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10/01/2005

Le Soulèvement contre le monde secondaire ou le manifeste d'un homme droit

Matt McClain:Getty Images
Photographie de Matt McClain (Getty Images).

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07/01/2005

Le bonheur dans le crime ou portrait d'une diabolique : Josyane Savigneau

Crédits photographiques : Shannon Stapleton (Reuters).

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05/01/2005

Souvenirs de lecture sur Gadenne et Faulkner

Crédits photographiques : U.S. Air Force via Getty Images.

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02/01/2005

De la terre à l’androïde... et retour puis départ ?

Crédits photographiques : Jason Hawkes 2.

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La Terre n'est pas une citadelle ou cinquième partie de la dispute opposant quelques doctes

Illustration d'Hisaharu Motoda tirée de la série intitulée Neo-Ruins.

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Julien Dray ou la politique dans le caniveau

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Crédits photographiques : Yuriko Nakao (Reuters).

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01/01/2005

De saint Thomas d’Aquin à Husserl : sur la contingence et la prudence de conservation, suite et fin (?) par Francis Moury et Serge Rivron

Crédits photographiques : Nicolas Asfouri (AFP/Getty Images).

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31/12/2004

Des confusions de Serge Rivron dans sa réponse à mon texte Sur les désastres de l’Asie, par Francis Moury + Réponse à la réponse par Serge Rivron

Crédits photographiques : Kim Kyung-Hoon (Reuters).

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30/12/2004

Sur le désastre de l’Asie : Eschatologie et Sauvegarde par Francis Moury

Crédits photographiques : Yomiuri Shimbun (AFP/Getty Images).

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28/12/2004

Walter Benjamin, Georges Bernanos et quelques hongres

Crédits photographiques : Matt Slocum (AP Photo).

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27/12/2004

Aux portes de la Camarde : Imre Kertész et Jean-Michel Palmier

Crédits photographiques : Alexander Khudotioply (Reuters).

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16/12/2004

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle...

Saluons comme il se doit, en partant d’un grand rire, le seul événement de quelque importance de cette insignifiante journée parisienne, grise et pluvieuse, fuligineuse, baudelairienne en somme : l’entrée de Valéry Giscard d'Estaing à l’Académie française, élu au fauteuil de l'ancien Président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor. Foutriquet, n’ayant plus peur, depuis des lustres (des siècles ?) du ridicule, a tout de même déclaré, noblement « Je ressens cette entrée à l'Académie comme une certaine reconnaissance de mes écrits ».
Oui, c’est l’évidence même.

Fatigue de l’écriture presque quotidienne qu’impose ce blog (en théorie : tout blog) et, sans craindre la grandiloquence, période de sécheresse intellectuelle et spirituelle. J’entrevois d’ailleurs la date, plus tellement éloignée, où ce blog n’aura plus le moindre intérêt dans mon esprit. De la même façon, depuis quelques semaines, les livres me tombent des mains : à la différence de Gracq qui avouait, durant ses propres périodes d’acédie (le mot est à la mode journalistique), ne pouvoir lire que quelques pages, choisies, de Rimbaud, les vers d’une violence et d’une beauté inouïes de la Saison en enfer eux aussi me lassent. Dans ce cas-là, après tout de plus en plus répandu dans nos sociétés acédiques pourrais-je dire (l’ami Juldé, pour ce terme, connaît une orthographe plus procédurière…), je me permets de donner un conseil tout simple, reçu, il y a bien des années, de plus sage que moi : il faut lire et relire le Nouveau testament, à la lumineuse simplicité. Rien de plus. Rien d’autre.
Bien sûr, je n’ai pas besoin de préciser l’écœurement grandissant avec lequel je parcours la Toile puisque, sauf exception trop rare (mais suffisamment indiquée dans la Zone, ici ou là…, au fil des jours…), je ne trouve pas loin s’en faut de quoi m’enthousiasmer. C’est là une banalité sans doute que j’ai suffisamment répétée, alors que fleurissent des centaines de nouveaux blogs qui, dans leur dramatique majorité, sont nuls. Pathétiquement nuls. À la merde, la merde s’agrège, suis-je bête.

Je ne soulignerai jamais assez la superbe qualité d’une revue, rare, dont on parle peu il me semble, qui pourtant est en tout point remarquable, La Sœur de l’Ange. Je l’ai déjà dit : cette revue imposante me fait songer à une autre, Conférence, aux qualités indéniables. Une différence toutefois, énorme à mes yeux et qui me rend désormais insupportable ladite revue, surtout sa bien trop souvent ridicule partie intitulée Cahier, consacrée à des auteurs (pardon, des amis) contemporains : dans La Sœur de l’Ange, Matthieu Baumier est bien incapable, contrairement à Christophe Carraud, le patron de Conférence, de faire écrire ses petits copains, fussent-ils de bien piètres rédacteurs. Seuls priment le talent, l’originalité, le travail et la CONFRONTATION des pensées. Pas de népotisme donc, cela est finalement bien rare.

