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10/02/2005

Ens non esse facit, non ens fore

Crédits photographiques : Yusuf Ahmad (Reuters).

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09/02/2005

Les Romains se croyaient élus...

Crédits photographiques : Ammar Awad (Reuters).

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08/02/2005

Berlin-Tel-Aviv, Tel-Aviv-Berlin par Sarah Vajda

Crédits photographiques : Paolo Pellegrin (Magnum, National Geographic).

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07/02/2005

Diapsalmata ou interlude entre diverses lectures

Crédits photographiques : Mel Evans (Associated Press).

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04/02/2005

Le fanatisme de la tolérance

«Tolérance : tolérez mon intolérance»
Jules Renard, Journal
(comme me l'a rappelé l'un de mes lecteurs, que je remercie)

Voici un texte signé par Gonzague Basset-Chercot, que l'intéressé m'a bien évidemment autorisé à reproduire dans la Zone, l'un des espaces, j'en tire une gloire modeste, les plus intolérants de la Toile (tout du moins pour ce qui concerne les questions de littérature) puisque je respecte (alors que je ne le tolère point) mon lecteur comme s'il en allait de mon frère. Je n'ai pas envie de bavarder avec lui mais de discuter, je n'ai pas envie d'émettre des opinions sur la pluie et le beau temps mais de sonder ses gouffres, je n'ai pas envie, enfin, d'exposer mes idées, y compris les plus banalement enrobées d'un style ectoplasmique mais de le convaincre, de le choquer et, peut-être, si j'avais le moindre talent et une force qui me fuit, de le ravir, c'est-à-dire de le forcer. Car ce que craignent ces nains qui trompent leur solitude en s'épandant comme du fumier (fera-t-il pousser quelques patates douces ?), ce qui les fait trembler de rage de la tête aux pieds, c'est tout simplement de constater que coule, dans les veines de quelques-uns, un sang qui, faute de gravité, faute de ce poids de la présence qu'évoquait Michelstaedter, s'est tout simplement évaporé.
Revenons au texte de Basset-Chercot, texte vieux de quelques années mais qui, constatant que les apôtres de la tolérance deviennent de plus en plus gras, est décidément d'une actualité plus que... brûlante.

Prologue
Ils n'ont que ce mot à la bouche et le brandissent tel un étendard qui claque au vent de la modernité. Tolérance ! Pas un jour sans qu'un animateur célèbre, un intellectuel à la mode ou un homme politique ne se drapent dans ce nouvel idéal. Il faut une sacrée dose de courage pour faire profession de tolérance. La tolérance ça vous campe un homme, fichtre ! Claudel nous avait prévenu, «la tolérance il y a des maisons pour çà» et notre société se découvre progressivement en maison de passe, comptoir clos pour discussions sans alcool.
Il est un bon usage de la tolérance, vital tout autant que fécond, et c'est en son nom que nous dénonçons un usage plus mauvais. Aujourd'hui, nous aimons trop l'homme et sa liberté pour le laisser devenir esclave d'un nouveau fanatisme : le fanatisme de la tolérance.

Mon choix sinon rien
Chaque après midi, la tolérance s'exhibe sur le service public au cours de l'émission C'est mon choix. Des invités y rivalisent d'originalité en comportements fantaisistes. Tel breton mange des assiettes, telle adolescente est métalliquement percée de la tête aux pieds, tel couple a renoncé d'adopter un enfant au profit d'un bébé tigre. Sympathiques énergumènes parfaitement libres de se comporter ainsi, d'autant qu'ils ne sont en général ni prosélytes ni violents. Plus préoccupante est l'habitude qui veut que dans la salle, par réflexe pavlovien de consensus insipide, tout le monde approuve sans réserve lesdits comportements. «C'est votre choix» assène lapidairement l'animatrice, et le public de s'incliner platement devant la maxime devenue loi. Tout choix en l'espèce se vaut et, pour reprendre l'injure détournée par les laudateurs de ce relativisme facile, quiconque ose en discuter le bien fondé est un fasciste. N'en déplaise aux sceptiques, il faut pourtant noter que quand la vérité est connue avec certitude, la tolérance devient sans objet. Au risque de paraître tatillon, un reste de bon sens autorise à ne pas applaudir l'hurluberlu qui déclare que deux et deux font cinq. Tenus de le respecter, nous avons le droit de le contredire. Quand il y a une vérité et un bien, la tolérance n'est qu'un signe d'ignorance ou d'indifférence morale.
Parfois lâche, la tolérance cherche l'approbation plus que la vérité.

