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24/03/2019
Le temps des livres est passé
Première de couverture réalisée à partir d'une photographie de Juan Asensio.
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Revue de presse.
Voici un livre qui, comme me l'a dit un ami, a été écrit du temps des livres.
Si je ne suis pas certain, contre tant de preuves d'une évidence contraire, que le temps des livres soit définitivement passé, je suis en revanche pratiquement sûr que celui des livres consacrés à d'autres livres est plus mort et révolu que l'époque des grands sauriens.
Ce livre est donc peut-être le dernier spécimen d'un travail de critique littéraire qui, sans jamais se départir d'une certaine rigueur toute universitaire, n'a jamais cru devoir décortiquer jusqu'à la nausée la plus insignifiante ligne d'un auteur, au prétexte idiot qu'elle serait riche de sens et d'ouvertures infinies stockables dans vingt bibliothèques. Tout grand livre est de toute façon un livre infini mais, s'il est vraiment un grand livre, cela signifie que nous pouvons surtout y retrouver la vie de celle ou de celui qui l'a écrit, et non seulement l'image de sa vie, mais celle de toutes les vies possibles, et l'image même d'une vie impossible, rêvée, où la parole serait sœur de l'action. Ce livre est une déambulation toute personnelle dans la Zone, où il faut marcher pour découvrir, et ne pas se contenter d'écouter les paroles rapportées, les langages seconds qui désormais pullulent, où il faut aussi savoir détourner son regard des miroirs tentateurs où les journalistes contemplent leurs petites grimages, et la jolie figure qu'ils font lorsqu'ils rendent service à un confrère. Finalement, ce fort volume de près de 700 pages cristallise un paradoxe inavouable puisqu'il cherche la réelle présence dans et au travers des grands textes, dans et au travers une démarche critique qui, en France, n'existe plus que sous sa défroque journalistique, ou bien, sèche et stérile, dans les tubes à essai universitaires, où l'on cherche à percer le secret de la vie.
Voici le sommaire de cet ouvrage, très gros recueil regroupant celles des études parues sur ce blog que je considère comme les plus intéressantes. Ce livre a été préfacé par Pierre Mari, lecteur de Stalker devenu contributeur de la Zone. Il a été organisé en quatre parties que sont La parole viciée, Monstres, Cratères et Célébrations. Je n'ai retenu aucun de mes articles polémiques qui pourront ainsi faire l'objet d'un autre beau recueil auquel je donnerai peut-être le titre de Mes poisons qui fut celui d'un texte méchamment critique de Sainte-Beuve; avis aux éditeurs courageux s'il en reste dans ce pays !
Les différents articles composant ce volumineux ouvrage ont bien sûr été relus et, quand il le fallait, amendés. Nul ne m'en voudra de ne plus les laisser en libre consultation, à deux ou trois exceptions je pense, puisque, après tout, toutes les notes de Stalker, fruit d'un travail colossal mais surtout jamais abandonné, sont restées publiques depuis la création, désormais lointaine, de ce blog.
N'ayant guère envie d'avoir à me justifier, je rappelle que le prix de cet ouvrage, 35 euros, a été fixé par mon éditeur. Certes élevé, je ne pense vraiment pas qu'il soit indécent au regard de la masse colossale de travail qu'il a représentée au long de ces années de riche labeur et de remarquables découvertes, que j'ai voulu partager avec le plus grand nombre, dans l'espoir, sans doute vain et même sot, que le temps des livres ne soit pas complètement passé. Par ailleurs, il peut même être considéré comme une source conséquente d'économies, puisqu'il évoque de grands romans, obéissant à l'impératif voulant que les grands livres convoquent toujours d'autres grands livres, qu'ils s'en réclament ou bien les fassent naître, dans une chaîne aussi complexe que remarquable de cousinages éloignés ou filiations directes plus ou moins flagrantes.
