rigoureusement identiques dans leur monstrueuse similarité, dévoratrices de tout ce qui aura le malheur de se trouver sur leur chemin, à la façon aussi dont l'urubu roi fixe ses proies plus tout à fait vivantes mais pas encore vraiment mortes, à la façon enfin dont se répète, au fil des
pages, tel motif que l'on ne remarque guère qu'à la seconde lecture, comme l'apparition d'une petite paire de ciseaux en forme de cigogne, que l'un des personnages, le photographe français Sylvain Fénelon, offrira à Roberto Magalhaes (da Sylva Braga, selon la coutume brésilienne des patronymes à rallonge), journaliste collectionneur d'histoires à dormir debout, ou encore d'une alliance en or (ou plaquée or) appartenant à ce même Roberto et qui sera récupérée par Paolo le Bahianais qui se noiera, puis qui réapparaîtra (la bague, pas son pauvre porteur) comme l'anneau maudit des Nibelungen au cours du roman puisqu'il a été avalé par un gros poisson en ayant dévoré de plus petits dont le plus petit lui-même a «mangé le doigt de Paolo» (p. 227), sans oublier le motif de la mandragore aux vertus moins magiques que commerciales, magiques un peu tout de même dans ces contrées soumises aux lois biscornues de la bizarrerie, elle aussi unique (d'où son prix !) et revenant pourtant sans cesse sous la plume d'Ekman, comme si cette mandragore si singulière (par sa taille et ses vertus magiques) n'était qu'un bout minuscule de l'immense forêt, remontant à la surface du texte comme un renvoi de bile, comme le polyptote d'une nature préhistorique (cf. p. 175) ainsi que Marlow la décrivit quand il s'aventura dans les profondeurs du Congo belge, à la recherche non pas de Raymond Maufrais ou de Voulet mais de Kurtz dont le crâne plein de bourre a été rempli par la jungle, motif, donc, apparaissant encore et encore comme une idole torve et innombrable à laquelle rendre un trouble culte, puisque rien n'est véritablement unique dans la forêt maudite (pas même une cité d'or ?), où tout est sauvagerie (combien de fois ce terme revient sous la plume d'Ekman, avec où sans adjectif pour l'intensifier) et sexualité réellement débridée de la végétation, qu'il s'agisse de ficus ou de lianes dont certaines, dit-C'est que, «dans l'immense bouillon végétal» (p. 191), dans «la grande fourrure verte [qui] est aux aguets» (p. 166), dans le «chou-fleur malsain étalé à l'infini» (p. 164), dans «la choucroute amazonique» (p. 154), nous trouvons de tout, Edgar Maufrais donc, «sec, brûlé par les fièvres, maigre à faire peur, têtu, volontaire, jamais déçu, jamais vaincu» (p. 160), Ferdinand Michaud aussi, botaniste français, manchot, dont on ne sait trop si le cadavre retrouvé est bien le sien, tant d'autres encore de «ces hommes qui prennent la vie pour une escale perpétuelle» (p. 103), ou bien deux niais dont Roberto imagine la mort pourtant certaine : «Les approvisionnements dérisoires, l'équipement, les armes insuffisantes, la chaleur, les insectes, la peur et la haine entre les deux affamés, les pluies, les tourbillons de moustiques, les vers de pied, les ulcères, les étincelles dans les yeux, les lèvres crevassées qui découvrent les dents, les grelottes horribles, les racines au goût infect et la terreur sans cesse derrière les arbres» (p. 128), oh oui, que d'histoires pour un «Crevaux, une Fawcett, un Maufrais» (p. 101), de ces histoires pourtant qui sont le sel de la terre (je ne sais trop quelle métaphore conviendrait à notre dense et même suffocant décor !), sans oublier Henri Taverneau, l'un des personnages du roman, un Belge, ferronnier de son état, qui est à la poursuite des traces d'une mystérieuse cité d'or, représentant aux yeux d'un de ses amis «un explorateur, un voyageur, un homme qui peut écrire, un homme qui représente l'aventure et, consciemment», que l'on peut à bon droit envier, car un tel homme «peut illuminer ses dernières années de feux de camps dans l'inconnu et vivre des haltes enchantées dans un décor de cité perdue» (pp. 101-2) même si, cruelle ironie, la cité perdue ou une autre, car il y en a tant, une fois découverte par hasard, ne sera même pas reconnue, alors même qu'il n'est pas commun, en pleine forêt amazonienne, de tomber sur des azulejos et des scènes bibliques.
