Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

26/03/2005

Pro Europa : de l'Occident à l'Europe, par Francis Moury

Crédits photographiques : Rodrigo Abd (Associated Press).

Lire la suite

Lien permanent | Tags : polémiques, politique, europe, projet de traité constitutionnel européen, francis moury | |  Imprimer

25/03/2005

En Euroland, vous serez comme des dieux... ou : Non au projet de Traité constitutionnel européen

Crédits photographiques : Rodrigo Abd (Associated Press).

Lire la suite

Lien permanent | Tags : polémiques, politique, europe, traité constitutionnel européen, serge rivron | |  Imprimer

24/03/2005

Christophe Colomb devant les cochons

Crédits photographiques : Gregory Bull (AP Photo).

Lire la suite

Lien permanent | Tags : littérature, critique littéraire, michel lequenne, christophe colomb, éditions jérôme millon | |  Imprimer

18/03/2005

En gaine de plomb souvent gist glaive d'or ou la vie imaginaire d'Arnaud Bordes

Oedipe et le Sphinx
Gustave Moreau, Oedipe et le Sphinx, 1864.

«Lorsque Dieu approcha Sa bouche des narines d’Adam, il y avait probablement de l’opium dans son souffle.»
Nick Tosches, Confessions d’un chasseur d’opium



Peu importe la quête après tout si, étant sincère, elle exige que nous nous y perdions corps et âme. Ainsi Nick Tosches poursuit-il un rêve opiacé (dans une nouvelle publiée par Allia), qu'il finira tout de même par réaliser et Arnaud Bordes, comme tous les écrivains dont les influences tressent des motifs énigmatiques dans son très beau recueil de nouvelles, Le plomb (aux éditions, décidément excellentes, A contrario), essaie-t-il de découvrir le Livre absolu, celui qui, irréel, monstrueux, est le seul à même de recoller les disjecta membra éparpillés par une fureur dont il ne nous est rien dit mais qui souille les âges sombres et héroïques évoqués dans ces pages envoûtantes.
Mais le rêve, y compris opiacé par une quête de ce qui est irrémédiablement perdu (l'art et la manière, donc, de fumer l'opium...), est fugace et a vite fait de se dilacérer en traînées de chiques et le plomb ne se transforme que bien rarement en un métal moins vil. Arnaud Bordes le sait bien qui essaie plusieurs fois la délicate opération : parfois maladroitement, comme dans la nouvelle qui ouvre le recueil (justement intitulée Disjecta Membra), parasitée d'un avant-texte fuligineux ou dans celle intitulée Une iconographie qui est, elle, inutilement assombrie par une plongée finale dans une mythologie de bazar, hors-texte qui en somme et paradoxalement simplifie le mystère là où il eût fallu l'alourdir. Pourtant demeure la fascination terrible et la quête du Livre qu'il faut coûte que coûte poursuivre puisque c'est elle seulement qui apportera la révélation, noire plutôt que blanche, la confrontation périlleuse ou plutôt mortelle avec le Sphinx insatiable. Arnaud Bordes écrit ainsi : «J’ai dû, aux yeux du monde, feindre de croire à la réalité simple, univoque et inébranlable, j’ai dû taire, alors que j’avais envie de le crier, que la nuit était plus grande que le jour, et je sais, seul, sans me déguiser des oripeaux de la philosophie, que la lumière n’est rien que l’illusion que la nature miséricordieuse consent à nous donner pour que nous ne sombrions pas dans la démence.»
Cette découverte stupéfiante (je songe à celle, identique, que le maléfique Fernando Vidal Olmos de Sabato fit avant de pénétrer dans le monde englouti des Aveugles) constitue sans doute le motif à peine caché de l'emblématique et splendide nouvelle, à mon sens la meilleure du livre, intitulée La lèpre de Schwob qui, de façon remarquablement condensée, regroupe pour les subsumer tous les clichés propres à la littérature décadente : le Livre, le Sexe, la Mort et... le Diable, peut-être caché dans l'une de ces pages faites de la chair pourrie de l'écrivain qui inventa les Vies imaginaires, démoniaque (plutôt qu'un démon trop maladroitement personnifié) libéré par le massicotage du livre fantôme qui est comme l'ombre du texte officiel, ainsi que Bordes l'écrit superbement. La mise en abyme, autre procédé cher à l'écriture du Huysmans de Là-bas (et que dire de Borges, la plus évidente des références que l'écriture de Bordes illustre...) y permet de sertir, comme s'il s'agissait d'une gemme noire, les cinq vies imaginaires maudites (à la différence de celles de Marcel Schwob, ces dernières ne respectent pas une chronologie, fût-elle fantaisiste) dans la narration développée par Sépulcre Penthas, qui mourra de ses lectures interdites, la pourriture de la lèpre contaminant l'ensemble de la bibliothèque du malheureux en commençant (amusante moquerie) par les auteurs les plus ennuyeux comme... Corneille. Il y en a d'autres... Le Livre, qui récapitule les âges les plus lointains de la Création (cf. Carnaval ou La lecture du Mégamnène) est donc toujours puits dévorant, vortex (qui disloque les autres livres, comme le montre Disjecta Membra) dans lequel il ne faut pas craindre de tomber (l'image étant redoublée par le motif lancinant de la bibliothèque Bathus, à Ragz, en Hongrie, véritable matrice de la Bibliothèque infinie), si l'on veut devenir, comme l'enseigne la légende rappelée par Arnaud Bordes, «homme bibliomorphe, [...] espèce de golem fabriqué à partir d’un suc de livre
Voici donc un livre et c'est là, sans doute, le plus beau compliment que je puisse adresser à son auteur, voici donc un premier ouvrage qui, enté sur le mythe du Livre babélique, parvient à s'oublier en se parodiant avec une confiante jubilation, à se démultiplier en n'évoquant pourtant que son idiosyncrasique plaisir de donner à lire, à se transformer en un sable chaud capable de s'infiltrer dans les imaginaires les plus hermétiquement clos sur leur pulvérulente insignifiance. Le plomb s'alchimise ici du fait d'avoir été patiemment décanté : disparition de la littérature dans le Livre total avec, demeurant au fond de l'athanor comme une mince pellicule de déchets, la couche verdâtre d'un Moi dépassé, sublimé.
Je dois dire que, Matthieu Baumier m'ayant amicalement envoyé le livre de Bordes qui, me glissa-t-il malicieusement, me plairait, j'avais tout de même quelque crainte de devoir formuler sur celui-ci l'expéditif jugement de Paul Léautaud sur les Vies imaginaires de Marcel Schwob : «C’est truqué au possible» (Journal littéraire, 1903). Oui, comme me paraissent l'être beaucoup des romans de Rachilde, Lorrain (y compris son Monsieur de Phocas) ou Bourges, jadis dévorés maladivement par un adolescent goûtant les lectures proscrites qu'il dénichait dans tel essai de Mario Praz (comme l'un des trois tomes du Pacte avec le serpent), lui-même savant à la réputation sulfureuse. Jugement expéditif certes mais pas totalement faux même si Léautaud n'a guère semblé goûter la beauté ténébreuse d'une nouvelle intitulée Cyril Tourneur, poète tragique, encore moins celle, de noirceur contenue et digne des contes de Poe, du texte ayant pour titre MM. Burke et Hare, assassins. Surtout, Léautaud ne me semble pas avoir compris l'intention profonde et vertigineuse de Schwob qui déclarait dans sa Préface à ces mêmes Vies : «Le livre qui décrirait un homme en toutes ses anomalies serait une œuvre d’art comme une estampe japonaise où on voit éternellement l’image d’une petite chenille aperçue une fois à une heure particulière du jour.» Le livre comme miroir infini du Livre qui n'est rien d'autre que l'univers passé, présent et futur, riche de tous ses possibles, des bégaiements de l'Histoire et des procrastinations de la Volonté, Borges a dû bien évidemment se souvenir de cette déclaration de Schwob avant de nous dévoiler quelques-unes des facettes prodigieuses de son rayonnant Aleph.
Quant à Arnaud Bordes, qu'il se rassure, le plomb dont il a entrepris la transformation est d'une belle densité.