Je crois que l’un des signes les plus évidents signalant la grandeur d’un auteur se découvre, mais oui, dans la qualité de ses lecteurs. À ce petit jeu-là, je suis au regret d’affirmer que l’auteur nabique est minuscule (ce qui est aussi la stricte vérité morphologique du personnage…), sauf exception zanninienne ou journalière, si l’on considère la zone de putrescence fort avancée que représente le site de ses lecteurs, auquel je ne ferai plus de publicité directe.
Je signale ainsi, a contrario, deux excellents articles, rédigés en anglais, de Thorsten Botz-Bornstein, consacrés à l’œuvre de Tarkovski. Le premier, intitulé « Aesthetics and Mysticism : Plotinus, Tarkovsky, and the Question of Grace » (in Transcendent Philosophy, 5:4, Dec. 2004) et le deuxième dont le titre est « Realism, Dream, and Strangeness in Andrei Tarkovsky » (in Film-Philosophy 8:38, Nov. 2004). Un troisième, pour le plaisir de quelques happy few, sur l’œuvre de Sokurov.
tarkovski.2.jpgÉgalement, les éditions Philippe Rey ont eu l’excellente idée de publier deux ouvrages singuliers du cinéaste, d’abord Lumière instantanée qui regroupe en fait quelque soixante photographies (extraites d’un ensemble de près de 200) réalisées au Polaroid par Tarkovski lui-même, ensuite Récits de jeunesse, un beau recueil de textes.
Je ne puis enfin résister à la joie, le mot n’est pas trop fort, d’indiquer quelques-uns des prochains livres à paraître aux remarquables éditions de L’Éclat qui, l’année prochaine, fêteront leur vingtième année d’existence. J’indique également un lien vers le catalogue général en version PDF de L’Éclat, qui, franchement, vaut le détour, ne serait-ce que par la découverte, pour certains, d’auteurs tels que Jules Lequier, José Bergamín, Carlo Michelstaedter et Hermann Broch, dont un recueil de textes (Logique d’un monde en ruine) que j’attends de lire avec impatience est annoncé depuis plusieurs mois.

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14/12/2004

Empêtré dans les mailles du Réseau

J’aime assez l’idée, aussi vieille que le mythe platonicien de la Caverne ou l’interprétation kabbalistique des rêves (voir le petit livre de Moshe Idel paru aux éditions Allia), selon laquelle la réalité dans laquelle nous vivons n’est pas la bonne. La nôtre n’est qu’illusoire, simulacre, duquel il s’agira de s’extraire, comme en témoigne, assez grossièrement à mon sens, la suite de Ghost in the shell, Innocence de Mamoru Oshii. Une fois de plus, je ne puis comprendre comment certains critiques prétendument cinématographiques peuvent s’ébahir devant ce qui n’est qu’une suite (parfois splendides, je ne le nie pas) d’images de synthèse mais, tout autant, et c’est là que le bât blesse, de poncifs pseudo-ésotériques dignes d’un Pierre Marcelle lecteur du Zohar. Peu importe, le film du Japonais n’est tout de même pas au niveau du pathétique navet prétentieusement bricolé par Enki Bilal, Immortel (et encensé, bien sûr, par nombre de critiques). Heureusement mais c’est une bien maigre consolation.
medium_neuromancer.2.jpgmedium_neuromancer.2.6.jpgJ’émets les mêmes réserves sur le livre, récemment relu, de William Gibson, le célèbre Neuromancien bien compliqué dans sa progression et ses digressions romanesques même si, je le sais, Gibson a été pillé par les frères Wachowski et tant d’autres, ce qui n’excuse pas une inventivité qui n’est, en fin de compte, qu'exercice : soit la trame de telle œuvre de Dick mais tirée, cette fois-ci, jusqu’à ses conséquences les plus extrêmes afin de parachever la rupture narrative et la désorientation presque totale du lecteur. Dantec n’est pas loin non plus qui s’est inspiré, sans jamais le cacher d’ailleurs, de plusieurs thématiques que Gibson développe, au moins dans Neuromancien : l’acheminement d’une IA vers un degré supérieur de conscience, voire une sorte d’au-delà de l’intelligence (en somme, son ouverture à la divinité décrite par Herbert dans son Incident Jésus), l’histoire creusée par la Mort tapie au plus secret de la réalité et le motif de la « plage du monde » comme Zone terminale de laquelle, pourtant, il faudra bien revenir afin de délivrer au monde des vivants le message qui bouleversera (ou pas) leur triste existence, comme on le voit dans le chef-d’œuvre de Dick, Le Maître du haut-château.
Quoi qu’il en soit, cette idée jamesienne d’un motif dans le tapis est à mes yeux fascinante qui, appliquée à mes lectures, me fait tenter quelque travail critique par exemple peu banal puisqu’il s’agit, ici, de rapprocher l’hermétisme démoniaque défini par Kierkegaard de l’exemple de Monsieur Ouine de Bernanos (voir le numéro 23 des Études bernanosiennes éditées par Minard) et là de considérer la structure aporétique d’une œuvre telle que Cœur des ténèbres de Joseph Conrad en la comparant avec l’astre exotique que les astrophysiciens désignent sous l’appellation de trou noir. Nous sommes donc à des années-lumière, c’est le cas de le dire, des métaphores qu’un Jean-Pierre Luminet consigne en relevant les occurrences littéraires des soleils noirs…
Cette idée d’une réalité seconde, cachée, rien moins que spirituelle (bien plus qu’ésotérique car le secret est avant tout celui du divin) est celle bien évidemment d’un Léon Bloy (et de tant d’autres comme Kafka ou Borges) dans chacune de ses œuvres, fût-ce la moins géniale et, bizarrement, celle qu’exprime W. G. Sebald à propos de l’histoire des Allemands postérieure au désastre de la Deuxième Guerre mondiale dans De la destruction comme élément de l’histoire naturelle (chez Actes Sud) où il écrit, idée à faire se dresser les cheveux transparents de tous les imbéciles de Télérama et des Inrockuptibles que : « le catalyseur [de l’histoire allemande] était une donnée purement immatérielle : c’était ce flot d’énergie psychique, intarissable jusqu’à ce jour, dont la source est le secret gardé par tous les cadavres emmurés dans les fondations de notre système politique ; un secret qui a lié les Allemands dans les années de l’après-guerre, qui continue encore de les lier bien plus efficacement que tout objectif concret n’aurait su le faire – et je pense ici à la réalisation de la démocratie. » D’une certaine façon, nous ne sommes pas très loin de L’Âme de Napoléon de Bloy, ce que ne semblent pas avoir remarqué les rédacteurs de la revue Inculte, revue qui, je le rappelle, avait consacré son premier numéro à quelques bien sommaires analyses de l’œuvre de Sebald. Évidemment encore, d’autres influences peuvent être citées comme celles de Günther Anders ou même de Klemperer lorsque Sebald écrit ainsi : « La réalité de la destruction totale, qui échappe à la compréhension tant elle paraît hors norme, s’estompe derrière des tournures toutes faites comme « la proie des flammes », « la nuit fatidique », « le feu embrasait le ciel », [etc.]. Leur fonction est de masquer et de neutraliser des souvenirs vécus qui dépassent le concevable. »
Finalement, comme Kraus le rappelle quelque part dans l'une de ses paradoxales propositions, la Première Guerre mondiale n’était rien si on la comparait à la destruction, concomitante, du langage cancérisé par la clabauderie médiatique.

