Neuf années dans la Zone (04/03/2013)
Crédits photographiques : Juan Asensio.
Stalker : plus de 1 300 notes que je n'ai pas toutes écrites, loin s'en faut. Ma fierté d'ailleurs, la seule peut-être, réside dans le fait que des femmes et des hommes, des dizaines, m'ont confié leurs textes. Certains d'entre eux, pour des motifs le plus souvent ridicules, où la mauvaise foi le dispute à la déception, ne me lisent plus. Quelle importance ?
Des amitiés précieuses, inattendues, surprenantes, exaltantes; des incompréhensions manifestes, de nombreux malentendus qu'un sourire ou un mot balaieraient sans doute, magma indifférencié de petitesses et de mesquineries dans lequel plonger constituerait un suicide très peu empédoclien; un seul véritable, mais très profond et vivace mépris qu'aucune aménité future, extrême onction lénitive et trop tard venue, n'atténuera, les vertus pauvrement rationnelles de l'apaisement étant de bien peu de secours lorsqu'elles se trouvent au contact de la pourriture, celle qui vous fait renifler l'odeur de la corruption.
Une journée de garde à vue que je pus par chance immortaliser, mon gardien ayant décidé que je pouvais conserver mon portable; liées à cet interrogatoire en règle, une, puis deux, puis trois procédures judiciaires interminables (dont deux sont toujours d'actualité), grâce à l'immarcescible envie de pénal de trois plaignants, dont on peut se demander s'ils seront jamais satisfaits, y compris lorsque je devrai aller vivre sous un pont après avoir dû considérablement m'endetter à seule fin de me défendre; quelques rats d'égout qui, comme tous les rats, se cachent pour cracher leurs insultes, mensonges et renvois de bile, sempiternelles ritournelles, inaltérables comme une colonne de stupidité granitique : je suis ou serais prétentieux, je ne parle que de moi-même, je suis un butor avec les femmes, les hommes et même les pucerons, je ne suis obsédé que par Dieu (ce qui est vrai, c'est d'ailleurs la seule et véritable obsession que devrait connaître et reconnaître un homme) même si on me soupçonne d'être démonomaniaque, voire oupire et, rendez-vous compte, brucolaque; je ne sais pas lire, encore moins écrire, ou bien je lis trop, j'écris trop; je suis un petit Judas puisque j'ai écrit un livre sur Judas; je suis un dangereux réactionnaire admirant Renaud Camus ou, au contraire, je suis un non moins dangereux remplaciste ayant osé affirmer que les pseudo-thèses socio-politiques de ce dernier étaient dangereuses et loufoques, moins pour la France que pour la bonne rigueur d'une démarche intellectuelle; je n'ai aucun ami (ce qui est vrai, du moins chez les blogueurs, depuis la mort du regretté Dominique Autié); je me consume dans la haine, l'envie; je suis irrésistible lorsque je suis méchant, donc drôle, quelques petits maîtres plus ou moins doués l'ont appris à leurs dépens; je n'aime pas les textes de Matzneff, Nabe, Énard, Claro, Assouline, Casas Ros, Haenel, Meyronnis, Sollers, ceux de leurs innombrables clones lilliputiens, femmes ou hommes, les journalistes et apparentés, la terre entière, Dieu et Satan tout ensemble, puisque je n'aime, comme Narcisse, que moi, encore moi, toujours moi.
Oublions ces fadaises, j'en ai tant lues ! (jamais entendues, encore moins écoutées, ce doit être un signe du courage de ces Gauvains virtuels).
Voici donc, en guise d'explications qui jamais ne convainquent et d'argumentaires qu'il est si aisé de retourner comme un gant, quelques preuves de mon travail (lui et lui seul) réalisé depuis le mois de mars 2004, classé, platement, par année.
Le choix de douze notes par année (à l'exception des notes republiées, que j'ai indiquées par un astérisque) est aussi limité que partial mais il prouve une chose à mes yeux, et de façon irréfutable je crois : j'ai servi plutôt que je ne me suis servi, c'est l'unique tâche du critique littéraire, c'est le seul office de vigie valable et même, digne.
J'ai essayé, dans la mesure du possible, de dégager les orientations et découvertes de mes lectures pour chacune de ces années, sans appliquer une lecture a posteriori, donc fausse, de certaines notes (comme celles sur Renaud Camus), sans oublier quelques grandes découvertes finalement assez récentes telles que McCarthy, Penn Warren, Cristina Campo, La Soudière ou encore Bolaño.