Aux sources de la tolérance
En latin, tolerantia signifie patience, résignation, constance à endurer ; tollo signifie porter, supporter. Tolérer est l'effort qui consiste à accepter ce qu'on pourrait combattre. Souffrance par laquelle on supporte l'erreur et le vice, la tolérance est un laisser-faire qui fait exception à la règle, une dérogation dans le droit. Dérogation sans exclusion ni persécution mais sans approbation. Furetière en 1690 est explicite : «Tolérer : [...] souffrir quelque chose, ne s'en pas plaindre, n'en pas faire la punition. Il faut tolérer les défauts de ceux avec qui nous avons à vivre. On tolère à Rome les lieux de débauche, mais on ne les approuve pas. Il faut tolérer les abus, quand on ne peut pas les retrancher tout à fait, tolérer les crimes qu'on ne peut pas punir.» Nulle gloire ici à être tolérant. Bossuet considère le mot comme une insulte qui signifie faible, lâche et cynique.
Dans ce contexte, c'est l'amour même du prochain et de la vérité qui conduit parfois à l'intolérance.
Historiquement, l'intolérance fut souvent la règle et la tolérance l'exception. L'homme ne naît pas tolérant mais le devient à partir du XVIème siècle. L'édit de Nantes de 1598 marque en ce sens un tournant, acte de tolérance par lequel Henri IV accorde aux protestants des libertés nouvelles. La tolérance s'épanouira à mesure qu'on laissera derrière soi l'arrogance de l'absolu. Féconde, elle accouchera de la laïcité qui est de la tolérance instituée. Cette avancée de la tolérance constitue un formidable progrès. Malheureusement, toute avancée se gâte à sa limite et un excès peut en cacher un autre.
Aujourd'hui, l'arrogance de l'absolu a laissé place à l'arrogance du relativisme.

Tolérer n'est pas approuver
La tolérance était indulgence, elle est devenue approbation. Pour reprendre Furetière, tolérer les lieux de débauche à Rome ne nécessite pas de les approuver. Notre société pourtant a franchi le pas, qui admoneste ceux là même qui admonestent, en vertu du principe du tout s'approuve rien ne se réprouve. La nouvelle tolérance interdit d'être contre et somme d'être pour, ce qui revient hélas à une abdication de la liberté. Quand l'intolérance est privation de la liberté d'autrui, la tolérance est parfois privation de sa propre liberté, en ce qu'elle fuit le discernement. C'est que, disent les sans-courage, tout jugement juge et tout libre-arbitre arbitre ! Mieux leur plaît la tolérance systématique, qui enjoint sans effort d'acquiescer. Tout discernement invite à prendre position, et d'abord pour soi-même, mais la mode confortable est à la désertion. Défroqués de leur position, les déserteurs de la raison pâlissent aux chandelles vacillantes de la conscience atone.
«Appelles-tu liberté le droit d'errer dans le vide ?» (Saint-Exupéry)

La tolérance ne tolère plus rien auprès d'elle
L'on ne peut tout tolérer et les modernes l'ont bien compris, qui ont édicté des règles pour punir l'intolérable. Malgré quelques zones circonscrites de tolérance limitée, la tendance reste toutefois à la tolérance illimitée. Partie de la tolérance zéro, notre société en arrive à l'intolérance zéro. De fait, l'erreur fut d'habiller d'absolu une notion qui était relative. Exception devenue règle, la tolérance est le nouvel impératif catégorique d'une société qui ne souffre pourtant plus l'impératif. Le bon usage invite la tolérance à être de circonstance plutôt que de principe. Sans autre forme de procès, l'inconditionnelle tolérance dicte toutefois ses commandements.
Le fanatisme de la tolérance consiste en un zèle passionné pour une doctrine, qui en oublie d'être humble et ne tolère plus qu'elle même. Intolérante, la tolérance est devenue outrancière. Rien ne semble en mesure de mettre fin à sa course effrénée dans le vide. Pas de tolérance pour les ennemis de la tolérance ! Nouveau credo des chiens de garde du tout est bien qui commence bien.

