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11/12/2010
Excellences et nullités, une année de lecture : 2010
Les liens ci-dessous concernent des livres lus ou relus cette année, qu'il s'agisse de nouveautés (le plus souvent reçues en service de presse) ou pas.
Excellences
Putain de mort de Michael Herr (Albin Michel).
Vies de Richard Savage et de Samuel Johnson (Gallimard).
Seconde Odyssée. Ulysse de Tennyson à Borges d'Évanghélia Stead (Jérôme Millon).
Histoire secrète du Costaguana de Juan Gabriel Vásquez (Seuil).
En attendant les barbares de J. M. Coetzee (Seuil, coll. Points).
Entre ciel et terre de Jón Kalman Stefánsson (Gallimard).
Notes du Wadi Rum de Gabriel Levin (Le Bruit du Temps).
Le Peuple blanc d'Arthur Machen (Bibliothèque Marabout, coll. Fantastique).
L'Homme du néant de Max Picard (La Baconnière).
Les trois imposteurs d'Arthur Machen (Terres de brume, coll. Terres fantastiques).
L'Imposture de Georges Bernanos (Le Castor Astral).
Les Fous du roi de Robert Penn Warren (Le Livre de poche).
Les rendez-vous de la clairière de Robert Penn Warren (Actes Sud, coll. Babel).
Sous le volcan de Malcolm Lowry (Grasset).
Histoire d'une intelligence. Journal 1910-1911 de Stanislas Brzozowski (Le Bruit du Temps).
Les Carnets du sous-sol de Dostoïevski (Actes Sud, coll. Babel).
L'âme charnelle. Journal 1953-1978 de Guy Dupré (Bartillat).
Monuments d'Arnauld Le Brusq (L'Insulaire).
Croquis étrusques de D. H. Lawrence (Le Bruit du Temps).
La Mort du fer de S. S. Held (Arthème Fayard).
De si jolis chevaux de Cormac McCarthy (Points/Seuil).
Un endroit où aller de Robert Penn Warren (Actes Sud, coll. Babel).
La révolte des masses de José Ortega y Gasset (Les Belles Lettres).
Le grand passage de Cormac McCarthy (Points/Seuil).
Nullités
Les taiseux de Jean-Louis Ezine (Gallimard).
Brève attaque du vif de François Meyronnis (Gallimard).
Un écrivant face à l'Histoire : Laurent Binet avec HHhH (Grasset).
Renaud Camus, une stance pour du vent (Une chance pour le temps. Journal 2007) (Fayard).
Dossier Paul Gadenne (revue Europe).
Je serai alors au soleil et à l'ombre de Christian Kracht (Jacqueline Chambon).
Massacre pour une bagatelle d'Émile Brami (L'Éditeur).
Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants de Mathias Enard (Actes Sud).
Béatrice et Virgile de Yann Martel : belle parabole sur le Mal ou fumisterie littéraire ? (Flammarion).
Portrait de Gabriel Matzneff en mirliflor rasant (Les Émiles de Gab la Rafale) (Léo Scheer).
L'avenir de la littérature de Frédéric Badré (Gallimard).
Macbeth et le Mal de Stéphane Patrice (Descartes & Cie).
CosmoZ de Christophe Claro : qui croit encore au Père Noël post-moderne ? (Actes Sud).
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Commentaires
Cher Juan,
un grand merci d'avoir pris le temps de rassembler ces incontournables que je n'ai pas lus. Je suis toujours étonné du nombre de pensées et d'écritures à découvrir.
Vous serez un fil rouge de mon année 2011.
Cordialement, Pikkendorff
Écrit par : pikkendorff | 11/12/2010
Oui, merci encore, je te décerne le Zonard de la meilleure révélation pour Robert Penn Warren.
Tu es un roc, qu'on se le dise.
Écrit par : Paméla Ramos | 11/12/2010
On ne cire pas les mocassins. Et les vôtres sont de vent… Très longue vie à Stalker, source inépuisable de ruminations solaires et de combats de nuit.
Écrit par : Louis75 | 11/12/2010
23-13.
Il est tout de même très remarquable, à voir ce classement, que vous passez davantage d'heures et en tout cas de textes à défendre des livres qu'à en pourfendre.
Après quoi votre classement interroge; ou plutôt, votre méthode de classement. C'est très tranché. Il y a les excellences et les nullités; de quoi je serais tenté de déduire que ce qui n'appartient pas à la première catégorie choit illico dans la seconde. Il n'y a pas de purgatoire ! Il n'y a pas entre les excellences et les nullités simplement des médiocres (songez au nombre de "livreurs" que vous contentieriez en les classant dans une catégorie intermédiaire ! au nombre de gens qui, ne prétendant être ni Penn Warren ni Dostoïevski, seraient ravis de n'être pas réputés tout à fait nuls! aux tièdes qui maladivement jouiraient d'un coup que votre oui soit presque non, votre non presque oui et que le tout se teinte d'un gris qui considérablement indifférencie dans une parodie de sauvetage!)