Je ne sais combien de temps je continuerai à explorer la Zone, qui m'a tant donné et, aussi, énormément coûté. Qui me coûte de plus en plus même si, depuis quelques mois, la générosité de mes lecteurs m'a permis de recevoir quelques centaines d'euros mensuels (après un démarrage en trombe, le mois où j'ai ouvert la Zone aux dons).
Je sais en revanche une chose : ce que j'écris depuis des années, sur ce blog, n'a de sens que par et grâce à mes lecteurs, vous qui me lisez en ce moment même, et c'est de cela dont je suis à juste titre fier.
C'est donc à vous que je dédie cette note.
2004
Steiner, Boutang et le Christ.
Le silence assourdissant de Maurice G. Dantec.
Le diable probablement... Entretien avec le père Charles Chossonnery, exorciste.
Jean-René Huguenin n'est pas mort.
Sciascia l'énigmatique.
Pierre Marcelle déconstruit.
Les Chants de Maldoror de Lautréamont.
Dominique de Roux, immédiatement !
Sur une île, stalker, quels livres emporteriez-vous ?
Marc-Édouard Nabe n'enfonce pas vraiment le clou.
Larvatus prodeo ou... pro deo ?
Walter Benjamin, Georges Bernanos et quelques hongres.
2005
Le Soulèvement contre le monde secondaire ou le manifeste d'un homme droit.
Ce goût immodéré pour l'hermétisme : parabole d'une lecture bien faite.
Fulgurance et fragment.
Chris Foss ou l'éveil insoupçonnable.
Circularité spéculaire de l'écriture.
Fair is foul, and foul is fair : Macbeth ou l'ontologie noire.
Veni foras ou le verbe redevenu source.
Stalker l'Obscur ou chaque homme dans sa nuit.
Les limites de la littérature sont celles mêmes de la critique.
Christophe Colomb devant les cochons.
Le signe secret entre Carl Schmitt et Jacob Taubes.
De l'esprit de lâcheté et de l'usurpation*.
Monsieur Ouine de Georges Bernanos.
2006
Les abeilles de Delphes de Pierre Boutang.
Intermède mélancolique.
Pas à pas dans Outrepas de Renaud Camus.
Le Christ nain et le Christ bourreau de Pär Lagerkvist.
Malcolm Lowry, Samuel Taylor Coleridge, David Jones, Thomas De Quincey.
Au régal des Vermines ou les poisons inoffensifs de Marc-Édouard Nabe.
Solaris de Stanislas Lem ou le Dieu incompréhensible.
La littérature n'est plus ad-verbe de Dieu*.
Nocturnal.
Le Maître du Haut Château ou la vérité truquée de l'art.
Philippe Sollers, le doge de la bêtise.
Un faubourg de Toulouse de Raymond Abellio.
Villa Vortex de Maurice G. Dantec.
Suttree de Cormac McCarthy.
2007
La France n'est pas un pays fatigué.
Babel ou l'oubli des langues.
Le Grand Large du soir de Julien Green.
Le chrétien et l'histoire de Theodor Haecker.
Le Tunnel d'Ernesto Sábato (prélude à celui de William H. Gass).
Harcèlement littéraire de Richard Millet ou le manquement aux lettres.
Itinéraire de la foudre : Dominique de Roux en sa correspondance.
Charles Du Bos l'irréprochable ?
Amende honorable de Julien Capron.
Misérable miracle.
La Légende du Grand Inquisiteur de Dostoïevski.
Lord Jim.
2008
Je dis nous de Guy Dupré.
Synesthésies.
La Maison un dimanche de Pierre Boutang.
La Chute de la Maison Usher d'Edgar Allan Poe ou le vacillement divin.
Gershom Scholem et la lecture secrète de la Cabale.
Éric Marty, le dernier des Justes ? Sur Bref séjour à Jérusalem.
2666 de Roberto Bolaño*.
Éloge de Mouchette.
La Ville (ensemble des notes).
Pour saluer Dominique Autié : l'art de Lascaux, Altamira et Vilhonneur.
Ernest Hello ou l'urgence de la Parole*.
Sartor Resartus de Thomas Carlyle*.
Le monde que Mario Praz a vu.
Zone de Matthias Énard.
La Possibilité d'une île de Michel Houellebecq.
2009
Les Impardonnables de Cristina Campo.
Nostromo de Joseph Conrad.
La Tour de Gustaw Herling.
Dans l’intimité douloureuse de Paul Gadenne : La Rupture, Carnets, 1937-1940.