Infantilisme de la nouvelle tolérance
En ce qu'elle a partie liée au relativisme, la tolérance est devenue la garantie édulcorée d'une modernité sans foi ni loi, qui exhorte tout jugement à passer chemin. Teintée de nihilisme, cette tolérance promeut les différences pour finalement mieux les nier. Quand rien ne diffère et ne doit différer, tout mot devient de trop et toute idée importune. Ce mauvais usage de la tolérance porte en lui les germes de l'infantilisme en ce qu'il est un déni de responsabilité. Etre responsable c'est répondre de, être tolérant c'est ne pas répondre. Quand on ne croit fondamentalement à rien, on peut tout admettre et l'on finit par croire à tout. La vie mature avec la pensée cède alors doucement la place au face à face du fanatique et du zombie. D'un côté le fanatique intolérant qui se croit seul dépositaire d'une vérité et se refuse à douter. De l'autre l'infantile qui à force de douter de tout finit par ne plus se douter de rien. L'excès en tout est un défaut.
Vil est l'excès d'intolérance, puéril l'excès de tolérance.

Entre mainmise et abstention politique
Au plan politique, intolérance et tolérance systématiques sont deux impasses. Hannah Arendt montre bien que c'est dans la mesure où il fonctionne à l'idéologie et à la vérité que le totalitarisme est intolérant. Une tyrannie est toujours une tyrannie du prétendu vrai, un abus de pouvoir et une mainmise abjecte. A contrario, cesser d'aimer le vrai fait également le jeu du totalitarisme. Le sujet idéal du régime totalitaire est en effet l'homme pour qui la distinction entre fait et fiction, vrai et faux, n'existe plus. La sophistique laisse les coudées franches à la manipulation qui fait le jeu du totalitarisme. Si rien n'est vrai, qu'opposer à des mensonges ?
On entrevoit ici les dangers d'une société d'indulgence plénière, sourde aux admonestations salutaires. La tolérance sans frein est du néo-libéralisme des consciences, déni de souveraineté qui s'abstient sans peine et laisse faire les pires inepties. Au sommet du politiquement correct trônent l'urne et l'isoloir vides, incarnations fantoches de tolérance maximale. Je tolère donc je me tais.

Silence, la tolérance vous parle !
Glissement décisif pour Alain Finkielkraut, l'individu moderne prend aujourd'hui pour son identité ce qui n'est que son opinion. Comme si contredire une opinion et discuter une particularité revenaient à remettre en cause une identité, autrui se sent attaqué dans son essence dès lors que je questionne son existence. Dans un espace de tolérance classique, l'opinion consent à être contredite et démentie. Dans un espace de tolérance détournée, l'opinion devient identitaire et ne souffre pas d'être discutée. Au pluralisme des opinions succède le pluralisme des identités. Ce glissement de l'opinion à l'identité est porteur de violence car à la différence des opinions, les identités ne transigent pas et récusent toute
contestation. Stigmatisé, celui qui ne les reconnaît est taxé de racisme. Qui est circonspect devant la revendication d'une minorité est traité par elle de fasciste. Qui émet la moindre réserve à l'égard de la revendication des homosexuels est taxé d'homophobie. S'érige alors un espace du tout ou rien, sans discussion possible, où toute parole est perçue comme une menace.
«Tout ce qui n'est pas moi est un agent de répression à mon égard !» (slogan de mai 68).

On ne discute pas, on revendique
Héritier direct de la polis grecque, c'est le parler-ensemble qui fait le socle de la démocratie. Que reste-t-il de la délibération dans un espace silencieux et binaire, voué tout entier à la reconnaissance ? Les nouvelles intolérances se constituent de ces identités en forme de combat qui prétendent combattre l'intolérance, d'un pluralisme identitaire qui détruit l'espace de discussion. Les nouveaux censeurs refusent aujourd'hui le dialogue, soit que toute vérité leur paraisse suspecte, soit qu'elle ne les intéresse plus.
Sur l'agora moderne clairsemée on ne discute plus, on revendique.