Écrit par : Pascal | 11/12/2010
Merci de m'avoir fait découvrir Guerne, Campo et Paseyro et de m'avoir fait relire des auteurs tant aimés autrefois. On garde toujours un livre de poésie en poche quand on ne le connais pas par cœur.
Oublions les nullités, les sélections riz-lait et bonnes lectures à tous!
Lionel
Écrit par : Cerdet | 11/12/2010
Si tu n'as pas lu (ou relu) un bouquin de Juan C. Onetti, pour moi, tu as raté l'année...Joyeux noel et bonne année 2011 cher Juan A.
Écrit par : Rachid | 11/12/2010
Bien cher Stalker,
Ce n'est pas pour me vanter, mais je n'ai lu aucun des livres dans votre liste de nullités. De la "bonne" liste non plus d'ailleurs. Des amis russes assez âgés pour avoir vécu en Russie avant 1989 m'ont souvent raconté que jeunes lycéens alors, ils s'échangeaient sous le manteau des livres qu'ils dévoraient en attendant un festin quand le mur serait enfin tombé et la censure abolie. Que d'ouvrages inconnus ils pourraient enfin se régaler, tout Proust, tout Flaubert, tout Camus et d'autres auteurs cachés ... Quand ce moment fut venu, hélas, ils se rendirent compte qu'ils avaient lu beaucoup et qu'aucun auteur classique ne leur était parfaitement inconnu. L'impression que j'ai en vous lisant est à l'envers de leur déception : pendant toute cette année, en (re)lisant Diderot, Maurice Sachs et Stevenson, il y avait un autre monde, bruissant et intangible, d'autres auteurs, d'autres livres dont je ne savais rien...
Amitiés
Écrit par : Th | 12/12/2010
Cher Pascal, il va de soi que, puisque nous sommes à une période aimant les classements (nous en voyons déjà fleurir dans la presse, sous la forme des 10 ou 20 ou 30 faits marquants que vous avez retenus...), je ne pouvais que m'exécuter, avec une ironie qui ne vous aura pas échappé puisque, en effet, mon "classement" est parfaitement contestable !
Je n'ai retenu que les chocs si je puis dire, les livres qui m'ont plu, enthousiasmé et ceux que j'ai cordialement détestés.
Entre les deux, tous les autres, bons et mauvais, mélanges de bon et de mauvais, parfois intéressants (comme L'art de naviguer, La carte et le territoire, etc.).
Je vous livre même un petit scoop : le livre le plus détesté de l'année est celui de Claro, à égalité avec celui d'Enard. Il est tout simplement scandaleux que ces deux torchons aient été si abondamment relayés par une presse qui ne sait plus lire et puisque, d'ores et déjà, ces deux livres vont être traduits en espagnol, un de mes amis m'a proposé de traduire mes critiques dans cette langue.
Nous verrons.
Le plus aimé ? Ma découverte de Penn Warren et, en ce moment même, la lecture du Grand passage de Cormac McCarthy dont je reparlerai.
Écrit par : Stalker | 12/12/2010
L'excellence et la nullité, on peut les trouver réunies dans un même livre non critiqué par juan Asensio, c'est dans "l'homme qui arrêta d'écrire" d'un certain Marc-Edouard Nabe.
L'excellence lorsqu'il oppose l'art à la culture, ou lorsqu'il déambule dans Paris à la rencontre des fantômes de la Littérature, des pages magnifiques.
La nullité? Les pages débiles sur celui qu'il nomme "Solers"...
Écrit par : Denis Lair | 12/12/2010
En voilà une idée qu'elle est bonne, écrire sur le dernier Nabe : un très grand livre à mon sens.
En dehors de ce petit conseil en passant, merci de m'avoir fait découvrir Guy Dupré. Son journal est effectivement une merveille.
Écrit par : MB | 14/12/2010
Penn Warren, Dupré, Herr et Lowry sont des auteurs de chevet depuis des années. Votre site fait qu'on se sent moins seul.
Merci.
Écrit par : Claude | 15/12/2010
Bonsoir,
Ironie et retour d'ascenseur (vers les Livres Reçus en Service de Presse ?) ces liens vers la Fnac même auprès de vos livres détestés ?
Singulier contraste en tout cas entre votre regard aiguisé et ce clin d'œil commercial...
Écrit par : Le pou | 16/12/2010
Le pou, je mets un lien Fnac vers les livres reçus en SP, libre à mes lecteurs de l'acheter ou pas.
Pour votre gouverne, c'est Zanox qui m'a proposé ce "partenariat commercial" qui, pour le moment, ne m'a pas franchement enrichi.