Gothique charpentier de William Gaddis.
Ô mort, où es ta victoire ?
La visite du Tribun de David Jones.
Futurologie de la mémoire.
Au-delà de l'effondrement (première note de la série). L'Effondrement de Hans Erich Nossack.
En lisant Leo Strauss : pourquoi écrire sous la persécution ?
Moi, Youssouf F., né le 13 février 2006, meurtrier.
Tristesse et joie de la parole.
Troisième nuit de Walpurgis de Karl Kraus*.
Sur le heurt à la porte dans Macbeth de Thomas De Quincey.
2010
Jan Karski de Yannick Haenel ou le faux témoignage.
Cinq romanciers nord-américains face aux ténèbres.
Trois piétés en époques troubles : Virgile, Tarkovski et McCarthy*.
Seconde Odyssée. Ulysse de Tennyson à Borges d'Évanghélia Stead.
Le Peuple blanc d'Arthur Machen.
L'Homme du néant de Max Picard.
Les Fous du roi de Robert Penn Warren.
L'Éclipse de l'intellecteul d'Elemire Zolla.
Sous le volcan de Malcolm Lowry : les livres sous le livre, le Livre sous les livres.
Histoire d'une intelligence. Journal 1910-1911 de Stanislas Brzozowski.
Les Carnets du sous-sol de Dostoïevski.
Les mots ne sont pas de ce monde de Hugo von Hofmannsthal.
La révolte des masses de José Ortega y Gasset.
2011
La crise de la littérature française et la nullitologie horizontale.
La Fausse Parole d'Armand Robin*.
Missa sine nomine d'Ernst Wiechert.
Entretien avec Jean-Philippe Domecq sur Robespierre, derniers temps.
Diadorim de João Guimarães Rosa.
Georg Trakl : la bouche noire du poète.
Gerard Manley Hopkins ou l'effrayante nuit de l'âme.
Les Enfants humiliés de Georges Bernanos.
Sur les falaises de marbre d'Ernst Jünger.
Baleine de Paul Gadenne.
Antoni Casas Ros, une imposture pas même littéraire ?
Autour de Robert Browning aux éditions Le Bruit du Temps.
Agonie d'agapè de William Gaddis.
L'Homme qui marchait sur la lune d'Howard McCord*.
2012
Billy Budd, marin d'Herman Melville.
Le centre perdu de Zissimos Lorentzatos.
La Répétition de Sören Kierkegaard.
Notre avant-guerre de Robert Brasillach.
Un roi sans divertissement de Jean Giono.
La Plage de Scheveningen de Paul Gadenne.
Relecture de La Route de Cormac McCarthy.
Le Creux de la vague de Robert Louis Stevenson.
Brutus de Roger Breuil.
Absalon, Absalon ! de William Faulkner.
C'est à la nuit de briser la nuit de Vincent La Soudière.
Journaux de l'exil et du retour de Günther Anders.
2013
Relecture de Méridien de sang de Cormac McCarthy.
Requiem pour une nonne de William Faulkner.
Le Salut par les Juifs de Léon Bloy.
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Commentaires
Il y en a un qui sait lire. Dans l'amitié des textes.
Écrit par : Arnauld Le Brusq | 04/03/2013
Ici j'ai appris beaucoup et au nom de ça je vous remercie en espérant que vous allez continuer. Bien à vous!
Écrit par : Malesevic | 04/03/2013
Voilà beaucoup de malédictions pour un seul homme ... Mais reprenant la belle expression "Ciel des fixes" de ces colonnes, il faut gager que les cieux sont bien superposés dans le domaine de la création et,considérant l'extrait de neuf années présenté là, que le travail et sa transmission ne souffrent pas des sphères guerrières ... Enfin quoi !, dans le meilleur des mondes des détracteurs de Stalker, dans un monde littéraire si policé et raffiné, il ne devrait y avoir que des critiques très courtois sur le papier mais éructant sur les invitées des plateaux télévisés, tout en laissant le fou solitaire et inoffensif vendre sa dernière salade ? Effectivement, ces critiques sont bien révélatrices ... de ceux qui les font, me semble-t-il, sans même pouvoir se sustenter de leurs propres mets qu'il faille faire appel à l'Autorité, ce qui est au fond un comble !!
Que de belles découvertes faites ici, c'est l'unique chose que je retiens.
Écrit par : Rachel A. | 04/03/2013
Félicitations à Juan Asensio pour son travail colossal. Parmi toutes les qualités de ce travail, j'en choisis une, rarement citée : l'acribologie.