De la tolérance au respect
Régi par le pluralisme identitaire et le culte de la reconnaissance, l'espace public laisse alors peu de place à l'amitié. Tout reconnaître équivaut à ne plus rien reconnaître et à tout méconnaître. Un brouillard d'insignifiances empêche d'avancer, fût-ce masqué, à la recherche d'un main amie. Royaume viril où tout n'est pas permis, l'amitié exige pour porter beaucoup de châtier un peu. «Ce que j'aime le moins dans l'ami, d'ordinaire, c'est l'indulgence» dit Gide. La tolérance est vertu positive quand elle sait ses limites et contrarie l'indifférence. En amour, la tolérance devient respect, courage en même temps que renoncement. Courage car reprendre l'autre nécessite de se découvrir aimant. Renoncement car accepter l'autre nécessite de se découvrir humble. Preuve d'empathie, la tolérance n'est plus un supporter mais un accepter. Déférence qui s'attache à accepter l'autre, non plus à s'en séparer par indifférence.
Réticents au sectarisme et éternels amoureux, nous célébrons le respect de l'autre plutôt qu'une tolérance détournée de ses vertus sages par les apôtres de l'insignifiance.

Épilogue
Aride est la tolérance zéro, ivre la tolérance infinie. A nos yeux d'hommes tendres mais volontaires, la tolérance est affaire de pondération. Salutaire moment que la tolérance, à condition qu'elle soit pause revigorante et non repos lénifiant, terrain d'entente et non de reniement. Trait d'union entre les individus, la tolérance doit gagner en respect pour être la marque non d'une séparation mais bien d'un attachement. En attendant qu'elle redevienne ce «genre de sagesse qui surmonte le fanatisme» (Alain), un reste de bon sens nous inclinera à ne pas tout tolérer.
L'amour du bien, du beau et du juste, ça oblige et ça discrimine, forcément.

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02/02/2005

Fair is foul, and foul is fair : Macbeth ou l'ontologie noire

Crédits photographiques : Joseph Rodriguez (AP Photo/News & Record).

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31/01/2005

Circularité spéculaire de l'écriture

Crédits photographiques : Courtesy of Nikon Small World.

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28/01/2005

L'Aventure dans le plat pays de Flatland

Crédits photographiques : Courtesy of Nikon Small World.

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26/01/2005

Chris Foss ou l'éveil insoupçonnable

Crédits photographiques : Chris Foss, Atlantis, 1976.

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25/01/2005

Fulgurance et fragment

Crédits photographiques : Juan Asensio

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24/01/2005

Ce goût immodéré pour l'hermétisme : parabole d'une lecture bien faite

Crédits photographiques : Erik Jacobs (Boston Globe).

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20/01/2005

La vertigineuse expérience humaine de Dante

Crédits photographiques : Ariel Schalit (AP Photo).

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16/01/2005

Contrelittérature

Photographie (détail) de Juan Asensio.

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13/01/2005

Bernard-Henri Lévy ou Du romantisme comme déchéance de la raison, par F. Moury

Crédits photographiques : Attila Balazs (MTI via Associated Press).

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12/01/2005

Étonne-moi, saint Espace !

Crédits photographiques : Dr. Jorge Bernardino de la Serna.

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10/01/2005

Le Soulèvement contre le monde secondaire ou le manifeste d'un homme droit

Matt McClain:Getty Images
Photographie de Matt McClain (Getty Images).

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07/01/2005

Le bonheur dans le crime ou portrait d'une diabolique : Josyane Savigneau

Crédits photographiques : Shannon Stapleton (Reuters).

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05/01/2005

Souvenirs de lecture sur Gadenne et Faulkner

Crédits photographiques : U.S. Air Force via Getty Images.

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02/01/2005

De la terre à l’androïde... et retour puis départ ?

Crédits photographiques : Jason Hawkes 2.

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La Terre n'est pas une citadelle ou cinquième partie de la dispute opposant quelques doctes

Illustration d'Hisaharu Motoda tirée de la série intitulée Neo-Ruins.