Rien n'est réglé, de fait, dans Le Festin de l'urubu, même si les motifs je l'ai dit, les destins des personnages, les trames de leurs faits et gestes ne cessent de se croiser, jusqu'à constituer, sur le fond plus ou moins verdâtre du décor amazonien qualifié, parmi tant d'autres appellations, d'«immense bouillon végétal» (p. 191), une toile humaine presque aussi complexe que celle que crée l'innombrable vie, faune aussi bien que flore, grouillant, batifolant, copulant, dévorant, tuant dans la jungle humide, frêle rempart, parfaitement dérisoire et labile, face à la sauvagerie menaçante, puisque «l'esprit vagabond n'a pas trouvé dans les fourrés agressifs, le moindre effluve
Il faut de toute façon continuer à marcher, coûte que coûte, péniblement, mètre après mètre, remonter le fleuve indomptable comme une «vague silhouette déformée qui remonte les temps révolus de l'effroi» (p. 230), s'il est vrai que toute incursion dans ce vert primordial, dans ce «grand mystère vert» (p. 231) est une plongée dans le temps, vers le cœur des ténèbres qui, chez Ekman, n'est point aussi localisable que chez Conrad, qui n'est en tout cas pas du tout telle ville perdue qu'Henri Taverneau imagine plus qu'il ne pense voir dans ses «rêveries dangereuses» : «Il voit la grande place, l'église, les églises dans le silence des rues vides où passent félins et hardes de cochons sauvages, l'anta et les tourbillons de macaques. Il imagine les serpents gros comme des barriques dans ce décor de ville tropicale. Les faïences, les azulejos qui scintillent, les belles demeures, les fresques. Il est poète, le Belge, et voit dans le détail les céramiques blanches, bleues, vertes et roses qui brillent entre les racines et les lianes dévorantes» (pp. 234-5).
Suit la splendide description que voici de la si mystérieuse cité d'or dont «un fou effrayant, un jour, a vu des vestiges» alors que, «depuis un mois, il crevait en forêt à petit feu. Il est venu au village et a raconté ce qu'il avait vu : des ciboires encore sur l'autel, un squelette dans une maison, le nez dans une tasse d'argent, des plantes, des squelettes partout, ricanant dans les feuilles et les singes jouant avec les ossements, dans le déchaînement hystérique des lianes» (p. 237).
Mais Sylvain, non content de rater ce que tout le monde a cherché avant lui, la si mystérieuse cité d'or, «encore pleine de charmants souvenirs des XVIIe et XVIIIe siècles» (p. 248), a été piqué par un serpent et va mourir; nul regret pour le narrateur, décidément, à peine quelque légère trace d'un apitoiement amusé et ironique, qui expose alors un peu de son histoire passée, française, «rue des Canettes» (p. 249), trouée percée dans les frondaisons prodigieuses vers Paris : «Un garçon curieux et intéressant qui depuis près de dix ans rissolait dans la poêle puante des mauvais souvenirs. Un être destiné entre tous à se dissoudre dans la grande forêt sur de beaux remords» (p. 251).