Écrit par : Gregory Mion | 05/03/2013
J’aime votre guerre, depuis le début. Je n’avais rien vu d’aussi vif et généreux depuis les années soixante. Gardez-vous bien.
Écrit par : Gérard Georges Joannès | 05/03/2013
Dans "La Littérature à Contre-Nuit" vous citez cette phrase d'Ernest Hello: " Nul ne peut suivre sa parole à travers l'espace pour en surveiller les ricochets", et vous ajoutez: " De même, nul ne peut suivre, en son propre esprit, les cheminements de la grâce, ni la façon infiniment délicate et respectueuse avec laquelle elle bouleverse, en soi-même, les autres".
Si votre parole vous revient parfois incomprise, falsifiée, ou si elle vous revient sous la forme de l'acharnement procédurier, nul ne peut la suivre à travers l'espace, et encore moins à travers le temps. En quête de la Vérité et de la Beauté, vous écrivez pour transmettre, nul ne sait jusqu'où ira cette transmission car d'autres transmettront bien après nous ce qu'ils auront reçu de vous.
Pour ma part, j'ai reçu beaucoup, c'est pourquoi, depuis six ans, je continue de vous lire et d'écrire pour Stalker malgré les tentatives de dissuasion, voire d'intimidation que j'ai pu subir. Que n'ai-je entendu depuis 2007!... On m'a prédit ma perte, on m'a exhortée à revenir à la raison, on m'a même demandé si je détenais des actions à la "JA's Company";-)
Je ris de voir, dans le miroir de ceux qui croient vous y voir si laid, leur propre portrait qu'ils ne reconnaissent pas.
Écrit par : Elisabeth Bart | 05/03/2013
Merci. Vos pages sont nécessaires à ma bonne humeur, je m'y sens moins seule en pays des mots et des idées.
Écrit par : Merci | 05/03/2013
Mon dieu, ici plus d'une centaine des plus belles notes recueillies pour nous, quelle constance. J'ai manqué l'anniversaire du Stalker : fallait il choisir et poster ici, ou sur nos propres murs... Choisir Nocturnal, Eloge de Mouchette, Intermede Romantique, ou Ernest hello l'urgence de la parole, Les Impardonnables de Cristina Campo, Les mots ne sont pas de ce monde de Hugo Von Hofmannstahl... Alors, encore merci pour ce travail offert, un lieu mental pour moi depuis 2008, la Zone. Un bel anniversaire !
Écrit par : Marylène | 05/03/2013
S'il y a bien un lieu, dans notre société, qui suscite la réflexion, c'est ici, sur Stalker, qui n'est pas seulement un blog mais une vraie revue littéraire. J'encourage tous les écrivains de cette revue à poursuivre leur entreprise. Qu'ils continuent à se positionner d'un point de vue strictement littéraire, quelles que soient les réactions que cela provoque. C'est là leur plus grande force et leur plus grande liberté. Merci à vous pour ce beau travail.
Écrit par : Valérie | 05/03/2013
Je vous dois "La Route" et "2666"... donc je vous dois tout... merci Juan...
Écrit par : Jean-Michel | 05/03/2013
Répétons-nous un peu : magnifique travail. Bon, mais moi je suis un peu comme les enfants et je voudrais bien savoir quand vous repasserez à la télé et puis quand vous aurez une émission radio...enfin bref, quand allez-vous être célèbre qu'on puisse se orgueilleusement se dire "je l'ai connu avant tout ce barouf médiatique, moi"... ? Et puis qu'on ne me fasse pas la leçon en me disant que je suis un esprit impur ! Non, non, au contraire, tout le monde a besoin d'un accès démocratique à la la plus grande exigence intellectuelle. (Je précise que je ne peux pas répondre à la question que je vous pose, ne bénéficiant d'aucune entrée dans ces medias).
Écrit par : Reine Bale | 05/03/2013
Je n'ai pas toujours aimé les livres traités dans vos notes, mais j'ai découvert nombre d'auteurs importants dont vous avez bien parlé et surtout donné envie d'aller plus loin.
Je n'ai pas toujours aimé votre férocité dans l’invective, mais j'ai apprécié vos certitudes : On ne peut pas être critique littéraire, ce que vous êtes dans ce blog, sans des convictions et la force de les exprimer.
Je vous suis fidèle depuis l'origine pour tout cela. Vous avez su aussi inviter tel ou tel et c'est très bien.
