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29/08/2006

Angelus ex Machina, 4 : la voie de la dévolution

Crédits photographiques : Bruce Weawer (AFP/Getty Images).

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24/08/2006

Angelus ex Machina, 3 : de la Machine, justement

Crédits photographiques : Bill Ingalls (Nasa).

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20/08/2006

Angelus ex Machina, 2 : de la servitude volontaire

Crédits photographiques : Bill Ingalls (Nasa).

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31/07/2006

Cosmos Incorporated de Maurice G. Dantec (Angelus ex Machina, 1)

Crédits photographiques : Scott Andrews (Nasa).


«Il est arrivé par l’Astroport International de Windsor, pour se rendre à Grande Jonction. Il est doté d’une technologie clandestine. Et il doit exécuter un homme» (34. Les pages entre parenthèses renvoient à l'édition d'Albin Michel).

Commençons : nous n'avons besoin de rien de plus que ces trois phrases concises, de science-fiction, il me semble inutile de l'indiquer. N'en déplaise d'ailleurs à Angelo Rinaldi qui affirme dans l'un de ses plus mauvais articles, avec une extraordinaire prétention et, ma foi, une sottise qui d'habitude l'épargne, ne pas aimer ce genre : «le recours à la science-fiction écrit-il ainsi, c'est déjà un signe de faillite chez un romancier». Pourquoi notre éminent critique littéraire se prive-t-il alors de citer quelque nom digne d'opprobre qu'il jetterait ainsi aux chiens pelés de l'orthodoxie littéraire ? Parce que monsieur Angelo Rinaldi, qui chaque semaine répète [il faut désormais employer le passé], du haut de son tabouret laqué, son numéro de caniche beuvien, n'en connaît tout simplement aucun, de ces écrivains qu'il méprise généreusement. Or, je veux bien pour ma part, que l'on me présente aujourd'hui, dans notre France à la littérature moribonde, je veux dire crevée, un écrivain, un seul, de la trempe d'un Dick, d'un Delany, d'un Herbert ou d'un Ballard, je dis bien un seul écrivain d'une dimension ne serait-ce que voisine de celle de ces auteurs (et combien d'autres !), afin que j'échange son roman le plus bâclé, pas même, la moindre de ses plus mauvaises lignes contre les productions tout entières, passées et à venir, d'une Nothomb, d'une Angot, d'un Zeller, d'une Millet (Catherine), d'un Jardin, d'un Sollers et, pourquoi pas, d'un Rinaldi. Et encore, comme je reste modéré et digne d'éloge... Car notez tout de même que j'évoque Rinaldi sans oser le mêler, de peur qu'immédiatement son fier patronyme ne s'invertèbre, à celui du liquéfide et amollifiant Assouline qui, sans honte à l'égard de Houellebecq (ou tout simplement de ses propres lecteurs), épand avec application son crachat de puceron [note indisponible] sur ses terres plantées de courges ! Mais passons car Olivier Noël, avec la sécheresse légiste qui convient à ce type de maigre dissection, à écrit ce qu'il fallait écrire sur l'inévitable farce médiatico- (j'ose à peine ajouter ce terme) littéraire qui décidément semble, pour ces gourmets que sont les journalistes, constituer l'ultime nectar, la graisse purulente d'une charogne qu'ils sucent avec délice. Chaque année. Durant la même période. Sans jamais se lasser. Ils sucent. Le même monceau répugnant de viscères dévidés. Chaque année. Ils se battent même pour racler le morceau le plus avarié de la bête lascive. Répétant les mêmes phrases qui sentent l'ammoniac. Voilà ce que baisent ces Goncourt aux langues empâtées de truismes, l'inamovible et lubrique charogne d'une catin mille fois prise : la littérature française, vieille bassine au fond marneux que grattent ces perpétuels nécessiteux.

Oui, passons décidément. Et tant pis pour l'évocation de la charogne, qui fit les délices d'un Baudelaire, d'un Heym ou d'un Benn.