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04/12/2004

Le stalker enrôlé par le Bureau des sabotages

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« Quand les moyens de la violence sont répandus partout, rien n’est plus dangereux pour les puissants que de semer la haine et l’injustice, car l’injustice et la haine à leur tour appelleront d’inévitables représailles. »
Manuel du BuSab (ou Bureau des Sabotages), Frank Herbert, Dosadi.


Ah !, tout de même, quelques renforts viennent appuyer l’infiltration du stalker dans les dédales ennemis de la Matrice immense (certains murmurent même que, comme la Nef de L’Incident Jésus d’Herbert, nul n’a pu voir la Machine dans sa terrifiante totalité) qui, comme Ulysse, n’en finit pas de chercher. Chercher quoi ? Elle cherche, voilà tout. Oui cher stalker, elle cherche, c’est entendu, mais quoi je vous prie ? Mais rien voyons : elle cherche, elle CHERCHE je vous dis, rien de plus… Son Créateur peut-être, comme le montrent tant d’œuvres inspirées de la littérature et des ar… ?, crut bon d’ajouter l’ami du stalker avec un sourire entendu avant que ce dernier ne lui réponde, faisant un geste expressif de la main qui congédiait d’un revers sa naïveté : Grands dieux non mon ami, c’est même la seule chose, le seul être qu’elle n’a aucune envie de chercher… et encore moins de trouver, ajouta-t-il après quelques minutes devant son interlocuteur, qui peut-être avait ce visage, celui, que j’aime, du vrai chercheur, c’est-à-dire de celui qui se bat contre les inerties et les inamovibles décrets de la Machine. Il s’épuisera puis se noiera dans ce vain combat qui n’en est d’ailleurs même pas un puisque la Machine, comme une putain, ne combat pas : elle avale puis oublie.
Voici donc quelques précieux soutiens, sous les plumes, tour à tour ironique et attendrie, d’Olivier Bruley (qui a écrit un sonnet intitulé Lettre de l’Arrière), savante et digressive, de Dominique Autié (A ceux du front) et, faussement assoupie, de Brice Noval (Lentement, un blogueur se réveille). Enfin, outre le courriel d’hier de Serge Rivron, celui de Tibolano, que je remercie vivement.

Qu’on me comprenne bien. Nulle volonté, je vous prie, d’enrôler qui que ce soit, surtout des personnes que je respecte pour ce qu’elles écrivent en toute liberté. Nulle couardise aussi du fantassin qui se serait subitement avisé d’avoir pénétré dans une Zone de laquelle, pris au piège, il ne pourrait plus s’échapper, en tous les cas sans avoir reçu de graves blessures (celles-là même qui lui assureraient auprès des femmes, comme Rimbaud revenu du Harrar, un prestige inégalé, que ne lui pardonneraient pas les planqués, ceux de l’Arrière…).
Ceux qui méprisent mes efforts reconnaîtront au moins ce don énigmatique : je frappe fort et n’ai jamais eu besoin de me forcer pour exercer mes talents de saboteur. Bien sûr, inutile de préciser que je suis prêt à recommencer quelque opération d’infiltration, où que ce soit, dans le Ventre mou et ignoblement repu de Libération, dans le fond de bidet aigri où poussent quelques turgescents et dolents pissenlits qui n’en finissent pas de chercher (quoi ?, c’est la question sans réponse…) ou même, mais il faut alors qu’une bombe de fraîcheur assainisse la puanteur de marécage qui y flotte comme une nappe lourde, sur les forums les plus incroyablement débiles de la Toile et/ou vulgaires.

Enfin, je suis pour le moins étonné que certains, sans doute les plus mauvais de mes lecteurs, n’aient guère ou pas du tout compris qu’il y avait de l’humour dans mon appel sous les drapeaux, clamant qu’ils n’avaient pas à m’obéir et encore moins à s’enrôler dans une armée de l’ombre partie combattre un ennemi qui n’était pas le leur… Du calme mes agneaux, ce n’est tout de même pas l’amoureux transi que je suis des animaux qui vous réclamerait un sacrifice d’un tel paroxysme et d’ailleurs, sans doute, nullement propitiatoire.
Bizarre tout de même car, si combattre le principe même, immonde, qui consiste pour un imbécile à se parer d’une caution scientifique qui lui permet de faire dire aux mots et aux textes le contraire de ce qu’ils signifient, est une cause à vos yeux qui ne mérite pas de sacrifier quelques minutes de temps très précieux, je me demande bien ce qui vous fera réagir.