Lien permanent | |  Imprimer

09/03/2005

Deux tristesses : William Faulkner et George Steiner

Crédits photographiques : Daisuke Wada, Associated Press, Mainichi Shimbun.

Lire la suite

Lien permanent | Tags : littérature, critique littéraire, william faulkner, george steiner, claude romano | |  Imprimer

08/03/2005

Le cadavre du Roi

Abbaye royale de Fontevraud, Richard Cœur-de-Lion et sa belle-sœur Isabelle d'Angoulême.


Je ne résiste pas au plaisir de citer in extenso cette courte lettre envoyée par mon ami Tibolano hier même, lettre inspirée par mon texte consacré à Baleine de Paul Gadenne et aux Harmonies Werckmeister de Béla Tarr. Je n'ai le temps ni l'envie, aujourd'hui, d'évoquer plus longuement cet aspect, en effet assez original, que Tibolano a cru lire, à raison je crois, dans un film somme toute modestement réussi à mon sens (hormis la superbe composition de Michel Bouquet) qui effectivement se moque du personnage réel que fut Mitterrand (sans doute bien plus diabolique que ne le laisse entrevoir le film de Guédiguian) pour en privilégier son évocation par le verbe (celui du président certes, drôle, railleur, ironique, sec, envoûtant ou fatigué mais aussi ceux de Chardonne, Bloy, Rimbaud, Péguy...). Du reste, je crois avoir quelque peu évoqué ce sujet dans ce billet en partie consacré à Ernst Kantorowicz et au thème des deux corps du Roi.