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Julien Dray ou la politique dans le caniveau

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Crédits photographiques : Yuriko Nakao (Reuters).

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01/01/2005

De saint Thomas d’Aquin à Husserl : sur la contingence et la prudence de conservation, suite et fin (?) par Francis Moury et Serge Rivron

Crédits photographiques : Nicolas Asfouri (AFP/Getty Images).

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31/12/2004

Des confusions de Serge Rivron dans sa réponse à mon texte Sur les désastres de l’Asie, par Francis Moury + Réponse à la réponse par Serge Rivron

Crédits photographiques : Kim Kyung-Hoon (Reuters).

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30/12/2004

Sur le désastre de l’Asie : Eschatologie et Sauvegarde par Francis Moury

Crédits photographiques : Yomiuri Shimbun (AFP/Getty Images).

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28/12/2004

Walter Benjamin, Georges Bernanos et quelques hongres

Crédits photographiques : Matt Slocum (AP Photo).

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27/12/2004

Aux portes de la Camarde : Imre Kertész et Jean-Michel Palmier

Crédits photographiques : Alexander Khudotioply (Reuters).

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16/12/2004

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle...

Saluons comme il se doit, en partant d’un grand rire, le seul événement de quelque importance de cette insignifiante journée parisienne, grise et pluvieuse, fuligineuse, baudelairienne en somme : l’entrée de Valéry Giscard d'Estaing à l’Académie française, élu au fauteuil de l'ancien Président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor. Foutriquet, n’ayant plus peur, depuis des lustres (des siècles ?) du ridicule, a tout de même déclaré, noblement « Je ressens cette entrée à l'Académie comme une certaine reconnaissance de mes écrits ».
Oui, c’est l’évidence même.

Fatigue de l’écriture presque quotidienne qu’impose ce blog (en théorie : tout blog) et, sans craindre la grandiloquence, période de sécheresse intellectuelle et spirituelle. J’entrevois d’ailleurs la date, plus tellement éloignée, où ce blog n’aura plus le moindre intérêt dans mon esprit. De la même façon, depuis quelques semaines, les livres me tombent des mains : à la différence de Gracq qui avouait, durant ses propres périodes d’acédie (le mot est à la mode journalistique), ne pouvoir lire que quelques pages, choisies, de Rimbaud, les vers d’une violence et d’une beauté inouïes de la Saison en enfer eux aussi me lassent. Dans ce cas-là, après tout de plus en plus répandu dans nos sociétés acédiques pourrais-je dire (l’ami Juldé, pour ce terme, connaît une orthographe plus procédurière…), je me permets de donner un conseil tout simple, reçu, il y a bien des années, de plus sage que moi : il faut lire et relire le Nouveau testament, à la lumineuse simplicité. Rien de plus. Rien d’autre.
Bien sûr, je n’ai pas besoin de préciser l’écœurement grandissant avec lequel je parcours la Toile puisque, sauf exception trop rare (mais suffisamment indiquée dans la Zone, ici ou là…, au fil des jours…), je ne trouve pas loin s’en faut de quoi m’enthousiasmer. C’est là une banalité sans doute que j’ai suffisamment répétée, alors que fleurissent des centaines de nouveaux blogs qui, dans leur dramatique majorité, sont nuls. Pathétiquement nuls. À la merde, la merde s’agrège, suis-je bête.

Je ne soulignerai jamais assez la superbe qualité d’une revue, rare, dont on parle peu il me semble, qui pourtant est en tout point remarquable, La Sœur de l’Ange. Je l’ai déjà dit : cette revue imposante me fait songer à une autre, Conférence, aux qualités indéniables. Une différence toutefois, énorme à mes yeux et qui me rend désormais insupportable ladite revue, surtout sa bien trop souvent ridicule partie intitulée Cahier, consacrée à des auteurs (pardon, des amis) contemporains : dans La Sœur de l’Ange, Matthieu Baumier est bien incapable, contrairement à Christophe Carraud, le patron de Conférence, de faire écrire ses petits copains, fussent-ils de bien piètres rédacteurs. Seuls priment le talent, l’originalité, le travail et la CONFRONTATION des pensées. Pas de népotisme donc, cela est finalement bien rare.