Cette fois, fatigué, je me tais et pars me reposer et lire quelques livres à Lyon, cette bonne vieille ville naguère mystérieuse, cossue et taciturne qui, à présent, n’est que le prétentieux modèle réduit d’un Paris éternellement festif.

Tout se perd et surtout, parce qu'elle est éminemment fragile, l’âme inquiète d’une ville.

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03/12/2004

François Rastier ou la déontologie philologique aux orties

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Crédits photographiques : Reuters.

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02/12/2004

Rebatet, Boutang et... Asensio !

Lucien Rebatet dédicaçant Les Décombres à la librairie Rive Gauche, le samedi 3 octobre 1942.

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01/12/2004

Luc-Olivier d'Algange, polygraphe soi-mêmiste

Photographie (détail) de Juan Asensio.

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28/11/2004

Maoam le bonbon fruité fun et qui fond

Crédits photographiques : Kim Ludbrook (EPA).

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25/11/2004

La Langue de Dante selon Bruno Pinchard

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Gustave Doré, illustration pour le Chant 1 de L’Enfer.

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22/11/2004

La Main de Dante n'est pas celle de Sollers

Crédits photographiques : Bill Greene (Globe Staff Photo).

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21/11/2004

Marc-Édouard Nabe ou la colère du bourdon

Crédits photographiques : Frank Rumpenhorst (AFP/Getty Images).

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20/11/2004

Saint Assouline ou le verbe passé à la soupline

Crédits photographiques : Yasuyoshi Chiba (AFP/GettyImages).

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19/11/2004

Régis Debray le médiatologue

Voici un nouvel article (intitulé MédiuM n°1 ou religion et mondanité selon Régis Debray) de Francis Moury – l’ironique, tortueux, subtil, érudit et délicieux Moury –, consacré au premier numéro de la revue MédiuM.
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« […] Medium est ce qui fait lien entre l’homme et l’homme. Ce n’est pas média au singulier. Il se tient en amont. Il dit la continuité autant que la solidarité. […] Le geste médiologique abat, lui, la cloison entre l’examen du monde des choses et celui des âmes, entre la technique d’un côté et la « noosphère » de l’autre. […] La transmission est un drame, c’est entendu – puisque le propre du médium est de pervertir le message en le subordonnant à sa propre survie. Déception ! « On attendait le Christ, c’est l’Église qui est venue. » Certes. Mais que saurions-nous du Christ s’il n’y avait eu les églises ? […]. »
Régis Debray, Relier, in MédiuM n°1, éd. Babylone, Paris, automne 2004, pp. 3-7.

« […] Or, il me semble que les inclinations des esprits sont au monde spirituel ce que le mouvement est au monde matériel, et que si tous les esprits étaient sans inclinations, ou s’ils ne voulaient jamais rien, il ne se trouverait pas dans l’ordre des choses spirituelles cette variété qui ne fait pas seulement admirer la profondeur de la sagesse de Dieu, comme fait la diversité qui se rencontre dans les choses matérielles ; mais aussi sa miséricorde, sa justice, sa bonté, et généralement tous ses autres attributs. »
Nicolas Malebranche, De la recherche de la vérité, IV, 1, in Œuvres (tome 1, éd. Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, Paris 1979), p. 386.


C’est un bref mais dense et impeccable – par sa rigueur de raisonnement comme son style – article de Régis Debray, le philosophe fondateur des Cahiers de Médiologie créés il y a dix ans déjà, qui ouvre sa nouvelle revue MédiuM dont le contenu et l’aspect seront « plus austères et moins brillants » que lesdits Cahiers et dont la devise inscrite sobrement au frontispice est « Transmettre pour innover ». Et dont l’aspect, la diffusion et la parution sont très différents de celle de leur frère aîné : les Cahiers de Médiologie paraissaient tous les six mois (les couvertures des n°17 et 18 édités chez Fayard sont reproduites entre deux textes pour bien marquer la filiation comme la différence) alors que MédiuM ne sera lisible que par abonnement, ne sera pas vendu en librairie ni en kiosque et paraîtra tous les trois mois, quatre fois par an. Cette petite (par le format) revue sera ainsi plus « accrochée » à la vie des idées et du monde et se veut réseau complice de dialogue entre abonnés voués à devenir collaborateurs-confrontateurs-contradicteurs éventuels, évidemment. Du premier M du titre au second non moins majusculé que le premier, riche de tout le travail accumulé entre deux par le mouvement même de la lecture et du retour réfléchi à l’auteur après ce détour, la circularité hégélienne (pas celle du Mythe de l’éternel retour) est d’emblée établie et elle est remplie par la diversité subsumée sous l’unité : qu’on en juge, inextricablement mais dans l’ordre savamment dosé de son sommaire.