Qu'en est-il des textes [recueillis dans ma Critique meurt jeune] que je vais publier dans les jours qui viennent ? Il ne s'agit non pas d'un article, à proprement parler, de critique, progressant dans la linéarité d’une écriture pliée à la contrainte d’une lecture qui se devait tout de même d’être logique, de suivre la voie aride de la concaténation, comme je l’écrivis pour Villa Vortex, le précédent roman de Dantec. Plutôt, ici, quelques courts textes ou divagations (il en va de l’errance dans ce mot) écrits au gré de ma lecture de Cosmos Incorporated, toutefois ordonnés autour de thématiques évidentes comme la liberté, la Machine ou encore la beauté. Certitude en somme que ce type de texte sans claire structure s’adapte mieux que d’autres, plus rigides, plus contraints, à la temporalité sinueuse, souvent réversive, de toute lecture mais surtout méfiance grandissante, je dois le dire, vis-à-vis de la démarche critique même, dont le but inavoué est de déplier ce qui était plié, à savoir le livre. Ici, dans les lignes qui vont suivre, je ne déplierai rien mais tenterai d’illustrer cette évidence naguère relevée par Don DeLillo dans L’Étoile de Ratner : «L’importance du message de l’étoile de Ratner, indépendamment du contenu, c’est qu’il nous dira quelque chose d’important sur nous-mêmes». Nul doute sur ce point dans mon esprit : à son tour, Cosmos Incorporated tente de nous mettre en garde en disant, sur nous et plus encore sur ce qui nous attend, quelque chose d’important, qu'il serait suicidaire d'ignorer et de mépriser, quoi que l'on pense par ailleurs de l'écrivain. Ce que nous faisons ; je veux dire : mépriser ce que nous dit Dantec, voilà bel et bien ce que nous faisons, les imbéciles confondant deux mépris, celui qu'ils témoignent à l'auteur et celui qu'ils réservent, le petit doigt levé, à ses écrits.
De Cosmos Incorporated, le pire des contresens serait d’affirmer qu’il ne ferait qu’obéir aux lois du genre, par exemple celles, plus que maîtrisées par l’écrivain, de la science-fiction. Bien évidemment, Cosmos Incorporated est une œuvre d’anticipation, même si je dois immédiatement ajouter que ce roman décrit moins un probable futur qu’un présent bien réel mais que nous ne savons pas voir, que nous refusons plutôt de voir. Que nous méprisons. S’il y a donc, dans ce livre, les habituels poncifs propres au polar – un tueur entouré, parfois secondé de belles et d'un certains nombre de trognes pour le moins torves qui tous se meuvent dans un univers crépusculaire – futuriste –, ce même tueur est une espèce améliorée d'humain qui doit exécuter le maire d’une ville abritant un immense spatioport –, c’est, comme le signe selon le philosophe, pour cacher et révéler. D’abord cacher au tueur et bien sûr, métaphoriquement, au lecteur, l’horrible vérité, le truquage du monde, sa sénescence accélérée, sa destruction perpétuelle, voire toute proche, définitive ; ensuite révéler que de ce monde même, dans ce monde même, réduit au triomphe d’une Machine qui se perpétue par sa propre nécessaire annihilation (en somme : une autophagie), la liberté n’a pu être totalement éradiquée.
De sorte que nul ne s’étonnera de constater que le roman de Dantec, une nouvelle fois mais, je crois, avec une intelligence plus vive des perspectives narratives telles qu’elles nous étaient exposées, parfois grossièrement, dans Villa Vortex, se trame, s’ourdit autour d’un centre secret ou plutôt absent (Dantec parle à plusieurs reprises de trou noir) puisque immanent, donné de toute éternité non seulement au héros tueur, Plotkine, mais aussi au monde entier et, tout autant, en guise d'énigme, au lecteur. Ainsi le secret dont nous parlons n’est-il pas celui qu’abrite des regards le Dôme de l’hôtel Laïka où s’est installé Plotkine, mais celui de la propre vérité du tueur qui n’est autre que… sa liberté, la liberté, je veux dire, la liberté première, essentielle, de la Création. À toutes fins utiles et pour lever toute ambiguïté, cette liberté ne peut être, dans l’esprit de Dantec, qu'angélique (Métatron est présenté comme l'Ange de la liberté par nombre de textes anciens), et divine, donnant non seulement le sentiment d’une radicale altérité mais aussi et d’abord : provenant de Dieu, fille aînée en somme de Celui-ci.