Voici donc le court texte de Tibolano, auquel je rappellerai toutefois que, pour Gadenne, l'Attente n'est jamais vaine, le cétacé échoué que contemplent les deux personnages de la nouvelle étant bien le signe (certes aussi difficile à déchiffrer qu'on le voudra) de la Promesse :

Cher Juan,

en effet, aucun événement n'est le fruit du hasard : j'ai acheté hier matin la réédition de 1993 de Baleine, que j'ai lu ce matin, juste avant de découvrir ton billet...
Ce texte, et la lecture que tu en fais, m'a étrangement fait penser au film Le Promeneur du Champ de Mars de Guédiguian, que je suis allé voir la semaine dernière. Non non ne ris pas ! L'as-tu vu ? Si ça n’est pas le cas, vas- y !
Je sais, le rapprochement peut paraître saugrenu, mais je t'assure que le corps de Michel Bouquet (qui incarne l'esprit, ou plutôt le Verbe de Mitterrand, plus qu'il ne joue son personnage) tient dans ce film sensiblement la même place que celui de la baleine chez Gadenne. Le personnage de Jalil Lesper se demande lui aussi si cette rencontre est vraiment un hasard alors qu'il est en instance de divorce, qu'il va devenir père et qu'il rencontre un nouvel amour. Cet homme malade, le dernier des grands présidents, cet homme qui se meurt, c'est pour lui (pour nous ?) cette baleine, notre passé. Mais ce presque cadavre lâché par tous, cette momie républicaine (cf. le pharaon de Gadenne et souvenons-nous de Mitterrand et de l'Égypte...), est aussi celui qui incarne, pour Guédiguian comme pour beaucoup, non seulement les défaites de la Gauche mais aussi celles de la France, son fantôme, l'inventaire infaisable. Gadenne écrit admirablement :
«Cette défaite, cet effacement silencieux, cela redevenait une présence ; ce crachat, cette traînée de pourriture apparue subitement sur une plage à nous familière, et que le regard devait d'abord chercher, nous comprenions que c'était un spectacle solennel. Nous n'aurions pas besoin de faire effort pour le graver en nous ; il y était inscrit depuis toujours, il était notre plus ancienne pensée.»
Oui, le pourrissement, promesse de renouveau. En 1949, peut-être. Mais en 2005, notre futur c’est d’être des gisants, en Europe.
Moi qui sans avoir jamais été socialiste (Dieu m'en garde !) mais qui suis de cette génération Mitterrand, je suis sorti de ce film dans le même état que Pierre et Odile. Triste, très triste. Cette baleine qui pourrit, ce corps et ce pays qui meurent, ne sont plus promesse de rien, ou alors de blanc, «un blanc sans lumière, un blanc gelé, entièrement refermé sur lui-même, tournant le dos à toute gloire, avec une résignation à peine pathétique»…

Lien permanent | |  Imprimer

07/03/2005

Deux monstres : Les harmonies Werckmeister de Tarr et Baleine de Gadenne

Crédits photographiques : Hiroya Minakuchi (National Geographic/Minden Pictures).

Lire la suite

Lien permanent | Tags : littérature, critique littéraire, cinéma, béla tarr, paul gadenne, les harmonies werckmeister, baleine, éditions actes sud | |  Imprimer

03/03/2005

Les limites de la littérature sont celles mêmes de la critique

Jérôme Favre (Bloomberg News).

Lire la suite

Lien permanent | Tags : littérature, critique littéraire, carlo michelstaedter, claude-edmonde magny | |  Imprimer

28/02/2005

Alexandre Mathis visionnaire, par Francis Moury

Photographie (détail) de Juan Asensio.

Lire la suite

Lien permanent | Tags : littérature, critique littéraire, alexandre mathis, francis moury | |  Imprimer

22/02/2005

Stalker l'Obscur ou chaque homme dans sa nuit

Crédits photographiques : David McNew (Getty Images).

Lire la suite

Lien permanent | Tags : littérature, critique littéraire, stalker, zone, catabase | |  Imprimer

21/02/2005

Démocratie quand tu nous tiens, par Serge Rivron

Crédits photographiques : Kin Cheung (Associated Press).

Lire la suite

Lien permanent | Tags : polémiques, politique, démocratie, information, maljournalisme | |  Imprimer

18/02/2005

Delenda est latina lingua par Christopher Gérard

medium_virgile.jpg

En quelques lignes présenté par ses propres soins, voici le texte que m'a envoyé Christopher Gérard avant-hier.

A la fin du mois de janvier, la Ministre-Présidente de la Communauté française de Belgique, Maria Arena (PS), dévoile un projet de Contrat stratégique pour l'Éducation, qui concerne l'enseignement public en Wallonie et à Bruxelles. L'objectif est de modifier en profondeur le système éducatif, et tout particulièrement les deux premières années du secondaire inférieur (12-14 ans), où le nombre d'options serait réduit. Le cours de latin est ainsi, une fois de plus, mis en péril sous le prétexte qu'il serait élitiste, inutile et créateur d'inacceptables ségrégations entre élèves forts et élèves faibles. Pour une partie du corps politique (à senestre), dans un monde où le fric est tout, où traverser la rue sans se faire écraser par un 4X4 devient un exploit, il faut crier haro sur le cours de latin, dangereuse menace pour l'ordre marchand !