Juste après Debray donc : Julien Gracq ! Gracq avait écrit, il n’y a pas très longtemps, une petite phénoménologie « familière » du rapport entretenu par le lecteur à son livre comme objet quasi vivant et passible d’un rapport pouvant engendrer une foule de situations psychologiques comme sociologiques. Elle est brève, elle aussi, mais non moins impeccable. Raffinée d’ailleurs, comme on sait chez ceux qui savent parce qu’on ne le leur a – malheureusement ou non – jamais enseigné qu’elle l’est. Un peu convenue à la réflexion mais « classe » : sujet de dissertation idéal pour les Lettres Supérieures de Louis le grand et Henri IV. Mais enfin elle aussi renvoie à l’idée qui avait fleuri qu’on pouvait juger un livre par son apparence graphique, immédiatement signifiante de son contenu caché car en révélant la nature obscure à qui savait voir son secret. Et là, c’est du médiologique immédiatement, profondément. C’est évident et il fallait commencer par-là, surtout pour nous autres qui aimons, comme le maître, les livres ! Une familiarité du même dans l’altérité du support, en somme.

Puis un article très drôle (involontairement parfois : on aimerait bien avoir du travail nous aussi avec notre « bac + 7 », au lieu d’être au RMI familial et contrôlé régulièrement à l’ANPE au milieu des illettrés, des ivrognes et des demis-clochards, et on ne se plaindrait pas de partir enseigner sur la Côte ouest des USA les charmes du contenu du Précis d’Histoire ancienne de ce brave – et très ennuyeux : Montesquieu, Gibbons, Jean Bayet ou Raymond Bloch sont plus intéressants tout de même – Paul Petit) de Claudia Moatti nous remet dans le bain de la tragédie de l’éducation nationale au niveau où on l’attendrait le moins mais où elle se manifeste bien sûr tout autant. On a l’impression que l’auteur redécouvre ce que les Latins qu’elle enseigne pourtant savaient depuis toujours : le savoir le plus haut et la culture la plus raffinée sont réservés à une élite naturelle qui les désire avant même de les avoir trouvés. Et le projet universitaire tel que la République (française) l’a posé, il y a 200 ans, est par essence une contradiction dans les termes. La preuve en est que la République (française) s’en désintéresse financièrement à un point qui fait honte à ses professeurs lorsque leurs collègues anglo-saxons viennent leur rendre visite dans les placards miteux qui leur servent de bureau. Quelle idéaliste cette Claudia ! Tout le charme féminin de l’idéalisme… contredit par la vulgarité paresseuse de ses élèves qui lisent des manuels utilitaires et rien d’autre. Au lieu de lire la thèse de Rambaud sur L’Art de la déformation historique dans les Commentaires de César, ils lisent Paul Petit (enfin ses re-copieurs contemporains, recopiant d’ailleurs ce que lui-même avait recopié de ses prédécesseurs) : normal. Le principe du concours s’oppose à celui de la culture, par essence. C’est le concours qui tue la culture et les enseignants m’expliquent souvent qu’il est recommandé de ne pas avoir trop de culture pour réussir les concours. C’est mal vu. Alors de quoi s’étonner ? Et puis, chère Claudia Moatti, croyez-vous qu’il serait venu, même une fraction de seconde, à l’esprit de Tacite ou de Sénèque que vous puissiez enseigner à un amphithéâtre de 150 élèves préparant un concours administratif les textes qu’ils écrivaient pour des jeunes gens d’élite ou des hommes faits, rares, triés sur le volet, appartenant aux meilleures familles chevaleresques de la « gens » ? Et cela dans le but de leur faire réussir ledit concours afin ensuite de travailler et de gagner leur vie comme fonctionnaires (de la vérité, comme disait ce pauvre Husserl) ? Soyons sérieux ! Vous retrouvez au fond naturellement leur destination initiale en allant enseigner à des jeunes W.A.S.P. triés sur le volet – enfin à cette condition seulement, dois-je ajouter ! Condition sine qua non, puisque nous sommes entre latinistes. Sinon mon raisonnement ne vaut plus…

Une analyse ensuite du rapport media/medium à travers la relation Aragon/Breton au sujet du rapport entre écrivain et journaliste et l’histoire d’icelle, par Daniel Bougnoux. Aragon nous horripile même si nous nous souvenons avec une reconnaissante émotion qu’il aimait le génial King Kong (USA, 1933) d’Ernest Beaumont Schoedsack et Merian Caldwell Cooper. Breton nous intéresse nettement plus et c’est pour lui qu’on a lu l’article, et c’est pour lui qu’il faut le lire car il contient des choses passionnantes bien résumées sur cet auteur.

Puis un intéressant – même si (ou « parce que » !) on en parle un peu trop en ce moment, un de plus donc, il vaut la peine néanmoins d’être lu – article sur la guerre toute médiologique des USA contre l’Irak par François-Bernard Huygue, enseignant à L’École de guerre économique (diable !) et à H.E.C (terrain moins sulfureux qui réserve, la preuve, de régulières bonnes surprises) dont le sigle ne signifie pas, on le remémore à ceux qui confondraient éventuellement, Hémostatique Et Cicatrisante, comme la pommade du même nom qui soignait nos épistaxis après cautérisation, mais bel et bien Hautes Études Commerciales. Cette école où on teste le candidat en lui demandant si le nom de Marie Bonaparte lui évoque quelque chose, lequel répond benoîtement (mais avec une componction marquant qu’il est sensible à la hauteur de la question posée) qu’il n’est guère familier de la généalogie de l’Empereur. Vu à la télé il y a quelques années ! Pauvre princesse psychanalyste de l’âge d’or français de la psychanalyse, qui s’intéressait à Edgar Poe et connaissait personnellement Freud ! Je crois que c’était H.E.C. cette ahurissante anecdote – mais c’était peut-être l’E.N.A., enfin le principe est le même, vous avez saisi ce que je voulais dire. Huygue a peut-être un lien de parenté avec René, l’historien de l’art ? Je n’ai pas vérifié si l’orthographe concorde. Tous deux écrivent bien, en tout cas, à les lire. Lisons-les donc.