Ainsi revenons-nous à ce qui me semble être la principale préoccupation de notre écrivain, existentielle comme il se doit, dans la peinture de ses personnages qui, tous probablement, ont quelque chose à cacher, sans parvenir à l'oublier, comme c'est le cas
Que l'on ne s'y trompe pas car un tel sort est, aux yeux d'Ekman, une victoire, puisqu'il s'agit en somme d'un retour à l'équilibre, fût-il de pure sauvagerie, que l'intrusion de l'homme dans la forêt avait rompu, et que sa mort, aussi sordide soit-elle, rétablit : «Une grande bonté était dans cette chose pleine de miséricorde qui lui pardonnait tout, même de trop boire», et cette femme, car c'est d'une femme qu'il s'agit, qu'Henri voit en songe, procure à celui-ci une «sensation merveilleuse» qui lui fait se sentir «à deux doigts de tout comprendre», comme si «cette félicité d'entretenir avec amour l'image qui lui réchauffait le côté du cœur» venait, qui sait puisque ce roman ne nomme Dieu et Christ qu'épisodiquement (mais, Satan, plus souvent), «de l'autre monde» (p. 263). Et ce retour à l'équilibre, quelle plus parfaite figure que l'anneau pour le symboliser, figure de l'anneau que composent les personnages en se croisant sans même le savoir, comme si le fait de trancher net les différentes trajectoires qu'ils inscrivent dans la jungle hurlante suffisait à leur donner une accélération les éloignant illusoirement les uns des autres, perdant de vue leurs orbes respectives, leurs ellipses si l'on y tient, puis étant de nouveau attirer par elles, pour mieux les recouper et ainsi de suite, tout comme ne cessent de s'entrecroiser les motifs de l'anneau et de la paire de ciseaux perdus puis retrouvés, ces objets passant de personnage en personnage, gros poisson compris, ou encore des colonnes dévorantes de fourmis, multiples dans leur infâme grouillement et ne constituant pourtant qu'une seule masse rampante de dévoration, sans oublier l'animal qui donne son titre au roman et qui n'est, n'en doutons pas un seul instant, le même du début à la fin de l'histoire ? : «Dans la soirée, quelqu'un a ramassé dans [les entrailles de la vieille pyrahiba] l'anneau d'or de Paolo le Bahianais» (p. 287) qui finira au doigt d'un compagnon de voyage, roux donc traître bien sûr et qui va, logiquement, «vers son destin rond» car «il n'est pas au bout de sa ronde infernale, lui...» (p.288), la mort violente, un autre personnage, Antonio le coupeur d'oreilles, le tuant pour se venger de sa traîtrise, avant que l'anneau d'or (ou d'or plaqué) ne disparaisse puis ne surgisse de nouveau :
La ligne droite qui serait, théologiquement, celle du christianisme, d'un alpha vers un oméga, du Christ en Croix vers la consommation des temps, est-elle sérieusement envisageable, quand la moindre progression, dans la forêt amazonienne, tient à l'effort surhumain ? Encore mieux vaut la mort en forêt, en tout cas, qu'une fulgurante décomposition annonçant le nouvel assemblage de molécules elles-mêmes destinées à une prochaine dissolution, dans laquelle s'avance sans peur, et peut-être sans beaucoup d'intelligence rhétorique mais cela ne semble guère devoir gêner le Chevalier et encore moins le peintre, Dürer, qui en fait la gravure, et alors point du tout,
Ce serait là, encore une fois, accomplir un mouvement circulaire, et ne point sortir d'un Ouroboros maléfique, Jean Cau, toujours dans ce même texte étonnant que nous venons de lire après avoir relu Le Festin de l'urubu, répondant sans bien sûr le savoir à Pierre Adrien Ekman quand il fait remarquer, moins ironiquement que tristement, que les merveilles des cités englouties ou perdues finissent toujours par être exposées derrière quelque vitrine de musée; ainsi : «Des hommes, plus tard, fouilleront la forêt et découvriront le temple. Les dieux seront libérés des lianes comme un prisonnier l'est de ses chaînes. Des pelles soulèveront l'humus, des truelles racleront les mousses, des treuils enlèveront avec précaution les statues que des chariots emporteront vers des ports où elles seront embarquées vers les villes d'autres empires. Bientôt, elles offriront leur sourire à des visiteurs de musées ou à des clients de foires et de bazars. Un dieu est à vendre. C'est une occasion. Voici une affaire à ne pas rater» (p. 149). Au moins, dans le roman d'Ekman, nous n'assistons pas à la dernière destitution de la folie humaine, qui est bien souvent grandeur et courage, sous la forme d'une pétrification muséale plus étouffante que mille Amazones.