J'aimerais adresser mes remerciements à mon éditeur et, singulièrement, à Baptiste Rappin, directeur de la collection dans laquelle mon livre a paru, Les carrefours de l'être. Il serait à ce titre assez amusant, mais surtout édifiant, que j'évoque la longue errance de ce manuscrit monstrueux, refusé par plusieurs éditeurs qui lui ont reproché son sujet, la critique littéraire point pulvérulente dont tout le monde ou presque, et d'abord les éditeurs, se fout, sa longueur, sa complexité, que sais-je encore. Il est ma foi assez piquant d'observer que, l'un de ces éditeurs, en l'occurrence une éditrice, Caroline Noirot patronne des Belles Lettres, leva les yeux au ciel à la simple évocation de ce travail considérable, mais n'a apparemment pas hésité à publier le volume, équivalent par son sujet, la critique littéraire si je ne m'abuse, et sa taille, d'un Maxence Caron, génie universel dispensateur prodigue d'une bonne centaine de titres point tous encore écrits mais néanmoins tous pensés et, surtout, infiniment plus introduit que moi dans le petit milieu consanguin et bien plus timoré qu'on ne le pense de l'édition française. Ne soyons point envieux, Les Belles Lettres ayant fait, comme on fait d'autres choses à l'abri des regards en règle générale, beaucoup de livres infâmes comme celui-ci, sans parler des volumes laids, sortes de photocopies tout juste améliorées mais cependant truffées de fautes, produits dans l'une des collections de Jean-Claude Zylberstein, Domaine étranger.
Mon livre sera disponible d'ici quelques jours sur les principaux sites de vente en ligne et chez l'éditeur, et je pense même qu'il doit tout pouvoir être commandé auprès des libraires traditionnels, s'il en reste qui n'ont pas encore définitivement baissé les bras devant les quintaux de courges et de navets pas même bios produits par Angot, Sollers, Moix, Haenel et tant d'autres pseudo-gloires de ce qui passe, dans notre pays, pour de la littérature.
Plus de renseignements sur le site de l'éditeur, Ovadia.
Voici la table des matières de mon livre, pourvu d'un index des principaux noms.
La parole viciée.
Le Langage de Fritz Mauthner. Les premières lignes de ce texte ici.
La persuasion et la rhétorique de Carlo Michelstaedter.Les premières lignes de ce texte ici.
La littérature n'est plus ad-verbe de Dieu. Les premières lignes de ce texte ici.
Tristesse et joie de la parole. Les premières lignes de ce texte ici.
L'Homme du néant de Max Picard. Les premières lignes de ce texte ici.
Défense et illustration de la novlangue française de Jaime Semprun.Les premières lignes de ce texte ici.
La fausse parole d’Armand Robin. Les premières lignes de ce texte ici.
Troisième nuit de Walpurgis de Karl Kraus. Les premières lignes de ce texte ici.
Sur les falaises de marbre d’Ernst Jünger. Les premières lignes de ce texte ici.
T. S. Eliot lecteur de Cœur des ténèbres ou l’expérience du gouffre. Les premières liggnes de ce texe ici.
Relecture de La Route de Cormac McCarthy. Les premières lignes de ce texte ici.
Monstres.
Les aventures d'Arthur Gordon Pym d'Edgar Allan Poe. Les premières lignes de ce texte ici.
La Terreur d'Arthur Machen. Les premières lignes de ce texte ici.
L'horrible lisibilité du monde selon H. P. Lovecraft : Les Montagnes hallucinées. Les premières lignes de ce texte ici.
Le Christ nain et le Christ bourreau de Pär Lagerkvist. Les premières lignes de ce texte ici.
Le Tunnel d'Ernesto Sabato. Les premières lignes de ce texte ici.
Héros et Tombes d'Ernesto Sabato. Les premières lignes de ce texte ici.
L'Ange des ténèbres d'Ernesto Sabato. Les premières lignes de ce texte ici.
Apprendre à prier à l'ère de la technique de Gonçalo M. Tavares. Les premières lignes de ce texte ici.
L'Homme qui marchait sur la lune d'Howard McCord. Les premières lignes de ce texte ici.