Un professeur de littérature française à Paris-III, Jacques Lecarme, nous entretient des victoires et déboires du journal intime et son résumé de l’évolution de cet objet étrange (mi-privé, mi-public / mi-secret, mi-dévoilant) est intéressant : on le recommande comme un des meilleurs de la « revue postale par abonnement » qu’est MediuM. D’Amiel à Roland Jaccard et Renaud Camus, quel parcours brossé ! La démonstration esthétique est nette et sans bavure : on a affaire à un très étrange objet. Qui s’y frotte s’y pique ! Devise du régiment d’infanterie de… bon ne confondons pas tout : Lecarme mérite d’être distingué parmi les honorables contributeurs pour les bonnes pages médiologiques (ô combien !) d’histoire de la littérature moderne et contemporaine qu’il nous offre. Lire donc. On peut noter dans notre journal intime qu’on le lit, pendant qu’on le lit.

Philippe Dubé, professeur canadien de muséologie (cela existait donc ?) nous entretient de son angoisse concernant le déménagement des collections du Musée de l’Homme fondé par le grand anthropologue Paul Rivet (un nom tout médiologique !) sur le Quai Branly et sur la perte « spectaculaire » induite par la conception de l’espace dans le nouveau lieu relativement à l’ambition cognitive issue de la sociologie française de la grande époque : entre art et connaissance… le dilemme ! Bon on verra bien… l’avenir nous le montrera, ce nouveau musée.

Le philosophe japonais Ishida nous livre un article non moins typiquement en phase avec les problèmes médiologiques puisqu’il s’agit cette fois de l’étonnante histoire (critique et réfléchie) de la représentation de l’Empereur japonais au tournant meijique, occasionnant un étrange dialogue entre techniques iconographiques, sens du sacré, reproduction de masse. Très curieux et très bien écrit – le texte n’est pas traduit, Ishida l’a rédigé dans notre langue et nous le félicitons pour sa haute tenue –, il est passionnant et on vous le recommande chaudement, pas seulement parce que vous savez que nous aimons le cinéma japonais et la civilisation japonaise qui lui sert de support.

Vient ensuite le problème des droits d’auteur « versus » brevet – comme dans Atom Man versus the Martians Invaders [inédit en France] (USA, 1967) de Don Glut – qui est un texte technique sur un problème juridique universel qui témoigne de la sourde (ou éclatante, suivant le niveau auquel on se place) guerre « tiède » (ou « chaude » ?) entre Europe et USA. Il est écrit par un collectif de responsables français des télécommunications qui sait de quoi il parle. Quand les technocrates des télécommunications ont peur, tout peut arriver… C’est presque angoissant. Histoire à ne pas lire la nuit, comme dirait Alfred Hitchcock en éditeur de nouvelles fantastiques anglo-saxonnes, traduites au Livre de Poche en son temps.



Un blanc sépare ce qui précède de ce qui suit, sur la couverture. Nous le respectons dans cette recension critique sans chercher à en analyser la signification. Il faut bien qu’on vous laisse un peu d’effort à faire !



Robert Damien nous entretient de la conception dialectique du rapport des chemins de fer et des voies fluviales chez Proudhon – encore une fois, intéressant mais à ne lire que si on a d’abord lu la thèse monumentale de Mgr Pierre Haubtmann sur Proudhon, sa vie et sa pensée, que nous citions dans un article paru antérieurement à celui-ci, et sur ce même site reptilien de notre Stalker. Transmettre pour innover, transmettre pour vivre et réciproquement : même combat ontologique selon Proudhon, ce grand méconnu de l’historiographie philosophique française, au même titre qu’un Comte, moins systématique, plus brouillon que Comte mais si riche et si peu lu aujourd’hui !

On voit après des « sculptures à textes » savoureuses par le rapport entre les deux véhicules (l’esthétique et l’historique), reproduites en Noir & Blanc avec le texte en regard : crées par « le petit-fils d’Élie Faure » (Debray l’apprécie et c’est lui qui nous le présente), Jean-Louis Faure. Ici la subjectivité reine du plaisir s’opposera à l’esthétique canonique et objective au gré des âges et des cultures : nous sommes neutre car pas plasticien – nous sommes incompétent, pour le coup ! Mais on s’est amusé à lire-regarder, tout de même. Donc on a pris, convenons-en, du plaisir. Preuve ? Dans un tel contexte, le mot sonne cuistre. On vous signale ce moment fugitif entre deux tensions théoriques et théorétiques. C’était voulu à notre avis. Il y a de la mise en scène dans cette revue. Le sens du montage au sens cinématographique du terme, même.