Je crois que l’un des signes les plus évidents signalant la grandeur d’un auteur se découvre, mais oui, dans la qualité de ses lecteurs. À ce petit jeu-là, je suis au regret d’affirmer que l’auteur nabique est minuscule (ce qui est aussi la stricte vérité morphologique du personnage…), sauf exception zanninienne ou journalière, si l’on considère la zone de putrescence fort avancée que représente le site de ses lecteurs, auquel je ne ferai plus de publicité directe.
Je signale ainsi, a contrario, deux excellents articles, rédigés en anglais, de Thorsten Botz-Bornstein, consacrés à l’œuvre de Tarkovski. Le premier, intitulé « Aesthetics and Mysticism : Plotinus, Tarkovsky, and the Question of Grace » (in Transcendent Philosophy, 5:4, Dec. 2004) et le deuxième dont le titre est « Realism, Dream, and Strangeness in Andrei Tarkovsky » (in Film-Philosophy 8:38, Nov. 2004). Un troisième, pour le plaisir de quelques happy few, sur l’œuvre de Sokurov.
tarkovski.2.jpgÉgalement, les éditions Philippe Rey ont eu l’excellente idée de publier deux ouvrages singuliers du cinéaste, d’abord Lumière instantanée qui regroupe en fait quelque soixante photographies (extraites d’un ensemble de près de 200) réalisées au Polaroid par Tarkovski lui-même, ensuite Récits de jeunesse, un beau recueil de textes.
Je ne puis enfin résister à la joie, le mot n’est pas trop fort, d’indiquer quelques-uns des prochains livres à paraître aux remarquables éditions de L’Éclat qui, l’année prochaine, fêteront leur vingtième année d’existence. J’indique également un lien vers le catalogue général en version PDF de L’Éclat, qui, franchement, vaut le détour, ne serait-ce que par la découverte, pour certains, d’auteurs tels que Jules Lequier, José Bergamín, Carlo Michelstaedter et Hermann Broch, dont un recueil de textes (Logique d’un monde en ruine) que j’attends de lire avec impatience est annoncé depuis plusieurs mois.