Arena, ae, féminin, nom de la première déclinaison en -a. Ouvrons le dictionnaire Gaffiot et découvrons les sens multiples de ce mot utilisé depuis au moins vingt-trois siècles : le sable, le terrain sablonneux, le désert, le rivage, l'arène et, par conséquent, les combats du cirque. Quelle plus magnifique démonstration de l'infinie richesse d'une langue qui, en deux millénaires, a modelé le mental européen ? Quelle plus belle preuve de l'utilité du latin pour inciter l'élève, quelles que soient ses origines, à développer son sens de l'observation et de l'analyse, à approfondir la connaissance de sa propre langue ? Instrument idéal de promotion, le cours de latin permet ainsi à des enfants issus des milieux les plus divers de s'initier aux plaisirs subversifs de l'étymologie, sans doute l'arme de destruction massive par excellence de tous les slogans, publicitaires ou politiques.
Passons sur les attaques – maladroites ou sournoises – contre le cours de latin dans le premier degré de l'enseignement secondaire. Le tollé qu'elles ont soulevé en dit long sur sa réelle popularité (voir la pétition lancée avec succès par un sympathique quatuor d'étudiants). Ne voir dans le latin qu'un méchant instrument de ségrégation sociale relève du procès d'intention que le témoignage de n'importe quel professeur balaie sans peine. Combien sommes-nous à avoir trouvé dans le cours de latin un antidote contre le désespoir, contre la bêtise des adultes avec leurs divorces «indolores», leurs calculs sordides ?… Combien sommes-nous à avoir trouvé, dans l'étude acharnée des déclinaisons et dans l'immersion au sein d'un monde à la fois proche et lointain, un tremplin vers une libération spirituelle, intellectuelle autant que sociale ?
La ministre (du latin minister, tri masculin : serviteur, intermédiaire) ne s'y est d'ailleurs pas trompé, semble-t-il, au vu de ses récentes déclarations.
Laissons de côté cette affaire du latin, probablement un leurre destiné à nous distraire de l'essentiel et passons aux choses sérieuses. C'est ce que j'ai tenté en m'infligeant la lecture des 79 pages du Projet de Contrat stratégique pour l'Éducation de la Communauté française de Belgique. Exercice pénible tant le texte, présenté comme «un formidable effort de systématisation, de clarté et de transparence» en est mal écrit, parce que mal pensé. Le charabia, d'une lourdeur et d'un pédantisme à vous donner la migraine, les néologismes en cascade, tout concourt à rendre le texte obscur et ambigu. Mais le vieux latiniste (première déclinaison étudiée en septembre 1974, merci M. Bockstael !) que je suis en est venu à bout. Il en sort consterné. Pourquoi ?
Sous le masque d'un angélisme trompeur, sous l'apparence d'une générosité tous azimuts, le projet – car rien n'est encore joué – prépare une mutation brutale autant que profonde du système éducatif. Certes, diverses mesures proposées vont dans le bon sens : intensifier les activités de lecture et d'écriture, proposer des remédiations plus efficaces, revaloriser le métier de professeur (qui en a bien besoin, tant la profession est ouvertement méprisée dans un monde où l'argent est devenu l'unique référence), etc. Qui peut nier la réalité du malaise des enseignants, soumis à une débauche de réformes allant toutes vers davantage de laxisme, ainsi qu'à une bureaucratisation galopante ? Comment faire l'impasse sur le net contraste entre les moyens dépensés et les résultats obtenus – ce qu'ont révélé les deux enquêtes de l'OCDE, qui situent notre enseignement à la traîne ?
Là où le bât blesse, c'est que, en dépit de l'avalanche de références savantes, aucune réflexion réelle n'a été menée sur les causes de ces mauvais résultats. Au contraire, ce qui transparaît à la lecture du Contrat, c'est la mise en accusation à peine camouflée du monde enseignant. La solution à tous nos maux consisterait dans une fuite en avant : toujours plus de laxisme au sein d'un tronc commun qui ne serait en fait qu'une prolongation de l'enseignement primaire jusqu'à 14 ans.
En lieu et place des traditionnelles filières générale, technique et professionnelle, qui correspondent à des aptitudes (la pensée abstraite, l'intelligence concrète, le génie du geste) et à des aspirations diversifiées, le projet entend imposer une filière unique à tous les enfants, sanctionnée par une réussite obligatoire, car il est prévu, pour 2013, 100% de certifiés ! Nous nageons là en pleine utopie : à une réalité protéiforme, reflétant la diversité de la société belge, devrait se substituer un système indifférencié (le Projet parle de «réguler le quasi-marché», p. 66). A des communautés réelles, relativement homogènes, devrait se substituer, par simple décret, une société rêvée, obligatoirement hétérogène – mais rigoureusement standardisée.
Quid du choix des familles, des différences entre réseaux (personne ne semble s'apercevoir qu'il s'agit d'une attaque en profondeur contre l'esprit du pacte scolaire), de la volonté des élèves ? Tout est nié au nom d'une rationalité supérieure, bien entendu infaillible (l'évaluation serait confiée aux experts… qui ont concocté le projet !), et fondée sur une série de dogmes dont le principe ne peut être mis en question. En voici quelques exemples.
Le premier dogme apparaît à la page 2, où l'éducation est définie comme «le premier vecteur d'émancipation». Fort bien, mais quid de la transmission ? Car le rôle de l'école n'est-il pas avant tout de transmettre un héritage qu'il appartiendra aux jeunes générations d'enrichir et de transmettre à leur tour ? Face au grand laminage qu'on appelle mondialisation, face au brouillage grandissant des repères, seule l'identité de chacun, qui est son héritage actualisé, offre une protection contre les dérives intégristes et consuméristes. Or, ce projet d'enseignement fait clairement sien le principe, par essence totalitaire, de la table rase. En nivelant à marche forcée comme il entend le faire, ce Contrat stratégique préparerait le triomphe sans partage de la marchandise, ce qui est un comble.
Autre dogme, celui induit par le slogan «école de la réussite » (variante : «spirale de la réussite»). S'agit-il de prétendre que tous les enfants seraient aptes à terminer avec fruit un enseignement secondaire ? Manifestement, les services de la ministre prennent leurs vœux pieux pour des obligations morales («tu veux, tu peux réussir», p. 42). Le taux d'échec est trop élevé (et donc trop coûteux, ce qui n'est jamais avoué avec franchise) ? Décrétons que tous réussiront dans huit ans! Comment n'y avoir pas pensé plus tôt : il suffit de fusionner les filières et de mélanger les élèves, car un autre dogme est celui de l'hétérogénéité obligatoire des classes. Tout doit être fait pour casser toute forme d'homogénéité, qui prend sous la plume des clercs consultés des allures d'hérésie («constituer le(ur)s classes de la manière la plus hétérogène possible», p. 45). N'importe quel professeur peut témoigner qu'une relative (j'insiste sur ce terme) homogénéité est la condition sine qua non d'une transmission optimale.
Autre dogme, parmi d'autres, celui de l'intégration par décret, en lieu et place d'assimilation par l'effort. Toujours, il s'agit d'imposer d'en haut ce que les rédacteurs nomment joliment «la valorisation des bonnes pratiques» (p. 76). On aura compris que le ton général du projet relève davantage de l'exorcisme et de la méthode Coué que de la prise en compte sereine, sans arrière-pensées politiciennes, d'une réalité complexe.
Concluons ce bref billet. Le projet de Contrat stratégique pour l'Éducation doit être combattu sans faiblesse par tous ceux qui désirent préserver la liberté du choix des familles comme la diversité des filières et des apprentissages, et tout simplement le plus élémentaire bon sens. Car ce projet, de nature idéologique et non point empirique, s'il est appliqué, se révélera catastrophique pour notre avenir commun. Il fabriquera à la chaîne des individus amnésiques, parfaitement soumis aux lois du système techno-marchand. Il renforcera les fanatismes par l'oubli d'un héritage millénaire, par la massification forcée et la prolétarisation générale.
Il doit être rejeté en tant que projet irréalisable, opposé aux valeurs humanistes, et potentiellement liberticide.