Vient alors une étude proprement philosophique sur le concept médiologique (à chaque fois que nous employons ce terme, notre ordinateur croit que nous avons commis une faute de vocabulaire et le souligne en rouge : on ne peut pas lui dire qu’il n’en est rien et il commence à nous agacer sérieusement) de transmission et sur sa double nature technique/institutionnelle. Pour les amoureux du concept logique « only » : on le recommande donc par principe. Qu’ils souffrent et apprennent en souffrant, les autres qui n’aiment pas la géométrie ! C’est le seul moyen d’apprendre VraimenT (puisque Vérité = position d’une Thèse), et que tout Médium suppose un récepteur compréhensif-sensible de sa nature Médiumnique : « V=T (X) M=M », X étant le lecteur-auteur de ces lignes sur ces autres lignes, en l’occurrence. Mais X sera bientôt vous, n’est-ce pas ?. X the Unknown, titre d’un Hammer Film fantastique anglais de la fin des années 1950, invisible en France. Quel beau titre, quel génial titre pour un film d’horreur et d’épouvante à caractère science-fictionnel ! Presque du Jean Ray (pas l’économiste, le génial auteur belge de contes fantastiques, nous précisons car une interlocutrice belge de notre adolescence s’y était trompée lors d’une conversation mondaine et littéraire à Pontresina) en somme…

« Reconnaissances » (concernant, sur, à propos de, au sujet de mais pas toujours ni forcément « à » bien que tout de même assez) Jacques Derrida. C’est le texte de Debray qui est le meilleur de cette rubrique car il se tient à égale distance de l’admiration et de la critique. On n’en attendait pas moins de lui, même si d’autres eussent peut-être attendu davantage. Mais le référent, on le sait, ne le mérite pas selon nous. Même génération, souvenirs communs mais parcours conceptuel différent : voilà, en gros, ce qu’écrit Régis Debray et nous lui en sommes gré, largement. On a relu Freud et la scène de l’écriture, édité encore dans Tel Quel n°26 (1966) l’autre soir, justement… Ah ! la la… enfin ne soyons pas méchant avec ce mort : Dieu ait son âme ! Et s’il l’a, on en rediscutera avec elle au purgatoire où la plupart d’entre nous séjournerons sans doute suffisamment pour avoir le temps de lire et re-commenter d’un nouveau point de vue toute la Bibliothèque Sainte Geneviève, donc aussi Tel Quel. Et Diogène, et Critique, et Les Temps Modernes, et Contrelittérature, et La Sœur de L’ange, et le Stalker – Dissection du cadavre de la littérature, bien entendu, nous l’espérons bien ! Sans oublier la Revue d’histoire des religions, la R.F.P., la N.R.F.P., la Revue philosophique, les Recherches philosophiques, la R.M.M., la N.R.F. et la Nouvelle N.R.F. – et tant d’autres (le Bulletin de l’Association Guillaume Budé ! Et la R.E.L. et la R.E.G. d’ailleurs) mais brisons-là ce rêve borgésien si fantastique pour revenir au présent. Derrida appartient au passé.

Enfin pour la bonne bouche la plus horriblement médiatique mais justement subsumée par la qualité médiumnique la plus fine et la plus intelligente : les critiques du 09/11 de l’abruti-intelligent, sympathique-antipathique, nommé l’ineffable et très bête, en fin de compte, réalisateur-acteur-producteur Michael Moore. C’est le texte de Debray qui est le meilleur de la rubrique mais les autres sont bien aussi. Savoureux et bien écrits. Le souvenir de la conférence d’Aspen (Colorado) que Debray (interdit de séjour aux USA depuis son refoulement à l’aéroport de Boston, celui-là même dont Mohamed Atta franchit les barrières de contrôle si aisément, comme il le souligne ironiquement) actualise là – en l’écrivant à cette occasion – est un grand moment biographique et politique, un grand moment de philosophie en acte, d’incarnation de l’esprit au sens le plus absolument hégélien et nous l’avons relu plusieurs fois : il éclaire bien des choses. Il relate un fait qui s’est passé (il y a près de vingt ans) et qui éclaire ce qui se passe aujourd’hui. Mais on ne vous en dit pas davantage. Pour le lire, en connaître le dense contenu philosophique et politique, médiumnique comme médiologique (encore ce trait rouge ! Cette machine à mémoire m’achèvera !) non moins, on vous signale enfin l’adresse numérique qui vous en donnera la clef d’accès.

C’est donc bien de lien, de « religere », de « religare », donc de « religio » au sens étymologique comme au sens théologique puis sociologique, qu’il s’agit dans ce MediuM n°1 dirigé par Régis Debray. C’est bien de mondanité comme lieu où la religion naît qu’il s’agit aussi. Et, assurément, de leurs rapports les plus techniquement complexes, éclairés souvent simplement et clairement, donc. Entre sociologie et théologie, entre esthétique et théorie de la connaissance, entre dialectique et humanisme, entre histoire de l’éternité et actualité brûlante : un chemin qui mène à bien des endroits, cette nouvelle revue dirigée par Régis Debray, le dominateur de tous nos possibles. L’un des rares aujourd’hui à savoir parler de la vie et de la mort (celle des images mais celle du restant aussi, du réel aussi) – du plaisir et de la peine. De la philosophie en somme, pour reprendre la définition profonde du sage Épictète.

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17/11/2004

Syntaxe ou l'autre dans la langue de Renaud Camus

Crédits photographiques : STR (AFP/Getty Images).