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14/12/2004

Empêtré dans les mailles du Réseau

J’aime assez l’idée, aussi vieille que le mythe platonicien de la Caverne ou l’interprétation kabbalistique des rêves (voir le petit livre de Moshe Idel paru aux éditions Allia), selon laquelle la réalité dans laquelle nous vivons n’est pas la bonne. La nôtre n’est qu’illusoire, simulacre, duquel il s’agira de s’extraire, comme en témoigne, assez grossièrement à mon sens, la suite de Ghost in the shell, Innocence de Mamoru Oshii. Une fois de plus, je ne puis comprendre comment certains critiques prétendument cinématographiques peuvent s’ébahir devant ce qui n’est qu’une suite (parfois splendides, je ne le nie pas) d’images de synthèse mais, tout autant, et c’est là que le bât blesse, de poncifs pseudo-ésotériques dignes d’un Pierre Marcelle lecteur du Zohar. Peu importe, le film du Japonais n’est tout de même pas au niveau du pathétique navet prétentieusement bricolé par Enki Bilal, Immortel (et encensé, bien sûr, par nombre de critiques). Heureusement mais c’est une bien maigre consolation.
medium_neuromancer.2.jpgmedium_neuromancer.2.6.jpgJ’émets les mêmes réserves sur le livre, récemment relu, de William Gibson, le célèbre Neuromancien bien compliqué dans sa progression et ses digressions romanesques même si, je le sais, Gibson a été pillé par les frères Wachowski et tant d’autres, ce qui n’excuse pas une inventivité qui n’est, en fin de compte, qu'exercice : soit la trame de telle œuvre de Dick mais tirée, cette fois-ci, jusqu’à ses conséquences les plus extrêmes afin de parachever la rupture narrative et la désorientation presque totale du lecteur. Dantec n’est pas loin non plus qui s’est inspiré, sans jamais le cacher d’ailleurs, de plusieurs thématiques que Gibson développe, au moins dans Neuromancien : l’acheminement d’une IA vers un degré supérieur de conscience, voire une sorte d’au-delà de l’intelligence (en somme, son ouverture à la divinité décrite par Herbert dans son Incident Jésus), l’histoire creusée par la Mort tapie au plus secret de la réalité et le motif de la « plage du monde » comme Zone terminale de laquelle, pourtant, il faudra bien revenir afin de délivrer au monde des vivants le message qui bouleversera (ou pas) leur triste existence, comme on le voit dans le chef-d’œuvre de Dick, Le Maître du haut-château.
Quoi qu’il en soit, cette idée jamesienne d’un motif dans le tapis est à mes yeux fascinante qui, appliquée à mes lectures, me fait tenter quelque travail critique par exemple peu banal puisqu’il s’agit, ici, de rapprocher l’hermétisme démoniaque défini par Kierkegaard de l’exemple de Monsieur Ouine de Bernanos (voir le numéro 23 des Études bernanosiennes éditées par Minard) et là de considérer la structure aporétique d’une œuvre telle que Cœur des ténèbres de Joseph Conrad en la comparant avec l’astre exotique que les astrophysiciens désignent sous l’appellation de trou noir. Nous sommes donc à des années-lumière, c’est le cas de le dire, des métaphores qu’un Jean-Pierre Luminet consigne en relevant les occurrences littéraires des soleils noirs…
Cette idée d’une réalité seconde, cachée, rien moins que spirituelle (bien plus qu’ésotérique car le secret est avant tout celui du divin) est celle bien évidemment d’un Léon Bloy (et de tant d’autres comme Kafka ou Borges) dans chacune de ses œuvres, fût-ce la moins géniale et, bizarrement, celle qu’exprime W. G. Sebald à propos de l’histoire des Allemands postérieure au désastre de la Deuxième Guerre mondiale dans De la destruction comme élément de l’histoire naturelle (chez Actes Sud) où il écrit, idée à faire se dresser les cheveux transparents de tous les imbéciles de Télérama et des Inrockuptibles que : « le catalyseur [de l’histoire allemande] était une donnée purement immatérielle : c’était ce flot d’énergie psychique, intarissable jusqu’à ce jour, dont la source est le secret gardé par tous les cadavres emmurés dans les fondations de notre système politique ; un secret qui a lié les Allemands dans les années de l’après-guerre, qui continue encore de les lier bien plus efficacement que tout objectif concret n’aurait su le faire – et je pense ici à la réalisation de la démocratie. » D’une certaine façon, nous ne sommes pas très loin de L’Âme de Napoléon de Bloy, ce que ne semblent pas avoir remarqué les rédacteurs de la revue Inculte, revue qui, je le rappelle, avait consacré son premier numéro à quelques bien sommaires analyses de l’œuvre de Sebald. Évidemment encore, d’autres influences peuvent être citées comme celles de Günther Anders ou même de Klemperer lorsque Sebald écrit ainsi : « La réalité de la destruction totale, qui échappe à la compréhension tant elle paraît hors norme, s’estompe derrière des tournures toutes faites comme « la proie des flammes », « la nuit fatidique », « le feu embrasait le ciel », [etc.]. Leur fonction est de masquer et de neutraliser des souvenirs vécus qui dépassent le concevable. »
Finalement, comme Kraus le rappelle quelque part dans l'une de ses paradoxales propositions, la Première Guerre mondiale n’était rien si on la comparait à la destruction, concomitante, du langage cancérisé par la clabauderie médiatique.

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04/12/2004

Le stalker enrôlé par le Bureau des sabotages

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« Quand les moyens de la violence sont répandus partout, rien n’est plus dangereux pour les puissants que de semer la haine et l’injustice, car l’injustice et la haine à leur tour appelleront d’inévitables représailles. »
Manuel du BuSab (ou Bureau des Sabotages), Frank Herbert, Dosadi.