Autre point : à la différence de la majorité des journalistes, les livres que je reçois en SP, bons ou mauvais d'ailleurs, ne se retrouvent pas mis en vente...
Ironie ?
Peut-être mais, après tout, n'ai-je pas le droit, tout en ayant démoli un ouvrage, de renvoyer mon lecteur à sa propre opinion, en tout cas sa liberté de choix (et pas la peine de me répondre : pourquoi la Fnac plutôt que Chapitre ?)...
Écrit par : Stalker | 16/12/2010
Je me joins aux éloges, bien entendu. Ainsi, Merci beaucoup !
J'ai découvert hier soir l'article relatif à "Histoire d'une intelligence. Journal 1910-1911 de Stanislas Brzozowski (Le Bruit du Temps)" qui donne furieusement envie de lire.
___________
question subsidiaire : si nous imaginions un classement des deux articles qui, rétrospectivement, vous satisfont le plus et le moins cette année, lesquels deux articles retiendriez-vous Stalker ? Seront-ils parmi ceux de la liste ci-dessus, ou procédez-vous à un détachement complet ?
-> Qu'un critique loue comme son meilleur article celui s'adossant à la meilleur oeuvre lue, me paraîtrait humble mais fuyant, je pense que vous serez d'accord. Un refus de classement le serait tout autant. C'est intéressant à noter.
-> Au choix inverse, la critique serait une oeuvre autonome.
Qu'en pensez-vous ?
Écrit par : ruben | 21/12/2010
Voyons, Ruben...
Je ne sais pas trop, à vrai dire : peut-être mon article sur Under the Volcano de Malcolm Lowry...
Celui sur Les Fous du roi de Penn Warren, aussi.
Vraiment, ne croyez pas que j'use de fausse modestie mais je n'ai pas la moindre opinion sur cette question qui, au fond, ne m'intéresse guère.
Je lis, j'écris, voilà tout.
La critique, oui, est une oeuvre à sa façon (problématique, paradoxale même) autonome...
Les Sandales d'Empédocle de Claude-Edmonde Magny, un grand livre, développe ce point d'un critique-monstre qui serait contraint au silence, ayant fini par connaître l'oeuvre de Faulkner (c'est l'exemple que choisit Magny) infiniment mieux que celui qui l'a écrite...
Écrit par : Stalker | 22/12/2010
Merci Stalker, je viens de faire tomber la poussière de la couverture du Livre de Poche, préfacé par Mohrt : Les Fous du Roi. Lu il y a plus de trente ans - je n'avais pas vingt ans - j'en avais oublié l'existence. Après avoir relu Printemps Noir de Miller, je ne savais pas comment débuter la semaine. Grâce à vous, avec Warren, la troisième semaine de janvier s'annonce sous les meilleurs auspices.
Écrit par : yves deligne | 09/01/2011
il y a aussi la traduction (très moyenne, mais ce n'est pas grave) en français d'un ouvrage d'une inaltérable actualité, les sonnets de shakespeare (pol,2010); il ne semble pas y avoir d'autre version en français dans le commerce.
à part ça, pas de nouveau poème?
Écrit par : gmc | 22/01/2011
Depuis quelques semaines je pioche avec jubilation dans les articles de cette Zone tentaculaire de nouvelles idées de lectures ou de réflexions. Beaucoup de vos gouts étant communs aux miens (Bernanos, Faulkner, Dostoievski, Conrad...) mes dernières lectures ont été L'Idiot, Mr Ouine (mon troisième Bernanos) et Absalon Absalon (mon septième Faulkner... que de toute manière je lis dans l'ordre de la Pléiade tant je suis incapable d'en préférer un aux autres). Et pour cette saison de sports d'hiver j'emporte dans mon sac Sabato, MacCarthy et Broch. Si j'avais eu le temps j'y aurais ajouté Gadenne.
Mais... Comment dire? J'ai parfois l'impression de vivre dans mon jardin, de lire des auteurs qui pourraient être frères, et j'ai un peu peur de me scléroser, de ne plus m'ouvrir à d'autres horizons moins sombres, ce qui serait dommage à seulement 25 ans... (Même si dernièrement j'ai beaucoup aimé le Livre noir de Pamuk, et quelques Nabokov, Garcia Marquez ou Rushdie.) J'ai même eu la surprise de vous retrouver dans les commentaires du blog de Lunes d'encre, qui est la seule collection d'Imaginaire que je continue à lire, ce qui a confirmé mon impression de jardin... Etre obsédée par un thème, une question, au point de ne plus en voir d'autres, d'en mépriser d'autres. N'avez-vous jamais eu cette impression?
Pardonnez-moi pour ce commentaire qui ne fait pas avancer le débat, mais j'avais envie depuis quelque temps de vous exprimer ma reconnaissance pour votre travail. Bonne continuation.
Écrit par : Caroline | 17/02/2011