La Chute d’Albert Camus. Les premières lignes de ce texte ici.
La Symphonie des spectres de John Gardner. Les premières lignes de ce texte ici.
Absalon, Absalon ! de William Faulkner. Les premières lignes de ce texte ici.
C’est à la nuit de briser la nuit. Lettres à Didier de Vincent La Soudière. Les premières lignes de ce texte ici.
Brutus de Roger Breuil. Les premières lignes de ce texte ici.
Moravagine de Blaise Cendrars. Les premières lignes de ce texte ici.
La venue d'Isaïe de László Krasznahorkai. Les premières lignes de ce texte ici.
Guerre et Guerre de László Krasznahorkai. Les premières lignes de ce texte ici.
Les Réprouvés d'Ernst von Salomon. Les premières lignes de ce texte ici.
La peau et les os de Georges Hyvernaud.
La Belle France de Georges Darien. Les premières lignes de ce texte ici.
La Connaissance de la douleur de Carlo Emilio Gadda. Les premières lignes de ce texte ici.
Cratères.
Le Centre perdu de Zissimos Lorentzatos. Les premières lignes de ce texte ici.
Dostoïevski lit Hegel en Sibérie et fond en larmes de László F. Földényi. Les premières lignes de ce texte ici.
Orages d’acier d'Ernst Jünger. Les premières lignes de ce texte ici.
Sous le volcan de Malcolm Lowry : les livres sous le livre, le Livre sous les livres. Les premières lignes de ce texte ici.
Missa sine nomine d'Ernst Wiechert. Les premières lignes de ce texte ici.
Nostromo de Joseph Conrad. Les premières lignes de ce texte ici.
Diadorim de João Guimarães Rosa. Les premières lignes de ce texte ici.
Le Siècle des Lumières d'Alejo Carpentier. Les premières lignes de ce texte ici.
2666 de Roberto Bolaño. Les premières lignes de ce texte ici.
Des os dans le désert de Sergio González Rodríguez. Les premières lignes de ce texte ici.
Billy Budd, marin d'Herman Melville.
Les Carnets du sous-sol de Dostoïevski. Les premières lignes de ce texte ici.
Lefeu ou la démolition de Jean Améry.
Agonie d'agapè de William Gaddis. Les premières lignes de ce texte ici.
Surface de la planète de Daniel Drode. Les premières ligne de ce texte ici.
La Répétition de Sören Kierkegaard. Les premières lignes de ce texte ici.
La mort d'Artemio Cruz de Carlos Fuentes. Les premières lignes de ce texte ici.
Célébrations.
La parole donnée de Louis Massignon.
Le Salut par les Juifs de Léon Bloy. Les premières lignes de ce texte ici.
Les fiancées sont froides de Guy Dupré. Les premières lignes de ce texte ici.
Lord Jim de Joseph Conrad. Les premières lignes de ce texte ici.
Un endroit où aller de Robert Penn Warren. Les premières lignes de ce texte ici.
«De nouveau l’âme vacille». Sur Océan et Brésil d’Abel Bonnard. Les premières lignes de ce texte ici.
Notre avant-guerre de Robert Brasillach. Les premières lignes de ce texte ici.
Les Impardonnables de Cristina Campo. Les premières lignes de ce texte ici.
La Plage de Scheveningen de Paul Gadenne. Les premières lignes de ce texte ici.
Trois piétés en époques troubles : Virgile, Tarkovski et McCarthy.
Le mythe d'Arthur de David Jones. Les premières lignes de ce texte ici.
Austerlitz de W. G. Sebald. Les premières lignes de ce texte ici.
Un été à Baden-Baden de Leonid Tsypkin. Les premières lignes de ce texte ici.
Le Verbe nu. Méditation pour la fin des temps d'Armel Guerne. Les premières lignes de ce texte ici.
Des cités détruites au monde inaltérable de Max Picard. Les premières lignes de ce texte ici.
Au nom du père de Christian Guillet. Les premières lignes de ce texte ici.