Ah !, tout de même, quelques renforts viennent appuyer l’infiltration du stalker dans les dédales ennemis de la Matrice immense (certains murmurent même que, comme la Nef de L’Incident Jésus d’Herbert, nul n’a pu voir la Machine dans sa terrifiante totalité) qui, comme Ulysse, n’en finit pas de chercher. Chercher quoi ? Elle cherche, voilà tout. Oui cher stalker, elle cherche, c’est entendu, mais quoi je vous prie ? Mais rien voyons : elle cherche, elle CHERCHE je vous dis, rien de plus… Son Créateur peut-être, comme le montrent tant d’œuvres inspirées de la littérature et des ar… ?, crut bon d’ajouter l’ami du stalker avec un sourire entendu avant que ce dernier ne lui réponde, faisant un geste expressif de la main qui congédiait d’un revers sa naïveté : Grands dieux non mon ami, c’est même la seule chose, le seul être qu’elle n’a aucune envie de chercher… et encore moins de trouver, ajouta-t-il après quelques minutes devant son interlocuteur, qui peut-être avait ce visage, celui, que j’aime, du vrai chercheur, c’est-à-dire de celui qui se bat contre les inerties et les inamovibles décrets de la Machine. Il s’épuisera puis se noiera dans ce vain combat qui n’en est d’ailleurs même pas un puisque la Machine, comme une putain, ne combat pas : elle avale puis oublie.
Voici donc quelques précieux soutiens, sous les plumes, tour à tour ironique et attendrie, d’Olivier Bruley (qui a écrit un sonnet intitulé Lettre de l’Arrière), savante et digressive, de Dominique Autié (A ceux du front) et, faussement assoupie, de Brice Noval (Lentement, un blogueur se réveille). Enfin, outre le courriel d’hier de Serge Rivron, celui de Tibolano, que je remercie vivement.

Qu’on me comprenne bien. Nulle volonté, je vous prie, d’enrôler qui que ce soit, surtout des personnes que je respecte pour ce qu’elles écrivent en toute liberté. Nulle couardise aussi du fantassin qui se serait subitement avisé d’avoir pénétré dans une Zone de laquelle, pris au piège, il ne pourrait plus s’échapper, en tous les cas sans avoir reçu de graves blessures (celles-là même qui lui assureraient auprès des femmes, comme Rimbaud revenu du Harrar, un prestige inégalé, que ne lui pardonneraient pas les planqués, ceux de l’Arrière…).
Ceux qui méprisent mes efforts reconnaîtront au moins ce don énigmatique : je frappe fort et n’ai jamais eu besoin de me forcer pour exercer mes talents de saboteur. Bien sûr, inutile de préciser que je suis prêt à recommencer quelque opération d’infiltration, où que ce soit, dans le Ventre mou et ignoblement repu de Libération, dans le fond de bidet aigri où poussent quelques turgescents et dolents pissenlits qui n’en finissent pas de chercher (quoi ?, c’est la question sans réponse…) ou même, mais il faut alors qu’une bombe de fraîcheur assainisse la puanteur de marécage qui y flotte comme une nappe lourde, sur les forums les plus incroyablement débiles de la Toile et/ou vulgaires.

Enfin, je suis pour le moins étonné que certains, sans doute les plus mauvais de mes lecteurs, n’aient guère ou pas du tout compris qu’il y avait de l’humour dans mon appel sous les drapeaux, clamant qu’ils n’avaient pas à m’obéir et encore moins à s’enrôler dans une armée de l’ombre partie combattre un ennemi qui n’était pas le leur… Du calme mes agneaux, ce n’est tout de même pas l’amoureux transi que je suis des animaux qui vous réclamerait un sacrifice d’un tel paroxysme et d’ailleurs, sans doute, nullement propitiatoire.
Bizarre tout de même car, si combattre le principe même, immonde, qui consiste pour un imbécile à se parer d’une caution scientifique qui lui permet de faire dire aux mots et aux textes le contraire de ce qu’ils signifient, est une cause à vos yeux qui ne mérite pas de sacrifier quelques minutes de temps très précieux, je me demande bien ce qui vous fera réagir.

Cette fois, fatigué, je me tais et pars me reposer et lire quelques livres à Lyon, cette bonne vieille ville naguère mystérieuse, cossue et taciturne qui, à présent, n’est que le prétentieux modèle réduit d’un Paris éternellement festif.

Tout se perd et surtout, parce qu'elle est éminemment fragile, l’âme inquiète d’une ville.

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03/12/2004

François Rastier ou la déontologie philologique aux orties

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Crédits photographiques : Reuters.

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