Lien permanent | |  Imprimer

16/02/2005

L'absinthe de l'origine

Crédits photographiques : Chris Jackson (Getty Images).

Lire la suite

Lien permanent | Tags : littérature, critique littéraire, william faulkner, absalon absalon !, santillana del mar, altamira, juan asensio | |  Imprimer

14/02/2005

Veni foras ou le verbe redevenu source

Crédits photographiques : Claudio Santana (AFP/Getty Images).

Lire la suite

Lien permanent | Tags : littérature, critique littéraire, william faulkner, claude romano, le chant de la vie, éditions gallimard | |  Imprimer

11/02/2005

Bref séjour de Moury à Jérusalem

Crédits photographiques : Sebastian Scheiner (AP Photo).

Lire la suite

Lien permanent | Tags : israël, judaïsme, francis moury, sarah vajda, ernst kantorowicz, marcelle sauvageot | |  Imprimer

10/02/2005

Ens non esse facit, non ens fore

Crédits photographiques : Yusuf Ahmad (Reuters).

Lire la suite

Lien permanent | Tags : littérature, critique littéraire, andré hirt, karl kraus, langages viciés, ernst kantorowicz, dominique autié, paul rebeyrolle | |  Imprimer

09/02/2005

Les Romains se croyaient élus...

Crédits photographiques : Ammar Awad (Reuters).

Lire la suite

Lien permanent | Tags : israël, judaïsme, théologie politique, francis moury, sarah vajda | |  Imprimer

08/02/2005

Berlin-Tel-Aviv, Tel-Aviv-Berlin par Sarah Vajda

Crédits photographiques : Paolo Pellegrin (Magnum, National Geographic).

Lire la suite

Lien permanent | Tags : critique cinématographique, judaïsme, israël, sarah vajda, tu marcheras sur l'eau, eytan fox, imre kertész | |  Imprimer

07/02/2005

Diapsalmata ou interlude entre diverses lectures

Crédits photographiques : Mel Evans (Associated Press).

Lire la suite

Lien permanent | Tags : littérature, critique littéraire, philosophie, sören kierkegaard, diapsalmata, stig dagerman, automne allemand | |  Imprimer

04/02/2005

Le fanatisme de la tolérance

«Tolérance : tolérez mon intolérance»
Jules Renard, Journal
(comme me l'a rappelé l'un de mes lecteurs, que je remercie)

Voici un texte signé par Gonzague Basset-Chercot, que l'intéressé m'a bien évidemment autorisé à reproduire dans la Zone, l'un des espaces, j'en tire une gloire modeste, les plus intolérants de la Toile (tout du moins pour ce qui concerne les questions de littérature) puisque je respecte (alors que je ne le tolère point) mon lecteur comme s'il en allait de mon frère. Je n'ai pas envie de bavarder avec lui mais de discuter, je n'ai pas envie d'émettre des opinions sur la pluie et le beau temps mais de sonder ses gouffres, je n'ai pas envie, enfin, d'exposer mes idées, y compris les plus banalement enrobées d'un style ectoplasmique mais de le convaincre, de le choquer et, peut-être, si j'avais le moindre talent et une force qui me fuit, de le ravir, c'est-à-dire de le forcer. Car ce que craignent ces nains qui trompent leur solitude en s'épandant comme du fumier (fera-t-il pousser quelques patates douces ?), ce qui les fait trembler de rage de la tête aux pieds, c'est tout simplement de constater que coule, dans les veines de quelques-uns, un sang qui, faute de gravité, faute de ce poids de la présence qu'évoquait Michelstaedter, s'est tout simplement évaporé.
Revenons au texte de Basset-Chercot, texte vieux de quelques années mais qui, constatant que les apôtres de la tolérance deviennent de plus en plus gras, est décidément d'une actualité plus que... brûlante.