Non pas, donc, la possibilité d'une île mais bel et bien la possibilité d'un homme, la possibilité de l'homme, lequel, nous confirme Dantec après tant de ces mystiques qu'il a lus, qu'il ose lire, n'est pas une île.

Mais peut-être, ultime retournement, l'identification de Métatron à l'Ange de la libération est-elle elle-même illusoire si l'on se souvient que certains courants ésotériques présentent l'Ange comme mauvais, en tout cas rival de Dieu et des hommes.
Alors, l'Ange tutélaire ayant présidé à l'écriture de ce roman ne serait pas Métatron mais Raziel, celui du Secret.

Prochainement, suite de notre critique intitulée Angelus ex Machina, 2 : de la servitude volontaire. Ce texte ainsi que ceux qui vont suivre ont été recueillis dans La Critique meurt jeune.

26/07/2006

A Scanner Darkly

Crédits photographiques : NIF/Lawrence Livermore National Laboratory.

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16/07/2006

Villa Vortex de Maurice G. Dantec

Crédits photographiques : Douglas H. Wheelock (Nasa).

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18/04/2006

La cinquième tête de Cerbère de Gene Wolfe

Crédits photographiques : Jorge Silva (Reuters).

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06/04/2006

Le Maître du Haut Château ou la vérité truquée de l'art

Crédits photographiques : Aly Song (Reuters).

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30/03/2006

Solaris de Stanislas Lem et le Dieu incompréhensible

Crédits photographiques : James Nicholson, NOAA NOS NCCOS Coral Culture and Collaborative Research Facility, Charleston, South Carolina (Nikon Small World).

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19/02/2006

Dosadi de Frank Herbert ou l'enfer du nouveau monde

Crédits photographiques : Rebecca Blackwell (AP).

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31/10/2005

V'Ger

Crédits photographiques : NASA/JPL/University of Arizona.

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16/06/2005

La littérature à contre-vent, par Olivier Noël

Photographie (détail) de Juan Asensio.

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04/06/2005

Damnation de Béla Tarr ou la sécheresse de l'âme

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26/01/2005

Chris Foss ou l'éveil insoupçonnable

Crédits photographiques : Chris Foss, Atlantis, 1976.

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Lien permanent | Tags : littérature, science-fiction, chris foss | |  Imprimer

02/01/2005

De la terre à l’androïde... et retour puis départ ?

Crédits photographiques : Jason Hawkes 2.

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La Terre n'est pas une citadelle ou cinquième partie de la dispute opposant quelques doctes

Illustration d'Hisaharu Motoda tirée de la série intitulée Neo-Ruins.

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01/01/2005

De saint Thomas d’Aquin à Husserl : sur la contingence et la prudence de conservation, suite et fin (?) par Francis Moury et Serge Rivron

Crédits photographiques : Nicolas Asfouri (AFP/Getty Images).

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31/12/2004

Des confusions de Serge Rivron dans sa réponse à mon texte Sur les désastres de l’Asie, par Francis Moury + Réponse à la réponse par Serge Rivron

Crédits photographiques : Kim Kyung-Hoon (Reuters).

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30/12/2004

Sur le désastre de l’Asie : Eschatologie et Sauvegarde par Francis Moury

Crédits photographiques : Yomiuri Shimbun (AFP/Getty Images).

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26/09/2004

L'Enchâssement : le stalker lisant Anders lu par Dantec lisant...

Crédits photographiques : Nasa.

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16/06/2004

Mars la rouge

Crédits photographiques : NASA/JPL/University of Arizona.

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12/05/2004

Rimbaud, Bernanos et Frank Herbert

Crédits photographiques : Russell Cheyne (Reuters).

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08/03/2004

Frank Herbert et L'Incident Jésus

Illustration de Tim White pour The Jesus Incident.

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