Notes
(1) Dans ce cas dont nous souhaitons ardemment la concrétisation, il disposera de l'exemplaire rarissime en question, et d'autant plus rarissime que j'en aurai corrigé, au crayon de papier, quelques fautes plus ou moins grosses; ainsi, s'il reproduisait le texte
d'Ekman non expurgé de ses fautes, nous en saurions assez sur son sérieux.(2) Il a aussi pu collaborarer avec quelques grands ébénistes comme Paul Follot, Jules Leleu, Louis Majorelle, Dominique, Marolles, Jacques-Emile Ruhlmann, Charles Catteau, Louis Süe, Léon Jallot ou encore Émile Mousseux.
(3) Edgar Maufrais, À la recherche de mon fils. Toute une vie sur les traces d'un explorateur disparu (Points, coll. Points Aventure, préface de Patrice Franceschi, 2015), p. 181 : «M. Ekman, renommé dans tout le Brésil pour son talent», qui sera pour lui, devenu explorateur par la force des choses, «d'un grand secours et [lui] fera connaître le docteur d'Adalbert», propriétaire de l'hôtel que nous savons, mais aussi «d'innombrables entreprises dans tout le Brésil».
(4) La plaquette de l'exposition des œuvres d'Ekman qui s'est tenue des mois d'octobre à décembre 1975 à Chalon-sur-Saône nous donne un catalogue à date.
(5) «Ce sont les «mal à l'aise en société», les timides, les humiliés, les imaginatifs, les paniquards devant la feuille d'impôts, tous ceux qui guettent sur le journal le plus petit signe de casse-pipe, qui se terrent chez eux en attendant le fascicule de mobilisation du débonnaire gendarme, ceux qui endurent braises et tenailles sur le chevalet de la société. Les peu cupides, gluants d'ennui, solitaires mous, faibles crevettes dans le ressac de la vie. Ils sont nombreux, tous beurrés de basse sensiblerie, peureux, lâches, d'un courage de régicide. Ils arrivent à vivre, ont des pensées bifurquantes, opinent sur tout par fatigue» (p. 190). Ce propos sera exposé d'entrée de jeu par le romancier parlant du monde qui est «plein de fous qui s'ennuient, qui fuient un châtiment. De ces êtres qui ne peuvent plus supporter l'attente du facteur ou l'apparition du gendarme. Toux ceux que rongent un regret ou un remords. Ils viennent de tous les points du globe. En chemin, la société en récupère beaucoup, les plus faibles. les plus fous
persévèrent et les arbres s'occupent d'eux» (p. 10; toute le passage est en italiques. Signalons une faute au verbe ronger, écrit au singulier).(6) Dont on devine peut-être la voix sans filtre, même s'il faut certes se méfier de l'intrusion de tout je dans un texte, fût-il en apparence celui de l'auteur, ou même d'un narrateur qui n'aurait rien à voir avec lui, qui apparaît donc peut-être aux toutes premières pages du roman, plus rarement à d'autres reprises au cours du texte.
(7) Jean Cau, Le Chevalier, la Mort et le Diable (La Table Ronde, 1977), pp. 49-50. J'ai pu lire ce texte devenu introuvable, bellement dédicacé par son auteur dans l'exemplaire que j'ai eu sous les yeux, par la faute de celle, Alice Déon, aussi nulle que son père était brillant et, surtout, surtout, fin littéraire, qui dirige une maison d'édition devenue ridiculement non pas petite mais bassement commerçante et, pour tout dire, indigente, maison pourtant autrefois grande, grâce à l'amabilité de Francis Venciton; qu'il en soit chaleureusement remercié !
(8) Voir ce propos d'Ekman qui pourrait être contresigné par Cau évoquant le Chevalier de Dürer : «Oui, mais le vieux Maufrais, c'est autre chose. Le moteur qui le pousse est tout autre chose qu'une cité problématique ou une liane carnivore...» (p. 277). Cette remarque vaut bien sûr pour Raymond Maufrais, fils d'Edgard, qui lui aussi s'enfonce dans la jungle pour des raisons qui n'ont que peu à voir avec le désir de faire fortune : «Pour le petit Raymond Maufrais qui s'enfonçait seul dans l'inconnu des tumuc-humacs, un brave noir, le dernier qui l'ait vu, lui a dit : «Faut pas aller là... Là-bas grande forêt.» (p. 170).




























































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