Prologue
Ils n'ont que ce mot à la bouche et le brandissent tel un étendard qui claque au vent de la modernité. Tolérance ! Pas un jour sans qu'un animateur célèbre, un intellectuel à la mode ou un homme politique ne se drapent dans ce nouvel idéal. Il faut une sacrée dose de courage pour faire profession de tolérance. La tolérance ça vous campe un homme, fichtre ! Claudel nous avait prévenu, «la tolérance il y a des maisons pour çà» et notre société se découvre progressivement en maison de passe, comptoir clos pour discussions sans alcool.
Il est un bon usage de la tolérance, vital tout autant que fécond, et c'est en son nom que nous dénonçons un usage plus mauvais. Aujourd'hui, nous aimons trop l'homme et sa liberté pour le laisser devenir esclave d'un nouveau fanatisme : le fanatisme de la tolérance.

Mon choix sinon rien
Chaque après midi, la tolérance s'exhibe sur le service public au cours de l'émission C'est mon choix. Des invités y rivalisent d'originalité en comportements fantaisistes. Tel breton mange des assiettes, telle adolescente est métalliquement percée de la tête aux pieds, tel couple a renoncé d'adopter un enfant au profit d'un bébé tigre. Sympathiques énergumènes parfaitement libres de se comporter ainsi, d'autant qu'ils ne sont en général ni prosélytes ni violents. Plus préoccupante est l'habitude qui veut que dans la salle, par réflexe pavlovien de consensus insipide, tout le monde approuve sans réserve lesdits comportements. «C'est votre choix» assène lapidairement l'animatrice, et le public de s'incliner platement devant la maxime devenue loi. Tout choix en l'espèce se vaut et, pour reprendre l'injure détournée par les laudateurs de ce relativisme facile, quiconque ose en discuter le bien fondé est un fasciste. N'en déplaise aux sceptiques, il faut pourtant noter que quand la vérité est connue avec certitude, la tolérance devient sans objet. Au risque de paraître tatillon, un reste de bon sens autorise à ne pas applaudir l'hurluberlu qui déclare que deux et deux font cinq. Tenus de le respecter, nous avons le droit de le contredire. Quand il y a une vérité et un bien, la tolérance n'est qu'un signe d'ignorance ou d'indifférence morale.
Parfois lâche, la tolérance cherche l'approbation plus que la vérité.

Aux sources de la tolérance
En latin, tolerantia signifie patience, résignation, constance à endurer ; tollo signifie porter, supporter. Tolérer est l'effort qui consiste à accepter ce qu'on pourrait combattre. Souffrance par laquelle on supporte l'erreur et le vice, la tolérance est un laisser-faire qui fait exception à la règle, une dérogation dans le droit. Dérogation sans exclusion ni persécution mais sans approbation. Furetière en 1690 est explicite : «Tolérer : [...] souffrir quelque chose, ne s'en pas plaindre, n'en pas faire la punition. Il faut tolérer les défauts de ceux avec qui nous avons à vivre. On tolère à Rome les lieux de débauche, mais on ne les approuve pas. Il faut tolérer les abus, quand on ne peut pas les retrancher tout à fait, tolérer les crimes qu'on ne peut pas punir.» Nulle gloire ici à être tolérant. Bossuet considère le mot comme une insulte qui signifie faible, lâche et cynique.
Dans ce contexte, c'est l'amour même du prochain et de la vérité qui conduit parfois à l'intolérance.
Historiquement, l'intolérance fut souvent la règle et la tolérance l'exception. L'homme ne naît pas tolérant mais le devient à partir du XVIème siècle. L'édit de Nantes de 1598 marque en ce sens un tournant, acte de tolérance par lequel Henri IV accorde aux protestants des libertés nouvelles. La tolérance s'épanouira à mesure qu'on laissera derrière soi l'arrogance de l'absolu. Féconde, elle accouchera de la laïcité qui est de la tolérance instituée. Cette avancée de la tolérance constitue un formidable progrès. Malheureusement, toute avancée se gâte à sa limite et un excès peut en cacher un autre.
Aujourd'hui, l'arrogance de l'absolu a laissé place à l'arrogance du relativisme.