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15/11/2004

L'expérience existentielle de l'art selon Henri Godard

Olympia de Manet, 1863
Je suis toujours fasciné par la cohérence secrète que révèlent mes lectures, moins celle de mes goûts, après tout critiquables que celle, profonde, qui lie chacun des livres lus à celui qui l’a précédé, à celui qui va le suivre. Je vois dans cette cohérence un merveilleux sourire qui m’aide à ne pas désespérer. Ainsi, après avoir évoqué précédemment l’ouvrage de Karl Löwith consacré aux résurgences profanes voire résolument athées de la figure divine dans l’histoire politico-philosophique de l’Occident, je dévore le livre, intitulé L’Expérience existentielle de l’art (Gallimard), que l’un des plus grands spécialistes de Céline si ce n’est le plus grand, Henri Godard, a consacré à sa propre lecture de Malraux lui-même fasciné par les arts. Mon sentiment sur ce livre, comme l'écrirait Pierre Assouline, c’est-à-dire le mauvais critique ? Livre étrange, oui, moins par l’évocation d’un écrivain finalement assez méconnu, Malraux, et de sa passion pour l’art (puisque, nous apprend Godard, il a écrit son ouvrage en préparant l’édition de La Métamorphose des dieux dans la bibliothèque de la Pléiade) que par une volonté presque systématique d’affirmer, au cours de l’histoire, la progressive autonomisation du langage de l’art, surtout, ici, celui de la peinture et de la sculpture. C'est d'ailleurs cette autonomisation de l'art qui accentue l'irrécusable sentiment d'étrangeté que l'homme éprouve face au monde. La thèse est connue et ne souffre guère de contestation. En fait, l’art, selon Godard lisant Malraux, se sépare de la sphère religieuse qui, jusqu’à l’ère moderne, en formait le berceau et la destination suprême, l’icône pourrais-je dire. Dès lors, logiquement, « l’expérience existentielle » qu’évoque l’auteur est ambiguë : non un « surnaturel », non « un être ou […] des forces qui existeraient en eux-mêmes sur un autre plan de réalité que le nôtre, mais […] des données qui font partie de nous-mêmes et de notre condition […], tout ce qui nous donne le sentiment d’être dépossédés de nous-mêmes, et qui pourtant est également nous ». Je passe sur la maladresse des termes employés (« plan de réalité », « données ») par Godard, qui à mes yeux signifie assez la gêne de l’auteur, et sans doute une fascination bien réelle qui, à l’endroit de la religion et des merveilles artistiques qu’elle a fait naître, n’est évidemment pas seulement intellectuelle. Ces forces, quelles sont-elles ? Godard nous apprend, en bon lecteur malrucien, qu’il s’agit tout d’abord de « la mort pour commencer, mais aussi l’expérience du sexe quand elle est vécue dans sa plénitude » et enfin « le soupçon d’une présence du Mal en nous et en tout homme ». Qui pourrait affirmer le contraire ? Sauf que Godard refuse de subsumer ces expériences que n’eût pas désavouées un Bataille (et Blanchot, d’ailleurs évoqué dans ce même livre) sous une catégorie (le mot me fait honte), disons plutôt dans une dimension qu’un Wladimir Weidlé n’aurait pas hésité, lui, à qualifier de religieuse. Pour le dire excellemment avec Godard : « Le pouvoir de dignité métaphysique que Baudelaire et Malraux confèrent à l’art n’est pas autre chose que la suite logique, une fois effacée la croyance en ce Dieu auquel la figuration de l’art portait atteinte, de la conception qui motivait cette interdiction. Si donner forme à des êtres divins, ou même seulement animés, était l’usurpation d’un pouvoir divin, comment, en l’absence de Dieu, n’en subsisterait-il pas quelque chose en faveur des hommes ? ». Karl Löwith n’est pas bien loin, quoique Godard paraisse ne pas connaître cet auteur et tant d'autres (ne serait-ce que George Steiner, alors que Godard évoque la réelle présence chère au célèbre essayiste), qu'il ne songe pas à opposer à Malraux. Oui encore donc, mais Godard, qui à mon sens borne un peu trop grossièrement la position éminemment complexe et mouvante que Baudelaire nourrissait quant à la signification religieuse de l’art, de refuser que celui-ci, désormais, ose lever son regard (et le nôtre bien sûr) vers le ciel, nous obligeant plutôt à le retourner vers une intériorité devenue le réceptacle des magies perdues, de l’émerveillement d’antan. L’homme de Godard est un mélancolique qui ne lève ses yeux, de peur d’être aveuglé, qu’à mi-hauteur, coincé entre le plus insipide matérialisme et quelque nostalgie secrète des dieux, pas même digne d’Hölderlin.

Les dernières phrases d’Henri Godard sont à cet égard éloquentes, qui refusent de conclure à autre chose, au travers des âges, qu’à une espèce de sombre opiniâtreté dont ferait preuve l’homme, opiniâtreté dont on se demande bien ce qui peut en assurer la permanence : « Et nous, qui avons été habitués à trouver aussi bien la peinture dans des natures mortes ou dans des tableaux abstraits, nous continuons, dans les musées, à trouver quelque chose de plus encore à ces visages de l’art. L’attention que nous leur prêtons n’a rien à voir avec celle que nous portons aux visages qui à tout moment sont autour de nous le premier univers de nos vies, mais elle n’est pas moins passionnée. En eux, nous venons chercher à la fois le reflet de nos interrogations les plus profondes, et un moyen d’y faire face ».

Autre lecture, que j’évoquerai bientôt, celle-ci bouleversante et qui m’a enthousiasmé comme l’avait fait celle de l’ouvrage de Wladimir Weidlé : Syntaxe ou l’autre dans la langue de Renaud Camus.

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11/11/2004

Larvatus prodeo ou... pro deo ?

Crédits photographiques : Mike Hutchings (Reuters).


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08/11/2004

Vie et mort de Gollum

Crédits photographiques : Daniele Tamagni.

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02/11/2004

La plume pichrocoline d'Assouline

Crédits photographiques : Nikon Small World.

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26/10/2004

Marc-Édouard Nabe n'enfonce pas vraiment le clou

Crédits photographiques : Stefano Pesarelli.

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23/10/2004

Michel Onfray ou la dignité des braguettes, par Francis Moury

Crédits photographiques : Jeff J. Mitchell (Getty Images).

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