Longue vie à votre blog et continuez à nous faire part de vos lectures, quelles qu'elles soient, sans le préchi-précha de la littérature à la vaseline de tous ces journalistes stipendiés de la presse aux ordres de l'empire du Bien.
Écrit par : Brumarj | 05/03/2013
Vous lire est quotidien et, lorsqu’un « blanc » tombe (vacances, fatigue, lectures annotées ou break), c’est toujours un peu frustrant mais alors, vu le nombre de vos pages, j’en relis l’une ou bien lis l’autre.
Quotidien, c’est-à-dire nécessaire, aération minimale pour regarder le monde en face avec ses pas si Belles Lettres.
Nécessaire, quotidien, baroque, acéré, unique et donc en but à des procédures durables, à de hautains mépris dont, officiellement assidu de vos pages, il m’arrive de recevoir les éclaboussures comme le dit très justement Élisabeth Bart.
Juan, merci à vous, à votre style excessif et aux bouffées de ciel que vous nous offrez par goût, par amitié et par exigence.
N’arrêtez pas, please.
Écrit par : Michel Hoëllard | 06/03/2013
J'avais pour idée de tirer en épingle ma première salutation, mais tant pis. Je vous remercie chaleureusement Juan pour m'avoir fait découvrir Boutang, Steiner, Gadenne, Bernanos, Bloy, Huysmans, Tarkovski et j'en passe. J'ai pris sur moi d'interroger leurs connexes. Vous avez fait d'un lecteur à l'imprévu et relativement ignorant un acharné des lettres. Merci encore. Le seul conseil que je puisse vous donner : Arrêtez de considérer le moindre guignol provocateur, j'ai toujours été frappé par l'intervalle entre la hauteur de vos critiques et la turpitude des embrouilles qui vous regardent. Cordialement
Écrit par : Max Soerl | 06/03/2013
Récent lecteur de la Zone, je vous exprime ma gratitude pour ce blog d'une rare tenue et qui présente deux immenses qualités, parmi beaucoup d’autres : aborder des auteurs contemporains dont certains me paraissent quasiment absents des "chroniques officielles" (Pierre Mari notamment) ou analysés superficiellement dans ces mêmes chroniques (Cormac McCarthy, Imre Kertész…) et remettre à l’honneur des auteurs oubliés du plus grand nombre quand ils ne sont pas caricaturés (G. Bernanos, L. Bloy…). Et au-delà de ces deux mérites essentiels, il y a, me semble-t-il, dans la Zone une vertu rare – que l’on doit à plusieurs contributeurs dont bien évidemment le fondateur de ce blog lui-même - : montrer que certains auteurs sont porteurs, non d’un message, mais d’une vision du monde qui paraît de moins en moins accessible à notre « modernité tardive » laquelle s’acharne à décourager quiconque tente de regarder hors et surtout au-delà de son « huis clos » gouverné par les seuls principes de la « raison et du progrès ». Il existe, pour tout dire, une vraie parole dans ce blog qui exige de se défaire du langage et plus encore des mots corrompus, falsifiés, qui masquent le réel ou, plus exactement, remplacent le réel et l’expérience sensible par un simulacre de réalité (comme l’illustre notamment l’une des notes sur A. Robin ou bien encore celle plus récente sur « La langue des cochons »).
Pour toutes ces raisons, je ne peux que souhaiter prospérité à ce blog qui respecte ses lecteurs en défendant une conception exigeante de la littérature et de son analyse.
Écrit par : Emmanuel F. | 06/03/2013
Je me permets de me joindre au commentaire de Gregory Miron, de féliciter Juan Asensio pour son travail colossal, et, parmi toutes les qualités de ce travail, j'en choisis pour ma part deux, rarement citées : la première, en effet, l'acribologie (comment a-t-on pu ne jamais en avoir parlé !) ; la seconde : l'actinotropisme, dont on pourrait presque dire, tant sont fécondes ces lectures, qu'il s'agit de iatrisme – osons le dire. En tout cas, une invitation claire à la disquisition.
Écrit par : NLR | 06/03/2013
Merci pour tant de lectures . J’avoue mon addiction a ce blog généreux en critiques lumineuses.
Amitiés a J.Asensio et a ses fidèles lecteurs.
Écrit par : brunet | 06/03/2013
L'époque est curieuse pour la littérature comme pour le monde, ce que la littérature avait vu, et que J Asensio souvent remontre.
J'aime aussi les choix iconographiques sur Stalker.