Tolérer n'est pas approuver
La tolérance était indulgence, elle est devenue approbation. Pour reprendre Furetière, tolérer les lieux de débauche à Rome ne nécessite pas de les approuver. Notre société pourtant a franchi le pas, qui admoneste ceux là même qui admonestent, en vertu du principe du tout s'approuve rien ne se réprouve. La nouvelle tolérance interdit d'être contre et somme d'être pour, ce qui revient hélas à une abdication de la liberté. Quand l'intolérance est privation de la liberté d'autrui, la tolérance est parfois privation de sa propre liberté, en ce qu'elle fuit le discernement. C'est que, disent les sans-courage, tout jugement juge et tout libre-arbitre arbitre ! Mieux leur plaît la tolérance systématique, qui enjoint sans effort d'acquiescer. Tout discernement invite à prendre position, et d'abord pour soi-même, mais la mode confortable est à la désertion. Défroqués de leur position, les déserteurs de la raison pâlissent aux chandelles vacillantes de la conscience atone.
«Appelles-tu liberté le droit d'errer dans le vide ?» (Saint-Exupéry)

La tolérance ne tolère plus rien auprès d'elle
L'on ne peut tout tolérer et les modernes l'ont bien compris, qui ont édicté des règles pour punir l'intolérable. Malgré quelques zones circonscrites de tolérance limitée, la tendance reste toutefois à la tolérance illimitée. Partie de la tolérance zéro, notre société en arrive à l'intolérance zéro. De fait, l'erreur fut d'habiller d'absolu une notion qui était relative. Exception devenue règle, la tolérance est le nouvel impératif catégorique d'une société qui ne souffre pourtant plus l'impératif. Le bon usage invite la tolérance à être de circonstance plutôt que de principe. Sans autre forme de procès, l'inconditionnelle tolérance dicte toutefois ses commandements.
Le fanatisme de la tolérance consiste en un zèle passionné pour une doctrine, qui en oublie d'être humble et ne tolère plus qu'elle même. Intolérante, la tolérance est devenue outrancière. Rien ne semble en mesure de mettre fin à sa course effrénée dans le vide. Pas de tolérance pour les ennemis de la tolérance ! Nouveau credo des chiens de garde du tout est bien qui commence bien.

Infantilisme de la nouvelle tolérance
En ce qu'elle a partie liée au relativisme, la tolérance est devenue la garantie édulcorée d'une modernité sans foi ni loi, qui exhorte tout jugement à passer chemin. Teintée de nihilisme, cette tolérance promeut les différences pour finalement mieux les nier. Quand rien ne diffère et ne doit différer, tout mot devient de trop et toute idée importune. Ce mauvais usage de la tolérance porte en lui les germes de l'infantilisme en ce qu'il est un déni de responsabilité. Etre responsable c'est répondre de, être tolérant c'est ne pas répondre. Quand on ne croit fondamentalement à rien, on peut tout admettre et l'on finit par croire à tout. La vie mature avec la pensée cède alors doucement la place au face à face du fanatique et du zombie. D'un côté le fanatique intolérant qui se croit seul dépositaire d'une vérité et se refuse à douter. De l'autre l'infantile qui à force de douter de tout finit par ne plus se douter de rien. L'excès en tout est un défaut.
Vil est l'excès d'intolérance, puéril l'excès de tolérance.

Entre mainmise et abstention politique
Au plan politique, intolérance et tolérance systématiques sont deux impasses. Hannah Arendt montre bien que c'est dans la mesure où il fonctionne à l'idéologie et à la vérité que le totalitarisme est intolérant. Une tyrannie est toujours une tyrannie du prétendu vrai, un abus de pouvoir et une mainmise abjecte. A contrario, cesser d'aimer le vrai fait également le jeu du totalitarisme. Le sujet idéal du régime totalitaire est en effet l'homme pour qui la distinction entre fait et fiction, vrai et faux, n'existe plus. La sophistique laisse les coudées franches à la manipulation qui fait le jeu du totalitarisme. Si rien n'est vrai, qu'opposer à des mensonges ?
On entrevoit ici les dangers d'une société d'indulgence plénière, sourde aux admonestations salutaires. La tolérance sans frein est du néo-libéralisme des consciences, déni de souveraineté qui s'abstient sans peine et laisse faire les pires inepties. Au sommet du politiquement correct trônent l'urne et l'isoloir vides, incarnations fantoches de tolérance maximale. Je tolère donc je me tais.

Silence, la tolérance vous parle !
Glissement décisif pour Alain Finkielkraut, l'individu moderne prend aujourd'hui pour son identité ce qui n'est que son opinion. Comme si contredire une opinion et discuter une particularité revenaient à remettre en cause une identité, autrui se sent attaqué dans son essence dès lors que je questionne son existence. Dans un espace de tolérance classique, l'opinion consent à être contredite et démentie. Dans un espace de tolérance détournée, l'opinion devient identitaire et ne souffre pas d'être discutée. Au pluralisme des opinions succède le pluralisme des identités. Ce glissement de l'opinion à l'identité est porteur de violence car à la différence des opinions, les identités ne transigent pas et récusent toute
contestation. Stigmatisé, celui qui ne les reconnaît est taxé de racisme. Qui est circonspect devant la revendication d'une minorité est traité par elle de fasciste. Qui émet la moindre réserve à l'égard de la revendication des homosexuels est taxé d'homophobie. S'érige alors un espace du tout ou rien, sans discussion possible, où toute parole est perçue comme une menace.
«Tout ce qui n'est pas moi est un agent de répression à mon égard !» (slogan de mai 68).

On ne discute pas, on revendique
Héritier direct de la polis grecque, c'est le parler-ensemble qui fait le socle de la démocratie. Que reste-t-il de la délibération dans un espace silencieux et binaire, voué tout entier à la reconnaissance ? Les nouvelles intolérances se constituent de ces identités en forme de combat qui prétendent combattre l'intolérance, d'un pluralisme identitaire qui détruit l'espace de discussion. Les nouveaux censeurs refusent aujourd'hui le dialogue, soit que toute vérité leur paraisse suspecte, soit qu'elle ne les intéresse plus.
Sur l'agora moderne clairsemée on ne discute plus, on revendique.

De la tolérance au respect
Régi par le pluralisme identitaire et le culte de la reconnaissance, l'espace public laisse alors peu de place à l'amitié. Tout reconnaître équivaut à ne plus rien reconnaître et à tout méconnaître. Un brouillard d'insignifiances empêche d'avancer, fût-ce masqué, à la recherche d'un main amie. Royaume viril où tout n'est pas permis, l'amitié exige pour porter beaucoup de châtier un peu. «Ce que j'aime le moins dans l'ami, d'ordinaire, c'est l'indulgence» dit Gide. La tolérance est vertu positive quand elle sait ses limites et contrarie l'indifférence. En amour, la tolérance devient respect, courage en même temps que renoncement. Courage car reprendre l'autre nécessite de se découvrir aimant. Renoncement car accepter l'autre nécessite de se découvrir humble. Preuve d'empathie, la tolérance n'est plus un supporter mais un accepter. Déférence qui s'attache à accepter l'autre, non plus à s'en séparer par indifférence.
Réticents au sectarisme et éternels amoureux, nous célébrons le respect de l'autre plutôt qu'une tolérance détournée de ses vertus sages par les apôtres de l'insignifiance.

Épilogue
Aride est la tolérance zéro, ivre la tolérance infinie. A nos yeux d'hommes tendres mais volontaires, la tolérance est affaire de pondération. Salutaire moment que la tolérance, à condition qu'elle soit pause revigorante et non repos lénifiant, terrain d'entente et non de reniement. Trait d'union entre les individus, la tolérance doit gagner en respect pour être la marque non d'une séparation mais bien d'un attachement. En attendant qu'elle redevienne ce «genre de sagesse qui surmonte le fanatisme» (Alain), un reste de bon sens nous inclinera à ne pas tout tolérer.
L'amour du bien, du beau et du juste, ça oblige et ça discrimine, forcément.

Lien permanent | |  Imprimer

02/02/2005

Fair is foul, and foul is fair : Macbeth ou l'ontologie noire

Crédits photographiques : Joseph Rodriguez (AP Photo/News & Record).

Lire la suite

Lien permanent | Tags : littérature, critique littéraire, théâtre, démonologie, shakespeare, macbeth | |  Imprimer

31/01/2005

Circularité spéculaire de l'écriture

Crédits photographiques : Courtesy of Nikon Small World.

Lire la suite

Lien permanent | Tags : critique littéraire, langage, hadrien france-lanord, martin heidegger, paul celan, pierre legendre | |  Imprimer

28/01/2005

L'Aventure dans le plat pays de Flatland

Crédits photographiques : Courtesy of Nikon Small World.

Lire la suite

Lien permanent | Tags : littérature, critique littéraire, maurice g. dantec, laurent schang, pierre marcelle | |  Imprimer

26/01/2005

Chris Foss ou l'éveil insoupçonnable

Crédits photographiques : Chris Foss, Atlantis, 1976.

Lire la suite

Lien permanent | Tags : littérature, science-fiction, chris foss | |  Imprimer

25/01/2005

Fulgurance et fragment

Crédits photographiques : Juan Asensio

Lire la suite

Lien permanent | Tags : littérature, critique littéraire, hermétisme, novalis, hamann | |  Imprimer

24/01/2005

Ce goût immodéré pour l'hermétisme : parabole d'une lecture bien faite

Crédits photographiques : Erik Jacobs (Boston Globe).

Lire la suite

Lien permanent | Tags : littérature, critique littéraire, philosophie, paul celan, jacques ellul, rachel bespaloff, éditions vrin, éditions la table ronde, art poétique | |  Imprimer

20/01/2005

La vertigineuse expérience humaine de Dante

Crédits photographiques : Ariel Schalit (AP Photo).

Lire la suite

Lien permanent | Tags : littérature, critique littéraire, dante, valeria capelli, éditions ad solem | |  Imprimer

16/01/2005

Contrelittérature

Photographie (détail) de Juan Asensio.

Lire la suite

Lien permanent | Tags : littérature, critique littéraire, revues, contrelittérature | |  Imprimer

13/01/2005

Bernard-Henri Lévy ou Du romantisme comme déchéance de la raison, par F. Moury

Crédits photographiques : Attila Balazs (MTI via Associated Press).

Lire la suite

Lien permanent | Tags : philosophie, critique, bernard-henri lévy, francis moury | |  Imprimer

12/01/2005

Étonne-moi, saint Espace !

Crédits photographiques : Dr. Jorge Bernardino de la Serna.

Lire la suite

Lien permanent | Tags : astrophysique, astronomie, pierre boutang | |  Imprimer