Écrit par : YvesT | 07/03/2013
Merci pour TOUT.....Bonne continuité.
Écrit par : Francis van den Heuvel | 07/03/2013
Il s'agit, à mon sens, du meilleur site de littérature française jamais fait.
Écrit par : Pascal | 08/03/2013
Que dire qui ne soit pas menacé de sombrer dans la banalité émue ? Merci, Juan, d'être là, et d'avoir tenu contre vents et marées au fil des années. Merci, surtout, d'avoir forgé de toutes pièces un de ces îlots de libre parole où l'on peut oublier (au moins momentanément...) qu'ailleurs l'air est devenu irrespirable, et que les discours mortifères s'y échangent dans un mélange d'hystérie et d'indifférence.
Écrit par : pierre mari | 08/03/2013
Il y a eu un avant et un après Stalker. Mon regard a changé sur les mots, le langage et la littérature. C'est difficile de traduire ce que je ressens. Je serai donc banale mais merci pour toutes ces notes et ce partage généreux.
Écrit par : Nathalie | 08/03/2013
Merci et bravo, Juan, pour ce travail audacieux, insuffisamment gratifiant peut-être, mais salutaire assurément.
Écrit par : Gaultier BdB | 08/03/2013
Juan, tout simplement: votre blog transmet la vie, loin de la dèche intellectuelle régnante. Merci.
Écrit par : Paul Sunderland | 08/03/2013
Vous êtes un "expressionniste" du langage, à l'image d'un Bosch, d'un Füssli, d'un Dix. Le choix de vos illustrations témoigne d'une sensibilité de peintre. En un mot, votre critique littéraire devient un Art.
Écrit par : JNB | 09/03/2013
Les plaisirs, l'amitié, l'étude,
Vous suivront dans la solitude.
Du haut du mont Rémus vous instruirez les rois;
Le véritable trône est partout où vous êtes.
Les arts et les vertus, dans vos douces retraites,
Parlent par votre bouche, et nous donnent des lois;
Vous régnez sur les cœurs, et surtout sur vous-même.
Faut-il à votre front un autre diadème?
A la laide coquette il faut des ornements,
A tout petit esprit des dignités, des places;
Le nain monte sur des échasses;
Que de nains couronnés paraissent des géants!
Du nom de héros on les nomme;
Le sot s'en éblouit, l'ambitieux les sert,
Le sage les évite, il n'aime qu'un grand homme...
Bien a vous, Jerome
Écrit par : jerome | 10/03/2013
Vive la Zone et les zonards. Merci à l'artiste. J'aime tout dans Stalker, même ce à quoi je trouve à redire. Par exemple, votre propos sur le philosémitisme dans un de vos textes, au demeurant, excellents sur Léon Bloy Si le peuple d'Israël a pour vocation de porter la Loi devant les humains, croyez-vous qu'un humain puisse avoir envie de l'aimer? Le commandement de l'aimer existe. Mais le philosémitisme n'existe pas.
A l'occasion de cet anniversaire, je propose que nous fondions l'association des Amis de Juan Asencio.
Écrit par : Laurent Jézéquel | 10/03/2013
Comment pourrais-je vous exprimer toute ma reconnaissance, l'assiduité de votre travail, tout ce que j'en retire d'apprentissage, de conseils, d'émotions, autant dans les mots que dans l'image, vos livres dont le troisième que je viens tout juste de commander " La Littérature à contre-nuit " mais pas encore commencé étant en ce moment en convalescence, la chanson d'amour de Judas Iscariote ( fabuleux ! Intelligent ! ), vos orientations de lectures, vos photographies qui annexent vos textes, votre caractère, fort et solide, votre ténacité et votre rigueur, loin de là toutes ces choses, une école pour ainsi dire, Stalker est une école, et c'est énorme.
Merci,
Mes sincères salutations, et bonne continuation Juan !
Écrit par : Sand | 11/03/2013
Cher Juan, mes amicales félicitations pour le neuvième anniversaire de la Zone, laquelle je visite régulièrement depuis le début de 2007. La constance et le haut niveau d'exigence de votre labeur de critique sont très admirables. Vida longa ao Stalker.
Écrit par : Henri Carrières | 11/03/2013
Merci à vous Juan Asensio de porter haut les voix des auteurs servis ici, j'écris bien "servis" : par vos lectures, par vos analyses et par votre pugnacité Stalker ! Je voudrais remercier également tous ceux qui vous accompagnent dans cette aventure. Bon vent à tous !
Écrit par : ferrière marzio | 12/03/2013